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75 participer de manière égale, ce qui permet à des apprenants plus solides de travailler

ensemble peut les pousser davantage à progresser. Pour Jean -Marie Gillig :

« Différencier son enseignement ne consiste pas à s’occuper par permanence, dans une relation duelle privilégiée, de l’élève le plus faible de la classe et à abandonner les autres à leur sort »81. En outre, le groupe «plus faible» peut bénéficier du soutien de l'enseignant et ne peut pas non plus compter sur les apprenants plus forts pour les réponses et pour diriger le projet.

Regroupement selon le principe de variation : C'est une expérience d'apprentissage importante pour les apprenants de créer leurs propres groupes de travail. Nous devons enseigner aux apprenants à travailler efficacement avec des amis, car les amis peuvent souvent offrir les plus grandes distractions du travail productif, mais aussi le plus grand plaisir à apprendre.

Regroupement selon des intérêts communs : Nous pouvons, souvent, reconnaître des intérêts communs ou des compétences chez différents apprenants. Souvent, ces derniers ne réalisent même pas qu’est-ce qu’ils ont en commun puisqu'ils occupent chacun leur propre cercle de pairs. Les groupes ayant des intérêts similaires peuvent donner des résultats très encourageant.

Regroupement selon une compétence qui nécessite un développement : Regrouper les apprenants pour leur demande de réaliser une tâche, crée un accent sur l'utilisation de la compétence. Des compétences diverses peuvent être utilisées dans des missions similaires, de sorte qu'il est possible de former des groupes qui ont chacun une compétence différente tout en travaillant sur la tâche assignée. Certains devront travailler sur une communication efficace, la résolution de problèmes, l'organisation ou la gestion du temps.

Regroupement aléatoire : Cela laisse beaucoup au hasard, il peut se faire selon un tirage au sort mais les apprenants doivent connaître quel comportement est attendu d'eux, et surtout que les commentaires d'intimidation ne seront pas tolérés.

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Jean -Marie Gillig, (2001), « Remédiation, soutien et approfondissement à l’école », Ed Hachette Education. P 77

Nous avons parfois besoin de travailler avec des gens que nous n'aurions pas choisi dans la vie, il est très important pour nous d'apprendre à faire. Cette méthode fonctionne mieux pour des tâches plus petites et plus générales. Son efficacité varie en fonction de la dynamique du groupe.

Le nouvel enseignement propose une gamme de méthodes pédagogiques pour pousser l’apprenant à s’engager dans la construction de son savoir. Parmi ces méthodes, le travail en groupe ou collaboratif. Emmanuelle Daviet confirme : « Le

plaisir d’apprendre relève donc d’un travail participatif, collaboratif »82. Le début de ce plan se heurtent souvent à des difficultés cela exigent de l’enseignant qu'il passe un peu de temps pour leur montrer les règles qui gèrent le groupe et les encourage à l'interaction entre eux. Chacun se sent impliqué, ce qui le motive à mettre en service ses connaissances et bénéficier de toutes les initiatives au sein du groupe.

Travailler en groupe ne va pas de soi pour les apprenants, cela s’apprend. Il n’est pas rare que les premières tentatives ne soient pas satisfaisantes. C’est en multipliant les mises en situation que les apprenants apprendront à travailler en groupe, à s’écouter, à prendre en compte les arguments et les idées des autres. Pour cela, ils ont besoin d’un cadre et c’est à l’enseignant de leur faire saisir les règles à respecter. Celles-ci varieront d’un enseignant à un autre. Il permet l'interaction et le développement d’un sentiment de responsabilité pour les différents rôles .Ces derniers sont distribués selon différents effectifs afin de donner un aspect complémentaire aux différentes tâches et de développer simultanément plusieurs compétences.

L’efficacité d’un apprentissage est également liée aux occasions pour les apprenants d’échanger leurs points de vue à propos des notions qui sont abordées à travers des expériences personnelles. C’est le grand avantage des travaux de groupes. Selon Robert F. Mager : « Ce sont les événements qui mènent à des

expériences réussies et reconnaissant ce succès, qui assurent une diversité de stimulation, accroissent l’amour-propre, ou améliorent l’idée qu’on a de soi, et

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permettent une plus grande assurance »83 .Cela crée une atmosphère de coopération et de collaboration pour renforcer leurs connaissances à travers des explorations, des observations, des discussions. Cet esprit encourage les plus démunis à présenter leurs points de vue, ce qui leur permet de prendre confiance en eux-mêmes.

