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179 Lors de l’entretien, nous avons remarqué que beaucoup d’enseignants ignorent les

pathologies du langage qui peuvent engendrer ce genre de difficultés, ils utilisent une terminologie telle que la paresse, l'indifférence ou le retard. Selon Jean-Marc Louis et Fabienne Ramond : « la paresse étant perçue comme une donnée naturelle

et inhérente à la personnalité du sujet contre laquelle on ne pouvait rien faire quand menace et sanctions étaient devenues inefficaces »226. Le résultat naturel de

ces pratiques sera un échec de répétition ou l'abandon ainsi les besoins d’apprentissages vont s’accumuler. l’objectivité de la sélection nécessite la connaissances des carences des apprenant à travers l’évaluation et le bon choix des programmes appropriés et adaptés au niveau réel des apprenants pour réduire les faiblesses identifiées en avantageant des soins individuels selon les besoin à travers des stratégies ou des méthodes d'apprentissage qui les aideront à faire évoluer les apprenants dans leurs études en fonction de leurs capacités réelles. Selon Ronald Fresne : « L’enseignant est libre du choix de ses méthode, mais avant de définir sa

stratégie pédagogique, il lui sera nécessaire de réfléchir sur ses propres principes éducatifs afin de cerner ses objectifs. Le maître doit savoir ou il va et ce qu’il veut obtenir »227. Le traitement de la difficulté d'apprentissage commence quand chaque apprenant ressent la présence d’une difficulté qui affecte son rendement scolaire .Il ne voudrait pas se sentir mis en retrait du groupe classe et ne manifeste aucun signe particulier négatif .Ceci va retarder, la prise en charge de ce handicap ainsi qu'un traitement adéquat par une pédagogie adaptée par crainte de ce que pensent les autres apprenants. Ce complexe peut engendrer des effets néfastes sur son avenir scolaire. Ainsi, le succès ou l'échec de l’apprenant dépend de l'attitude des enseignants, de la qualité de l’enseignement proposé et des conditions de réalisation de l’activité de remédiation pédagogique.

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Jean-Marc Louis et Fabienne Ramond, (2009), « Comprendre et accompagner les enfants en difficulté scolaire » Ed Dunod. P 8

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XII.2 Mise en confiance et motivation des apprenant en difficultés d’apprentissage

Les apprenants éprouvent une gêne lors de leur invitation à la participation dans ce genre d’activité car ils sont mis à l'écart du groupe. Ils sont considérés comme des apprenants qui n’arrivent pas à assimiler des connaissances, qui ne sont pas au même niveau que les autres et qu’ils se sont déclassés. Pour un professeur : « Les niveaux dans une classe ne sont pas pareils, il y a de bons élèves

et des mauvais »228. Il faut souligner que l’enfant rejette l’idée qu’il n’est pas comme les autres, qu’il n’arrive pas à s’adapter au groupe-classe. Ce handicap mental doit-être dédramatisé en lui expliquant l'importance pour lui de cette alternative qui va leur permettre non seulement d’être comme les autres mais de les dépasser. Seule la confiance en soi et le bon rapport avec l’enseignant peuvent être une source de motivation qui va dédramatiser cette situation et lui donner le courage de faire face à leurs carences. Sandrine Grosjean explique : « La relation peut être

une source de motivation pour l’élève qui est moins amené à considérer la remédiation comme une punition puisqu’il développe un rapport privilégié avec l’enseignant »229

. Les apprenants qui nécessitent de la remédiation, revendiquent une implication réelle qui va leur donner la possibilité de s’intégrer et de manifester une prédisposition à une nouvelle tentative d’acquisition afin qu’ils puissent retrouver leur équilibre au sein du groupe classe.

XII.2.1 La discrimination pédagogique

Afin d’éviter ce genre de problèmes, il n’y a pas mieux que de construire une relation positive qui met l’enseignant en mesure de diriger le processus pédagogique vers la bonne direction, son effet se produit entre les apprenants et vise à changer la façon de choisir le groupe d’apprenants qui nécessite une remédiation sans les regrouper selon une ségrégation pédagogique qui est en majorité la plus dominante. Comme le précise Jean-Marc Louis et Fabienne Ramond : « La

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Entretien. E 03

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Sandrine Grosjean, (2012), « La remédiation scolaire, une politique du sparadrap », Ed Couleur livres.

