Nous étudions le taux de compression et la régularité des orbitales{
Lψ
fi
}
i=1,...,Ntobtenues
lorsque l’algorithme autocohérent a convergé, avec leurs valeurs propres associées{ε
fF
IG. VI.11 – Hélium. n
1=n
2=1/2 ; premières orbitales. isosurfaces±0.0006a.u.. État 1s
puis quatre orbitales provenant du mélange entre un état de symétrie s (sphérique) et 3 états de
symétrie p. Énergies de ces orbitales, dans l’ordre :−2.1 H,−0.728 H,−0.719 H,−0.704 H,
VI.2. RÉSOLUTION DU SYSTÈME AUTOCOHÉRENT
et l’impact de la compression en ondelettes de ces orbitales sur les différentes énergies. Ces
orbitales sont exprimées dans la base de type t
1, que nous décomposons en ondelettes :
P
tJ1 Lψ
f i=
Lψ
J i=∑
kc
iJ,kΦ
J,k= ∑
k∈Ωj0c
ij0,kΦ
J,k+ ∑
ε∈{0,1}3\{(0)} J−1∑
j=j0∑
k∈Ωjd
i,ε j,kΨ
(ε) j,k.
On applique un seuillage, en définissant pour tout j
06 j6J−1 l’ensembleΩe
jcontenant tous
les indices de la base au niveau j pour lesquels le coefficient en ondelette associé est plus en
grand module qu’un certainτ:
e
Ω
j=nk∈Ω
j, |d
εj,k
|>τo.
On reconstitue alors une approximation deP
t1J L
ψ
fi
, notéψe
τi
, en recomposant le signal à partir
de la combinaison linéaire ∑
k∈Ωj0c
ij0,kΦ
J,k+ ∑
ε∈{0,1}3\{(0)} J−1∑
j=j0∑
k∈Ωejd
i,ε j,kΨ
(ε) j,k. Les coefficients
en ondelettes de l’orbitale
Lψ
igardés dans cette compression sont décrits par l’ensemble
e
Ω
(i)=∪
Jj−=1j0
Ωe
j. On calcule les différentes énergies : cinétique e
c(ψe
τi
) et potentielle e
p(ψe
τ i)
selon la méthode 1. introduite dans la partie V.2.4). À partir de ces nouvelles orbitales, on
construit une nouvelle densité surV
t2J+`
. En posant F=D
J+`X
t1,t2`
C
Ji, les valeurs aux points
R
J+`={
Lρ(x
J+`,k)}
k∈ΩJ+`de la densité s’écrivent :
I
J]+`Lρ = 2
occ∑
i=1n
i∑
k∈ΩJ+`(
Lψ
i(x
J+`,k))
2Θ
] J+`,k,
R
J+`= 2
occ∑
i=1n
iF
µ2µ∈ΩJ+`
.
Cette densité est exprimée dans la base de type t
2. On effectuera donc une analyse en ondelettes
t
2pour estimer, à partir de la compression sur les orbitales, le nombre de coefficients non
nuls obtenus pour la densité, qui correspond à la réunion des
n
e
Ω
(i)o
i=1,...,occ
. En gardant
l’expression de la densité dans la base de fonctions d’échelle, on résout l’équation de Poisson,
et l’on obtient le potentiel de Coulomb selon ses coefficients sur V
t2J+`
définis par H
J+`=
{
LV
C(x
J+`,k)}
k∈ΩJ+`. L’énergie coulombienne se calcule alors par une formule de quadrature :
e
C= L
3
2
3(J+`)(H
J+`)
TR
J+`.
On évalue de la même manière l’énergie associée au potentiel d’échange-corrélation e
xcen
fonction des valeurs aux points E
J+`={
LV
xc(x
J+`,k)}
k∈ΩJ+`, et l’énergie
d’échange-cor-rélationE
xc:
e
xc= L
32
3(J+`)(E
J+`)
TR
J+`, E
xc= L
32
3(J+`)ε
xc[R
J+`]R
J+`.
Nous avons tout d’abord effectué ce test dans le cas de l’hélium, pour 64
3points, dans le
cas où t
1=D8 et t
2=I8, occ=2, et N
t=5. En fonction du taux de compression, nous avons
déterminé l’erreur entre ψ
Ji
et ψe
τi
. En échelle log/log, nous avons obtenu des droites, ce qui
caractérise le comportement de la compression selon la loi :
kψ
Ji
−ψe
τik
2∼CN
−α,
où N est le nombre de coefficients gardés pour le seuil τ. Le tableauVI.10 nous donne, pour
les 5 orbitales calculées, les puissancesαobtenues ; clairement, on distingue par cette analyse
un fort taux de compression pour la première orbitale 1s, puis trois orbitales qui semblent être
de même régularité : ce sont les états 2p, et une, plus régulière que les états 2p mais moins que
la première, pourrait alors s’interpréter comme une orbitale 2s.
