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Outils d’appui technique au niveau du troupeau 1 L’analyse a posterior

L’appui technique

2. Outils d’appui technique au niveau du troupeau 1 L’analyse a posterior

En regroupant les analyses effectuées au niveau individuel, il est possible de faire ressortir les principales tendances du troupeau.

 La fonction « vaches à problèmes » permet à SIEL d’éditer la liste des animaux à problèmes (chutes de production, pic faible, mammite, problème de fertilité).

 La fonction « analyse des chutes » permet d’établir des fréquences de chutes de production par rang de lactation et niveau de production afin de repérer plus facilement des conditions défavorables. Le pourcentage de chute, c'est-à-dire le nombre de vaches ayant chuté par rapport au nombre de vaches qui auraient pu chuter, est également calculé pour mettre en évidence ou relativiser leur importance dans le troupeau.

 La fonction « valorisation du contrôle » synthétise de nombreuses informations déterminées à l’aide d’autres fonctions. Elle détermine par exemple un niveau d’étable à partir de la moyenne des niveaux adultes obtenus pour le mois de contrôle considéré pour chacune des vaches présentes dans le troupeau. Son évolution par rapport au contrôle précédent est un bon indicateur de l’évolution de la conduite du troupeau. De façon similaire, le mois moyen de lactation est déterminé en divisant la somme des stades de lactation de chacune des vaches par le nombre de vaches du troupeau et la durée moyenne d’un mois de contrôle. La tendance qui s’en dégage permet de prévoir grossièrement l’évolution de la quantité de lait produite, de la numération cellulaire…

Cette fonction reprend également les principaux résultats d’un module de SIEL consacré à l’alimentation. En effet, ce domaine constitue un des axes majeurs d’intervention des agents du contrôle laitier. Si l’alimentation correspondant à la période de contrôle a fait l’objet d’un enregistrement, il est possible de calculer l’ensemble des critères décrivant la ration en terme quantitatif et qualitatif tels que les Unités Fourragères Laitière (UFL), les Protéines Digestibles dans l’Intestin permises par l’Azote (PDIN) et les Protéines Digestibles dans l’Intestin permises par l’Energie (PDIE). A partir de ces données, SIEL calcule le total des UFL concentrés distribuées par vache. Sur la base d’une valorisation de l’énergie de 0.44 UFL sous forme de 1kg de lait, il calcule le lait par vache permis par les concentrés, qui une fois soustrait au lait total produit par vache permet d’obtenir le lait théoriquement produit par l’énergie des fourrages. Ces éléments, ainsi que les coûts relatifs à chacun des types d’aliment permettent d’en déduire 2 critères relatifs à l’efficience du troupeau : d’une part la quantité moyenne de concentré utilisé pour produire 1 kg de lait et d’autre part le coût alimentaire pour produire 1000 kg de lait. Ces critères peuvent facilement être exploités pour jugés de l’efficacité économique du l’atelier laitier, par exemple sur le 1ère critère, une valeur proche de zéro est courante dans les troupeaux où l’alimentation est basée sur l’herbe alors que la valeur peut atteindre 0.5 kg dans des systèmes de type ration sèche où le concentré est primordial.  La fonction « suivi de la production laitière » permet en comparant les productions simulées à partir d’un objectif défini en accord avec l’éleveur et les productions réalisées de réaliser un suivi technique de la production laitière du troupeau. Les différences observées peuvent également être interprétées comme des effets de la maîtrise (ou plus souvent d’une

l’alimentation ou au suivi sanitaire et permettent aux techniciens de guider l’éleveur dans les orientations à prendre pour optimiser la conduite de l’élevage.

 La fonction « prévision quota » permet dans le contexte actuel de limitation de la production de réaliser un suivi quantitatif de la production réalisée par rapport aux références laitières (quotas) du troupeau afin d’ajuster le mieux possible les livraisons de la campagne laitière.

