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Partie expérimentale Résultats et discussion Les enzymes sont nécessaires pour la fonction cellulaire, et que tout déséquilibre

survenant dans l’intégrité cellulaire conduit à la sortie des enzymes à l’extérieur de la cellule. Ainsi, en mesurant leur activité on peut déterminer l’étendue d’une infection lors de maladie tissulaire (Coppo et al., 2002). L'activité enzymatique joue un rôle dans le diagnostic des maladies animales. Les changements qui se produisent dans les taux d'enzymes font suite à un changement de la perméabilité cellulaire, une mauvaise circulation sanguine ou suite à la mort cellulaire (Kaneko, 1989). Ainsi, des valeurs supérieures à 162 UI/L sont un bon indicateur d’une lipidose hépatique (Constable et al., 2017). Selon Coppo (2001) cité par Hussain et al. (2017), les changements thermiques surtout l’augmentation de la température a non seulement un effet sur l’activité enzymatique mais plus sur les performances physiologiques et immunologiques des cellules. L’ASAT est trouvé dans pratiquement tous les tissus du corps, la mesure des niveaux ASAT est utile pour le diagnostic et suivant le cas d’infarctus du myocarde, maladie hépatocellulaire et troubles des muscles squelettiques (Njidda et al., 2013). Il a été rapporté que les valeurs ASAT varient en fonction du sexe, elles étaient plus faibles pour les mâles (129,6 ± 47,8 UI/l) par rapport à celles relevées chez les femelles (140,8 ± 31,9 UI/l) (Sitmo, 2014).

Nos résultats rejoignent ceux de Chandra et al. (2012) qui trouvent que l’enzyme

ASAT varie en fonction de la saison. Ainsi, nous avons observé une augmentation de cette enzyme en période chaude (été) où le taux a atteint 118,1±31,45UI/L en zone semi-aride, contrairement à la zone aride où le taux le plus élevé 97,84± 9,13UI/l a été enregistré en hiver ; et que même cette dernière reste inférieure à celles de la région semi-aride. Ces mêmes auteurs ont démontré également que la concentration enzymatique est fortement corrélée à la température rectale qui constitue un bon indicateur du stress thermique ; où il a été prouvé que, les valeurs plasmatiques moyennes de l'ASAT étaient significativement (p<0,01) plus élevées l’après-midi par rapport à celles du matin. Ces moyennes ont varié de 47,06 ± 2,29 UI/L au cours de la matinée à 93,51 ± 3,40 UI/L durant l’après-midi. Au contraire, Srikandakumar et al. (2003) ont observé que le stress thermique a fait diminuer le taux plasmatique de l’aspartate amino-transférase (ASAT) (p<0,01) chez les deux races ovine Mérinos (de 84,67 UI/L durant la saison froide à 30,67 UI/ pendant la saison chaude) et Oman (de 145,00 UI/L durant la saison froide à 85,83UI/L pendant la saison chaude) ; ce qui suggère qu'il y a plutôt un ralentissement de la fonction hépatique lorsque les animaux ont été soumis à la chaleur. C’est cette situation qu’on retrouve en région aride ; où les valeurs étaient plus élevées en hiver que celles d’été et d’automne et à une moindre mesure au printemps. Les valeurs sont plus proches de celles obtenues par Yeni et al. (2010) (95,06±6,03 UI/L) durant la période d’activité sexuelle (Septembre - Octobre) sur des béliers matures Pirlak en

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Turquie. D’ailleurs, nous avons relevé les mêmes constats que les auteurs précédemment cités quant à l’existence d’une corrélation négative de ce paramètre avec tous les paramètres spermatiques étudiés sauf le taux de spermatozoïdes anormaux.

IV.3.2. ALAT (Alanine Amino Transférase)

Toutes les valeurs observées au cours des différentes saisons sont situées dans les limites physiologiques (tableau 44).

IV.3.2.1. Effet saison

L’observation des relevés du tableau (44) fait ressortir que les valeurs saisonnières de l’ALAT varient dans des fourchettes très proches pour l’une ou l’autre des régions. Ces variations dans des limites rapprochées ne font ressortir à l’analyse statistique, aucune différence significative entre les moyennes saisonnières dans chaque région (tableau 44).

A noter que les moyennes saisonnières d’ALAT au niveau de la région aride sont plus faibles que celles de la région semi-aride, et elles sont plus faibles que la limité inférieure des références rapportées par Ramos et al. (1994) et Kaneko et al. (2008). Alors que, la moyennes relevées en région semi-aride sont plus élevées par rapport à la limite supérieure de l’intervalle de référence rapporté par Constable et al. (2017). Les faibles moyennes sont enregistrées au printemps avec 8,94±2,06 et 21,37±1,98 UI/L pour respectivement les régions aride et semi-aride.

IV.3.2.2. Effet région

Au vu des résultats du tableau 44, où les moyennes saisonnières de la région aride sont de loin plus faibles que celles de la région semi-aride ; l’analyse comparative au test t-Student entre régions fait ressortir des différences variant de très significative (p˂0,01) au printemps à hautement significative (p˂0,001) pour les autres saisons (tableau 44, figures 47 &48).

