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Contexte historique et développement des médias en Algérie

2.1 Parcours d’évolution du système informationnel algérien

L’Algérie est une nation qui a été colonisée par la France pendant cent trente deux ans6, elle a eu son indépendance officiellement en 1962 après une longue et coûteuse guerre. Aujourd’hui, la République Algérienne Démocratique Populaire abrégée RADP, se situe au nord du continent africain, ayant une superficie de 2, 381,740 millions Km², elle occupe le premier rang par son étendue en Afrique. Sa population dépasse actuellement les 35,6 millions d’habitants7, sa capitale est Alger.

Quant à son paysage médiatique, le climat austère vécu sous le règne du colonialisme français, ne favorisait en aucun cas l’émergence d’un environnement de communication.

5Nous soulignons que les informations juridiques présentées dans ce chapitre sont extraites des différents textes et décrets nationaux figurant dans les différents codes de l’information : Code de l’information Alger 1990/ le Décret exécutif n° 100 du 20 avril 1991/ Décret exécutif n° 91-102 du 20 avril 1991/ Décret exécutif n° 91-98 du 20 avril 1991/ la loi n° 82-01 du 6 février 1982 portant code de l'information , dans le journal officiel, dans la Constitution (1986) et (1996), et dans le cahier des charges de l’entreprise nationale de télévision.

6De 1830 jusqu’à 1962.

7 Selon les dernières statistiques de l’ONS (Office National des Statistiques) arrêtées le 01 janvier 2010 avec un accroissement naturel de l’année 2009, en valeur absolue, de 690 015 personnes..

Après l’indépendance, l’espace informationnel est sous contrôle strict du « FLN », de sorte que l’Algérie pendant plus d’un quart du siècle, sous la direction du Parti unique, il n’existait qu’une seule chaîne télévisée terrestre la RTA, au service des intérêts de l’Etat et notamment ceux du parti FLN. Ce Parti unique avait dominé la politique nationale pendant plus de 25 ans (de 1962 à 1990).

Comme tout pays récemment libéré, son système politique a été soumis à de nombreuses restructurations. Pendant la période coloniale, et plus précisément en 1954, le premier parti politique algérien le FLN (Front de libération National) a été crée, pour lutter contre la France et obtenir l’indépendance, soutenu par l’armée de libération nationale ALN. Le FLN formait en 1958, le gouvernement provisoire GPRA (Gouvernement provisoire de révolution algérienne), c’est avec cette formation politique que la France avait négocié les accords d’Evian en 19628. Et comme cela s’est passé un peu partout en Afrique à partir des années soixante, le « FLN » qui tient sa légitimité de son rôle prépondérant voire de sa réussite pendant la guerre de libération nationale, et dont les membres siégeaient dans des instances d’autorités supérieures et dirigeantes, s’impose comme parti unique et impose une voix unique du peuple algérien.

Au lendemain de l’indépendance et après le mouvement de renversement militaire (1965-1978)9 Houari Boumedien est devenu le nouveau Président après Ahmed Benbella, pendant cette époque, toutes les idéologies politiques et institutionnelles étaient fondées sous l’égide du parti unique. Ensuite avec le Président Chadli Benjedid (1978-1992)10, le FLN continue à vivre son grand engouement, ce Parti occupait la scène politique algérienne. Cette exclusivité politique justifiait en effet, l’exclusivité médiatique audiovisuelle.

8 C'est avec le FLN que la France a négocié en 1962 les accords d'Évian et non le GPRA comme l'a prétendu le quotidien du FLN El Moudjahid le 19 mars 1962; le GPRA n'est d'ailleurs pas cité dans le document « Les accords d’Evian » fr.wikipedia.org. Les accords d’Evian sont le résultat de négociations entre les représentants de la France et du Front de libération nationale (FLN) durant la guerre d'Algérie. Ces accords sont signés le 18 mars 1962 à Évian-les-Bains (Haute-Savoie, France) et se traduisent immédiatement par un cessez-le-feu applicable sur tout le territoire algérien dès le lendemain. Ils furent approuvés, lors du référendum du 8 avril 1962, par 90% des votants de France métropolitaine, les électeurs des départements d'Algérie étaient exclus du scrutin. fr.wikipedia.org

9Le renversement militaire a eu lieu Le 19juin 1965 où Houari Boumediene a mis fin au régime du Président Ahmed Ben Bella en maintenant le système du parti unique.

