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1.3) Étude du préconditionnement en 1D

Nous avons vu dans l’introduction que a définissait une norme équivalente à celle de H

1

dans K

1

. Si on utilise de plus l’équivalence entre cette dernière et la norme H

1

des coefficients

en ondelettes (III.22), on obtient le résultat suivant :

hAu,ui = a(u,u)

∼ kuk

2H1

J−1

j=0

k∈ωj

2

2 j

d

2j,k

,

la fonction u étant de moyenne nulle en base de fonctions d’échelle. Si on note D la matrice

diagonale de taille 2

2J

dont la diagonale est composée de blocs de taille 2

j

×2

j

sur lesquels la

diagonale vaut 2

j

, j= j

0

,J1, et U

Λ

le vecteur des coefficients en ondelettes de u

Λ

, alors on

a également l’équivalence :

a(u,u)∼kD

2

U

Λ

k

l2

.

En préconditionnant le système par D

2

, i.e. en multipliant l’équation (IV.4) par D

2

, alors le

conditionnement de D

2

A

Λ

est une constante : toutes les directions de recherche sont

équiva-lentes, et le nombre de conditionnement est théoriquement en O(1). On considère la matrice :

D

α

F A ˇˇ F

T

D

α

.

La figure IV.2montre le nombre d’itérations de GMRES en fonction de 2α. α=1 donne un

résultat de convergence optimal, ne dépendant pas de la résolution du problème : ces résultats

sont en accord avec ceux de Beylkin [24], qui utilise les ondelettes de Daubechies.

F

IG

. IV.2 – Nombre d’itérations de GMRES en fonction de 2α, avec un préconditionnement

par la matrice D

α

. Méthode de Galerkin avec des ondelettes de Daubechies de support 6, et

une solution gaussienne e

x2/2

. Les trois courbes présentent trois résolutions différentes.

Remarque IV.1.7 Il existe d’autres méthodes plus complexes que le préconditionnement par

la diagonale. La thèse de A.S. Piquemal [124] présente une étude de différentes méthodes de

préconditionnement en bases d’ondelettes d’opérateurs à coefficients variables.

IV.1. DISCRÉTISATIONS DU PROBLÈME

Une méthode connue sous le nom de SPAI Sparse Preconditioner Approximate Inverse

cons-iste à prendre pour préconditionneur P une approximation creuse de l’inverse de A, notée

˜

A

1

; elle a été exploitée d’abord pour des matrices quelconques (Grote et Huckle [84], Chan

et al. [39]). On trouve dans les travaux de Beylkin et al. [25], Tang [142], et Masson et al.

[116], [47], Choquet et al. [41], des utilisations de cette méthode pour des matrices en base

d’ondelettes. En particulier, Masson s’est intéressé à des matrices en formulation de Galerkin

et Petrov-Galerkin pour des ondelettes splines sur l’intervalle ; il faut cependant pour

l’effi-cacité de la méthode effectuer des seuillages très petits, et donc garder un nombre important

de coefficients dans la matrice du préconditionneur, ce qui n’est pas compatible avec notre

objectif de travailler en 3D.

Une autre possibilité est de construire des ondelettes adaptées à l’opérateur, à partir d’une

famille d’ondelettes biorthogonales. Cette idée est issue des travaux de Liandrat et

Tchamit-chian [106] , puis a été reprise par Dahlke et Weinreich [49], et les ondelettes construites sont

appelées vaguelettes. Le lecteur peut également se référer à l’article de Williams et al. [155]

pour une utilisation de ces ondelettes. Dans cette nouvelle base, l’opérateur peut s’inverser

avec un coût linéaire.

On peut perfectionner le préconditionneur, en prenant la diagonale de A

Λ

, notée D

a

, au lieu

de D, On étudieκ(Aˇ), avec ˇA définie par :

ˇ

A

Λ

=D

a1/2

Fˇ

T

A ˇF

−1

D

a1/2

.

