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structure du commerce par produit, 1986 Exportations

V. PERSPECTIVES POUR 1989

141. Apres I'amelioration de la situation econo:mique en 1988, on s' attend a de nouveaux progres en 1989, bien qu'il y ait, comme d'habitude, une incertitude quant aux effets que les tendances de I' economie mondiale auront sur la region. Le facteur climatique essentiel pourrait egalement influencer l'economie dans un sens ou dans un autre. Cer-taines tendances fondamentales semblent cependant plus ou moins etablies :

a) La croissance des economies des pays industriels se ralentira tres probablement en 1989 tandis qu' on assistera a une certaine acceleration de I' inflation. Etant donne la necessite de financer Ie deficit budgetaire des Etats-·Unis, les taux d'interet augmenteront, ce qui aura evidenlment des consequences defavorables sur les pays africains se tra-duisant par un accroissement du service de la dette. En outre, toute chute de la demande dans les pays industrialises letouf-ferait la forte hausse des cours des produits de base, en particulier des metaux;

b) Les perspectives ne sont pas bonnes pour les bois-sons. Les cours du cacao sont sous pression du fait des stocks eleves et les cours du cafe sont faibles s' agissant de I'arabica;

c) Apres I'accord au sein de I'OPEP a la fin de 1988, les prix du petrole se sont redresses et semblent se stabiliser a plus de 16 dollars Ie baril pour Ie brut de Brent. Grace aux efforts deployes pour obtenir la cooperation des pro-ducteurs de petrole brut non membres de I'OPEP, il semble que les prix resteront en 1989 au-dessus du prix de reference de 16 dollars sans peut-etre toutefois atteindre I' objectif de 18 dollars Ie baril fixe par I'OPEP. Pour certains producteurs africains, les nouveaux quotas de I'OPEP creeront un pro-bleme du fait de leur incompatibilite avec une production accrue;

d) Les programmes d' ajustement et les autres reformes resteront en place en depit de la persistance des difficultes liees a leur formulation dans certains pays. Des questions telles que la devaluation, les subventions et les taux d'interet restent encore difficiles a resoudre. La question du cout social des reformes se posera de plus en plus et les prin-cipales institutions financieres que sont Ie FMI et la Banque mondiale devront prendre des dispositions a cet egard. En tout cas, les programmes d'ajustement structurel devraient avoir des effets positifs sur la production agricole et sur la restauration de I' equilibre dans les economies;

e) II semblerait que les problemes du service de la dette ne vont pas trouver de solution rapide, cependant on doit s' attendre a un certain allegement, d' abord du fait de la nouvelle approche au reechelonnement de la dette qui assure un certain repit grace a I' annulation partielle de la de:tte, a des taux d' interet plus faibles et a des periodes de rem-boursement plus longues. Meme si quelques pays seulement doivent en beneficier, les gains ne seraient pas negligeables.

Vne autre possibilite de reduction de la dette est Ie d(~mar­

rage dans la region de divers mecanismes d'echange, de rachat et de conversion concernant la dette. On a comnlence a negocier la dette africaine sur les marches financiers et certains pays ont deja reussi a mener quelques transactions dettes/obligations.

142. Compte tenu de ces facteurs, on prevoit qu'en 1989 la production augmentera d'environ 2,9 % pour la region dans son ensemble, soit quelque 0,7%de plus qu'en 1988. Etant donne Ie niveau enregistre dans Ie passe, une telle projection semblerait optimiste mais elle laisse sup-poser en fait une chute du revenu par habitant dans la region et signifie donc que la crise economique ne sera toujours pas terminee en 1989. La projection repose sur I'hypothese que I'investissement croitra en termes reels en 1989 - d'un modeste 1,3 % - mettant ainsi un terme a I' evolution a la baisse de I' investissement qui a prevalu durant la plus grande partie des annees 80. La consommation privee croitrait plus vite que la population pour la premiere fois depuis 1981 et Ie taux de croissance de la consommation publique remon-tera aI, 6 % de sorte que la demande interieure augmenremon-tera a un taux plutot eleve de 3,3 % en 1989. Du fait de la hausse de la demande, les importations de biens et services augmenteront d'environ 2 %en 1989 meme si la croissance des exportations de biens et services restera a un niveau minimal de 0,8 %. Cette derniere prevision est justifiee par la perspective du respect par les pays de l'OPEP de leurs quotas, des contraintes en matiere d' offre affectant certains exportateurs importants de mineraux tels que Ie ZaIre et la Zambie et des mediocres perspectives des exportations de boissons.

