Optimiser le conditionnement secondaire des médicaments

L’automédicationtend vers un développement, il convient donc d’apporter une évolution à la présentation de ses produits de santé. Le conditionnement secondaire n’est pas seulement là pour contenir et protéger le médicament, il est aussi là pour protéger et informer le patient. Un conditionnement adapté permet au patient d’identifier rapidement, et simplement : l’indication, le principe actif, le dosage, et d’éviter toutes confusions avec un autre produit lors de son utilisation.

Les informations qui devraient, idéalement être présentes sur toutes les boites de médicaments disponibles sans ordonnance sont : [132,150]

Le nom en DCI (dénomination commune internationale) claire et directement identifiable.En effet, cela permettrait au patient d’identifier rapidement la molécule active, et de pouvoir repérer toutes les autres spécialités qui en contiennent également. Ce système d’identification des molécules actives contribuerait à éviter les redondances

thérapeutiques. Cette méthode de repérage serait probablement plus efficace si le nom DCI

143 Exemple avec une boite de Nurofen® 400 mg:

Il convient de trouver le juste équilibre entre le nom de DCI et le nom de marque. La DCI devant être vue, de préférence en premier, et la marque doit rester identifiable.

L’indication thérapeutique, c'est-à-dire le ou les symptôme(s) que le médicament soulage(nt). Son indication au recto de la boite permet au patient d’identifier directement le/les produit(s) dont il a besoin. En officine, les produits ayant la même indication sont, en générale, regroupés, mais une fois dans l’armoire à pharmacie de la personne, la boite sera entourée d’autres médicaments avec diverses indications. Afin d’éviter d’éventuelles

erreurs, la fonction du médicament devrait être lisible directement sur la boite. Ce concept

devrait plaire à la majorité des personnes, en effet, lors des retours Cyclamed, il n’est pas rare de trouver « toux », « mal de dos », ou « diarrhées » écrit de façon manuscrite sur les boites.

Le dosage du médicament doit être facilement repérable, et différenciable des autres dosages s’ils existent. La connaissance du dosage est particulièrement importante pour les médicaments à visée antalgique (paracétamol, ibuprofène…), ou dans le cas d’utilisation chez l’enfant. La méthode la plus fréquemment utilisée, par les industriels, pour mettre en valeur le dosage est le code couleur :

La posologie à respecter doit figurer sur le conditionnement secondaire avec au besoin, les intervalles de prise et les doses maximales à ne pas dépasser.

Une boite informative, avec diverses signalétiques possibles :

La forme galénique (comprimé sec, effervescent, sécable ou non, gélule, capsule, sachet, sirop, spray, gel…). Exemples :

144 Les personnes concernées (bébé, enfant ou adulte…) peuvent être signalées simplement par écrit, ou également à l’aide de pictogrammes :

Les principales contre-indications pourraient également être représentées par d’autres pictogrammes. Celui de la femme enceinte barrée, pour interdire la prise du médicament durant la grossesse existe déjà, mais reste peu utilisé. Dans ce même principe, on pourrait imaginer des poumons barrés pour interdire la prise du médicament aux asthmatiques, ou encore un cœur barré pour les personnes hypertendues.

Les mises en garde concernant les médicaments au volant sont représentées par les trois pictogrammes suivants :

Soyez prudent

Il ne faut pas conduire sans avoir lu la notice.

Soyez très prudent

Il ne faut pas conduire sans l’avis d’un professionnel de

santé.

Attention, danger : ne pas conduire

Il faut demander l’avis de son médecin avant de reprendre la

conduite.

Ces derniers sont apposés, depuis 2005, sur les boites des médicaments pouvant affecter la conduite d’un véhicule. [151]

Un autre pictogramme, moins connu que le précédent, celui qui signale les médicaments photosensibilisants. Sa présence indique qu’il existe un danger en cas d’exposition au soleil durant la prise de ce médicament.

145 Et enfin, les précautions de conservation du médicament peuvent aussi figurer sur le conditionnement secondaire, et être illustrées par les symboles suivants :

Les autres informations : la date de fabrication et de péremption (mois/année), le numéro de lot du médicament, le flash code datamatrix, le code-barres (13 chiffres), et le nom en braille du produit sont obligatoires.

Parmi les laboratoires pharmaceutiques, celui qui a montré la plus grande progression dans le domaine de l’automédication est le laboratoire Biogaran. Après avoir entrepris un travail de notification sur les boites des médicaments sur ordonnance, …

… le laboratoire a créé une gamme de médicaments génériques sans ordonnance adaptée à l’automédication : « Biogaran Conseil ». Ces conditionnements ont été conçus pour éviter

toute confusion entre médicaments sur ordonnance, et médicaments d’automédication,

mais aussi pour que le patient puisse avoir accès aux informations essentielles à sa sécurité rien qu’en regardant le conditionnement :

 Pour quoi ? → Symptômes clairement indiqués dans un encadré de couleur, afin que l’indication du médicament soit facilement repérable en toute circonstance.

 Pour qui ? → Le destinataire est identifié sur le recto de la boite, en majuscule et en gras. Cela permet de voir rapidement à qui le traitement s’adresse (enfant, adulte…).  Quelle quantité ? → Les dosages sont différenciés par des encadrés de couleurs

146  Combien de fois par jour ? Pendant combien de temps ? → Un encadré spécifique,

localisé sur l’une des faces du conditionnement, indique ces informations. [152]

De manière générale, ce sont les laboratoires de génériques qui ont connu un progrès en matière d’identification des produits d’automédication. Les laboratoires Mylan, Sandoz et Zentiva suivent progressivement le chemin emprunté par Biogaran, avec le lancement, peu à peu, d’une gamme « conseil », dont le design diffère totalement des médicaments soumis à prescription. Médicaments sous ordonnance Médicaments SANS ordonnance avant Médicaments SANS ordonnance après M Y LA N SA N D O Z ZE N TIV A

L’aspect pratique et sécuritaire de ces nouveaux conditionnements séduit les patients- consommateurs, tout autant que les professionnels de santé.