Nous comparons nos résultats avec ceux figurant dans la thèse de Masson [116]. Il a utilisé

pour ses expérimentations numériques des B-Splines, une base biorthogonale pour laquelle

la fonction d’échelle primale est un polynôme de degré m sur chaque intervalle [k,k+1], k

entier, et dont la duale reconstruit localement des polynômes de degré ˜m. On notera dans les

tableauxIV.1etIV.2V

m,m˜

l’espace engendré par les fonctions d’échelle et ondelettes B-splines

primales, et Ve

m,m˜

l’espace biorthogonal associé. Ces résultats sont issus de l’article [47], et

pour une résolution J=7. On note deux différences entre notre implémentation et la leur :

– Cohen et Masson étudient l’équation de Poisson avec conditions aux bords de Dirichlet.

Ils construisent pour cela une famille d’ondelettes sur l’intervalle, c’est-à-dire une base

dont les fonctions aux bords sont modifiées, de façon à tenir compte des conditions aux

bords. Le traitement spécifique des conditions de Dirichlet donne donc, pour les mêmes

ondelettes, de moins bons nombres de conditionnement qu’avec des conditions aux bords

périodiques.

– La base ψ

Λ

contient les ondelettes des différents niveaux j

0

6 j6J−1. Dans le cas

périodique, on peut aller jusqu’à j

0

=0. Avec des ondelettes sur l’intervalle, où les

fonc-tions d’échelle ne sont plus invariantes par translation, on prend j

0

>1 :φ

j0

doit contenir

les informations aux bords et au milieu de l’intervalle Le laplacien s’écrit alors :

A

Λ

=

h

a

j0,k

, φ

j0,l

)i ha

j0,k

, ψ

j0,l

)i

j06j06J−1

h

a

j0,k

, φ

j0,l

)

i

j06j06J−1

h

a

j,k

, ψ

j0,l

)

i

j06j,j06J−1

.

j

0

>0, alors on doit inverser également ce bloc de matrice pour l’intégrer au

précondi-tionneur D

a

:

D

Λ

=

h

a

j0,k

, φ

j0,l

)i

1

(0)

(0) D

Jj0 a

,

avec D

Jj0

a

la matrice diagonale composée des coefficients A

λ,λ

,|λ|= j

0

, . . . ,J−1.

Les tableauxIV.1etIV.2montrent les nombres de conditionnement dans le cas où on

précon-ditionne par la diagonale du laplacien, c’est-à-dire en formant la matrice ˇA

Λ

.

Primal Dual

(m, ˜m) (2,2) (2,4) (3,3) (4,8) (1,3) (1,7)

κ(Aˇ

Λ

) 3.7 6.1 5.41 22.2 7.08 5.37

T

AB

. IV.1 – Nombre de conditionnement des matrices ˇA

Λ

dans une formulation de Galerkin

en base B-Splines, pour J=7. Primal signifie que V

J

=V

J

=V

Jm,m˜

, dual que V

J

=V

J

=Ve

Jm,m˜

,

d’après l’article de Cohen et Masson [47].(m,m˜)désigne l’ordre des deux fonctions d’échelle

de la base biorthogonale.

Primal Dual

(m,m˜) (3,3) (3,5) (1,5) (1,7)

κ(Aˇ

Λ

) 32.8 20.4 9.69 8.8

T

AB

. IV.2 – Nombre de conditionnement des matrices en formulation de Petrov-Galerkin

en base de B-Spline, préconditionnée par leurs diagonales dans la base d’ondelette, d’après

l’article de Cohen et Masson [116].

D’après le tableauIV.1, il apparaît que le nombre de conditionnement est meilleur lorsque

la solution est recherchée dans la base de fonctions primales. On observe de plus une perte de

la propriété pour de grands ordres m et ˜m : dans ce cas, la matrice de rigidité est toujours à

diagonale dominante, mais la taille des supports des filtres induit un élargissement des bandes

(cf figureIV.1), qui peut expliquer que le nombre de conditionnement soit plus important.

