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L’évolution du mot âme

Dans le document La façon d'Émilie, Denis Rouleau, ofs (Page 94-98)

Samedi soir, 19 h. Émilie préparait son intervention auprès des enfants et pendant ce temps, Charles cherchait dans la Bible de Jérusalem des choses qu’il était seul à sa-voir, papier et crayon à la main. Il prenait des notes sur la Bible dans son cahier de notes qu’il se confectionnait chaque jour.

– Émilie! Viens voir! J’ai trouvé dans saint Luc au chapitre 10, verset 27. C’est le grand commandement: « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit; et ton prochain comme toi-même. »

– Oui. Qu’y a-t-il?

– Dans saint Marc 12, 30: il est dit: « Écoute, Israël, le Seigneur notre Dieu et l’unique Seigneur, et tu aimeras le Seigneur ton Dieu de ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Voici le second: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Et dans le Deutéronome 6, 5: il est dit: Tu aimeras Yahvé ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir. Puis il ajouta:

– C’est vraiment un commandement, pas une option que l’on choisit. Dans l’Ancien Testament, il est dit: « de tout ton pouvoir » et Jésus nous facilite la vie en décomposant le pouvoir en « de toute ta force et de tout ton esprit ». Il serait bon de méditer sur la force et sur l’esprit, et certainement de méditer sur le cœur et l’âme.

– Mais, tu deviens théologien! Lui dit Émilie.

– Non! Non! Pas théologien! J’en suis trop loin, beaucoup trop loin. Mais c’est un beau compliment. Je t’en remercie, Émilie, ma chérie.

Charles était attiré actuellement par les mots suivants: le cœur, l’âme, l’esprit, la force et le pouvoir en tant qu’ils reliaient l’homme à Dieu.

Comme médecin, il s’intéressait particulièrement à l’évolution du mot âme dans la Bible. Il conclut rapidement son investigation: la signification du mot âme évolue vite dans la Genèse et très rapidement avec l’Exode et prend son plein sens dans le premier

livre des Rois (1 R 17, 21) où il possède un sens semblable à celui du Nouveau Testa-ment, mais ces personnes ignoraient encore que l’âme était immortelle dans le cas des hommes.

– Tu savais que le mot âme évolue du début de la Genèse juste qu’au premier livre des Rois où il atteint la signification du Nouveau Testament, sauf l’immortalité de l’âme, qui n’est prouvée qu’avec la résurrection de Jésus Christ.

– Non. Je ne le savais pas. Veux-tu que nous fassions un partage évangélique tous les deux?

– Je ne sais pas si ça marchera à deux, dit Charles.

– « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux. » (Mt 18, 20), nous promet Jésus, dit Émilie.

– D’accord, mais je choisis le texte sur lequel on partagera, dit Charles. – Vas-y, choisis le texte.

– Si nous prenions: « Le vrai trésor » dans Matthieu, chapitre 6, verset 19-21. Je lis le texte.

Charles lut le texte au complet, puis s’arrêta.

– Au lieu de s’acheter une maison, ne vaut-il pas mieux se choisir un bon logement parce que le logement nécessite moins d’entretien qu’une maison et nous serons plus libres financièrement avec un bon logement? demanda-t-il.

– Je suis d’accord avec toi, une maison nécessite de l’entretien et je n’ai pas le goût d’entretenir une maison. Et puis comme le dit Jésus, ça fait un trésor sur la terre en moins pour se faire du souci. Nous aurons plus d’argent pour dépenser en autres choses, dit-elle.

– Au lieu d’amasser de l’argent pour une maison sur la terre, vaut mieux s’amasser des trésors au ciel, car personne ne peut voler ces trésors déjà amassés au ciel, dit-il.

– Mais que sont les trésors que nous pouvons nous amasser au ciel? demanda-t-elle. – Mais, je n’en ai pas la moindre idée.

– Par exemple, on peut donner à manger à ceux qui ont faim.