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hiérarchisation des enseignants (félicitations, classement…) a longtemps conditionné la relation en incluant la notion de bon et mauvais élève »230.

Sa première préoccupation c’est d’apporter des changements grâce aux moyens raisonnables en les identifiant dans un premier moment conceptuel, d'une façon à rendre les choses et les événements constructifs, positifs pour les apprenants.

La relation entre l’apprenant et l’enseignant est souvent tendue à cause du retard constaté au niveau de l’acquisition. Un enseignant répond : « Les mauvais

élèves sont toujours en retard, c’est pourquoi, je gaspille du temps »231

. Pourtant Le temps de classe est le temps de l'apprentissage dans le but premier et de réduire l'échec en favorisant la réussite. Cette vérité doit être la norme, même si parfois les enseignants classent, dans certains cas, les apprenants selon des stéréotypes ou des préjugés. Alors que nous pouvons construire une relation fructueuse entre l’apprenant et l’acquisition sans lui faire ressentir qu’il est catégorisé. L'évaluation objective des difficultés de l'apprenant permet de situer le problème, dans un premier temps puis en second lieu, d'adapter chaque étape de l'acte enseignement-apprentissage au besoin spécifique de chaque apprenant en difficulté d’apprentissage, pourtant :

 Ils pourraient prendre en considération l'évolution des tendances à intégrer le groupe classe dans une atmosphère appropriée qui les aide à exercer l’activité de remédiation pédagogique et qui les mène à la mise en pratique d’un développement positive.

 Une partie d’entre eux avantagent la réalisation de l’activité à travers l'égalité et de la justice dans la sélection afin d’éviter la distinction entre l’apprenant et ses pairs, et être prêt à les aider sans discrimination.

 Une catégorie d’enseignants fait appel à une relation basée sur le respect mutuel et l'appréciation en offrant la possibilité aux apprenants la

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Jean-Marc Louis et Fabienne Ramond, (2009), « Comprendre et accompagner les enfants en difficulté scolaire » Ed Dunod. P 86

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possibilité de s'exprimer librement et de donner leurs opinions sans hésitation. Philippe Meirieu dit : « Je vois qu’un élève éprouve le plaisir

d’apprendre lorsqu’il est détendu. Ce qui marche vraiment bien, c’est de ne jamais gronder, de toujours encourager »232. Cette liberté renforce la relation et un sentiment de confiance en soi.

Il s’agit de penser à une façon plus équitable pour aider les apprenants qui sont en difficulté d’apprentissage et qui peut être une source d'inspiration en injectant un apprenant moteur qui va les aider et qui représente une égalité dans les chances d’apprentissage. Cela, exige un profil d’enseignants assez responsable, cela se reflète sur le niveau des apprenants. Ils sont invités à fournir un maximum d'effort pour améliorer les performances qui va leur permettre d'atteindre les objectifs assignés à l’activité de remédiation pédagogique. La discrimination entre les apprenants et les inégalités vont les priver de manifester un progrès car le sentiment du manque de l'estime de soi freine toute envie d’adhésion à l’activité. Selon Jean -Marie Gillig : « Il est évident que la formule « donner plus à ceux qui ont le moins »

doit inspirer aujourd’hui toute philosophie de l’éducation »233

. A noter que la distinction entre les apprenants est devenu un phénomène répandu dans les milieux scolaires qui permet à certains apprenants d’évoluer par rapport aux autres et cela influe sur la crédibilité de l’activité plus grave encore, c’est une violation des principes et des valeurs que tentent de promouvoir la remédiation pédagogique.

XII.2.2 La mise en confiance des apprenants

L’enfant, à ce stade, a tous les atouts de l'apprentissage qui contribuent à la formation de sa personnalité dans les diverses dimensions, cognitive, émotionnelle et sociale. Un sujet interviewé évoque : « Les élèves aiment travailler pour avoir un

bon niveau »234. Pour valoriser le rôle de l’acte enseignement- apprentissage, l’enseignant doit prendre en compte tous les aspects qui contribuent à la rentabilité

232

Philippe Meirieu, (2014), « Le plaisir d’apprendre », Ed Autrement. 126

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Jean -Marie Gillig, (2001), « Remédiation, soutien et approfondissement à l’école », Ed Hachette Education. P 64

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