Dans une base de B-Splines, il est plus avantageux d’utiliser une formulation de Galerkin,

plu-tôt que de Petrov-Galerkin, la formulation de Petrov-Galerkin étant plus intéressante lorsque

la solution est recherchée dans V

m,m˜

.

Les tableauxIV.3etIV.4donnent les différents nombres de conditionnement, pour la

ma-trice de rigidité non préconditionnée κ(A

Λ

), et la matrice préconditionnée par sa diagonale

κ(Aˇ

Λ

), pour des bases de Daubechies, de Deslauriers-Dubuc, et de bases liftées. Le meilleur

résultat est obtenu dans une formulation de Galerkin, en exprimant la solution dans la base

duale. Cependant, contrairement aux résultats de Cohen et Masson, l’approximation de

Petrov-Galerkin se comporte très bien dans les bases interpolantes liftées.

IV.1. DISCRÉTISATIONS DU PROBLÈME

symétrique, elles sont égales aux valeurs propres de la matrice. Dans le cas de la matrice de

Petrov-Galerkin, qui n’est pas normale, les valeurs singulières pourV

J

=V

t2

J

etV

J

=Ve

tJ2

sont

identiques, le conditionnement de la matrice est le même. L’ordre de la méthode dépend ici de

la base dans laquelle on exprime la solution : l’algorithme doit donc être meilleur lorsqueV

J

=V

t2

J

, puisque nous avons utilisé le schéma de lifting tel que ˜m6m.

Enfin, dans la méthode de collocation, préconditionner par la matrice diagonale D

a

donne un

nombre de conditionnement de l’ordre de 2

J

(démontré par Donoho [61]). Le nombre

d’itéra-tions dans cette méthode va donc dépendre de la résolution.

V

j

=V

j

Daub. 8 Daub. 10 Intp. 6 Intp. 6 Intp. 8 Lift. 4 Lift. 6. Lift. 4

˜

V

j

Daub. 8 Daub. 10 Lift. 4 Lift. 6 Lift. 4 Intp. 6 Intp. 6. Intp. 8

|h|+|˜h| 16 20 15 17 19 15 17 19

m, ˜m (4,4) (5,5) (6,2) (6,3) (8,2) (2,6) (3,6) (2,8)

κ(A

Λ

), j=7 4633 4310 3749 3721 3952 28958 19894 24346

κ(Aˇ

Λ

), j=7 6.39 4.99 36.49 20.06 32.23 4.00 4.00 4.00

κ(Aˇ

Λ

), j=10 6.74 5.06 46.88 20.75 38.67 4.00 4.00 3.99

T

AB

. IV.3 – Nombre de conditionnement des matrices Galerkin pour différentes familles. Sont

également affichés les tailles des filtres et l’ordre de la fonction d’échelle primale m et de sa

duale ˜m. La première ligne donne la famille dans laquelle est exprimée le laplacien, et la

deuxième ligne indique la famille utilisée pour représenter le laplacien en base d’ondelettes.

V

j

Intp.6 Intp. 8 Intp. 6 Intp. 6 Intp. 8

V

j

Dirac Dirac Lift. 4 Lift. 6 Lift. 4

|h|+|˜h| 7 9 15 17 19

κ(A

Λ

), j=7 8969 7155 4293 4180 4199

κ(Aˇ

Λ

), j=7 935 729 6.04 4.63 5.34

κ(Aˇ

Λ

), j=10 21299 16623 6.71 4.69 5.74

T

AB

. IV.4 – Nombre de conditionnement des matrices dans la formulation de Petrov-Galerkin.

À partir de ces résultats, nous choisissons donc lors du passage en trois dimensions de

gar-der la formulation de Petrov-Galerkin avec la solution projetée dans l’espace primal d’une

AMR biorthogonale, et la formulation de Galerkin dans une base orthogonale. Avant de

pré-senter le solveur en trois dimensions, on peut tout d’abord valider l’analyse de ces tableaux en

étudiant la convergence d’un algorithme utilisant le préconditionnement par la diagonale du

laplacien en base d’ondelettes.

IV.1.4) Résolution de l’équation de Poisson en une dimension - extension