Comme au niveau individuel, le suivi de la qualité du lait du troupeau à travers le niveau leucocytaire est une tâche essentielle dans un élevage. Les fonctions « historique troupeau » ou « vaches à problèmes » facilitent cette analyse. Le niveau leucocytaire, qui constitue une image de la gestion du troupeau, du matériel de traite et de l’environnement de l’animal (bâtiment et salle de traite) a un impact économique important sur le paiement du lait. Réglementairement, le lait doit contenir moins de 300 000 cellules par mL, mais dès lors que les livraisons dépassent 400 000 cellules par mL, 15€ de pénalités sont en moyenne prélevés par les industries laitières collectrices pour 1000L de lait. Au contraire, un lait de très bonne qualité (moins de 200 000 cellules par mL) sera (en moyenne) payé 6€ de plus pour 1000L. Par conséquent pour une exploitation ayant un quota annuel de 300 000 L de lait, l’incidence des cellules sur le paiement du lait peut rapidement atteindre 6000€. Le taux cellulaire du troupeau doit donc être maîtrisé en ayant recours, si besoin est, à la réforme des animaux responsables des plus mauvais résultats.

2.2. Aspects prospectifs

 Comme dans le cas de prédiction individuelle, la fonction « simulation de la production laitière » permet de simuler la production laitière ou les taux mais cette fois-ci à l’échelle du troupeau pour la campagne en cours par exemple. Cette prédiction se base sur les événements réels enregistrés pour ce qui est déjà réalisé et sur les événements prévisibles compte tenu des dernières informations recueillies pour la fraction de la campagne restant à effectuer.

 La fonction « prévision quota » se base sur les résultats de la fonction « simulation de la production laitière » pour étudier la gestion du quota sur la campagne laitière. Par exemple, une simulation réalisée le 3 novembre se basera sur le lait livré à la laiterie entre le 1er avril et cette date et sur les prédictions de production entre le 4 novembre et le 31 mars pour les vaches actuellement en lactation, ainsi que les vaches qui débuteraient une lactation au cours de cette période. La qualité de la prédiction dépend étroitement de la qualité des connaissance des entrées et sorties du troupeau qui sont prévues jusqu’à la fin de la campagne laitière. Il est donc essentiel que le travail de prévision soit fait en collaboration avec l’éleveur de façon à identifier les animaux dont la réforme est prévue, mais également la date probable de cette réforme. Deux niveaux de production peuvent être utilisés pour cette prédiction : un niveau de production optimal ou bien un niveau de production probable. Il est ainsi possible de déterminer un niveau de production attendu mais également une fourchette haute qui peut être atteinte en cas de besoin, grâce à la maîtrise des conditions de production. Une autre variable d’ajustement possible de la production à la disposition de l’éleveur pour diminuer ou augmenter la quantité de lait produite est la durée de tarissement.

Pour le correctif de production lié à la matière grasse pour les quotas, SIEL propose trois alternatives aux éleveurs : des prédictions basées sur des données simulées compte tenu des TB actuellement mesurés ; l’utilisation des TB laiterie obtenus pour les mois correspondants l’année précédente ; le recours à un TB moyen pour le troupeau sur les mois à venir. SIEL permet également de tenir compte des quantités de lait qui seraient destinées à l’élevage des veaux, autoconsommées par l’éleveur et sa famille ou commercialisées en vente directe. Le logiciel d’appui technique SIEL, récemment développé, dépend largement du référentiel de courbes de lactation ARCOLA, estimé au début des années 1990 (Bouloc, 1993) désormais vieillissant. Ce référentiel, qui présentait lors de sa mise en place l’intérêt de prendre en compte le niveau de production de l’animal, son âge au vêlage (primipare) ou l’intervalle entre vêlages, son rang de lactation et son mois de vêlage à l’aide de corrections multiplicatives ou additives, est aujourd’hui technologiquement dépassé. Seuls les facteurs de variation simples de la forme de la courbe de lactation sont pris en compte (rang de lactation, mois de vêlage et niveau de production). Les effets troupeaux ne sont donc pris que très partiellement en compte à travers le niveau de production de l’animal, et les effets race et région de production en sont complètement absents. Pour palier à certains de ces manques, les courbes-types sur lesquelles se basent SIEL ont fait l’objet d’ajustements pour tenir compte des particularités locales (pratiques d’alimentation, conditions pédo-climatiques, système fourrager…) à travers différents catalogues de jeux de coefficients. Ces ajustements ponctuels sont toutefois difficiles à maîtriser. La mise en place d’une évaluation génétique basée sur les contrôles élémentaires, présentée dans le chapitre suivant, ouvre toutefois de nouvelles perspectives, notamment pour le développement d’outils d’appui technique adaptés à l’ensemble des conditions françaises et constamment mis à jour, mais permettant également de valoriser les données de comptages leucocytaires, dont l’appui technique se limite pour l’instant à l’impact économique sur le paiement du lait.

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