L’Algérie était devenue une République Démocratique et Populaire reposant sur un régime présidentiel conformément à la Charte nationale promulguée en 1976. Le Président de l’Algérie est élu pour un mandat renouvelable d’une durée de cinq ans. C’est suite aux émeutes populaires et aux nombreuses protestations d’octobre 198811 que le gouvernement algérien s’est orienté vers des réformes politiques fondées sur l’ouverture politique, donc le pluralisme politique a été récemment autorisé et instauré en Algérie.

Aujourd’hui près de 60 partis animent la vie politique, néanmoins la Constitution algérienne a exigé des conditions pour la création de formations politiques. Ainsi,

« Le droit de créer des partis politiques est reconnu et garanti ; ce droit ne peut toutefois être invoqué pour attenter aux libertés fondamentales, aux valeurs et aux composantes fondamentales de l'identité nationale, à l'unité nationale, à la sécurité et à l'intégrité du territoire national, à l'indépendance du pays et à la souveraineté du peuple ainsi qu'au caractère démocratique et républicain de l'Etat. Dans le respect des dispositions de la présente Constitution, les partis politiques ne peuvent être fondés sur une base religieuse, linguistique, raciale, de sexe, corporatiste ou régionale. [...] Toute obédience des partis politiques, sous quelle que forme que ce soit, à des intérêts ou partis étrangers, est proscrite.

11 Le 5 octobre 1988, un vaste mouvement de manifestations sporadiques et non contrôlées ont éclaté dans plusieurs villes algériennes et ont détruit plusieurs infrastructures, ces émeutes sont survenues après une série d’explosions récurrentes, Les jeunes manifestants sont descendus dans la rue après une pénurie de produits de première nécessité alors qu’ on disait que les stocks étaient pleins, les manifestants visaient les locaux du parti FLN, les édifices publics et les magasins de l'État. Le 7 octobre, les manifestations organisées par le FIS (Front islamiste du secours) dégénéraient, et sous l'effet des débordements et des provocations l'armée tirait sur la foule c’est à ce moment-là qu’on a déclaré l’état d’urgence, l’armée intervenait pour rétablir l’ordre au prix de plusieurs centaines de morts et de blessés. Face à cette situation grave, le Président Chadli BENDJDID accepte plusieurs réformes politiques, démocratiques et économiques. La nouvelle Constitution de février 1989 garantit la liberté d’expression, et le FLN n’est plus mentionné ainsi que le rôle de l’armée est limité à la défense nationale.fr.wikipedia.org

Aucun parti politique ne peut recourir à la violence ou à la contrainte, quelles que soient la nature ou les formes de celles-ci. »12

C’est lors des premières élections libres de 1991 que le FLN a subi une lourde défaite13 qui a entraîné la dissolution du régime politique à parti unique. Quant à son régime économique, l’Algérie est sortie d’une économie planifiée (Socialisme d’Etat) pour se diriger vers une économie du marché en particulier après la Chute du mur de Berlin14. La langue officielle de l’Algérie est L’arabe, elle représente pour les Algériens un vecteur de l’islamisation. Concernant la Division administrative, l'Algérie est divisée en 48 wilayas (départements) dirigées par des Walis (préfets). Chacune est divisée en Daïras, réparties à leur tour en communes, dirigées par une assemblée élue, respectivement dénommées APW (Assemblée populaire de Wilaya) et APC (Assemblée populaire communale).

Les médias en Algérie évoluent constamment depuis l’indépendance et surtout depuis la révolution numérique du XIXe siècle. Une mise à niveau, un lifting, de la radio, de la télévision et de la presse a été fortement recommandé non seulement à cause de la raréfaction des contenus et des productions nationaux mais aussi pour avoir plus d’efficacité voire de crédibilité. C’est ce que nous allons présenter dans la synthèse du parcours historique des médias algériens pour pointer du doigt les principales périodes marquant moments différents changements importants du système médiatique et de textes réglementant la déontologie de la profession journalistique.

