• Aucun résultat trouvé

Facteurs anthropiques, environnementaux et édaphiques

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 146-151)

Partie II : Cadre pratique

Encadré 7. Cadre théorique de la mise en place du protocole de suivi

3.3. Facteurs anthropiques, environnementaux et édaphiques

Outre l’artificialisation, nous nous sommes intéressés à (1) la fréquentation qui décrit plus particulièrement l’effet du piétinement sur les communautés végétales. Ainsi, deux types de pelouses ont été repérés dans chaque EVU en fonction de l’intensité de la fréquentation observée sur terrain. Nous estimons que les pelouses à forte fréquentation (fortement piétinées) sont celles localisées à l’entrée des EVU ou à proximité des aires de jeux et des

135 terrains de sport, tandis que celles à faible fréquentation (peu piétinées) sont localisées à l’intérieur des EVU loin des sources de perturbation (Mehdi, 2010). Au niveau de chaque pelouse, nous avons établi un gradient de piétinement perpendiculaire au chemin de fréquentation. En effet, nous estimons que la partie de la pelouse située à proximité des bords de chemin est soumise à un piétinement plus important que la zone interne. (2) Le facteur pratique de gestion est représenté par l’intensité et la hauteur des tontes. Ces deux variables ont été renseignées grâce à une enquête technique auprès des équipes d’entretien de chaque parc sélectionné.

Outre la gestion et le piétinement, nous avons introduit dans les analyses d’autres variables comme l’âge du parc, l’âge du semis, la distance aux autres EVU, la surface des pelouses et celle du parc. La surface des EVU a été estimée à partir du système d’informations géographiques (ESRI 2010) ou bien à partir de la documentation du site de la Communauté Urbaine de Strasbourg89. La surface des pelouses a été fournie par les services techniques de la ville de Strasbourg. Nous nous sommes référés aux données utilisées dans le cadre du mémoire de fin d’études réalisé par Fouvrel (2013)90 pour déterminer l’âge des EVU. En revanche, l’une des contraintes inhérentes à ces données culmine dans l’imprécision de la date des semis car les pelouses devraient faire l’objet de remplacement et de nouvellement du tapis végétal depuis la date de la création du parc (Tableau 16). Hélas, l’enquête réalisée auprès des gestionnaires n’a pas révélé de tels détails, raison pour laquelle nous nous sommes basés sur la date de l’aménagement des EVU.

90 Fouvrel G., 2013, Etude des propriétés des sols urbains d’espaces verts : l’exemple de la Communauté urbaine de Strasbourg, 67p.

136

Pour les variables du sol, nous nous sommes référés au travail de Fouvrel (2013) qui consistait à analyser la composition et la structure du sol des six parcs en se focalisant sur leurs caractéristiques physico-chimiques et biologiques. N’ayant pas pour but d’étudier le sol, nous rappelons que notre objectif ici est d’intégrer le maximum de facteurs déterminants dans les analyses et vérifier leurs impacts sur la communauté prairiale des pelouses urbaines. Il semble que l’effet du sol soit l’un des facteurs importants dans la structuration de la végétation urbaine91. Seront uniquement introduits dans nos analyses certains paramètres relevés sur l’ensemble des parcs. Toutes les mesures ont été effectuées à partir de relevés des échantillons à la tarière sauf pour le cas de la mesure de la compacité qui a été effectuée à l’aide d’un pénétromètre à la profondeur de 80 premiers cm (Fouvrel, 2013) (Tableau 17) :

Tableau 17. Paramètres chimiques mesurés dans le cadre de l’étude du sol urbain (Fouvrel, 2013)

Paramètres pédologiques

Description Outils de mesure

Compacité Résistance à la pénétration du sol Pénétromètre statique

pH Le potentiel hydrogène pH-mètre

CaCO3 Taux de carbonates de calcium Méthode du Calcimètre

Ctotal Taux de carbone total Broyeur planétaire à bille et par

combustion sèche

Ntotal Taux d’Azote total

Corganique Taux de carbone organique Corganique = Ctotal - CaCO3

C/N C/N = Corganique / Ntotal

91 Pour plus d’information, nous renvoyons les lecteurs intéressés au rapport de master de Gaëtan Fouvrel (2013) réalisé dans le cadre de nos travaux de collaboration avec le pédologue et le membre de la ZAEU M. Damien ERTLEN.

137 3.4. Le plan d’échantillonnage

Le plan d’échantillonnage constitue le socle du protocole de suivi, selon les critères de mise en place, il permet de tirer les informations les plus pertinentes sur la dynamique des communautés prairiales. Notre plan d’échantillonnage s’inspire des études précédentes traitant de la composition et de la structure des formations végétales urbaines. Nous optons ainsi pour un échantillonnage aléatoire systématique qui consiste à sélectionner d’une manière aléatoire la première unité d’échantillonnage succédée par d’autres unités contiguës92. En proposant d’étudier la végétation prairiale sous l’incidence des variables environnementales et édaphiques nous avons opté pour la méthode d’échantillonnage par transect car selon Vanpeene-Bruhier (1998 : 136) : « les analyses de gradient basées sur des placettes juxtaposées ordonnancées (transect) de manière à traverser un écotone, peuvent fournir des informations sur le gradient environnemental ». Au niveau de chaque EVU, deux transects ont été mis en place (le premier pour les pelouses fortement piétinées et le deuxième implanté dans des pelouses faiblement piétinées). Chaque transect, placé perpendiculairement par rapport à la bordure (chemin de fréquentation) et subdivisé en 5 quadrats (2 m × 2 m), s’étale sur une longueur de 10 m (Figure 34 et Figure 35).

Figure 34. Photo d’un transect mis en place pendant la campagne 2013 (Selmi, 2013)

92 http://www.fao.org/docrep/007/y3779f/y3779f03.htm (08/07/2014).

138 Figure 35. Schéma montrant la mise en place du protocole de suivi ainsi que les différents

niveaux d’étude

La longueur du transect a été inspirée du travail de terrain mené à Tours et de la précampagne d’échantillonnage réalisée sur les EVU de Strasbourg en 2012 où nous avons procédé à des relevés sur des transects de 20 m de longueur divisés en 10 quadrats de 4 m² (Figure 36).

Nous avons remarqué qu’à partir du cinquième quadrat, la composition se stabilise. Ceci valide l’idée de la présence de deux types de groupements végétaux contigus à partir du bord de chemin à savoir : la zone lisière (appelé aussi végétation des lieux régulièrement piétinés) et la zone stabilisée (végétation des lieux irrégulièrement piétinés). Nous verrons par la suite la répartition de la flore prairiale au niveau de ces zones.

139 Figure 36. Mise en place du transect de 20 m de longueur (précampagne 2012, parc de Pourtalès)

En choisissant d’adopter cette démarche nous nous plaçons dans le champ de l’écologie du paysage et nous nous inscrivons dans la continuité des travaux de Mehdi (2010) pour les pelouses urbaines, ceux de Muratet (2006) pour les friches ainsi que ceux de Daget et Poissonnet (1974) et Vanpeene-Bruhier (1998) pour les prairies permanentes.

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 146-151)