Tableau 44. Variations saisonnières de l’ALAT (UI/l) en régions aride et semi-aride Régions Saisons Aride (n= 18) Semi-aride (n= 24) Signif. Statis. entre régions Valeurs usuelles &Références Hiver 9,94 ±2,1 23,67 ±2,93 A*** 11-33 Ramos et al., 1994 30±4 Kaneko et al., 2008 5-20 Constable et al., 2017 Printemps 8,94±2,06 21,37±1,98 A** Eté 9,08±4,03 24,88±6,01 A*** Automne 10,14±2,46 24,08 ±5,95 A*** A

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hive r prin temp s été auto mn e 0 5 10 15 hive r prin temp s été auto mne 0 10 20 30

Figure 47. Variations de l’ALAT en zone aride Figure 48. Variations de l’ALAT zone semi-aride

L’analyse de variance de l’influence des facteurs considérés fait apparaitre un effet hautement significatif (p˂0,001) de la saison et de l’association saison*région (tableau 45).

Tableau 45. Analyse de variance à deux facteurs (saison- région – saison*région) des

variations du taux d’ALAT

Facteurs Saison Région Saison*région

Signification

statistique (valeur de p)

***

NS

***

*** : p<0,001

L’ALAT joue avec d’autres transaminases un rôle important dans le catabolisme des acides aminés et le transport inter-organes de l’azote. Sa valeur sérique sert comme un indicateur de la nécrose hépatocellulaire surtout chez les chiens et les chats, mais à une moindre importance chez le gros bétail et les petits ruminants (Kaneko et al., 2008 ; Shumaila

et al., 2012). Ainsi, une valeur élevée au niveau sérique de l’activité de l’ALAT est

rencontrée dans plusieurs désordres (hypoxie secondaire à l’anémie, maladies métaboliques « lipidose », troubles alimentaires « intoxication cuprique », maladies inflammatoires ou infectieuses, maladies néoplasiques, et blessure traumatisante du foie) (Kaneko et al., 2008 ). Les réponses physiologiques face au stress environnemental pendant l’hiver et l’été et leur équilibre énergétique ont montrés que la chaleur et le froid ont des effets profonds sur les paramètres biochimiques sériques (Barkat et al., 1971 ; Bengoumi et al., 1997 ; Nazifi et al., 1999). En effet, nos résultats sont en accord avec ceux obtenus par Nazifi et al. (2003) et Bhan et al. (2012) qui observent des concentrations élevées de l’enzyme ALAT durant l’été par rapport aux autres saisons chez les ovins et les bovins ; de même que Sharma et Kataria (2011) qui ont enregistré des valeurs élevées chez les caprins durant la saison chaude. Par

A L A T U I/ L A L A T U I/ L

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contre, Sumeet et al. (2015) ont trouvés des valeurs élevées durant l’hiver chez la chèvre ; que Kaushik and Bugalia (1999) ont expliqué ce résultat par la baisse de la consommation alimentaire durant la saison chaude et son augmentation en saison froide. Les animaux élevés dans des zones semi-arides chaudes sont généralement exposés au stress, par conséquent, la production et la reproduction de l’animal sont sévèrement entravées par les conditions de l’environnement (Sejian et al., 2010) ; de sorte que, le stress thermique et la sous-alimentation sont les plus importants facteurs prédisposant à la faible productivité (Martin et al., 2004). En effet, l'augmentation de l’ALAT durant la période chaude est en accord avec les résultats de Koubkova et al. (2002), Chandra et al. (2012) ; augmentation pouvant être due à l'augmentation de la néoglucogenèse ou en raison d'un effet délétère de la chaleur sur l'activité hépatique (Cincovic et al., 2013).

L’observation des résultats a révélé une augmentation du taux sérique d'ALAT qui était enregistré pendant la saison chaude en zone semi-aride (24,88±6,01UI/l), ce qui est en accord avec les résultats décrits par (Srikandakumar et al., 2003 ; Sharma and Kataria 2011 ; Wojtas et al., 2014 ; Banerjee et al., 2015 ; Sawankumar et al., 2017 ). L’élévation des taux sériques en ALAT et ASAT peut être due à une augmentation de la néoglucogenèse ou suite à l’effet du stress thermique sur l'activité hépatique.

Les variations thermiques, en particulier l'augmentation de la température, ont non seulement une influence sur l'activité des enzymes et la physiologie cellulaire (Maak et al., 2003 ; Tao et al., 2006), mais ont aussi un effet sur l’immunité (Mashaly et al., 2004). En outre, les enzymes plasmatiques séminales sont considérées comme étant d'une importance significative pour la qualité du sperme (Tejaswi et al., 2016). Tibbo et al. (2008) ont aussi rapporté que la saison a un effet significatif sur les concentrations sériques d’ALAT. Ces

mêmes auteurs avaient noté des valeurs plus élevées durant la longue période pluvieuse, en comparaison avec les saisons moins pluvieuses et sèches chez 03 races

ovines (Menz, Tukur et Wello). L’augmentation des concentrations de cette enzyme au cours de ces saisons pourrait être due au stress thermique et généralement liée à certaines pathologies telles que la pneumonie, qui est fréquente après la période de longues pluies et des saisons sèches de l'année (Tibbo et al., 2003).

L’étude menée par Hussain et al. (2017) démontre aussi que l’activité des enzymes ASAT et ALAT était augmentée de manière significative (p<0,05) en été avec une valeur plus élevée (p <0,05) durant le mois de juin. Yeni et al. (2010) démontrent dans une étude similaire sur des béliers de race Pirlak élevés en Turquie, que certains paramètres de reproduction montrent une corrélation positive avec certains paramètres biochimiques (protéines totales, lipides totaux, cholestérol) et enzymatiques (ASAT et ALAT) qui

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