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Or les objets de l'espace se déplacent indépendamment de notre conscience, donc ce groupe à une existence absolue

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Souvenez-vous de Max la menace, ce héros de feuilleton télévisé. C'était un redoutable agent secret qui réussissait dans toutes ses entreprises, bien que se trompant continuellement dans ses appréciations de la situation. Il avait toujours tout faux, dans son comportement, mais les faits étaient toujours avec lui.

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Les progrès aidant on a inclus la période fœtale, et pour certains à ce qui a pu se

passer dans une vie antérieure.)

- celles qui sont hautement spéculatives comme tout ce qui concerne la gravitation quantique (l’univers à sa naissance, à 10-43 seconde)

- Ce qui concerne la physique spéculative, par exemple les théories de grande unification, en particulier la période d'inflation.

- Trois cent mille ans se sont écoulés, l'astrophysique échafaude un bon nombre de théories qui ont bien du mal à se mettre d'accord avec les observations. Disons que tout y est douteux, mais quand même approximativement vrai

- Ce qui est bien connu, nucléosynthèse autour de la seconde de vie de l'univers.

Nous sommes pourtant là dans un domaine, où, si l'on excepte la gravitation quantique rien n'est laissé au hasard pour tout ce qui concerne l'expérimentation et la compatibilité des théories entre elles.

Comparer à la psychanalyse, on pourrait parler de quasi certitude. La physique garde pourtant la pleine conscience de la fragilité de ses affirmations, alors que la psychanalyse se considère quasiment comme une science exacte96. Mais au juste, que faut-il entendre par science exacte ? On comprend aisément ce que signifie un calcul exact : 1 divisé par 4 donne exactement 0.25. Une science exacte permettrait donc de répondre à toutes les questions qu'on peut poser dans son domaine, et cela sans le moindre glissement de sens, ou le moindre écart entre résultats prévus par la théorie, et mesures effectives. Selon cette définition, aucune science n'est exacte ; et si l'on parle de sciences exactes pour les mathématiques, c'est par abus de langage, ou glissement de sens.

Il n'en reste pas moins que la psychanalyse a de beaux jours devant elle, mais sûrement pas grâce à qualités intrinsèques de sciences. Elle profite plutôt de l'engouement actuel pour l'ésotérisme et le paranormal. Elle prend, comme les sectes la place laissée vacante par les religions en déclin. Jadis on allait à confesse, maintenant on va s'allonger sur un divan, et là, un personnage presque déifié, vous invite à vous donner vous-mêmes l'absolution.

Les psychanalystes sont les chiens de garde édentés de notre société.

On peut les mettre dans le même panier que les armées des psychiatres et des psychologues. Ce qu'ils ont en commun c'est avant tout leur impuissance à guérir. En fait, ils ne sont pas là pour cela, mais seulement pour donner bonne conscience aux imbéciles et aux salauds qui mènent le monde moderne. Comme on ne cesse de nous le seriner, nous sommes en permanence en guerre économique. Et, comme en toute guerre, les victimes, innocentes, car étrangères aux enjeux, sont nombreuses, et bien peu peuvent guérir de leurs blessures. Alors on en soigne quelques unes, en montant en épingle le soin qu'on prend d'elles. Les autres peuvent crever dans l'indifférence générale. D'autant plus que la majorité des victimes, ayant compris que leurs plaintes sont étouffées par les hurlements hystériques des crétins qu'on gave de jeux du cirque, préfèrent mourir en silence. En voilà un silence qui est d'Or. Mais nos braves petits soldats psychologues veillent ; et une cellule pour les familles de victimes d'accidents, et une autre pour les parents de gosses traumatisés par les pratiques pédophiles de pauvres types qui aiment un peu trop les enfants. Ces mêmes enfants qui oublieraient vite leur traumatismes si les armées de « psy-crétins » n'étaient pas là pour remuer le couteau dans les plaies ; pratiques qui révèlent de ce qu'ils sont :

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La physique ne peut être tenue responsable des élucubrations des médias qui

laissent entendre qu'on est, en astrophysique dans le domaine des certitudes.

des voyeurs, des exhibitionnistes, des malades qui tentent par ce jeu odieux de la médiatisation de se guérir de leurs propres fantasmes97.

Continuez, braves gens à amuser la galerie avec vos sornettes. La mode passera. Ou plutôt on vous mettra à la poubelle lorsque les grosses têtes qui mènent le monde auront compris que pour continuer à régner à l'intérieur d'un système devenu incontrôlable, les prisons, les gardes-chiourmes, et les tortionnaires sont plus efficace. Il n'est pas impossible que le langage sécuritaire tenu par tous les responsables politiques, en cette veille d'échéances électorales (nous sommes en septembre 2001), ne nous préparent à ce joli monde ultime étape avant la débâcle : le modèle américain dont on sait depuis bien longtemps qu'il finit toujours par s'imposer avec deux décennies de décalage. Car les américains ont cette spécialité : exporter tout ce qu'ils créent de repoussant. Et dans ce domaine de l'abject, ils sont vraiment les maîtres.

