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L’importance de la charité

Dans le document La façon d'Émilie, Denis Rouleau, ofs (Page 98-102)

– Après la grâce du repentir, après avoir reçu le sacrement de la Réconciliation, il y a les grâces du Christ que l’on reçoit: ce sont les fruits de l’Esprit Saint, à savoir: charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres, douceur et maîtrise de soi. (Ga 5, 22-23), dit Charles.

– Ces fruits ne s’acquièrent pas du jour au lendemain, mais par une pratique fervente et constante des sacrements, surtout les sacrements de la Réconciliation et de l’Eucharistie, expliqua Émilie. Puis, elle ajouta :

– Mais il faut faire des efforts pour acquérir le fruit de l’Esprit!

– Émilie, je t’aime. Sans toi, je n’aurais jamais connu une telle joie de rencontrer le Sei-gneur Dieu comme je le rencontre maintenant. Et cette connaissance du SeiSei-gneur Jésus décuple l’amour que j’éprouve pour toi. Et la grâce que donne le Seigneur Jésus, c’est tellement bon, ça fait tellement de bien à l’intérieur de mon être que je la redemanderai souvent, sa grâce! révéla Charles.

– Alors tu sais combien je t’aime, dit-elle en lui souriant, et si nous allions faire une marche cet après-midi, il fait un beau soleil dehors.

– Ce serait une très bonne idée.

L’avant-midi passa rapidement pour Charles qui étudiait la Parole du Seigneur. Le téléphone sonna.

– Allô?

– Bonjour, est-ce que je suis chez celui qui veut faire des partages évangéliques comme il est annoncé sur le mur de la Clinique de médecine?

– André. Combien y a-t-il de personnes intéressées au partage? demanda André.

– Pour l’instant, nous sommes quatre avec vous. Nous attendons de former un groupe de sept ou huit personnes pour le partage. De cette façon, chacun a le temps d’exprimer son opinion sur le texte. Si vous connaissez des personnes qui seraient intéressées, elles se-raient les bienvenues; vous n’avez qu’à nous appeler pour nous donner leur nom. Vou-lez-vous me donner votre numéro de téléphone? répondit Charles.

– Bien sûr. André donna son numéro de téléphone. Il y a ma femme, Véronique, qui se-rait intéressée aussi, répondit André.

– Bien sûr, nous serons cinq avec elle. Très près de former un groupe de partage. J’ai votre numéro de téléphone, je vous appelle dès que nous sommes au moins sept per-sonnes. Au revoir! souhaita Charles.

– C’est très bien Charles, au plaisir de vous revoir pour le partage! Et André raccrocha. Charles dit alors à Émilie:

– Nous sommes cinq avec toi et moi. Il y a donc Luc, le médecin de la clinique, André et Véronique et toi et moi. Cinq personnes. Il n’en manque que deux ou trois pour former le groupe.

Émilie accepta, car elle pensait que sa présence rassurait Charles sur sa connais-sance de la Parole de Dieu. En effet, la Parole était encore nouvelle pour Charles et il avait besoin de la présence d’Émilie pour se rassurer sur la connaissance qu’il en avait. – N’en fais pas trop, deux groupes de partage de la Parole, c’est beaucoup d’implication. Ne te charge pas trop, tu pourrais le regretter. Rappelle-toi du proverbe: « Qui trop em-brasse, mal étreint! »

– C’est vrai que je me suis chargé par les groupes de partage, je n’en organiserai plus d’autres, du moins pour l’instant. Puis il ajouta:

– Crois-tu que nous gagnerons des indulgences quand nous organisons des groupes de partage de la Parole? demanda Charles.

– Sûrement! Les indulgences peuvent réparer les peines temporelles dues au péché vé-niel. Gagner des indulgences par de bonnes actions est une excellente façon de réaliser la communion des saints. L’indulgence ne peut s’obtenir sans une conversion du cœur.

Ainsi celui qui est charitable envers son prochain, mais ne croit pas en Dieu ni en l’Église, ne reçoit pas les bienfaits que l’indulgence procure. Et comme saint Pierre le disait: « Avant tout, conservez entre vous une grande charité, car la charité couvre une multitude de péchés. » (1P 4, 8), expliqua Émilie.

Émilie gardait cette citation de saint Pierre toujours prête à se répandre, car elle la trouvait très parlante et pleine de signification.

– Je vais chercher dans la Concordance le mot « charité » pour voir son occurrence et aussi où il apparaît. Il apparaît 65 fois dans la Bible, dont 4 fois dans l’Ecclésiastique et une fois dans les Proverbes, soient 5 fois dans l’Ancien Testament et 60 fois dans le Nouveau Testament, selon la Concordance de la Bible de Jérusalem, dit Charles.

– À chercher ainsi dans la Bible ou dans la Concordance, tu risques d’enfler. Car la science enfle, et c’est la charité qui édifie (1Co 8, 1). N’oublie jamais que tu es un enfant de Dieu avant tout, l’avisa Émilie.

– Comment m’apercevoir que j’enflerais au lieu d’être édifié? demanda Charles.

– Tu t’en apercevras lorsque, enflé de connaissances, tu te prendras pour une autre per-sonne très importante justement à cause de tes propres connaissances, mais tu seras ma-lade. À ce moment-là, tu t’élèveras au-dessus des autres personnes, orgueilleusement. La difficulté est de rester humble, malgré la joie des connaissances acquises, et c’est diffi-cile. Reste toujours dans l’humilité du service aux autres, comme Jésus l’a fait. Rap-pelle-toi que tu es un serviteur de la Parole de Dieu. Par exemple, parce que tu sais qu’une chose est interdite, tu pourrais t’empresser de l’interdire toi-même à une autre personne en te targuant de savoir ce qui est mal et ce qui est bien, lui expliqua Émilie. – Y a-t-il d’autres maladies spirituelles? s’enquit Charles.

– Oui, mais elles ne dépendent pas nécessairement de la spiritualité, car tu peux les avoir sans pour autant étudier la Bible ou la spiritualité ou la religion. Un ingénieur qui se vante de ses connaissances en génie est atteint d’une maladie de l’enflure. Le truc, comme je te l’ai dit, est de demeurer humble, très humble, résuma Émilie.

– Y a-t-il des moyens de s’apercevoir de telles maladies? demanda Charles.

– La meilleure façon est de demander à tes proches de veiller sur ton développement spi-rituel. Un bon exemple d’enflure est la prière que le Pharisien (Lc 18, 10-14) adresse à Dieu quand il dit qu’il n’est pas comme le reste des hommes, rapaces, injustes, adultères,

etc. Jésus dit de lui qu’il s’en retourna injustifié alors que le Publicain lui fut justifié par sa prière humble, répondit Émilie.

– C’est vrai que ce n’est pas facile. Je crois qu’il faut faire un sérieux examen de cons-cience souvent, chaque semaine, ou chaque mois à tout le moins, reprit Charles.

– Il est préférable de faire un examen de conscience sur les maux, dits « ordinaires », comme la jalousie, l’envie, la paresse, l’orgueil, etc., résuma Émilie.

« Ne savez-vous pas que vous êtes un temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous? » 1Co 3, 16

Dans le document La façon d'Émilie, Denis Rouleau, ofs (Page 98-102)