• Aucun résultat trouvé

Perspectives du protocole de suivi

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 180-184)

Partie II : Cadre pratique

Encadré 7. Cadre théorique de la mise en place du protocole de suivi

5.2. Que révèle la mise en place du protocole de suivi des communautés prairiales urbaines ?

5.2.3. Perspectives du protocole de suivi

Afin de mieux appréhender les communautés prairiales urbaines, le protocole devrait être inscrit dans une démarche diachronique visant à identifier les changements à moyen et long-terme et étudier la variation de la dynamique de la flore prairiale en fonction des saisons. Ceci permet de déterminer les régimes de gestion et les périodes d’intervention les plus propices pour la biodiversité.

169 Dans notre étude, l’absence du suivi temporel et la petite taille de l’échantillon pourraient expliquer l’effet négligeable des pratiques de gestion sur la composition et la structure de la communauté végétale étudiée. Pour remédier à cette contrainte, les prochaines études devraient impliquer l’ensemble des espaces végétalisés qui forme l’infrastructure verte de la ville.

Une autre perspective consisterait à tendre vers la multidisciplinarité en étudiant les interactions de la communauté prairiale avec l’air (pollution atmosphérique, la direction et la vitesse du vent), l’homme (services de détentes et loisirs), la diversité faunistique. Ainsi, un dialogue entre les différentes disciplines devient d’une nécessité accrue afin d’éclairer l’interface homme-nature d’une manière générale.

Conclusion

Le présent chapitre, consacré à la caractérisation des communautés prairiales des pelouses urbaines, avait pour objectif, entre autres, de discuter l’intérêt de la mise en œuvre d’un protocole de suivi de la biodiversité urbaine. La démarche adoptée est issue du domaine scientifique et pourrait avoir une vocation opérationnelle. Une attention particulière a été portée sur l’analyse de la composition et la structuration de l’habitat étudié. En se focalisant sur ces deux composantes, le protocole ne révèle bien entendu qu’une partie du fonctionnement écologique global des pelouses urbaines. A titre d’exemple, la question de la connectivité, la dispersion des espèces et l’évolution de la flore prairiale au cours du temps reste en suspens.

Plus précisément, l’organisation du protocole (en transect) a tenu à respecter la structuration des communautés prairiales validée par le travail de Mehdi (2010), qui a pris en compte l’évolution des communautés, en allant du chemin de fréquentation vers l’intérieur des pelouses. Les analyses statistiques réalisées ont mis en évidence l’effet de plusieurs facteurs, comme l’intensité de piétinement et la variation des types d’occupation du sol adjacente, sur l’abondance, la richesse et la diversité spécifique, mais elles n’ont pas permis d’estimer l’impact des pratiques de gestion.

Nous rappelons que dans un contexte de grand déficit de connaissances sur les pelouses urbaines, notre ambition a été de tester le protocole de suivi, de déterminer ses atouts et ses

170 faiblesses et d’ouvrir la voie à une meilleure appréhension d’un tel habitat. Dans cette perspective, celui-ci peut être considéré comme une plateforme de travail entre les scientifiques et les gestionnaires et constitue la base de futures recherches qui doivent : (1) intégrer l’ensemble des pelouses urbaines, (2) se baser sur une approche diachronique pour suivre l’impact des changements de pratiques de gestion et d’usage sur les communautés prairiales et (3) s’inscrire une étude de la diversité fonctionnelle.

Après avoir tenté d’appréhender l’une des diverses facettes de la valeur intrinsèque des pelouses urbaines, nous allons nous pencher dans ce qui suit sur l’évaluation de la valeur instrumentale d’un autre type d’habitat à savoir la végétation arborée. Nous rappelons qu’une synthèse des différents outils d’évaluation de la double-valeur des formations végétales urbaines fera l’objet de la conclusion générale de la présente étude.

171 Chapitre 6 : Evaluation de la valeur instrumentale, approche de modélisation

Introduction

Ce chapitre traite la question de l’évaluation de la valeur instrumentale de la végétation à travers la quantification des services écosystémiques. Rappelons que nous proposons une évaluation écologique se basant sur des indicateurs biophysiques. A cet effet, nous optons pour la modélisation numérique101 en empruntant une démarche ascendante. Cette dernière permet, à travers l’étude de la structure de la végétation arborée locale, de quantifier les services et desservices liés à la régulation de la qualité de l’air. Ainsi nous choisissons d’utiliser le modèle i-Tree Eco (Figure 58).

Figure 58. Représentation schématique de l’approche suivie pour la modélisation de l’évaluation de la valeur instrumentale de la végétation arborée (Selmi, 2014)

101 « Elle consiste à construire un ensemble de fonctions mathématiques décrivant le phénomène. En modifiant les variables de départ, on peut ainsi prédire les modifications du système physique ». http://www.futura-sciences.com/magazines/matiere/infos/dico/d/matiere-modelisation-11321/ (14/04/2014).

172 A notre connaissance, i-Tree Eco est le seul outil qui couple plusieurs sous-modèles dans le but d’estimer un éventail de services et desservices écosystémiques (SDE) (en même temps) à travers des variables locales (dendrométriques, climatologiques, atmosphériques, géographiques). Notre approche consiste dès lors à produire une estimation initiale de l’effet physique des arbres sur l’environnement urbain en procédant par un échantillonnage représentatif du patrimoine arboré géré par services techniques strasbourgeois. Les différents algorithmes utilisés pour quantifier la valeur instrumentale sont exposés dans le quatrième chapitre de cette thèse. Le présent chapitre décrit l’architecture fonctionnelle du modèle i-Tree Eco en détaillant sa configuration, ses principes d’utilisation et sa méthode d’application à l’échelle de la ville de Strasbourg. Avant d’aborder ces différents éléments nous souhaitons dans un premier temps éclairer les différents compartiments et les processus biophysiques des arbres. Nous nous focaliserons sur les fonctions qui interviennent dans la production des SDE estimés par i-Tree Eco à savoir l’élimination des polluants, le stockage et la séquestration du carbone et l’émission des composés organiques volatils COV.

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 180-184)