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6. Activités d’enseignement, encadrement d’étudiants et direction de

6.5. Encadrement de thèses et appui à la recherche

6.5.2. Encadrement doctoral

6.5.2.1. Participation à l'encadrement de thèses de doctorat

Thèse de doctorat de Guy-Florent Ankogui-Mpoko (1999 – 2002)

Thèse de doctorat de géographie à l'Université Michel de Montaigne, Bordeaux III Titre : “Sociétés rurales, territoires, et gestion de l’espace en zone de faible densité de population : le cas de la difficile intégration de l’agriculture et de l’élevage dans la région du Nord Est de Bambari, RCA.” 394 p.

Directeur de thèse : S. Morin

Thèse soutenue à l’Université de Bordeaux le 3 mai 2002.

Contexte de la thèse :

Après un DEA “Société aménagement et développement local” obtenu en 1993 à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, sous la Direction de S. Morin, Guy-Florent Ankogui-Mpoko s’inscrit en thèse à l’Université de bordeaux III, avec comme sujet “Dynamiques des paysages de savanes agropastorales du Nord-ouest de la République centrafricaine”. Il s’agissait alors pour lui d’approfondir ses travaux entamés en DEA, sur “les rapports Homme/Nature et des problèmes de gestion de milieux fragiles sur les Hautes terres du Nord-Ouest de la Centrafrique”, afin de proposer des solutions pour une exploitation beaucoup plus rationnelle de ce milieu en proie à une exploitation débridée. Mais, à cause des problèmes économiques qui

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rendaient impossibles les enquêtes de terrain, il a été obligé de suspendre sa thèse en 1995 et de repartir dans son pays pour mobiliser des ressources nécessaires à la poursuite de ses travaux de thèse.

En 1998, Guy-Florent Ankogui-Mpoko est recruté comme contractuel à l’Institut Centrafricain de Recherche agricole (ICRA). Parallèlement, il dispense des cours de cartographie et de Géographie rurale au Département de Géographie de l’Université de Bangui qui le recrute en octobre 1999 comme Assistant, ce qui lui permet de se relancer dans un processus de thèse.

Déroulement de la thèse :

Tout en étant à l’Université, Guy-Florent Ankogui-Mpoko continue ses travaux de recherche à l’ICRA, dans le cadre du PRASAC. Il obtient en 1999 grâce au PRASAC une bourse d’alternance de la coopération Française pour relancer les travaux de sa thèse dans une autre région et avec un nouveau sujet, du fait de l’insécurité suite aux troubles socio-militaires que connaissait la RCA à cette époque. C’est donc à cette époque là que je m’inscris dans l’encadrement de la thèse de Guy-Florent.

La nouvelle orientation prise par ses travaux de thèse est d’aboutir à une meilleure compréhension des sociétés agricoles (Banda) et pastorales (Mbororo) du Centre-Est de la République Centrafricaine et de leur mode de vie, par l’étude des rapports qui existent entre elles et à leur espace, afin d’identifier les dysfonctionnements à l’origine des conflits. Elle cherche ensuite à appréhender les hiatus existant entre la gestion globale des milieux, relevant d’organisations et de représentions coutumières, et les méthodes étatiques (modernes), ainsi que celles des structures de développement dont le caractère sectoriel et/ou ponctuel conduit à des dysfonctionnements des systèmes socio-spatiaux.

Résumé de la thèse :

Au Nord-Est de Bambari, région de savanes du Centre-Est de la République Centrafricaine, cohabitent deux communautés d’origines et d’activités différentes : les agriculteurs Banda et les éleveurs Mbororo. Malgré la grande disponibilité de l'espace liée à la faible densité de la population (9 habitants/km²), la cohabitation

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entre ces deux communautés est, depuis quelques années, de plus en plus conflictuelle.

