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B.1.2.2/ Performances diagnostiques de l’ERM hépatique dans la quantification de la fibrose fibrose

ETAT DE L’ART

II. B.1.2.2/ Performances diagnostiques de l’ERM hépatique dans la quantification de la fibrose fibrose

Rouvière et al (148) ont évalués l’intérêt de l’ERM dans la quantification de la fibrose hépatique à partir d’une étude sur une cohorte de 12 patients porteurs d’hépatopathies chroniques (8 hépatites virales C, 2 hépatites auto-immunes, 1 NASH et 1 cirrhose post sarcoïdose). Selon la classification METAVIR, 4 sujets étaient classés F1, 3 classés F2, 3 classés F3 et 1 classés F4. Une hausse

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Quantification non-invasive de la fibrose hépatique - Les méthodes fondées sur l'élastographie

134 significative (p<0.001) du module de cisaillement chez les patients de la cohorte porteurs de fibrose par rapport à un patient sans fibrose (classé F0 METAVIR) (valeur moyenne, 5.6 KPa ± 5 KPa contre 2.7 KPa) était relevée.

En 2007, Huwart et al (146) ont effectué une étude prospective afin d’étudier les performances, de l’ERM hépatique dans la quantification de la fibrose ainsi que celle de l’APRI. La cohorte étaient constituée de 88 patients porteurs d’une hépatopathie chronique (66 hépatites virales C, 3 hépatites virales B, 10 hépatites alcooliques, 1 hépatite auto-immune, 1 cirrhose biliaire primitive, 1 hépatite par déficit héréditaire en alpha-1-antitrypsine et 6 causes inconnues). Parmi les sujets, 25% étaient classé F0, 15% classés F1, 17% classé F2, 16% classés F3 et 27% classés F4 selon la classification METAVIR). Ils ont montré que le module de cisaillement augmentait avec la fibrose et ont définis des seuils pour réaliser une classification de la fibrose de type METAVIR (Tab. II-6).

Tab. II-6 : Performances diagnostiques de l’ERM hépatique pour la séparation des stades de fibrose

rapportées par Huwart et al (146).

Diagnostic METAVIR ≥ F1 METAVIR ≥ F2 METAVIR ≥ F3 METAVIR = F4

Cut-off (KPa) 2,4 2,5 3,1 4,3 Sensibilité (%) 83 98 95 100 Spécificité (%) 100 100 100 100 VPP (%) 100 100 100 100 VPN (%) 67 97 96 100 AUROC / 0,999 0,997 1,0

En 2007, Yin et al (149) réalisait une étude prospective sur une cohorte de 75 individus dont 25 volontaires sains et 50 patients porteurs d’une hépatopathie chronique (dont 33% d’une hépatite chronique virale C, 20% d’une NASH, 7% d’une hépatite auto-immune, 7% d’une maladie alcoolique du foie et 7% d’une cirrhose biliaire primitive). La classification METAVIR était utilisée comme méthode de référence pour la quantification de la fibrose, le délai maximum entre la biopsie et l’imagerie étaient de 1 an. Les échantillons de biopsie présentaient une longueur moyenne de 2 cm et un nombre moyen de 10 espaces porte. Les patients étaient scorés F0-F1 (40%), F2-F3 (20%) et F4 (40%). L’augmentation du module de cisaillement était bien corrélé avec le stage de fibrose (R² = 0,94 ; p < 0,01). Les performances diagnostiques sont indiquées dans le tableau Tab. II-7.

Tab. II-7 : Performances diagnostiques de l’ERM hépatique pour la séparation des stades de fibrose

d’après l’étude de Yin et al (150).

Diagnostic Sains vs. F0-1-2-3-4 F0-1 vs. F2-3-4 F0-1-2 vs. F3-4 F0-1-2-3 vs. F4

Seuil (KPa) 2,93 4,89 6,47 6,47

Sensibilité (%) 98 86 78 89

Spécificité (%) 99 85 96 90

AUROC 0,998 0,921 0,92 0,918

En 2011, Wang et al (150) ont évalué l’efficacité de l’ERM pour la fibrose hépatique sur une étude prospective comparative avec l’histologie à l’aide d’une cohorte de 76 sujets dont 32 sans fibrose. La fibrose était quantifiée histologiquement avec la classification METAVIR chez les sujets porteurs d’hépatites chroniques et auto-immunes, avec la classification de Brunt chez les sujets porteurs de stéato-hépatites puis avec la classification de Batts et Ludwig pour les sujets porteurs d’une cholestase hépatique. Parmi les sujets sans fibrose, 9 ne présentaient pas d’hépatite chronique et 23 avaient une activité nécrotico-inflammatoire modérée à sévère. Parmi les 44 sujets avec fibrose, 12 étaient classés F1, 6 F2, 6 F3 et 20 F4. Ils rapportaient les résultats suivants (Tab. II-8):

Tab. II-8 : Performances diagnostiques de l’ERM hépatique pour la quantification de la fibrose

d’après l’étude de Wang et al (150).