12La décision d’instaurer le multipartisme a été déclarée dans la Constitution révisée en février 1989 (l’article 40) qui reconnaît le droit à la création de toute association à caractère politique et redits dans la Constitution adoptée le 28 novembre 1996 (l’article 42)

13Le FLN a échoué pendant les élections libres de 1991 face au FIS (Front islamique du secours), dont l’ascension a été arrêtée par un coup d’Etat militaire.

Figure 1 Carte générale de l'Algérie15

La presse écrite a vu le jour en 1830 avec l’arrivée du colonialisme français, c’est ainsi que « L’Estafette d’Alger » titre de la première publication, est paru le 25 juin 1830 en langue française. Il s’agit en fait d’un imprimé16 que les troupes coloniales ont ramené en débarquant à Sidi Fredj17. Dans la une de ce premier numéro les journalistes français de l’époque adressaient un avis aux abonnés de France en décrivant les conditions dans lesquelles ils ont élaboré ce journal

«Il a fallu découvrir les matériaux à travers cinq cents bâtiments, soixante chalands, cent-cinquante chaloupes et deux cents canots qui couvraient la rade. Il a fallu aller déterrer les casses du compositeur sous les affûts de canon, les jumelles de la presse au milieu d’un parc de boulets, nos rames de papier sous des bottes de fourrage. Il a fallu composer chaque article au milieu du mouvement de trente-cinq mille hommes de toutes armes. Enfin, nous avons écrit les pages de cette feuille au milieu des coups de fusil et au son du fifre et du tambour…»18.

Au bout de son troisième numéro, cette publication a été arrêtée.

15Figure copiée du site http://eur.i1.yimg.com/eur.yimg.com/i/fr/enc/jpeg/cartes/ac060f0.jpeg.

16Appelée «L’imprimerie du marabout» www.lesoirdalgerie.com

17 Lieu où le premier bateau français débarqua, venant de Toulon avec la nouvelle d’occupation française de la ville d’Alger.

- La prise d’Alger date du 05juillet 1830.

18 Source de cet article,

D’autres titres ont vu également le jour, toujours sous le régime colonial, à savoir: Le moniteur algérien en 1832, L’Akbar (1840) , Le Siècle, Le Courrier d’Afrique (1845), Le Brûlot de la Méditerranée (1848), Le Chitann (1965), Le Monocle (1865), Le Bavard (1867), La Goguette (1867), Pipe en bois (1867), Le Grelot (1868), Le Lorgnon (1869), La Vie algérienne (1869) et bien d’autres. Cette presse voulait justifier d’une part, les raisons du débarquement français en Algérie et défendre la politique d’outre-mer, et d’autre part, raconter le déroulement des événements militaires sur le terrain de l’époque. Les journalistes étant des expéditionnaires militaires ou des intellectuels avaient rejoint l’armée française pour s’installer en Algérie.

En revanche, ce moyen d’information n’a pas eu grand écho chez les Algériens car il était considéré comme un nouveau moyen d’expression coloniale. Aussi, le peuple algérien ignorait à l’époque la langue d’expression de la presse qu’est « le français ». A cet effet, les colons ont décidé de créer en 1847, une nouvelle forme de presse, un journal « Le Mobacher », écrit en arabe afin de transmettre efficacement les messages aux Algériens, appelés autrefois indigènes, et leur inculquer les idées de la civilisation française. En évoquant le « Mobacher », un responsable français de l’époque avait affirmait « Il était ensuite mis à la disposition de Monsieur Le Baron de Slane lorsque le gouvernement créa le journal arabe le « Mobacher » pour inculquer aux indigènes nos idées de civilisation » (ELislam, 1985, p. 38). Entre-autre, plusieurs tentatives de publications anticolonialistes, patriotiques et clandestines ont coexisté sans faire long feu.

Quant à l’audiovisuel, l’Algérie l’a connu tardivement, avec l’ouverture d’une chaîne de télévision à partir d’Alger lancée le 24 décembre 1956, en pleine guerre de libération, où le peuple vivait dans de très mauvaises conditions, l’objectif pour les autorités coloniales était de renforcer les programmes radiodiffusés et convaincre un nombre important d’Algériens de la légitimité de la domination française. La première station télévisée a été mise en service en 1956 à Alger, et deux autres stations ont été créées à Oran et à Constantine en 1958.