L'analyse de la nature des ces conflits permet de s’interroger sur leurs racines : représentations sociales de l’espace antinomiques ; systèmes de mise en valeur de l’espace, tant pastoral qu’agricole, extensifs ; et surtout, c’est ce qui fait l’originalité de la région, un interventionnisme de l’Etat en matière de gestion de l’espace et de processus de territorialisation. Elle conduit à formuler des propositions, visant à solutionner tant les conflits que les causes de leur surgissement, notamment en cherchant à mieux intégrer les activités de mise en valeur de l’espace, dans le cadre d'une politique étatique de gestion territoriale révisée.

Productions scientifiques issues de ce co-encadrement :

Gautier D., Ankogui-Mpoko G.-F., Réounodji F., Njoya A., Seignobos C., 2005. “Agriculteurs et éleveurs des savanes d’Afrique centrale : de la co-existence à l’intégration territoriale”, in l’Espace Géographique, n°3/05, pp. 223 -236.

G.-F. Ankogui-Mpoko est actuellement Directeur Général de l'Enseignement supérieur et de la Recherche au Ministère de l'Education Nationale de la République Centrafricaine, après avoir dirigé pendant six ans (2002-2008) le département de géographie de l’Université de Bangui et animé pendant quatre ans (2005-2009) l’axe 1 “Gestion de l’espace, des ressources naturelles et de l’environnement” du PRASAC.

Thèse de doctorat de Frédéric Réounodji (1999 – 2002)

Thèse de doctorat de géographie à l'Université de Paris I – La Sorbonne

Titre : “Espaces, sociétés rurales et pratiques de gestion des ressources naturelles dans les savanes du sud-ouest du Tchad. Vers une intégration agriculture-élevage.” 446 pages.

Directeur de thèse : R. Pourtier

Thèse soutenue le 10 février 2003 à la Sorbonne

Contexte de la thèse :

La thèse de Frédéric Réounodji fait suite à un DEA en géographie (“Géographie et pratique du développement dans le Tiers-Monde”) soutenu en 1996 à l’Université de

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Paris X - Nanterre sous la direction de Jean-Pierre RAISON. Au départ, il a travaillé sur la problématique de l’aménagement des polders du lac Tchad et les perspectives de développement rural de la sous-préfecture de Bol. N’ayant pas pu entreprendre immédiatement sa thèse sur le même sujet faute de moyens, il a été obligé d’abandonner son projet de thèse au profit d’un emploi offert par le Programme d’Appui au Développement Rural (ADER) financé par le 6èmeFED.

A partir de là, commençait (de novembre 1996 à mai 1998, fin du projet) sa première expérience professionnelle dans le domaine de la Recherche-développement, notamment dans la démarche “Gestion des terroirs et des ressources naturelles”, expérience menée en étroite collaboration avec le CIRAD et l’Université de Paris I (PRODIG) venant en appui à ce projet. C’est à la suite de cette expérience que Frédéric Réounodji a intégré plus tard le PRASAC et entrepris la mise en route de son projet de thèse en 2000 sous la direction de Roland Pourtier et mon co-encadrement.

Déroulement de la thèse :

La thèse de Frédéric Réounodji a été préparée depuis 2000 en alternance entre le Laboratoire de Recherche Vétérinaire et Zootechnique de Farcha (Tchad) et un ensemble de laboratoires en France (PRODIG à l’Université de Paris I, Laboratoire de Cartographie Appliquée de l’IRD à Bondy, Maison de Télédétection au CIRAD à Montpellier). Cette thèse est l’aboutissement d’une collaboration exemplaire entre les institutions de recherche et de développement, en l’occurrence l’IRD grâce à qui Frédéric Réounodji a bénéficié d’une allocation de recherche. Elle a été placée sous mon encadrement dans le cadre du suivi et de la mise en œuvre des travaux de recherche du Pôle Régional de Recherche Appliquée au Développement des Savanes d’Afrique Centrale (PRASAC) qui a assuré le financement de terrain.