VI.1 La gestion du groupe

La gestion du groupe nécessite un protocole bien déterminé car il faut instaurer un esprit d’organisation pour faciliter la tâche de celui qui la gère. Donner dans un premier moment une consigne de travail très précise. Automatiquement, le groupe va essayer de s’organiser pendant quelques minutes, il est très important d’effectuer des contrôles en passant dans les groupes pour voir si le travail est bien lancé et si la consigne est bien comprise. Ses moments sont répétitifs car il faut tout le temps contrôler l’avancée des travaux. Ce genre de travail est souvent confronté à des situations de blocage mais son objectif est de chercher des dénouements aux problèmes rencontrées en ayant des pistes pour progresser et non pas des solutions qui ne sont pas régulatrices par rapport aux sources des erreurs.

Un dernier moment est celui de l’organisation de la présentation des travaux, c’est le moment le plus difficile car chaque membre du groupe essaye d’éviter de prendre la responsabilité du groupe. L’idéal, c’est de partager aussi les tâches et chacun assumera l’exposition d’une partie du travail, bien sûr, lors de cette mise en commun, il est important d’exploiter les travaux de tous les groupes. Pendant le travail de groupe, l'enseignant doit se mettre en retrait. Ce n'est plus, comme dans les anciennes pratiques avec une vision de dominance de classe et une transmission de savoir de manière unilatérale. Pour Gérard de Vecchi : « Le modèle qui sous-tend

la transmission du savoir est fondé essentiellement sur l’idée qu’un, savoir se transmet : celui qui sait, le maître donne ses connaissances à ceux qui ne savent pas, les élèves »84. Aujourd’hui, il occupe dans ce cas, un nouveau statut, celui de facilitateur. Il aide ainsi les apprenants à construire leur propre connaissance grâce aux échanges apprenants/apprenants et apprenants/enseignant, celui qui assure les

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Robert F. Mager, (2014), « Pour éveiller le désir d’apprendre », Ed Dunod. P 57

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orientations au sein du groupe. Il n’est pas en mesure d’évaluateur tant que le travail n’est pas terminé car il n’est pas tenu d’évaluer rien que le processus mais aussi le résultat. Pendant cette phase de travail, en aucun cas, il n’apporte de réponses toutes faites mais des pistes d’orientations, ne tranche pas en fonction des réponses et ne juge pas en acceptant certaines propositions des uns et en disqualifiant d’autres. Selon Yves Reuter : « Les erreurs des élèves constituent des traces de ces

cheminements et des outils de guidage pour des interventions mieux ciblées »85. La première phase est déterminante dans la construction méthodologique, pendant la phase de restitution, son rôle devient différent. Il écoute et prend en compte les propositions des apprenants. Il organise une discussion, attire l’attention sur les points de convergence et de divergence et demande des justifications. En fin d’activité, il reprend son rôle en tant qu’évaluateur car c’est lui qui valide les réponses puisqu’il sait ce qui est conforme par rapport aux consignes. Ce rôle de responsable est indispensable pour que les apprenants évoluent, il apporte l’assurance de la validité des résultats.

VI.1.1 L’’animation au sein du groupe

Les apprenants doivent apprendre à s'adapter aux changements méthodologiques. Ils ont également de nombreuses compétences sur lesquelles ils doivent travailler. Il existe de plusieurs façons de grouper les apprenants, et chaque moyen est efficace pour différentes raisons telles que la motivation, l’adhésion et l’intégration. La modification des méthodes permet à l’enseignant et à l’apprenant de tirer le meilleur parti de chaque travail de groupe. Il faut envisager d'abord les objectifs, puis choisir une méthode de regroupement appropriée pour obtenir les meilleurs résultats à travers.

L’exploitation du groupe : Les apprenants n'apprendront jamais à travailler efficacement en groupe s'ils le font rarement. La collaboration est très importante, même les classes qui contiennent des apprenants en difficulté d’apprentissage peuvent apprendre à travailler ensemble, plus ils sont souvent exposés à la

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