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ETAT DE L’ART

II. A.3.1.2/ Les méthodes Dixon 2 points

En 2003, Rinella et al. (102) ont introduit un index de stéatose obtenu à partir d’une acquisition à double échos de gradient. Cet index de stéatose (Idxs) était obtenu ainsi :

†šൌ  ୍୔െ୓୔ ୍୔൅ ୓୔୓୔

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Eq. II-4 Avec SIP l’intensité du signal en phase, SOP le signal en opposition de phase. Le facteur correctif de 1,54 était utilisé afin de prendre en compte l’hyperintensité de la graisse en pondération T1 par rapport à l’eau.

A partir de cet index, la stéatose était classé en 5 stades selon : Stade 0 ; absence de signe de stéatose ; stade 1 : stéatose intéressant moins de 15% des hépatocytes; stade 2 : stéatose comprise entre 16 et 30 % ; stade 3 : stéatose comprise entre 31 et 60 % puis stade 4 pour les stéatoses supérieure à 60 %. Les résultats ont été confrontés à l’histologie et une bonne corrélation entre les deux méthodes (ρ = 0,84) a été obtenue. D’après cette étude, l’index de stéatose permettait d’augmenter la sensibilité de l’analyse qualitative des images (81 % contre 61 %) puis, qu’avec une valeur de seuil à 20 %, l’index de stéatose permettait de diagnostiquer une stéatose histologiquement supérieure à 15 % avec une valeur prédictive positive de 100 % et une valeur prédictive négative de 85 %.

En 2008, Bahl et al. (103) ont comparé la chute du signal observée en opposition de phase à la quantité de graisse évaluée histologiquement selon la classification de Brunt à travers une étude prospective. Ils obtenaient une bonne corrélation entre l’histologie et la chute du signal observée en opposition de phase (ρ = 0,78). Ensuite, à partir d’une analyse multi-variée dite de partionnement récursif, ils concluaient qu’une chute du signal inférieure à 3 % correspondait au stade histologique 0 pour 16 sujets sur 17. Une chute du signal entre 3 et 35 % au stade 1 pour 11 sujets sur 16, une chute du signal entre 35 et 49 % au stade 2 pour 7 sujets sur 13 puis une chute du signal supérieure à 49 % au stade 3 pour 5 sujets sur 6.

En 2008, Yoshimitsu et al (104), ont comparé le CTL-S obtenu en tomodensitométrie avec la chute du signal en opposition de phase qu’ils définissaient comme le rapport de la différence de l’intensité du signal en phase et en opposition de phase sur l’intensité du signal en phase. Leur cohorte était constituée de sujets candidats pour un don de greffon et de patient ayant subi une résection hépatique suite à une métastase ou à un cholangio-carcinome. La présence d’une cirrhose ou d’une hépatite chronique était un critère d’exclusion mentionné par ces auteurs afin de diminuer la probabilité de rencontrer une surcharge ferrique. La méthode de référence utilisée était l’histologie avec la classification suivante : grade 0 : absence de stéatose ; grade 1 : stéatose intéressant moins de 10 % des

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Quantification non-invasive de la stéatose hépatique - L'IRM pour la quantification de la stéatose

108 hépatocytes ; grade 2 : stéatose comprise entre 10 et 30 % ; grade 3 entre 30 et 60 % puis grade 4 pour une stéatose supérieure à 60 %. L’analyse ROC suggérait que l’IRM offrait des performances diagnostiques meilleures que la tomodensitométrie pour différencier la stéatose débutante (séparation des grades histologiques 0-1 des grades supérieurs à 2). Les performances sont résumées dans le tableau (Tab. II-2).

Tab. II-2 : Performances diagnostiques de l’IRM via une méthode Dixon 2 points et du TDM via le

calcul du CTL-S pour différencier une stéatose débutante des stéatoses modérées et avancées selon Yoshimitsu et al. (104)

Méthode Précision (%) Sensibilité (%) Spécificité (%) VPP (%) VPN (%)

IRM 91 94 88 89 93

TDM 85 94 75 81 92

En 2008, Borra et al (105), étudiaient plusieurs index basés sur la chute du signal mesurable en opposition de phase pour quantifier la graisse. La méthode de référence utilisée était la spectroscopie mono-voxel du proton.