La thèse de Réounodji aborde une problématique mettant en exergue les dynamiques territoriales et les modalités d’intégration agriculture-élevage dans le sud-ouest du Tchad. Elle s’appuie sur une méthodologie commune à trois thèses de géographie (Guy-Florent Ankogui-Mpoko, Eric Fotsing, Frédéric Réounodji), méthodologie fondée sur l’analyse spatiale et les enquêtes socio-économiques. Assurant à la fois l’animation sous régionale (Tchad, RCA et Cameroun) et le co- encadrement scientifique de ces trois thèses, j’ai pu organiser plusieurs ateliers de

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réflexions impliquant les thésards issus des trois pays à Maroua, à N’Djaména et Moundou. Ces cadres ont permis de préciser les problématiques et d’harmoniser les démarches méthodologiques.

De 2000 à 2003, la préparation de la thèse de F. Réounodji a été alternée par des séjours en France et des travaux de terrain (cartographie des terroirs, enquêtes socio-économiques), des travaux de réflexions et de synthèse au Tchad.

Résumé de la thèse :

La gestion des savanes du Tchad connaît de profondes transformations liées à la croissance démographique, au développement des activités agricoles, notamment de culture de rente (coton et arachide), et à l’émergence des dynamiques pastorales nouvelles. Cette mutation se traduit par l’apparition d’enjeux fonciers et de compétition pour l’espace disponible, créant de nombreuses tensions entre communautés utilisatrices de cet espace. Il convient alors d’interpréter les dynamiques pour proposer des réponses adaptées au nouveau contexte rural. La méthode utilisée s’appuie sur l’élaboration d’une cartographie diachronique grâce à l’utilisation de photographies aériennes et d’images satellitaires et sur une analyse à différentes échelles faisant appel à de nombreuses enquêtes de terrain. Trois niveaux d’investigation sont privilégiés : le cadre régional, les terroirs et les exploitations agricoles.

Les résultats montrent des évolutions différentes selon les cas observés. Dans la zone cotonnière, par exemple, les superficies ont augmenté entraînant une forte pression foncière, à laquelle les agriculteurs ont répondu par l’intensification des techniques de culture. Sur le front pionnier, les superficies ont aussi augmenté. Là où le foncier est maîtrisé, les conflits sont limités et l’occupation cohérente de l’espace, assortie des stratégies d’intégration agriculture-élevage. Dans certains cas, en raison de l’absence de règles foncières reconnues par tous, les conflits se multiplient et l’on assiste parfois à une dégradation des ressources. Dans les zones inondables, à l’inverse des autres terroirs, la mise en valeur est restée stable, en raison d’une forte maîtrise du milieu par les populations locales. Globalement, on note une extension des terres cultivées, avec des évolutions des modalités de gestion des ressources variables qui mènent soit à l’intensification, soit à l’augmentation des conflits. Les

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principaux facteurs d’évolution sont : la croissance démographique qui nécessite une augmentation des productions, la pression pastorale dont les effets sont complexes (dégradation des pâturages, amélioration de la restitution de la fertilité…), l’intensification de la culture du coton (favorisant une mutation des techniques agricoles).

Productions scientifiques issues de ce co-encadrement :

Gautier D., Karr N., Réounodji F., 2003. “L’arbre, indicateur des dynamiques de mise en valeur de l’espace de Ngoko, Tchad.”, in Dugué (P.) & Jouve (P.) (éds), Organisation spatiale et gestion des ressources et des territoires ruraux. Actes du colloque, 25-27 février 2002, Montpellier, France.

Réounodji F., Gautier D., 2004. “Un terroir tchadien en savane soudanienne :

Ngoko”, in Jamin J.-Y., Gounel C., Bois C., (éds), Atlas. Agriculture et

développement rural des savanes d'Afrique centrale. Cameroun - République

centrafricaine - Tchad. N'Djamena / Montpellier, Prasac/Cirad, 100 p.

Gautier D., Ankogui-Mpoko G.-F., Réounodji F., Njoya A., Seignobos C., 2005. “Agriculteurs et éleveurs des savanes d’Afrique centrale : de la co-existence à l’intégration territoriale”, in l’Espace Géographique, n°3/05, pp. 223 -236.

R. Réounodji est actuellement maître de conférences à l’université de N’Djamena, Tchad et, depuis décembre 2008, il est Vice-recteur de l’Université des Sciences et de Technologie d’Ati.