Adieu la raison

C'est le titre d'un ouvrage de Feyerabend, dont il a déjà été question.

Iconoclaste qui a souvent déraillé, comme beaucoup d'auteur de cette trempe, il n'a fait que prendre le contre-pied des thuriféraires de la raison, qui ont certainement beaucoup plus déraillé que lui. Il faut dire qu'ils sont bien plus nombreux, et se tiennent les coudes. La situation est la même que celle créée par Henri Guillemin pour l'histoire. Les levées de boucliers sont alors générales, car les gens bien en place honorés par les pouvoirs dominants, adulés, décorés, confortablement garantis contre les aléas de la vie n'aiment qu'on viennent cracher dans leur soupe. Infecte peut-être, mais lucrative, et parfaitement consommable, à condition de se boucher les narines, et d'assaisonner copieusement.

En fait la raison reste ce qu'elle a toujours été, une fonction qui n'a pas été créée par la nature pour assumer la tâche qu'on lui demande de remplir chez l'homme. Le problème est le même pour nos sens. L'homme exige trop de lui-même, pour beaucoup ça ne passe pas, ça casse.

Le fonctionnement de notre raison repose sur une logique. En l'occurrence, la logique naturelle. Or la question qu'on peut se poser aujourd'hui, au regard de la science moderne, concerne l'adéquation de cette logique à la volonté de connaissance manifestée par la pensée de l'homme moderne. On sait que les contradictions qui minent notre appréhension intuitive des phénomènes sont pratiquement résolues formellement. Soit parce qu'elles n'empêchent pas le discours théorique de se développer sans danger d’incohérence : c'est le cas des mathématiques qui, bien que reposant sur le principe du tiers exclus, génèrent, dans son développement, des proposions indécidables, donc qui n'obéissent pas au fameux principe98. Soit par l'utilisation de logiques alternatives, mais qui cantonnent la

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Pour tenir de tels propos, il faut avoir vécu, en grandeur nature, l'indigence du

système. Une fois de plus j'affirme que la plupart des acteurs anonymes, ceux qui travaillent

dans l'ombre et déploient de réelles qualités humaines pour venir en aide aux gens en

difficultés, valent infiniment mieux que le système lui-même. Leurs conditions de travail,

dans les hôpitaux psychiatriques sont le plus souvent catastrophiques, et leur dévouement est

souvent exemplaire. Ils n'ont à voir avec les guignols qui paradent sur le petit écran. Ou

plutôt qu'on montre pour donner le change. Mais, une fois de plus je pense que tous ceux qui

accomplissent leur tâche avec la conscience que je leur reconnais ne peuvent se sentir

touchés par mes propos.

compréhension au cadre strict de la théorie : c'est le cas de la mécanique quantique, et également de la relativité générale qui nous contraint d'abandonner les notions intuitives de temps et d'espace. En mécanique c'est le concept intuitif d'objet qu'il nous faut abandonner.

Rappelons sommairement que l'objet quantique n'a plus de détermination intrinsèque, mais dépend de la façon dont il est observé : onde ou particule. D'autre part le principe d'indétermination de Heisenberg interdit que l'on puisse connaître en même temps certaines caractéristiques comme la vitesse et la position. Ce qui est en contradiction formelle avec la mécanique classique qui, elle repose entièrement sur la notion intuitive d'objet.

La mécanique quantique bat en brèche la raison classique par un autre de ses fondements : non seulement l'objet quantique est insaisissable dans son essence, mais ses modes d'existence se décident au hasard. On ne peut jamais, comme en mécanique classique prévoir ce qu'il sera, mais seulement connaître les probabilités des états qu'il peut prendre. On sait que Einstein n'a jamais accepté cette indétermination fondamentale cependant parfaitement corroborée par l'expérience.

Mais la raison est-elle pour autant défaillante ? Qu'elle manifeste des insuffisances ne lui permettant pas d'accéder à tous les secrets du Vieux, est évident, mais cela ne date pas d'aujourd'hui. C'est même un progrès considérable pour notre raison d'être enfin sortie de ses illusions. Ce n'est pas à la raison qu'il faut dire adieu mais aux espoirs insensés que l'homme avait mis en elle. En particulier, il est à craindre, et il malheureusement quasi certain que l'homme, en tant qu'individu ne comprendra jamais, non seulement ce qu'est en soi la réalité, mais tout bêtement ce qu'il fait sur cette terre, poussière microscopique d'un univers, dont il ne connaît, ni les limites, ni la forme, ni le nombre réel de dimensions, ni les rapports que cet univers entretient avec le temps99. Je dis bien en tant qu'individu, car si l'humanité arrive à surmonter ses contradictions internes, et surtout à éliminer la fatalité qui veut que le pouvoir finit toujours par retomber entre les mains d'ambitieux dont le seul souci est de se maintenir en place quelque soit le prix à payer pour les générations futures, une entité, supra humaine détiendra la solution.