Ces auteurs proposaient trois index différents pour quantifier la graisse : †‡šͳ ൌ ୍୔െ୓୔

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Eq. II-5 †‡šʹ ൌ  ୍୔െ୓୔

Eq. II-6 Avec SIP et SOP, les intensités de signal mesurées respectivement en phase et en opposition de phase. Le troisième index était identique à l’index 1 avec l’ajout d’une normalisation de chaque mesure par rapport au bruit dans l’image.

La quantité de graisse était mesurée en spectroscopie selon: †‡š ൌ  ୥୰ୟ୧ୱୱୣ

୥୰ୟ୧ୱୱୣୣୟ୳ Ͳǡ͹

Ou Agraisse et Aeau sont les amplitudes des signaux dans le domaine temporel respectivement de la graisse (CH2) et de l’eau. Ces amplitudes étaient obtenues avec une méthode de quantification utilisant l’algorithme AMARES sur la plateforme JMRUI.

Les auteurs obtenaient de bonnes corrélations entre les index mesurés en IRM et la quantité de graisse mesurée en spectroscopie (r > 0,94). Ils concluaient que la différence entre les intensités des signaux mesurées en phase et en opposition de phase permettait d’estimer une quantité de graisse, mesurée par spectroscopie supérieure à 5 %, et ceci avec une sensibilité et une spécificité de 95 et 98 % respectivement.

En 2009, Menesson et al. (106) ont évalué la méthode Dixon 2 points par l’intermédiaire d’une étude prospective sur une cohorte de sujets présentant une élévation des enzymes hépatiques sans consommation excessive d’alcool. La méthode de référence utilisée était l’histologie et la graisse était quantifiée selon le score de Brunt. La présence de stéato-hépatite était considérée pour un score NAS supérieur à 5. En IRM, la stéatose était quantifiée par le ratio graisse/eau selon représentatif de la fraction de signal de graisse (FSG) :

 ൌ ୧୬െ ୭୳୲ ୧୬ା୭୳୲

Eq. II-8 Avec Sin l’intensité du signal en phase et Sout l’intensité du signal en opposition de phase.

Les auteurs rapportaient une bonne corrélation entre les grades histologiques et les quantités de graisse mesurée en IRM (coefficient de régression linéaire, r = 0,852). Ils montraient qu’avec un seuil à 0, la détection d’une stéatose histologiquement supérieure à 5% était possible avec une sensibilité et une spécificité de 97 % et 86 % respectivement. Pour la détection d’une stéatose supérieure à 20 %, la sensibilité et spécificité atteignaient respectivement 96 et 93 % avec un seuil fixé à 3,7 %.

L’utilisation de ces séquences appelées également dual-écho, sensibles au déplacement chimique de second ordre, permet une détection des faibles taux de graisse avec une sensibilité et une spécificité bien meilleure qu’en échographie ou en tomodensitométrie. Elles permettent ainsi un diagnostic précoce de la stéatose mais n’apporte qu’une information semi-quantitative concernant le taux de graisse intra-hépatique et ne peuvent pas prétendre de permettre un suivi clinique des patients. Elle bénéficie tout de même d’une mise en œuvre aisée et rapide, avantageuse pour la routine clinique. C’est la raison pour laquelle elle a été intensivement utilisée ces quinze dernières années et est toujours d’actualité aujourd’hui.

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110 II.A.3.2/VERS UNE QUANTIFICATION ABSOLUE DE LA GRAISSE INTRA-HEPATIQUE

La quantification absolue de la graisse intra-hépatique est un challenge en vue des besoins cliniques en constante augmentation. Ces dernières années, une course a été lancée pour tenter d’améliorer les méthodes décrites précédemment et permettre une quantification absolue de la graisse intra-hépatique. Pour y parvenir, les facteurs biaisant la quantification de la graisse ont été identifiées.