Thèse de doctorat de Laurent Gazull (2005 – 2009)

Thèse de doctorat de géographie à l'Université de Paris VII – Denis Diderot

Titre : “Le bassin d’approvisionnement en bois-énergie de Bamako. Une approche par un modèle d’interaction spatiale.” 311 p.

Directeur de thèse C. Grasland, professeur à l’Université de Paris VII

Contexte de la thèse :

Ingénieur de recherche au CIRAD depuis 1999, spécialisé dans l’aménagement de l’eau et des forêts en s’appuyant notamment sur les outils de la géomatique, Laurent Gazull a réalisé de nombreuses expertises au Sahel depuis 10 ans, en appui aux

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observatoires environnementaux et aux projets d’aménagement régionaux des espaces de production du bois. Il a ainsi pu observer et analyser les processus d’exploitation et de mise en marché des produits forestiers au Niger et au Mali. Sa thèse s’inscrit dans la continuité d’un questionnement sur l’analyse et la modélisation de ces processus. Ayant montré au cours de son DEA les limites des modèles gravitaires régionaux pour la modélisation des flux de bois, dans ce contexte où tant la décentralisation de la gestion des ressources que les relations personnelles entre commerçants et exploitants jouent un rôle important dans la filière, il s’est orienté vers une approche par un modèle d’interactions spatiales qui prend mieux en compte les stratégies des acteurs.

Déroulement de la thèse :

Tout en continuant à exercer son métier d’ingénieur au CIRAD à travers des expertises dans les pays du Sud, Laurent Gazull a construit en 5 ans son travail de thèse au Mali, en s’appuyant sur des projets de recherche axés sur la méthodologie (l’un sur les systèmes d’information pour la coordination d’acteurs, l’autre sur l’analyse de filière), mais aussi sur un dispositif d’enquêtes multi-échelles associant les travaux de thèse de Gwenaëlle Raton, ceux de Baptiste Hautdidier, ainsi que mes propres travaux. Son approche par la modélisation des flux à l’échelle régionale a permis de revisiter les principes de l’aménagement des savanes pour l’approvisionnement des villes sahéliennes, et pose de nouvelles questions notamment en termes de ré-équilibrage des efforts de coupes et de meilleure distribution des revenus issus du bois à l’échelle régionale, et donc de justice territoriale.

Résumé de la thèse :

Au Sahel, le bois-énergie, sous une forme brute ou sous forme de charbon, est la première source énergétique des populations rurales et urbaines. La demande croissante des grandes villes fait peser sur les ressources forestières avoisinantes une pression de plus en plus forte, pouvant remettre en cause leur durabilité. Dans ce contexte, la question de l’organisation spatiale des bassins d’approvisionnement des villes sahéliennes, est un enjeu majeur pour la définition de politiques de gestion à long terme des ressources ligneuses.

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La modélisation spatiale de l’aire d’approvisionnement de Bamako (Mali), utilisée comme un processus heuristique, permet de mettre en évidence les déterminants de la localisation et de l’intensité des prélèvements. Il apparaît que le facteur principal d’explication des flux de bois réside dans l’organisation des ventes de bois en milieu rural. La présence d’une foire hebdomadaire ou d’un marché rural du bois-énergie est un facteur d’attractivité plus important que la distance à Bamako. Cette caractéristique de l’échange est négligée dans la plupart des modèles de localisation existants qui, en majorité, s’attachent au seul coût du transport. Le modèle ainsi élaboré, par sa capacité de prédiction des flux et de mesure des potentiels, offre également un intérêt pratique pour la planification d’actions, équitables et efficaces, visant à rendre l’approvisionnement de Bamako plus durable.

Productions scientifiques issues de ce co-encadrement :

Gazull L., Gautier D., Bécu N., 2010. “Usage d’un jeu de rôles pour l’analyse

préalable d’un SIG. DJOLIBOIS, un jeu spatialisé pour l’approvisionnement en bois-énergie de la ville de Bamako (Mali)”, in Revue Internationale de

Géomatique. 20 (1) : 7-36.