Par exemple un superordinateur capable de construire une théorie unitaire rendant compte de la totalité des phénomènes observés par des appareils transcendants toutes les facultés humaines. La vérité sera tapie dans une multitude de données informatiques mais aucun cerveau humains. La situation ressemblera à celle que nous vivons avec le dernier théorème de Fermat ou le théorème des quatre couleurs. Avec cependant une grande différence: dans ces deux derniers cas on peut légitimement penser qu'une poignée d'individus sont en mesure de comprendre qu'une vérité a été atteinte, alors que dans l'autre cas personne ne saura en quoi consiste cette vérité100.

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J'ai évoqué, dans la première partie le théorème de Godel qui, rappelons-le affirme que dans toute théorie suffisamment forte pour servir de fondement aux mathématiques, (l'arithmétique entre autres), on peut construire des propositions indécidables, c'est-à-dire dont on ne peut démontrer qu'elle sont vraies ou fausses.

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Rappelons que pour la physique moderne ce dernier problème ne se pose pas

puisque le temps fait partie de la définition de l'univers comme Espace-temps, et même

comme Matière-espace-temps.

Adieu l'homme libre

Wotan, prisonniers des Runes, ces lois qu'ils avaient imposées à l'univers pour asseoir sa puissance, rêvait de l'homme libre, celui qu'il ne pouvait être. Nous avons vu que ce thème traversait la tétralogie, et constituait même l'essence de l'œuvre. Dès la fin de l'Or du Rhin, et jusqu'à la dernière scène du second acte de Siegfried, Wotan poursuit, contre lui-même ce rêve fou. En cela, il rachète ses lâchetés, ses trahisons, ses ambitions démesurées. Etre au sommet de la puissance et désirer davantage ! Sans doute son plus grand crime et sa plus grande erreur.

Wotan savait que l'homme libre le priverait de sa puissance, autrement dit le détruirait, mais et nous l'avons longuement démontré, cela n'a modifié en rien, bien au contraire ; nous l'avons suivi pas à pas et constaté qu'à chaque moment important du drame, il jouait contre lui favorisant l'avènement de son héros.

Quand est-il aujourd'hui des maîtres pour qui nous ne sommes que des esclaves qu'il importe avant tout de convaincre qu'ils sont libres ? Ils ont à tel point réussi dans leur entreprise que, contrairement à Wotan, ils ne se sentent nullement liés par les pactes qu'ils ont noués. Quant à l'homme libre, non seulement ils n'ont nulle envie de le voir naître mais ils pourchassent ceux qui pourraient le devenir. La liberté, bien sûr, mais seulement pour ceux qui travaillent à faire du quasi totalité de l'humanité un peuple d'esclaves. Un retour aux sources en somme, à l'époque où les grands penseurs de la Grèce antique discouraient sur la liberté, mais considéraient l'esclavage comme une chose naturelle. Je crois entendre la réponse des thuriféraires des puissants d’aujourd’hui : mais tu es libre. Libre, à condition de ne rien faire qui puisse nuire à l'équilibre de ce monde qui est si merveilleux pour tous ceux qui détournent à leur profit la quasi totalité des retombés du progrès technique. Et si dans certains pays comme l'Inde, la Chine, ou un continent entier comme l'Afrique des dizaines de millions d'hommes meurent de faim, c'est simplement le prix à payer pour notre bien-être, et le premier qui crache dans la soupe n'est qu'un imbécile à qui il convient de fermer le clapet. N'a-t-on pas béatifié mère Térésa ? N'est-ce pas une solide réponse à tous ceux qui pensent qu'on ne fait rien pour les pauvres !

On ne peut parler véritablement de fin de la liberté dans la mesure où la liberté n'a jamais existé en tant que droit. Elle est seulement une expérience individuelle qui ne se vit que dans le solipsisme. L'irruption de l'autre dans le champ de la conscience y met fin immédiatement. Mais cette soif de liberté est si grande chez l'individu qu'aucune société ne peut perdurer sans en entretenir le mythe. Que la liberté n'existe pas n'est pas un problème ; une habile propagande permet à n'importe quel système politique, fut-il un fascisme déguisé pour faire croire à l'immense majorité qu'elle est libre.

La seule vraie liberté est celle de la conscience, or c'est celle-là qui est le plus généralement bafouée. Car les pouvoirs en place ont toujours d'excellentes raisons de brimer les consciences qui risquent de leur porter ombrage. Plus de quarante années se sont écoulées et la haine que j'éprouve

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J'ai déjà évoqué cette petite histoire de quelques grands savants se décidant de

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