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Arthur va se confesser

Dans le document La façon d'Émilie, Denis Rouleau, ofs (Page 69-74)

Le lundi matin arriva. Vers 10 h, Émilie téléphona au secrétariat de la paroisse pour prendre rendez-vous avec l’abbé Chamberland.

– Restez en ligne, Émilie, je vous le passe. – Allô!

– Monsieur l’abbé Chamberland? – Oui, c’est moi.

– Quand seriez-vous libre pour donner le sacrement du pardon à une personne qui veut le recevoir?

– Demain après-midi à 13 h au secrétariat de la Paroisse Cathédrale, sur la rue Papineau, ça ira?

– Oui, tout à fait. Je note.

Émilie appela tout de suite son futur beau-père pour lui donner son rendez-vous. – Allô?

– Monsieur Deslauriers?

– Tu peux m’appeler Arthur, voyons Émilie.

– Arthur, votre rendez-vous est fixé à 13h au secrétariat de la Paroisse Cathédrale, c’est l’ancienne Paroisse Christ-Roi, sur la rue Papineau. Demandez Monsieur l’Abbé Cham-berland. Voulez-vous que j’aille avec vous?

– Non, je trouverai, Émilie. Merci pour le bon service. Et au revoir! – Soyez le bienvenu. Au revoir! Arthur.

Émilie mit une note dans son agenda: voir Arthur, heureux, confession.

Pour créer des liens, Émilie remarqua qu’appeler une personne par son prénom était bien accueilli par cette même personne. Et cela facilitait l’apprentissage des nom-breux noms que des agents et agentes de pastorale devaient apprendre et savoir afin de faciliter leur travail.

Donc, Arthur alla se confesser et en revint tout joyeux de s’être déchargé d’un fardeau si lourd. Il se sentait léger comme une plume. La joie de son Seigneur était à l’intérieur de lui-même et il irradiait cette joie. À tel point que ses amis des Galeries de Joliette lui demandèrent pourquoi était-il si joyeux? Il leur répondait lentement comme pour faire durer le plaisir:

– J’ai rencontré un prêtre par l’entremise d’une agente de pastorale et il m’a aidé à faire mon examen de conscience. Alors j’ai vu toutes mes offenses que j’avais faites à Dieu et qui me faisaient souffrir de l’intérieur, dans mon âme. Il m’a parlé du sacrement de Con-fession et je me suis confessé à lui, et toutes mes souffrances de l’âme ont disparu. Il faut dire que j’en avais gros sur la conscience, mais c’est tout parti, plus de peines d’avoir offensé Dieu.

– Attends un peu, je souhaite en savoir plus sur ces souffrances intérieures, car j’ai de très grandes souffrances intérieures, moi aussi.

– Alors rencontre un prêtre, il t’aidera à faire un examen de conscience approfondi et ensuite tu vas te confesser à lui. Si tu regrettes vraiment tes péchés, le prêtre t’en donne-ra l’absolution, c’est comme si le Christ lui-même te les pardonnait. Et là, tu es soulagé de ton fardeau intérieur que tu portais tout le jour et qui te déchire l’âme en deux.

Ainsi Arthur téléphona à Émilie si elle acceptait de prendre un rendez-vous avec un prêtre pour un de ses amis des Galeries. Quand Arthur annonça la bonne nouvelle à ceux-ci, certains voulurent se joindre au groupe pour « passer le temps », disaient-ils. Ils étaient sept qui se décidèrent à rencontrer l’agente de pastorale. Ils ne le faisaient pas nécessairement pour se confesser, mais pour partager sur un texte de l’Évangile, et obte-nir la même joie qu’Arthur avait obtenue par le sacrement du Pardon. Alors, Arthur se devait d’avertir Émilie qu’ils seraient sept, huit avec lui à vouloir la rencontrer pour faire un partage évangélique. Ils fixèrent la date et l’heure: aujourd’hui à 13 h chez Émilie.

Quand Arthur mit Émilie au courant que ses amis des Galeries avaient changé d’idée et ils voulaient faire maintenant un examen de conscience approfondi comme il avait fait avec le prêtre, elle appela en renfort l’abbé Chamberland et lui fit part de tout ce qui s’était passé avec Arthur et ses amis des Galeries.