Dans cette même année, on a assisté à la création des émissions en langue arabe et kabyle (les ELAK) qui sont restées comme un noyau de la future RTA19. Cependant, la voix de l’Algérie était diffusée sur les ondes de Radio-Tunis et Radio-Rabat en plus de Sawt-al’Arab venue du Caire

Pour la radiodiffusion, c’est en 1926 qu’elle a été mise en service pour la première fois à Alger, et ensuite à Oran puis à Constantine. En 1954, la France a instauré un système d’aide au cinéma, dans le but de donner une nouvelle dynamique à la production cinématographique française dans la Métropole et de construire 400 salles en Algérie.

Sous la domination française, l’Algérie n’a pas eu droit à la diffusion de l’information, elle n’a pas eu le droit d’exprimer le mécontentement et la souffrance de son peuple, ni de revendiquer sa liberté et sa survie. Il en résulte que si on peut parler de la naissance concrète des médias algériens pendant la période coloniale, ces médias étaient au service exclusif de l’administration coloniale française, mise à part une Radio transitoire de faible puissance Sawt al’Djazair lancée en 1960 par le FLN (Voix de l’Algérie libre et combattante), qui a survécu pendant une période limitée dont la réception était étouffée par les brouillages.

2.1.1 Les médias algériens au lendemain de l’indépendance

L’histoire des médias algériens est marquée par des moments importants, l’Algérie, comme tout pays indépendant et démocratique, a toujours cherché à assurer, après un siècle et demi de colonisation française, la promotion du paysage médiatique et la satisfaction de son peuple, en lui offrant une masse d’informations sociopolitiques et culturelles.

Pour légitimer la colonisation « la France a introduit très tôt un arsenal médiatique dans les différents pays du Maghreb. Ce legs colonial ne sera pas mis à profit pour créer au cours des premières décennies de l’indépendance une véritable industrie audiovisuelle dans les pays du Maghreb » (UNESCO,

2006-19 CERPEQ Centre d’Etudes et de Recherche sur les Professions et les Qualifications Étude sectorielle et fiches référentielles du secteur Audiovisuel, Projet Algéro – canadien, Septembre 2009.

2007, p. 05). Donc il n’était pas évident de remettre facilement sur pied une machine médiatique algérienne.

Au cours de notre recherche, il nous a été très difficile de recueillir des données qualitatives et quantitatives portant sur les médias pendant la période coloniale, ces dernières sont en fait éparses, rares ou même inexistantes, alors, nous avons essayé autant que possible, avec le très peu d’informations obtenues, de reconstituer avec précision le parcours historique et l’évolution des trois moyens de l’information et de la communication depuis l’indépendance.

2.1.1.1 Le développement de la presse algérienne :

La presse algérienne a connu un parcours qu’on peut subdiviser en cinq grandes périodes :

La période allant de 1962 à 1965 au cours de laquelle les journaux algériens20, qu’ils soient écrits en français ou en arabe, étaient rédigés par les intellectuels du FLN21 jouissant d’une certaine autonomie, ce qui a été déclaré publiquement dans le code de l’information de l’époque et stipulant que les éditions des journaux étaient une prérogative exclusive du Parti et de l’Etat.

La période allant de 1965 à 1988, au cours de laquelle des fonctionnaires d’Etat ont vite remplacé les intellectuels autonomes d’Etat et donc la presse est mise sous contrôle strict des autorités.

Les médias avant octobre 1988 : avant les événements d’octobre 1988, il était impossible pour les journalistes d’évoquer certains sujets sociopolitiques concernant l’activité du gouvernement et du FLN à moins que le gouvernement lui-même leur fournisse des renseignements. Les autorités ont toujours contrôlé le système d’information qu’il soit écrit, radiodiffusé ou télévisé. Certes, la colère manifestée en octobre 1988 a déverrouillé en grande partie le domaine médiatique mais la censure et le contrôle exacerbés de la presse, dans les années 90, était à l’origine de la fermeture d’un certain nombre de journaux à caractère politique. En outre, les conflits ont même engendré des assassinats, des tendances politiques ont d’ailleurs ameuté les extrémistes jusqu’à assassiner une centaine de journalistes, alors que d’autres ont disparu ou ont été emprisonnés.

Pendant la période allant de 1988 à 1992, parallèlement à l’instauration du pluralisme politique, la presse a récupéré une grande marge de sa liberté, chaque parti politique a publié son propre journal mais aujourd’hui cette catégorie de journaux privés n’existe plus.