143. S' agissant de I' offre, on s' attend a une perfor-mance agricole encore meilleure qu' en 1988, une croissance de 4 % de la valeur ajoutee etant prevue. De recentes in-formations concernant les conditions climatiques pour la campagne 1989 semblent corroborer cet optimisme. En Afrique du Nord, les precipitations ont ete favorables au Maroc et, en Afrique australe, les pluies ont demarre plus tot et ont ete plus importantes que d 'habitude et les moissons d' avril devraient done etre bonnes. On s' attend egalement

a

de bons resultats dans Ie secteur manufacturier qui, sans aucun doute beneficiera des bons resultats de I' agriculture en raison de la predominance de I' industrie agro-alimentaire dans de nombreux pays africains. Par contraste, les resultats du secteur minier seront mediocres principalement a cause des restrictions sur la production petroliere des quotas de l'OPEP.

144. Par sous-region, on escompte les meilleurs resul-tats en Afrique du Nord ou l'agriculture se sera retablie apres la secheresse qui a frappe I' Algerie et la Tunisie, Ie secteur retrouvant done une «croissance normale». En Tu-nisie en particulier, ou Ie PIB avait stagne en 1988, on s'attend a ce qu'il augmente d'au moins 5,5 %en 1988, grace au redressement de I' agriculture et aux fortes recettes du tourisme. En Algerie, on a assiste a un recul en 1988 a cause des mauvais resultats de I' agriculture, mais Ie PIB devrait augmenter d'environ 2,8 % du fait que Ie secteur dominant des hydrocarbures ne croitra pas de plus de 2 %.

145. En Afrique subsaharienne, la croissance qui etait de 2,1 % en 1988 atteindra 2,7 %en 1989 et les resultats sont meilleurs a I' exception du Nigeria : Ie PIB devrait croitre d'environ 2,4%avec de bons resultats dans Ie secteur manufacturier ou les efforts des recentes annees visant a substituer les produits locaux aux produits importes

de-vraient commencer

a

porter leurs fruits. L'agriculture conti-nuera de croitre

a

un taux legerement superieur

a

celui de

1988. Les perspectives du secteur petrolier sont cependant incertaines du fait que l'adhesion aux quotas de l'OPEP entrainera une chute de la production nigeriane. En Afrique de l'Ouest, la production croitra de 2,5 % avec des resultats contrastes dans des pays tels que la Cote d' Ivoire et Ie Ghana. L' economie ivoirienne continuera de connaitre de serieuses difficultes, sa croissance etant entravee par la chute des recettes des exportations de cacao et de cafe tandis que Ie paiement du service de la dette se fera au detriment des investissements. En consequence, la croissance prevue de 2 % du PIB pourrait se reveler trop optimiste. Au Ghana, au contraire, la croissance devrait se maintenir au rythme enregistre depuis 1986. On prevoit de bons resultats dans Ie secteur minier ou les reserves d' or attirent les investisseurs et dans Ie secteur manufacturier ou Ie programme d' ajus-tement structurel a permis la rehabilitation d'un certain nombre d'unites de production. On devrait assister au main-tien des bons resultats des exportations et au developpement des investissements grace aux importantes contributions des bailleurs de fonds etrangers au programme de reforme.

146. En Afrique de l'Est et en Afrique australe, on prevoit de meilleurs resultats en 1989. Le Kenya devrait obtenir des resultats proches de ceux enregistres en 1988, du fait que les prix plus faibles du cafe affecteront les ex-portations mais Ie tourisme continuera

a

se developper et on s' attend

a

ce que la production industrielle continue sur sa lancee. A Madagascar, on finira par recueillir certains avantages du programme d' ajustement structurel et, apres des annees de stagnation et de declin au cours desquelles les conditions de vie se sont gravement deteriorees, on pre-voit une croissance de I' economie de 2,7 % en 1989, un net redressement des investissements, une hausse des ex-portations et un accroissement du secteur manufacturier d 'un taux exceptionnel de 22,8 %. D' autres progres ne seront possibles que si I'ile re~oitdes ressources exterieures ac-crues pour financer les investissements. Au Zimbabwe on craint que les resultats soient negatifs en 1989 et dans tous les cas les resultats de 1988 ne se repeteront pas. On s' attend

a

ce que les cours de I' or baissent, ce qui pourrait avoir un effet defavorable sur la production et les exportations mi-nieres. Les resultats agricoles exceptionnels de 1988 ne se repeteront pas

a

moins qu'il y ait de bonnes pluies. Les resultats economiques dependront du secteur manufacturier et du niveau des allocations de devises pour les importations en 1989. Si les politiques actuelles de compression des importations se poursuivent, elles auront un effet negatif sur Ie secteur manufacturier. Le Botswana par ailleurs ne peut pas obtenir en 1989 la croissance de 15,5 % du PIB de 1987 qui etait largement due

a

la vente de son stock de diamants et en 1989, la production miniere pourrait baisser bien que dans I' ensemble la situation demeure bonne grace

a

des reserves monetaires relativement considerables.

