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187  Ils n’offrent pas de récompenses simples, il est l'un des

moyens les plus importants pour motiver les apprenants. Le sentiment de fierté de l’apprenant devient une source de motivation quand il obtient un bonus après avoir terminé la tâche et encourager les autres à l’imiter ;

 Ils n’avantagent pas beaucoup le travail d’équipe, l'action collective est un moyen par lequel l’enseignant implique les apprenants défaillants ou timides, ils seront tous désireux de coopérer, d'aider le groupe et d’effectuer des tâches ;

 Ils n’identifient pas les apprenants selon leurs motivations mais ils se contentent de lister leurs nom ;

 Ils ne favorisent pas le dialogue et la discussion afin de chercher des moyens pour surmonter leurs carences et de donner à chacun un sentiment d'espoir et la possibilité de succès ;

 Ils n’utilisent pas les moyens technologiques comme le data-show. nous avons parlé à plusieurs reprises de l'intégration de la technologie dans l'éducation et la richesse des effets positifs pour l’activité afin de profiter à chaque fois de la technologie à partir des outils et des applications à visée pédagogique.

XII.3.2 La Définition des objectifs

Il n’y a aucun doute que la définition des objectifs aide l’enseignant dans la visibilité de son intervention pédagogique car cela va lui permettre de tracer sa ligne de réalisation, de concevoir les outils appropriés à une exécution efficiente. Un enseignant affirme : « L’objectif doit être clair pour faciliter le travail »243. Tout travail doit être dirigé avec succès en vue d'atteindre des objectifs précis. Dans le cas contraire, l’action devient une sorte d'essais et d'erreurs qui se fondent sur l'improvisation et le gaspillage du temps, d'efforts. Gérard de Vecchi confirme : « Or même un très jeune enfants construit son savoir par une suite de

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mises en relation et par essais et d’erreurs »244

. Les conséquences seront fatales pour la réussite de l’activité de remédiation pédagogique. Donc, fixer des objectifs est nécessaire dans le choix de l'expertise appropriée en fonction de l’information, les compétences, les modes de pensée, les attitudes, les habitudes et les tendances pédagogiques des apprenants en difficulté d’apprentissage. Ces paramètres déterminants sont parfois délaissés par les enseignants, cela crée, souvent, des erreurs lors de la réalisation de l’activité. En déterminant les objectifs essentiels, les enseignants choisissent, aussi, les évaluations adéquates qui sont un processus de diagnostic préventif et thérapeutique destiné à améliorer l'enseignement et l'apprentissage. Selon Gérard de Vecchi : « L’évaluation correspond à un processus

de formation, et donc d’aide à l’élève, essentiellement parce qu’elle révélera les obstacles non encore dépassés ou non envisagés au départ. Et cela ne pourra être efficace que si elle est suivie d’une tentative de remédiation. Mais une fois de plus, il ne s’agira pas de remédier n’importe comment ! »245

. Il doit y avoir une base pour bâtir des jugements mais pour les déterminer, l’enseignant se référent aux manuels scolaires qui ne contiennent pas des objectifs pédagogiques. Sans aucun doute que ces documents peuvent être une source très utile pour la sélection de ces objectifs mais ils ne sont pas formulés d’une façon claire et précise. Ils sont énoncés en termes vagues qui se rapprochent des objectifs généraux, à long terme et ne sont plus spécifiques à l’activité de remédiation pédagogique. Peu d’enseignants font appel aux programmes sachant bien que ces derniers proposent des objectifs d’apprentissage identifiables. Les enseignants confirment que ce document est délaissé parfois, il n’est même pas disponible dans l’école. Un professeur dit : «

Non, je n’ai pas les programmes »246

. Dans la plupart des cas, la détermination de l’objectif se fait selon une vision répétitive du cours qui est rédigé d’une façon vague et superficielle. Les progressions sont aussi une source de conception des objectifs mais l’enseignant se focalise beaucoup plus sur le contenu que sur la

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Gérard de Vecchi, (2014), « Aider les élèves à apprendre », Ed Hachette Education. P 156

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Gérard de Vecchi, (2014), « Aider les élèves à apprendre », Ed Hachette Education. P 104

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méthodologie. Dans la quasi-totalité des cas, l’objectif d’apprentissage spécifique à la réalisation de l’activité de remédiation pédagogique n’élargit pas l'horizon de la réussite de l’activité en termes de conceptualisation.