– Je ne me rappelle pas tout ce qu’il faut faire, mais c’est dans Matthieu, chapitre 25. – Oui, tu as raison, et je te propose les œuvres de miséricorde corporelle et spirituelle (CEC nos 2447-2448). Elles sont au nombre de quatorze, sept corporelles et sept spiri-tuelles. Lorsqu’elles sont accomplies, ces œuvres réjouissent le cœur de Dieu. Il y a aus-si faire l’aumône en secret, prier en secret, jeûner en secret et tous les commandements de Jésus donnés dans l’Évangile plaisent à Dieu.

– Quelles sont-elles, les œuvres de miséricorde? demanda-t-il.

Et elle lui dit les quatorze œuvres de miséricorde. Puis elle ajouta:

– Par exemple, Jésus dit: « C’est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices. Car je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs. » (Mt 9, 13)

– Est-ce pareil?

– La miséricorde, c’est « d’avoir le cœur sensible aux malheurs d’autrui, par pure bonté », répondit Émilie.

– C’est donc un commandement très important, dit Charles, mais qu’arrive-t-il quand on demande la miséricorde de Dieu à travers le sacrement de la Réconciliation?

– Dieu nous fait miséricorde, il exerce sa pitié pour les pécheurs que nous sommes. Heu-reux, celui qui reçoit le sacrement de la Pénitence et de la Réconciliation, il devient un juste, répondit Émilie, puis elle ajouta:

– Et il y a « plus de joie au ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de repentir. » (Lc 15, 7)

– Comment se fait-il que presque personne aujourd’hui n’entend parler du repentir? de-manda Charles.

– C’est qu’il ne s’enseigne plus, répondit Émilie. Tout péché est d’abord une offense envers Dieu. Le repentir de ses péchés est un sentiment et il faut l’enseigner pour qu’il soit connu de celui qui veut confesser ses fautes. Sans le repentir, les fautes ne sont pas

sur le chemin du pardon, car il n’y a pas de regret des fautes commises de la part de ce-lui qui veut les confesser.

– Est-ce que tu l’enseignes aux petits enfants?

– Oui, comme un petit enfant peut le concevoir, avec des exemples, tirés de leurs expé-riences de vie, qu’ils peuvent comprendre. Je me base beaucoup sur l’enseignement de mon professeur de sixième année du primaire, sur ce que je me souviens du repentir qu’il nous expliquait et je le donne aux enfants qui ont atteint l’âge de raison.

– Tu fais de bonnes choses aux enfants. Je viens tout juste de lire que: « Si nous confes-sons nos péchés, lui, fidèle et juste, pardonnera nos péchés et nous purifiera de toute ini-quité. » (1Jn 1, 9), dit Charles.

– Oui, dans la Bible il y a de très belles choses sur le repentir pour obtenir le pardon de nos péchés.

– Tu crois que si je cherchais le mot « repentir », je trouverais des perles. – Certainement!

– J’ai trouvé dans les versets qui suivent le mot repentir:

« Humilie-toi avant de tomber malade, quand tu as péché montre ton repentir. » Si 18, 21

« Et prenant la parole Jésus leur dit: “Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont be-soin du médecin, mais les malades; je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pé-cheurs, au repentir.” » (Lc 5, 31-32).

« Produisez donc un fruit digne du repentir » Mt 3, 8

– Il ne faut pas que tu oublies, Charles, que le repentir vient avant la confession, si tu vas te confesser à un prêtre, recevoir le sacrement de la Réconciliation, il faut que tu re-grettes tes péchés avant de les avouer au prêtre qui représente Jésus.

« La charité est longanime; la charité est serviable; elle n'est pas en-vieuse; la charité ne fanfaronne pas, ne se gonfle pas; elle ne fait rien d'inconvenant, ne cherche pas son intérêt, ne s'irrite pas, ne tient pas compte du mal; elle ne se réjouit pas de l'injustice, mais elle met sa joie dans la vérité. » 1Co 13, 4-6

Dans le document La façon d'Émilie, Denis Rouleau, ofs (Page 94-98)