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Partie expérimentale Résultats et discussion L’alimentation des béliers dépend avant tout de leur poids vif et on peut s’appuyer sur

les relations utilisées chez la brebis adulte tarie pour calculer des rations. Compte tenu de la durée de la spermatogenèse, il faut veiller à alimenter correctement les béliers au moins deux mois avant le début de la période de lutte. En ce qui concerne les béliers d’insémination artificielle, les besoins pour l’activité physique sont moindres qu’en lutte naturelle mais il est admis que les régimes doivent rester stables pendant la période de collecte (INRA, 2007). Scaramuzzi et al.(2006) rapportent que la relation entre la nutrition et la reproduction est exprimée par l'équilibre énergétique. Lorsque les besoins en nutriments des animaux sont supérieurs à l'apport par la ration, les animaux utilisent leurs réserves d'énergie (glycogène, triglycérides et protéines) pour combler le déficit. Quand un animal est dans cet état, il est dans "l'équilibre énergétique négatif". De même, lorsque le besoin nutritif est inférieur à l'apport en nutriments, l'animal stocke les nutriments excédentaires (sous forme de glycogène et de triglycérides) et / ou dissipe l’excès sous forme de chaleur. Quand un animal est dans cet état, il est en «équilibre énergétique positif». Le bilan énergétique négatif a principalement un effet sur l’axe de contrôle reproductif hypothalamo-hypophysaire, se traduisant par une hypoglycémie et une hypo insulinémie (Wade and Jones, 2005).

Dans l’étude de Lassoued et al. (2013) le régime alimentaire n'a eu aucun effet sur le poids corporel, ce qui peut expliquer l'absence de tout effet sur les paramètres du sperme. Comme décrit par de nombreux auteurs, les résultats suggèrent que lorsque les béliers ne sont pas en bonne condition physique, la supplémentation dans l'alimentation dans les 2 mois précédant la lutte améliore leurs performances de reproduction (Brown, 1994). Bien que Gordon (1964) ait suggéré que le cycle annuel de l'appétit qu'il a observé chez les moutons, était dû aux changements de température. De plus, Parker et Thwaites (1972) ont montré que le nombre de spermatozoïdes et la motilité sont réduits si la sous nutrition dure plus de 7 semaines, et ces effets peuvent être inversé en cas de supplémentation (Dana et al., 2000, Tufarelli et al. 2011). En général, la plupart des changements induits par la nutrition chez les béliers adultes sont temporaires mais leur gravité peut varier de peu d'effets sur les caractéristiques séminales et ou la libido à l’infertilité. Cependant, la fertilité du bélier a été rapportée comme étroitement liée à la qualité du sperme. Les résultats obtenus par Lindsay et

al. (1984), Bielli et al. (1999) et Lassoued et al. (2013), ne montrent aucun effet significatif

d’un pâturage amélioré ou un apport alimentaire avec un taux élevé en protéines sur les dimensions testiculaires. Bien que ces résultats soient incompatibles avec ceux obtenus par Boukhliq et al. (1997) et Fernandez et al. (2004). En effet, une carence qualitative surtout en matières azotées a une grande influence sur la reproduction car elle porte sur divers acides aminés. Le manque de certains de ces éléments, particulièrement la lysine, le tryptophane,

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provoque la formation de spermatozoïdes anormaux, la diminution de la mobilité des spermatozoïdes et même l’azoospermie. Les résultats de Fernandez et al. (2004) montrent l’effet significatif des régimes riches en protéines sur la taille des testicules sans affecter les concentrations de testostérone. Litim and Bereksi (2016) ont démontré que, la supplémentation en vitamines et minéraux a permis d’améliorer de manière significative les caractéristiques quantitatives étudiées : volume de semence, concentration en spermatozoïdes et nombre de doses produites pour les races Ouled Djellal et Hamra, volume et nombre de doses pour la race Rembi. Cependant, la motilité massale a été améliorée uniquement pour la race Ouled Djellal . En revanche, Lassoued et al. (2013) montrent que la complémentation énergétique et protéique quotidienne ou par intermittence des béliers au-dessus des besoins de maintien, n’a pas d’effet significatif sur les paramètres spermatiques mais améliore le comportement sexuel des béliers. L’alimentation alternée pourrait présenter une alternative intéressante pour diminuer le coût de la supplémentation avant la lutte. Par contre, d’après le même auteur, l’alimentation selon les besoins de maintien affecte le comportement sexuel des béliers (flairage anogénital flehmen, érection du pénis, approche latérale, temps de réaction et score de libido). La supplémentation des béliers un jour sur deux seulement, affecte le nombre d’approches latérales, le temps de réaction et le score de libido. Les résultats issus des travaux de Mahouachi et al. (2011) montrent que l’administration d’une alimentation de bonne qualité après la naissance accélère la croissance testiculaire et avance nettement la puberté chez l’agneau. Ils démontrent aussi que, les effets d’une sous-nutrition sur cette fonction se prolongent à l’âge adulte, et qu’une augmentation du niveau alimentaire, et la supplémentation par des vitamines et surtout l’utilisation de l’avoine avant la lutte améliorent les caractéristiques quantitatives et qualitatives de la semence chez le bélier.

L’effet de la nutrition sur les compartiments : endocrine et exocrine du testicule est lié aux changements au niveau du tissu testiculaire. Quelques études ont montré que le volume et le diamètre des tubes séminifères sont affectés par ce paramètre (Oldham et al., 1978 ; Pomares et al., 1991). Il a été démontré aussi par plusieurs chercheurs (Salamon 1964, Setchell et al., 1965 ; Parker and Thwaites 1972 ; Alkass et al., 1982 ; Masters and Fels 1984 ; Martin et al., 1994) que la nutrition affecte la taille testiculaire. Dans le même contexte, le système endocrinien de la fonction testiculaire parait être affecté par le régime alimentaire par diminution des concentrations de testostérone, qui fait suite aux changements de la sécrétion pulsatile en LH. De même, la variation de la taille des testicules induite par la nutrition est presque entièrement due aux changements dans le compartiment séminifère du testicule, ce qui correspond aux effets plus puissants et plus durables de la nutrition sur la FSH que sur la sécrétion de LH (Hotzel et al., 1998).

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