de santé ainsi que pour augmenter leur productivité (Antunovic et al., 2002). Chez le mouton comme chez les autres ruminants, le profil lipidique du plasma est caractérisé par une faible concentration en triglycérides et en TG-LP. Selon les espèces, il y a une participation faible des lipides alimentaires à la lipémie et une synthèse hépatique mineure d'acides gras (Mazur
et al., 2009) cité par Safsaf (2014). Les lipides séminaux jouent des rôles importants dans la
structure membranaire des spermatozoïdes, le métabolisme des spermatozoïdes, la capacitation des spermatozoïdes et dans la fécondation des gamètes femelles (Kelso et al., 1997). Le métabolisme est affecté par plusieurs facteurs parmi lesquels les facteurs physiologiques et environnementaux. La température ambiante peut avoir un énorme impact sur le métabolisme énergétique, ainsi que sur la thermorégulation (production et perte de la chaleur) (Aouaidjia et al., 2014).
Dans notre expérimentation, les taux des triglycérides sériques n'ont pas été trop influencés par les variations saisonnières, et qu’ils sont presque identiques à ceux obtenus par (Cetin et al., 2009). Les concentrations des triglycérides étaient légèrement augmentées en hiver par rapport aux autres périodes dans les deux régions d’étude, probablement, les béliers avaient besoin de plus d'énergie en mobilisant de la graisse afin de produire plus d'ATP. Il a été constaté chez les moutons écossais que, le taux de synthèse des acides gras à partir du tissu adipeux et de l'activité de la lipoprotéine lipase (une enzyme clé des tissus des triglycérides plasmatiques) a été augmenté entre octobre et mai coïncidant avec la période froide. L’augmentation constatée en période froide serait probablement liée à une consommation élevée de nourriture (Chilliard and Bocquier, 2000). Ces résultats sont similaires à nos observations en hiver avec des taux augmentés, 0,26±0,08g/L et 0,24±0,04g/L en région aride et semi- aride respectivement.
Les triglycérides sont généralement considérés comme des indicateurs d'une bonne nutrition et peuvent être affectés de manière significative par la température (Sartorelli et al., 1997). Ils sont influencés par le niveau d'énergie de l'alimentation, qui, lors d’un faible niveau voient leur taux tendant à la diminution (Mosaad and Derar, 2009).
Des valeurs plus faibles de triglycérides plasmatiques ont été rapportées chez des chèvres élevées dans de mauvaises conditions alimentaires par rapport à d'autres conditions alimentaires considérées plus ou moins comme bonnes (Bennis et al., 1994). Les changements quotidiens dans les taux sanguins en triglycérides sont liés à l'alimentation. Ainsi, ils sont plus stables dans les régimes à faible énergie et plus élevés avec une alimentation équilibrée (Caldeira et al., 1999).
Partie expérimentale Résultats et discussion
98
IV.2. Variations sériques des métabolites azotés :
IV.2. 1. Urée
Les teneurs saisonnières obtenues pour ce paramètre au cours de notre étude dans les deux régions, sont situées dans la fourchette des normes physiologiques présentées dans le tableau 34.
IV.2.1.1. Effet saison
En région aride l’observation des moyennes fait apparaître des taux d’urée augmentés durant le printemps (0,28 ± 0,02 g/L). Par conséquent l’analyse de variance dans cette région a montré des différences significative (p˂0,05) lors de comparaison printemps versus l’hiver et très significative (p˂0,01) lors de comparaison printemps avec l’automne (tableau 34, figure 37).
Dans la zone semi-aride, les taux sont plus élevés que ceux enregistrés en région aride, et c’est également au printemps que la valeur la plus élevée a été obtenue (0,36±0,02g/L). Alors que, la valeur la plus faible enregistrée en été (0,28±0,05 g/L) est équivalente à celle plus élevée obtenue au printemps en région aride (0,28±0,02 g/L). L’analyse de variance fait apparaitre des différences significative (p˂0,05) lors de comparaison printemps versus, l’hiver et très significative (p˂0,01) entre le printemps versus été et automne (tableau 34 ; figure 38).
IV.2.1.2. Effet région
L’analyse statistique au test T des comparaisons saisonnières entre régions révèle des différences très significatives (p˂0,01) pendant l’hiver et l’automne et une différence hautement significatives (p˂0,001) au printemps (tableau 34).
Tableau 34. Variations saisonnières de l’urémie (g/L) en régions aride et semi-aride Régions Saisons Aride (n= 18) Semi-aride (n= 24) Signif. Statis. entre régions Valeurs usuelles &Références Hiver 0,21±0,03a* 0,29 ±0,04 a* A** 0,10–0,26 Mollereau et al., (1995) 0,18–0,31 Gürgöze et al., (2009). 0,8-0,20 Constable et al. (2017) Printemps 0,28±0,02c** 0,36±0,02 b** c** A*** Eté 0,24± 0,03 0,28±0,05 Automne 0,19± 0,05 0,29 ±0,03 A** a
: hiver vs printemps ;b : printemps vs été ; c : printemps vs automne ; A : région aride vs région semi-aride * : p˂0.05 ;** :p<0,01 ; *** : p<0,001.