– Qu’est-ce qu’ils veulent faire au juste, un partage évangélique ou un examen de cons-cience avec moi? demanda l’abbé Chamberland.

– Ils veulent faire les deux, l’examen de conscience avec le prêtre d’abord, puis le par-tage évangélique; ce n’était pas clair dans leur esprit, mais maintenant ça l’est.

L’abbé Chamberland arriva à l’appartement d’Émilie, la félicita de son dévoue-ment et lui demanda s’il pouvait rester pour le partage évangélique. Elle répondit: « Mais sûrement! Monsieur l’Abbé. » Il avait apporté dix « brochures sur la Pénitence et la Réconciliation » dans lesquels on traitait de l’examen de conscience à faire pour rece-voir le sacrement. Il confia à Émilie et lui dit qu’elle pouvait les garder chez elle, au cas où se renouvellerait l’expérience qu’elle menait.

À 12 h 45, huit autos, les amis d’Arthur, arrivèrent en face de l’appartement d’Émilie. Ils descendirent de leur auto et se regroupèrent autour d’Arthur. Arthur eut la présence d’esprit de ne pas leur donner le numéro d’immeuble de l’appartement d’Émilie afin qu’ils restent regroupés autour de lui. Puis Arthur s’avança vers

l’appartement d’Émilie. Alors, ses amis le suivirent et arrivèrent sur le perron d’Émilie. Arthur frappa à la porte et celle-ci s’ouvrit et laissa voir un petit bout de jeune femme toute remplie de joie qui dit bonjour à toutes ces personnes, ces âmes à sauver.

– Entrez, entrez, mettez-vous à votre aise.

Alors un à un ils défilèrent devant Émilie qui souhaita la bienvenue à chacun d’eux. Ils dirent leur prénom à Émilie et cette dernière retenait le prénom de chacun de ceux-ci. Ils connaissaient tous le prénom d’Émilie; et Émilie apprenait le prénom de chacun.

Lorsqu’ils furent tous assis, elle plia des feuilles de cartable en deux, écrivit le prénom de chacun et les érigea en toit de maison afin de voir leurs prénoms. Sur celui de l’abbé, elle écrivit Abbé Yves Chamberland. Il y avait: Alfred, Frédéric, Louis, François, Ignace, Dominique, Amédée et Arthur.

– Je voudrais vous souhaiter la plus cordiale des bienvenues à chacun de vous. Si vous voulez, nous ferons un tour de table en disant notre prénom et l’endroit où nous sommes nés. Commençons par le prêtre, Yves.

Yves voulait humblement s’identifier à eux qui entreprenaient une démarche cou-rageuse de pardon et de miséricorde de Dieu.

– Yves, né à Notre-Dame-des-Prairies. – Alfred, né à Sainte-Émilie-de-l’Énergie. – Frédéric, né à Saint-Jean-de-Matha. – Louis, né à Trois-Rivières. – François, né à Berthierville. – Ignace, né à Montréal. – Dominique, né à Saint-Côme. – Amédée, né à Saint-Didace. – Arthur, né à Montréal.

Le prêtre prit la parole et demanda au groupe s’il voulait faire un examen de cons-cience ou un partage évangélique, parce que nous n’aurons pas le temps de faire les deux. Ils répondirent qu’ils aimaient mieux un examen de conscience suivi du sacrement du Pardon, parce qu’ils avaient des souffrances intérieures, comme Arthur le leur avait expliqué.

– Aimez-vous mieux lire l’opuscule ou voulez-vous que je vous fasse faire l’examen de conscience?

– Que vous nous le fassiez faire. – Êtes-vous tous baptisés?

– Oui, répondirent les amis d’Arthur, l’un après l’autre.

Alors le prêtre prit l’opuscule et le lut à voix haute, lentement afin qu’ils aient le temps de bien comprendre.

Quand le prêtre eut terminé avec l’examen de conscience, il leur demanda: – Désirez-vous recevoir le sacrement de Pénitence et de Réconciliation maintenant? – Oui! dirent-ils tous en chœur.

« Le fruit du juste est un arbre de vie; le sage captive les âmes. » Pr 11, 30

Dans le document La façon d'Émilie, Denis Rouleau, ofs (Page 69-74)