XII.4 Programmation des moments d’évaluation

L’évaluation prend une place primordiale dans le déroulement méthodologique de l’activité. Cette dernière ne peut être précisée que par la programmation de moments d’évaluation selon des formes différentes et des objectifs bien définis. Pour Gérard de Vecchi : « L’évaluation ne se situe pas tout

au bout de la chaîne pédagogique ; elle peut (doit !) être partie intégrante du processus éducatif et exister tout au long de la démarche. Elle peut représenter un support privilégié pour chaque élève se construise, à son rythme, son propre savoir, et prenne en charge sa propre formation »247. Il est à noter que cette notion est à la base de l’identification des carences ou des difficultés d’apprentissage. Donc, chaque acte pédagogique fait appel à des évaluations. La nécessité de l’évaluation des pré-requis afin de bâtir de nouvelles connaissances est une autre façon de repenser l’acte pédagogique. Les apprenants réfractaires manifestent, généralement, un blocage dés le début de l’activité. C’est le moment propice d’exercer une remédiation immédiate. L’enseignant juge quel genre de remédiation prévoit-il pour débloquer la situation d’acquisition, l’évaluation est un moyen d’identification des difficultés sur le plan méthodologique.

Lorsque l’intention des enseignants est d'améliorer l'apprentissage des apprenants, ils recourent à l'évaluation afin de savoir s’il y a une acquisition des connaissances, si leurs conceptions sont erronées, si leurs lacunes persistent. Ils se servent de ces éléments d'information pour structurer et différencier l'enseignement et multiplier les occasions d'apprentissage de façon à renforcer un apprentissage productif lors de l’activité de remédiation pédagogique. Il faut qu'il réfléchisse au type de renseignements que l'évaluation est censée mettre en évidence en choisissant les méthodes d'évaluation les plus susceptibles de lui fournir des données précises sur ce que chaque apprenant apprend. L'évaluation régulière des

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acquis des apprenants est avant tout un acte pédagogique constructif. Cette pratique permet de réguler les enseignements de manière dynamique.

Ce suivi permet également aux enseignants d'analyser la situation d’apprentissage lorsque les acquis d'un apprenant n'évoluent pas par rapport à ses difficultés d’apprentissage, l'évaluation permet ainsi, d’adopter un accompagnement pédagogique efficace lors de cette séance.

XII.4.1 L’évaluation des pré-requis

L’évaluation diagnostique a pour objectif de déterminer les sources de la réussite et de l’échec lors de l’apprentissage en plus de la détection des difficultés d’apprentissage chez les apprenants. Dans ce sens, l’enseignant est invité à choisir les moyens adéquats pour garantir une remédiation efficace. Cette évaluation se fixe aussi un autre objectif qui est celui d’aider l’enseignant et l’apprenant à reconnaître ses capacités et ses compétences. Un sujet interviewé réclame : « Il faut faire des

évaluations pour connaître le niveau réel des élèves »248. Cette réflexion pousse l’enseignant à négocier avec l’apprenant les méthodes et les moyens les plus appropriés à la réalisation de cette activité. Jean-Marc Louis et Fabienne Ramond conçoivent l’acte pédagogique d’une manière souple : « Dans ce contexte, l’acte

pédagogique ne plus être compris comme une imposition mais comme une négociation de savoirs et d’aptitudes à acquérir »249. Il est tenu d’appliquer des tests spécifiques à la détermination des pré-requis des apprenants réfractaires. Cette évaluation diagnostique peut se faire au début de la séquence. Son objectif s’affirme en choisissant un plan de remédiation pédagogique qui avantage l’intégration des pré-requis après avoir cerné le taux d’assimilation et de maîtrise de compétences nécessaires qui favorisent la diminution des écarts pédagogiques entre les apprenants et l’adaptation avec les nouvelles exigences de l’acte enseignement-apprentissage. Ce dernier se base sur la construction des savoirs d’une façon correcte. Cette vision n’est pas prise en considération par quelques enseignants qui

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Entretien. E 09

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Jean-Marc Louis et Fabienne Ramond, (2009), « Comprendre et accompagner les enfants en difficulté scolaire » Ed Dunod. P 82

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