Les états 2s et 2p sont inversés ou non, cela dépend de la résolution, de la fenêtreχ
rcappliquée
1 2 3 4 5
1.74 1.43 1.36 1.36 1.36
T
AB. VI.10 – Pour J =7, pente des droites issues de la compression des 5 orbitales pour
l’atome d’hélium, n
1=n
2=1, avec comme familles d’ondelettes D8 et I8. Des isosurfaces de
ces orbitales sont affichées dans la figureVI.11.
au potentiel V , et de la taille de la boîte : les énergies correspondantes étant très proches, il
n’est pas anormal de constater une inversion de l’ordre. Dans le chapitre III, on a établi un
lien entreα et la régularité de Besov de la fonction. En effet, si les coefficients en ondelettes
d∈`
p, avec
1p=
3s+
12, alors la décroissance de l’erreur est en 2/p. Ici,α=2/p. On peut donc
à partir du tableauVI.10estimer l’appartenance des orbitales ψ
ià des espaces de Besov B
sp,p.
On obtient donc pourψ
1: s=1.11 et p=1.15 ; pourψ
2: s=0.64, p=1.39, etψ
3,ψ
4etψ
5appartiennent à B
sp,pavec s=0.54 et p=1.47.
D’après les différentes figures (notamment VI.9 et VI.10 pour les états 1s, 2s et 2p), il
apparaît que les orbitales sont localisées dans des couronnes autour du noyau : la localisation
des ondelettes gardées coïncident alors avec cette forte symétrie du système.
Le tableauVI.11donne pour la première orbitale (état occupé de l’hélium), en fonction du
seuil de compression, le pourcentage de coefficients en ondelettes retenus, et l’erreur induite
sur l’énergie cinétique et l’énergie potentielle. On peut en compressant le signal à 80% restituer
les énergies avec une erreur très faible par rapport à l’erreur d’approximation à la résolution J.
Pour J =6, on avait obtenu une erreur d’approximation de l’ordre de 10
−5: déjà, le taux de
compression τ=6.6210
−6est trop élevé, l’erreur obtenue étant du même ordre de grandeur
que l’erreur d’approximation.
Nous avons ensuite étudié le comportement des différentes énergies en fonction du taux de
compression sur l’orbitale de l’atome d’hydrogène. Les énergies cinétique et potentielle ont
un comportement selon
|e
c(ψ
J 1)−e
c(ψe
τ1)| ∼CN
−β, |e
p(ψ
J 1)−e
p(ψe
τ1)| ∼CN
−β0,
et l’on observe pour les énergies dépendant de la densité, E
xc, e
xcet e
Cdes comportements
similaires, en fonction du nombre de coefficients d’ondelettes gardés pour exprimer la densité.
VI.2. RÉSOLUTION DU SYSTÈME AUTOCOHÉRENT
τ compression Ωe
(1)erreur sur e
cerreur sur e
p1.210
−786% 36700 0.210
−70.310
−86.6210
−697% 7864 0.610
−50.810
−71.4610
−499% 2621 0.610
−30.310
−4T
AB. VI.11 – Pour J =6. En fonction du seuillage τ, taux de compression de la première
orbitale, nombre de fonctions de base utilisées et impact en erreur sur l’évaluation des énergies
cinétique et potentielle.
Nous noterons ces coefficients respectivementγpourE
xc,γ
0pour e
xcetν pour e
C. Le tableau
VI.12montre, pour différents ordres de la famille t
1, la valeur de ces coefficients. Les énergies
d’échange-corrélation E
xcet e
xcdonnent le même ordre de régularité. Ces deux colonnes ont
les valeurs les plus basses, et dans cet exemple de l’hélium, les valeurs sont supérieures à 1 :
la non linéarité reste homogène, et peu importante. On peut s’attendre à ce que ces valeurs
baissent drastiquement en étudiant un système plus complexe.
e
ce
pE
xce
xce
Cj t
1β β
0γ γ
0ν
64 D6 -1.93 -2.51 -2.19 -2.18 -2.91
64 D8 -2.55 -2.96 -1.7 -1.7 -2.4
64 D10 -2.9 -3.35 -1.5 -1.5 -2.5
128 D6 -1.45 -2.18 -2.18 -2.18 -2.18
128 D8 -2.12 -2.90 -1.91 -1.91 -2.15
128 D10 -2.62 -3.33 -2.26 -2.26 -2.52
T
AB. VI.12 – Évaluation de la pente en échelle log/log de la droite dont l’abscisse correspond
au nombre de coefficients en ondelettes de la densité, et l’ordonnée correspond à l’erreur sur
l’énergie. La densité est récupérée sur le maillage t
2=I8.
Suite au tableauVI.10, nous donnons les valeurs des coefficientsβetβ
0, pour les 5 orbitales,
pour le maillage de 128
3dans le tableauVI.13.
1 2 3 4 5
β -2.86 -2.38 -1.98 -1.92 -2.05
β
0-3.86 -2.81 -2.61 -2.68 -2.65
T
AB. VI.13 – Erreur sur les énergies cinétique et potentielle des 5 orbitales pour un maillage
de 128
3.
Nous obtenons des résultats homogènes par rapport aux tableauxVI.10etVI.11: les
régu-larités associées aux orbitales 3−5 sont sensiblement égales, et l’on observe globalement une
meilleure propriété de compression pour l’énergie potentielle que pour l’énergie cinétique.
Dans le document
Les ondelettes comme fonctions de base dans le calcul de structures électroniques
(Page 160-165)