La méthode n’utilisant que les ondes planes est antérieure aux années 30 ; on la retrouve
dans de nombreux codes : CPMD, Abinit, VASP, . . . La résolution des équations de Kohn et
Sham en base d’ondes planes est explicitée dans l’article de Payne et al. [121].
Les fonctions sont définies surΩ=]0,L[
3avec conditions aux bords périodiques. On les
pro-jette sur l’ensemble orthonormé complet d’ondes planes {w
G(r) = √1
L
3e
iG.r}
G∈ b Ω, avec
b
Ω=
2π
L Z
3, sous la forme :
ψ
i(r) = ∑
G∈Ωbb
ψ
i(G)w
G(r) = ∑
G∈Ωbc
(Gi)w
G(r).
En supposant que l’on a le potentiel de Kohn et Sham dans la base d’ondes planes V
KS=
∑
G∈Ωb
v
KSGw
G, on doit donc résoudre le problème aux valeurs propres suivant :
|G|
22 c
(i) G+√1
L
3∑
G0∈Ωbv
KSG0c
(Gi)0−G=ε
ic
(Gi), ∀G∈Ωb. (II.8)
La taille de ce problème dépend donc du nombre de points G utilisés. Le potentiel V
KSest
composé de trois termes, dont deux dépendent de la densité. Au cours d’un algorithme
auto-cohérent, à l’itération k, on suppose disposer en entrée de la densitéeρ
k:
e
ρ
k(r) = ∑
G∈Ωbe
ρ
k Gw
G(r).
À l’issue de l’itération k, on obtient une nouvelle densité ρ
k+1à partir des orbitales calculées
par la détermination des éléments propres de (II.8) :
ρ
k+1(r) =
occ∑
i=1∑
G,G0∈Ωbc
(Gi)c
(Gi)0w
Gw
G0= √1
L
3∑
G,G0∈ΩbP
G,G0w
G−G0(r), P
G,G0=
occ∑
i=1c
(Gi)c
(Gi)0,
= ∑
G∈Ωbρ
k+1 Gw
G(r).
Les ρ
k+1G
sont les inconnues. Pour les obtenir, il faut former l’hamiltonien H
kdépendant de
e
ρ
k, puis déterminer ses plus petites valeurs propres. L’opérateur H
ka pour partie potentielle
v
KS, que l’on décompose en la somme v
KSG=v
G+v
CG+v
xcG.
• Le potentiel d’interaction entre noyaux et électrons V(r) =
K
∑
α=1
V
loc(r−R
α) est
pro-jeté sur la base des w
G: V(r) =∑
G∈Ωbv
Gw
G. Chaque coefficient v
G=<V,w
G>=
Z
Ω
V(r)w
G(r)dr se calcule par transformée de Fourier. Ce calcul se gère différemment,
suivant que l’on considère une molécule ou un cristal, à cause du comportement
asymp-totique de V . Le lecteur intéressé par le traitement de ces deux systèmes trouvera des
informations dans le livre de Marx et Hutter [114].
• Nous supposons pour l’instant que le terme coulombien est connu par l’expression
sui-vante :
V
C(r) =
Z
Ω
V(r−r
0
)eρ
k(r
0)dr
0.
Dans le cas périodique, le noyau de la fonction de Green V n’est pas forcément égal à
1
|r−r
0| . Nous donnerons une autre forme deVdans la section suivante. Pour G
0
∈Ωb, le
coefficient de Fourier de V
Cassocié à l’onde plane w
Gest égal à :
b
V
C(G
0) = ∑
G∈Ωbe
ρ
k GbV(G
0)δ(G
0−G) =eρ
k G0bV(G
0)δ
0=v
CG0δ
0.
Une transformée de Fourier discrète et un produit permettent de calculer les coefficients
v
CG0. C’est un des avantages de la méthode en ondes planes. Le calcul de l’énergie
poten-tielle provenant de ces deux termes V et V
Cse calcule de la manière suivante :
Z
Ω(V+V
C)(r)eρ
k(r)dr= ∑
G,G0∈Ωb(v
G+v
CG)eρ
k G0Z
Ωw
G(r)w
G0(r)dr= ∑
G∈Ωb(v
G+v
CG)eρ
k −G.
• Il reste maintenant à calculer le potentiel d’échange-corrélation dans cette base :
V
xc(r) = ∑
G∈Ωb
v
xcGw
G.
Si on exprime V
xcdans la base d’ondes planes{w
G}
G∈b
Ω
, et en supposant que l’on ait une
expression deε
xcdans cette base (on détermine V
xcet l’énergie d’échange-corrélationE
xcen fonction deε
xcselon les formules de la partieII.1.1)), on calcule l’énergie
d’échange-corrélation selon :
E
xc= ∑
G∈Ωbε
xc Gρ
k+1 G.