Diagnostic F0 vs. F1-4 F0-1 vs. F2-4 F0-2 vs. F3-4 F0-3 vs. F4 Seuil (KPa) 5,02 5,37 5,97 5,97 Sensibilité (%) 72 91 92 95 Spécificité (%) 100 97 95 87 VPP (%) 100 97 92 73 VPN (%) 72 93 96 98

Dans la même année, Kim et al (151) évaluaient les performances diagnostiques de l’ERM dans l’évaluation de la fibrose hépatique par l’intermédiaire d’une étude prospective. La cohorte était composée de sujets porteurs d’hépatopathies chroniques, de pathologie des voies biliaires et de donneurs vivants de greffons hépatique. 33% des sujets étaient scorée F0 selon la classification METAVIR, 18,3 % F1 ; 16,7 % F2 ; 16,7 % F3 et 15 % F4. En ce qui concerne le score d’activité nécrotico-inflammatoire, 33,3 % étaient scorée A0 ; 33,3 % A1 ; 16,7 % A2 et 16,7 % A3. Les

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136 performances diagnostiques pour la quantification de la fibrose sont regroupées dans le tableau Tab. II-9.

Tab. II-9 : Performances diagnostiques de l’ERM hépatique pour la quantification de la fibrose

d’après l’étude de Kim et al (151).

Diagnostic > F1 > F2 > F3 = F4

Seuil (KPa) 2,87 3,05 3,57 5,32

Sensibilité (%) 80 89,7 94,7 100

Spécificité (%) 90 87,1 90,2 92,2

AUROC 0,89 0,94 0,98 0,98

En 2012, Rustogi et al. (152) ont évalués les performances de l’ERM pour le diagnostic des fibroses sévères et de la cirrhose. La méthode de référence pour la comparaison était l’histologie et la fibrose était graduée selon la classification METAVIR. Leur cohorte incluait 72 sujets dont 34 classés F1 ; 6 F2 ; 6 F3 et 26 F4. Les auteurs reportaient une longueur moyenne des fragments biopsiques de 20,8 ± 2,0 mm. Ils obtenaient les résultats suivants (Tab. II-10):

Tab. II-10 : Performances diagnostiques de l’ERM hépatique pour le diagnostic de la fibrose sévère

et de la cirrhose d’après l’étude de Rustogi et al (152).

Diagnostic Seuil (KPa) Sensibilité (%) Spécificité (%) Précision (%) Variabilité Inter-observateur

F0-F2 vs. F3-F4 5,9 85,4 88,4 87 Indice Kappa

pondéré = 0,74

L’ERM hépatique a été décrite par ces auteurs comme une méthode pouvant potentiellement permettre la quantification de la fibrose. Le dépôt de fibrose dans les structures hépatiques rigidifie le parenchyme hépatique et augmente ses constantes d’élasticité expliquant l’augmentation du module de cisaillement avec la fibrose. L’ERM apparait comme une méthode sensible et spécifique, avec l’utilisation de seuils diagnostiques optimisés, pour discriminer une fibrose absente ou débutante (F0, F1) d’une fibrose intermédiaire (F2) d’une fibrose avancée ou cirrhose (F3, F4) Ceci à une importance majeure dans la décision thérapeutique au cours d’une affection hépatique chronique. Cependant, les seuils diagnostiques varient en fonction des protocoles utilisés, les techniques utilisées pour la

stimulation demeurent encore expérimentales et des études sur de plus grandes cohortes sont nécessaires.

Par rapport au Fibroscan, l’ERM offre plusieurs avantages. Premièrement, l’utilisation d’onde de compression, plus pénétrante et se propageant dans les liquides permet l’exploitation d’un volume beaucoup plus grand et minimise les faux négatifs pouvant être dus à un biais d’échantillonnage d’une part et rend l’examen possible chez les patients obèses et ascitiques d’autre part. Deuxièmement, l’ERM permet de suivre la propagation de l’onde dans les 3 plans de l’espace, ce qui améliore la robustesse de la mesure des paramètres visco-élastiques par rapport au Fibroscan. Troisièmement, l’IRM offre des images morphologiques de meilleures qualités et permet un apport anatomique en plus de l’apport fonctionnel par rapport au Fibroscan. Les inconvénients de l’ERM par rapport au Fibroscan sont un coût plus élevée, un temps d’examen plus long et les contre-indications relatives à l’IRM (Pacemaker, corps métalliques, claustrophobie).

Enfin, l’élastographie ne mesure pas directement la fibrose mais évalue les modifications de l’élasticité du au dépôt de fibrose. La mesure de l’élasticité peut être perturbée par des phénomènes extérieurs comme la présence d’une hémochromatose abondante provoquant une chute de signal importante mais aussi au cours d’une phase aigüe d’inflammation pouvant augmenter de manière importante et transitoire l’élasticité hépatique. Au cours d’une étude sur des rats porteurs de stéato-hépatite, Salameh et al (154) ont montré une augmentation de l’élasticité hépatique avant l’apparition de la fibrose en lien avec l’inflammation et l’activation des cellules étoilées

Chapitre 2: Quantification non-invasive des hépatopathies chroniques: Etat de l'art

Quantification non-invasive de la fibrose hépatique - L'IRM de diffusion pour la quantification de la fibrose hépatique

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II.B.2/ L’IRM DE DIFFUSION POUR LA QUANTIFICATION DE LA