147. En Afrique centrale, les perspectives semblent de-favorables et la production dans la sous-region ne croitra que de 1,9 % en 1989. Les exportateurs de petrole de la region sont pratiquement tous engages dans des programmes d'ajustement structurel, ce qui entraine des reductions consi-derables des investissements et une baisse generale de la demande. Au Cameroun, Ie PIB baissera en fait, la pro-duction petroliere de ce pays diminuant de plus de 6 % par an puisque les activites d' exploration sont pratiquement in-terrompues. Le Gabon toutefois devrait enregistrer un ac-croissement de son PIB en 1989 et sa production petroliere devrait augmenter substantiellement avec la mise en

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ploitation du nouveau gisement petrolier de Rabi Kounga.

Au Congo, la production petroliere augmentera en 1989 mais les investissements demeureront faibles et Ie secteur manufacturier sera deprime. Par ailleurs, on ne s' attend pas

a

ce que Ie ZaIre sorte de sa quasi-stagnation actuelle et Ie PIB n'augmentera pas de plus de 2 0/0.

148. Les previsions presentees ici sont evidemment op-timistes comme en temoignent les hypotheses relatives

a

la

croissance de la demande en particulier. Bien que I' expan-sion dans les pays industrialises en 1988 n' ait pas eu un effet stimulant net sur les economies africaines car elle etait essentiellement due

a

I' investissement, elle a neanmoins entraine une augmentation des cours des produits de base tels que Ie cuivre et Ie nickel qui sont des facteurs de pro-duction essentiels pour l'industrie. Un renversement de la situation en 1989 deprimerait encore davantage la demande pour les exportations africaines traditionnelles telles que les boissons et pourrait notamment provoquer

a

nouveau une chute des prix petroliers comme en 1986. La crise de la dette n' est toujours pasregh~eet une augmentation des taux d'interet en 1989 pourrait annuler une bonne partie des benefices realises au cours de la periode recente et compro-mettre la realisation des scenarios elabores par des pays comme Ie Nigeria et I' Algerie.

149. De mauvais resultats agricoles sont toujours pos-sibles et dans ce cas, Ie taux de croissance du PIB pourrait diminuer et se situer

a

environ 1%ou moins. Cependant, une telle issue demeure improbable dans la situation actuelle et compte tenu des informations disponibles. La region cri-tique demeure Ie Sahel de I' Atlancri-tique

a

la mer Rouge ou les variations climatiques semblent etre les plus importantes alors que dans des regions comme I' Afrique centrale, les conditions climatiques semblent plus stables. Les efforts considerables d' ajustement dans I' agriculture, efforts qui ont generalement permis d' obtenir une augmentation conside-rable des produits agricoles, meme lorsqu' on tient compte des prix mondiaux, constituent un facteur positif.

150. En tenant compte des divers facteurs qui influent sur les resultats de la region, on obtiendrait un resultat pas tres eloigne des previsions. Cependant, si les conditions changent, il est envisage que la croissance du PIB ne tom-bera pas en dessous de 1 ou 1,5 %. Par ailleurs, les pays touches seront Ie plus probablement des exportateurs de boissons tels que la Cote d' Ivoire qui est en outre un pays lourdement endette ainsi que les exportateurs de petrole qui font face

a

un lourd service de la dette et dont les perspec-tives d'augmenter leur production petroliere sont limitees.

151. Ce qui est preoccupant toutefois, c'est que la re-gion enregistrera

a

la fin des annees 80 des taux de croissance mediocres, une baisse des niveaux de vie, une lourde dette presque impossible

a

rembourser et des deficits conside-rabIes des comptes courants. La croissance moyenne du PIB pour la periode 1980-1989 ne sera que de 1,4%tandis que I' accroissement demographique sera en moyenne de 3 0/0.

En d' autres mots, Ie PIB par habitant aura baisse en moyenne de 1,5 % par an. D'apres les estimations dispo-nibles pour 1987 , Ie PIB moyen par habitant pour I' ensemble de la region ne sera que de 648 dollars avec un chiffre aussi faible que 234 dollars pour les pays les moins avances. Un pays comme Ie Nigeria a connu une baisse enorme de son PIB moyen par habitant qui est tombe de 1 271 dollars en 1980

a

886 dollars en 1987 et pourrait meme etre de 862 dollars en 1989. De tels developpements sont tout

a

fait rares dans I'histoire economique et ont ete generalement observes au cours des periodes ou apres des periodes comme la Grande Depression des annees 30. Pour arreter cette

baisse, les gouvemements des pays de la region ont modifie radicalement leurs politiques economiques et ont dans cer-tains cas renonce presque totalement a des politiques ap-pliquees depuis des decennies et remis en question des

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structures etablies. A ce jour, les politiques d' ajustement n' ont pas encore donne de resultats concluants. Cependant les resultats deja obtenus permettent de bien augurer de l'avenir.