Cependant, la forme deε
xcest telle que dans le domaine de Fourier, elle possède des
com-posantes non nulles de hautes fréquences : il convient alors de calculer cette énergie et
le potentiel correspondant dans le domaine réel. Il faut alors introduire une discrétisation
dans le domaine réel :
Ω
N=
r
k= kL
N
3,k∈[1,N]
3.
II.3. PRISE EN COMPTE DES CONDITIONS AUX LIMITES
Le nombre de points de la discrétisation N
3dans le domaine réel dépend du nombre
d’ondes planes utilisées pour exprimer les orbitales. On détaille le choix de N dans la
suite. On calcule alorsρ(r
k), r
k∈Ω
N. On utilise une forme de la LDA (partieII.1.1))
pour calculerε
xc(ρ)et V
xc, et on effectue une transformée de Fourier discrète pour avoir
V
xcen base d’ondes planes.
Pour projeter les fonctions dans un espace de dimension finie, on doit tronquer les séries
sur G. Le potentiel de Kohn et Sham est composé de deux termes coulombiens, en 1/|r|, pour
lesquels la transformée de Fourier se comporte en 1/|G|
2(Nous détaillons ce calcul dans un
cas similaire dans le prochain paragraphe). Pour ces potentiels à longue portée, la précision
dépend du module de G. Dans les codes ab initio, on développe donc les orbitales ψ
iselon
une somme d’ondes planes dont les fréquences G vérifient :
1
2 |G|
26E
cut, (II.9)
où E
cutest appelée l’énergie de coupure, ou cutoff. Cette inégalité signifie que l’on prend
toutes les ondes planes dont l’énergie cinétique est inférieure à E
cut. Il y en a 1
2π
2L
3E
cut3/2,
et elles sont situées à l’intérieur d’une sphère S
cutcentrée en 0, de rayon G
max=
2πL
k
max. La
discrétisation dans l’espace réel doit donc être égale à 2k
max+1 dans chaque direction. Pour la
densité, le cutoff est multiplié par 4, ce qui signifie que l’on prend 8 fois plus d’ondes planes,
et donc 8 fois plus de points dans l’espace réel : on construit alors V
xcsur N = (4k
max+1)
3points r
k, ce qui nécessite N
3 4π2L
3E
cut3/2opérations.
Si l’on veut être très précis au voisinage d’un atome, il faut élever le cutoff E
cutafin de
caractériser correctement les phénomènes locaux : là est la limite de la méthode par ondes
planes, et cela implique que pour un nombre de fréquences raisonnable, la convergence est
lente.
Cette méthode offre une expression simple de la fonction inconnue, et Slater [134] propose
une méthode où on la résout là où le potentiel varie peu : entre toutes les sphères de centre les
noyaux. On peut utiliser des bases mixtes GTO/STO et ondes planes, en effectuant une
décom-position de domaines (sphères autour des noyaux, et l’espace restant, appelé interstitiel), ou en
faisant coexister des fonctions de nature différente. Par exemple, la méthode APW, Augmented
Plane Waves, a été implémentée dans le code WIEN, pour résoudre des systèmes cristallins, où
la densité solution possède des symétries et périodicités. Pour ce genre de système, je renvoie
au livre de Ashcroft et Mermin [9].
II.3 Prise en compte des conditions aux limites
On se place pour résoudre le système de Kohn et Sham selon des conditions aux bords
périodiques. Nous justifions ce choix par le fait que nous voulons traiter autant des molécules
que des cristaux, et qu’une structure périodique s’implémente sans trop de difficultés en trois
dimensions.
– Dans le cas du cristal parfait, on se place sur une maille élémentaire du réseau d’atomes.
La périodicité du potentiel selonΩ=]0,L[
3va faire apparaître dans les orbitalesψ
ides
composantes selon les fréquences propres du réseau, suivant le théorème de Bloch [9].
Nous ne traitons pas cette configuration dans la thèse.
– Dans le cas de molécules, nous centrons les atomes au milieu de la boîte, et nous assurons
qu’aux bords de l’ouvert Ω=]0,L[
3, les différents potentiels sont nuls. Cette condition
est difficilement réalisable, compte-tenu du comportement asymptotique en 1/|r| des
potentiels extérieur V et de Hartree V
C.
Nous proposons ici deux solutions pour traiter ces problèmes de potentiel à longue portée.
La première est aisément calculable si le système est résolu en ondes planes, mais plus
com-plexe à implémenter pour des bases comme les ondelettes
3. Nous présentons alors dans le
deuxième paragraphe une manière de contourner ce problème que nous utiliserons dans notre
implémentation (chapitreV).
Dans le document
Les ondelettes comme fonctions de base dans le calcul de structures électroniques
(Page 48-51)