La période qui couvre les années 1992 à 2000, avec l’instabilité politique et l’état d’urgence qui ont régné, la liberté d’expression a été restreinte à nouveau.

Enfin de l’année 2000 à nos jours, la presse revoit le jour et s’épanouit de façon accélérée, les journaux récupèrent une grande marge de liberté, durant cette période, 43 quotidiens sont publiés, 20 en arabe, et 23 en français, créant ainsi chez le lecteur algérien l’habitude de lire chaque matin son journal préféré. On observe aujourd’hui que même le citoyen non instruit en français, se précipite vers les points de vente pour feuilleter les premiers titres d’actualité

2.1.1.2 Développement de la radiodiffusion :

La radio arrive en même temps que la télévision. Son début date de 1962 ; deux stations-radio étaient actives, la première était française et émettait d’Alger, la deuxième clandestine et passagère tributaire des services de l’information de l’Armée de Libération Nationale (ALN), qui émettait du territoire tunisien et de la capitale égyptienne, ces deux stations appartenaient à deux pays en pleine guerre qui défendaient deux idéologies contradictoires.

Aussitôt, après l’indépendance, on a hérité des studios de la radio française, la radio est devenue le seul moyen d’information et de socialisation. De l’indépendance jusqu’à 1991, la première chaîne régionale, ensuite trois chaînes ont coexistées ; la chaîne 1, dont la langue de diffusion est l’arabe, la chaîne 2 en tamazight et la chaîne 3 en français.

Quoique l’Etat ait autorisé la création de stations radio privées dans la loi n° 90-07 du 3 avril 1990 relative à l'information22, aucune n’a été appliquée pour des

22Dans l’article 4, la loi stipule que l’exercice du droit à l’information est assuré par les titres et organes d’information du secteur public ou par les titres et organes crées par des associations à caractère politique.

raisons que nous ignorons, les stations de radio, qu’elles soient nationales ou régionales, sont étatiques et gérées par le Gouvernement ; Nous citons quelques-unes ; l'Algérie El Bahdja, Radio Annaba, Radio El Bahia, Radio Sidi Bel Abbés, Radio Cirta FM, Radio Coran, Radio Culture, Radio Mitidja, Radio D'Adrar, Ghardaïa Radio, Radio Ziban. La radio algérienne offre généralement une variété de programmes appréciés par les auditeurs, en particulier la chaîne 1 et la chaîne 3, avec diverses thématiques: journal radiodiffusé, débats sociopolitiques et culturels, documentaires, variétés musicales et jeux.

2.1.1.3 La Télévision algérienne :

En Algérie, la naissance de la télévision remonte à l’ère coloniale, la mise en place d’une machine médiatique répondait à une stratégie politique du colonialisme français. La création d’un moyen d’information audiovisuel (la RTF)23, répondait à des finalités sociopolitiques visées par le gouvernement français et ordonnancées par le processus d’intégration coloniale. En effet, l’Algérie a hérité, au lendemain de l’indépendance, la radiodiffusion française (la RTF) crée en 1949 et qui est devenue une entreprise publique à caractère industriel et commercial en 1959 (Coulomb Gully, 1995).

La télévision en Algérie n'a apparu officiellement qu'en décembre 1956, mais elle n'était qu'un service limité soumis dans son fonctionnement à des normes politiques françaises, car l’Algérien était exclu, selon la politique coloniale, du progrès économique, social, culturel, scientifique et technique. Pendant la colonisation française, il n’existait qu’une station régionale de L’ORTF (Office de la Radiodiffusion- Télévision Française), pendant ce temps-là, on ne pouvait pas parler de la naissance effective d’un pouvoir médiatique algérien.

Après l’indépendance en 1962, la Radiodiffusion-Télévision algérienne (RTA) s’est substituée à la (RTF), et plus précisément le 28 octobre 1962.24 En réalité, les événements vécus en Algérie pendant la fin des années 50, ainsi que l’action de désinformation, exercée par des chaînes de télévision étrangères, ont

vite poussé les pouvoirs publics algériens à vouloir diffuser, par d’autres moyens, les réalités concrètes reflétant l’Histoire de l’Algérie. Toutefois les Accords d’Evian (article 10) consistait à importer des programmes de France et à garder