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Le père de Charles est atteint du cancer

Dans le document La façon d'Émilie, Denis Rouleau, ofs (Page 47-51)

Au cinéma, ils s’assirent en amoureux, collés l’un sur l’autre. Le film, qu’ils re-gardaient, était un dessin animé fait pour les enfants et pour les adultes qui ont conservé leur cœur d’enfant. La capacité d’émerveillement n’avait pas quitté les cœurs d’Émilie et de Charles. Aussi, ils retirèrent un grand plaisir du visionnement de ce film, ce qui leur changea les idées.

À la fin de la représentation, ils allèrent dans un café savourer cette délicieuse boisson, où ils rencontrèrent Claude et Huguette. Ils se saluèrent cordialement et

échan-gèrent les dernières nouvelles sur le groupe de partage évangélique: Gertrude était allée faire un tour chez ses parents, elle reviendrait dimanche pour la messe de 10 h 30 et aus-si pour le partage avec eux. Les autres vaquaient à leurs affaires.

Comme ils choisirent de se rendre à pied au cinéma, ils revinrent par le même moyen tout en prenant l’air à plein poumon; il ne faisait pas bien froid. Ils se promirent qu’ils feraient une promenade plus souvent; cette activité les rapprochait, car ils par-laient de toute sorte de sujets plus intéressants les uns que les autres.

– Comment vont tes parents? demanda Charles.

– Ils vont bien dans l’ensemble; ma mère s’inquiète beaucoup des préparatifs de notre mariage. J’ai essayé de la rassurer, que ce serait un mariage très simple, en insistant sur le « très », mais elle complique tout en voulant faire des noces grandioses, répondit Émi-lie.

Alors, Charles lui répondit en riant:

– Dis-lui que c’est moi qui paie et que je ne veux pas de noce grandiose.

– Je lui ferai le message, mais elle ne l’acceptera pas facilement; sa fille, se marier, elle ne peut voir cela simplement, répondit Émilie.

– Alors, dis-lui qu’elle paie les noces et elle les organisera comme elle le veut, dit Charles.

– Très bien! Je lui dirai, dit Émilie.

– Dirigeons-nous vers ton appartement, j’aimerais te parler de quelque chose seul à seul, demanda Charles.

– Est-ce grave? demanda Émilie.

– Oui. C’est mon père qui est atteint du cancer généralisé. Cela me bouleverse beau-coup, car j’y suis très attaché et que pour moi aussi, il pourrait se développer en moi. J’ai peur un peu. Il va sûrement mourir d’ici quelques années, le cancer généralisé, il n’y a pas de rémission quand on est arrivé à ce stade du cancer, expliqua Charles.

– J’ai envie de pleurer comme un enfant, c’est pour cela que je voulais rentrer chez toi, avoua Charles.

– Pleure, même sur la rue, personne ne le remarquera. Et d’ailleurs, il n’y a personne dehors à cette heure de la soirée, de plus c’est presque la nuit, expliqua Émilie.

Charles pleura abondamment, ce qui le soulagea de la perte future de son père, car il était sûr et certain qu’il mourait dans un proche avenir. Émilie le consola comme elle le pouvait en lui disant des mots très doux, des mots de paix, de vie éternelle qui devien-drait réalité pour son père…

Sur ces derniers mots de vie éternelle, Charles retroussa la tête et se mit à réfléchir tout haut:

– Mais mon père ne croit pas, il n’a pas la foi, et sans la foi impossible (He 11, 6) de plaire à Dieu. Émilie, il faut que nous lui transmettions la foi! avoua Charles.

– Mais la foi ne se transmet pas comme on transmet un message téléphonique. On pour-rait toujours essayer avec l’Évangile, des textes choisis. Procéder avec lui comme on a procédé avec toi, et prier pour que le Seigneur Jésus veuille bien lui donner la foi pen-dant qu’il est toujours sur la terre, dit Émilie.

– Pourquoi ne pas dire un chapelet en implorant la Sainte Vierge Marie pour qu’elle in-tercède auprès de son Fils Jésus afin qu’il donne la foi à papa? demanda Charles.

– Très bonne idée d’implorer la Vierge Marie. Allons chez moi pour le dire, suggéra Émilie.

Ils récitèrent un chapelet à la Vierge. Et après le chapelet, Charles demanda à Émilie:

– Et si on l’invitait à dîner demain? Nous pourrions commencer à lui parler de la foi tranquillement.

– Bonne idée Charles, mais sais-tu quel est son mets préféré? Nous irons le chercher à l’épicerie et nous le lui préparerons, suggéra Émilie.

– Du steak, alors achetons trois filets mignons. Mais auparavant, je lui téléphone, dit Charles.

Charles prit le téléphone et composa le numéro. Il obtint la tonalité et attendit que le répondant décroche l’appareil:

– Allô?

– Papa, que fais-tu demain midi? Nous aimerions t’inviter à dîner, Émilie et moi. J’irais te chercher.

– Ah! La belle Émilie sera là! Bien sûr que j’irai dîner chez vous! Je me déplacerai par moi-même, ne fais que me donner l’adresse et je m’y rendrai.

Il lui donna l’adresse d’Émilie et celui-ci la nota sur un bout de papier pour ne pas l’oublier.

– Au revoir, fiston, dit le père de Charles. – Au revoir! papa!

Aussi, le soir, ils préparèrent un texte de l’Évangile pour le présenter au père de Charles le lendemain midi, si le besoin s’en faisait sentir. Ils réfléchirent aussi sur la pa-role tirée de l’épître aux Romains, chapitre 10, verset 17 qui stipule que « la foi naît de ce qu’on entend dire et ce que l’on entend dire vient de la parole du Christ. »

Dès le lendemain, ils allèrent à l’épicerie vers 9 h 30 acheter les trois filets mi-gnons et de la salade, avec une bonne bouteille. Ils en profitèrent aussi pour faire les emplettes de la semaine pour Émilie. Ce fut Charles qui paya la commande d’épicerie. Ils revinrent en emportant la commande à l’appartement d’Émilie.

Pendant qu’ils s’affairaient à préparer le repas du midi, ils échangèrent leurs points de vue sur la propagation de la foi en se basant sur la parole de l’épître Rm 10, 17.

– Comment lui expliquer mon désarroi devant son incroyance? demanda Charles.

– Explique-lui tout simplement comment tu te sens, et il comprendra sans aucun doute. Je crois que tu ne t’en fais beaucoup trop pour rien, suggéra Émilie.

– Mais oui! Explique-lui que tu viens d’avoir la foi, et combien tu aimerais qu’il l’ait lui aussi, dit Émilie.

– Que va-t-on lui dire comme Paroles de Jésus? demanda Charles.

– Apaise-toi, la conversation suivra son cours tout comme une rivière trouve son chemin en le faisant si nécessaire, compara Émilie.

– J’ai compris. On se fie au Saint-Esprit pour guider la conversation, comprit Charles. – Voilà! Ce qu’il fallait démontrer! conclut Émilie.

Tout de suite, Charles fit une prière à l’Esprit Saint afin qu’il guide bien Émilie et lui-même dans la transmission de la foi à son père.

« Alors Jésus lui répondit: "O femme, grande est ta foi! Qu'il t'advienne selon ton désir!" Et de ce moment sa fille fut guérie. » Mt 15, 28

Dans le document La façon d'Émilie, Denis Rouleau, ofs (Page 47-51)