Partie expérimentale Résultats et discussion
HIV ER PR INTE MP S ETE AU TOM NE 0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 u ré e g /l HIV ER PR INTE MPS ETE AU TOM NE 0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 u ré e g /lFigure 37.Variations de l’urée en zone
aride
Figure 38. Variations de l’urémie en zone
semi-aride
L’analyse de la variance relative à l’effet exercé par les facteurs saison, région et saison *région fait apparaitre une influence hautement significative (p<0,001) pour chacun des facteurs saison et région pris séparément ; alors que leur combinaison n’a aucun effet significatif sur les variations de l’urémie (tableau 32).
Tableau 35. Analyse de variance à deux facteurs (saison- région – saison*région) des
variations de l’urémie
Facteurs Saison Région Saison*région
Signification statistique (valeur de p)
***
***
NS
*** : p<0,001
Le but de l'élevage est de convertir les glucides et les protéines de la nourriture des animaux en source d’aliments pour les humains, mais seulement 5 à 30% de l'alimentation animale répond généralement à cet objectif ; alors que, le reste est excrété par les animaux et peut s'échapper dans l'environnement.
Les éléments biochimiques du sang sont des indicateurs de l’état sanitaire et nutritionnel des animaux. Ainsi, la concentration plasmatique ou sanguine d'urée comme l’urée du lait peut être utile comme indicateur du rationnement azoté chez les bovins (Wolter, 1994) et de l’état des protéines au sein d'un groupe d'animaux, et pourrait aider à affiner les régimes ou identifier les problèmes avec un programme d'alimentation (Kohn et al.,2005). Chez les ovins, la concentration des métabolites sanguins représente un indice de l'apport nutritionnel par rapport à l'utilisation des nutriments et reflète l'état nutritionnel de l'animal (Godden et al., 1981). Chez le Mouton, l’apport protéique alimentaire conditionne en grande partie, le niveau de la concentration sanguine en urée (Lewis, 1957 ; Kohn et al., 2005). La
Partie expérimentale Résultats et discussion
100
variation urémique est induite par des modifications du régime alimentaire et de l’abreuvement ; si les taux urémiques sont faibles en saison sèche, les concentrations augmentées sont relevées durant les périodes de précipitations. Par conséquent, les phénomènes météorologiques déterminent des modifications de la composition chimique des fourrages consommés au pâturage (apport azoté global, apport glucides / azote) entrainant ainsi une ammoniogenèse dans le rumen et qui est responsables en majeur partie des variations urémiques. Ainsi, pour Labouche (1970) et Suhair and Abdalla (2010) le plan nutritionnel et les variations thermiques exercent une influence sur les performances physiologiques et reproductives des béliers.
Parmi les facteurs influençant l’urémie, la qualité de la nutrition en particulier les protéines, ont un effet très important sur les paramètres de reproduction chez le bélier. Néanmoins, les effets de la supplémentation en protéines au-dessus des besoins de maintien sont équivoques, avec des rapports : soit avec une augmentation ou sans modification des paramètres de reproduction, tels que la taille des testicules, la qualité de sperme, la sécrétion de testostérone ou l'activité sexuelle (Oldham et al., 1978 ; Lindsay et al., 1984; Martin et al., 1994; Boukhliq et al., 1997; Bielli et al., 1999; Fernandez et al., 2004). Cependant, Bindari et
al. (2013) ont démontrés que des niveaux excessifs de protéines dans l'alimentation induisent
des taux élevés d'urée qui peuvent avoir un effet toxique sur le sperme. Ce qui contraste avec l’expérience menée par Cortada et al. (2000) sur des béliers sans laine Santa Ines brésilienne, où il a été relevé que malgré une augmentation du taux plasmatique d’urée accompagnée de celle du plasma séminal (p<0,001) aucune influence n’a été constaté sur les paramètres spermatiques étudiés (motilité massale, densité, pH, concentration, morphologie du spermatozoïde, volume éjaculé et nombre total de spermatozoïdes par éjaculat).
L’augmentation de l'urée pendant la saison chaude et sèche en zone semi-aride peut être due au catabolisme des protéines pour maintenir les besoins métaboliques du corps. Cette élévation du taux de l'urée en période chaude a été rapportée aussi par Koubkova et al. (2002) et Das et al. (2013). L'augmentation de l'urée est également un signe de la déshydratation telle que rapportée par Scharf et al. (2010). En effet, Srikandakumar et al. (2003) ont constaté une augmentation significative (p<0,01) de l'urée sanguine et de la créatinine plasmatique chez la race ovine Oman, en raison de la réduction du flux sanguin au niveau des reins qui peut être due au stress thermique durant l'expérimentation. Il est bien connu que la chaleur provoque une vasodilatation périphérique induisant ainsi la perte de la chaleur du corps et également la réduction du flux sanguin vers les organes. En outre, la déshydratation peut également entraîner une réduction du flux sanguin rénal. Helal et al. (2010) ont aussi étudié l'effet de l'exposition à court et à long terme au rayonnement solaire sur certains métabolites