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164 Idem, page 62

défigurent les malheureux pays qui possèdent l'or noir. Sans en profiter le moins du monde, les rapaces et prédateurs de la terre et de ses habitants raflant la totalité des profits.

L’offense à la dignité humaine

Nous sommes le premier novembre 2004, et la campagne pour l'élection américaine s'enfonce définitivement dans la mascarade. Toutes les questions qui devraient intéresser une telle élection ont été éludées. Parler de la misère qui touche maintenant un américain sur quatre ou cinq ? Un danger qu'aucun des deux candidats n'a voulu prendre. D'abord, pour l'américain moyen la misère est la sanction qui frappe les incapables ou les méchants.

Ensuite, il importe qu'un futur président tienne à donner une bonne image de son pays; la misère existe, aucun américain ne peut l'ignorer, mais c'est un sujet tabou, comme une maladie honteuse.

Ce monde compte quelques millions de super privilégiés ; quelques dizaines de millions de privilégiés; et trois ou quatre milliards d'hommes qui vivent à peu près convenablement, c'est-à-dire qui mangent à leur faim, et vivent dans des conditions de relatif confort. Reste deux à trois milliards d'individus vivant largement au-dessous du seuil de pauvreté, et à qui nul espoir n'est permis. Tous les discours sur l'équité, la dignité humaine, le droit de tous les hommes à vivre dignement et de connaître un minimum de plaisir de vivre, ne sont que mensonges éhontés. Il faut changer le rapport à l'argent disent les utopistes imbéciles ou vicieux; ceux qui en sont convaincus constituent probablement les 99,9% de la population du monde; reste seulement à convaincre les 0,1%. Mais ceux-là rigolent doucement car ils possèdent 90% des richesses mondiales et préfèrent voir notre civilisation d'effondrer que de céder un seul dollar (je ne parle pas en euros, car presque tous sont américains.). Il faut voir les choses en face : l'argent est la mesure de toute chose, donc celui qui n'a rien, c'est-à-dire pas d'argent n'est rien. Il y a une trentaine d'années des psychologues américains, bien sûr, ont mis en chantier une vaste étude pour évaluer la corrélation entre QI mesuré chez l'enfant ou l'adolescent, et la réussite sociale. Ils ne se sont pas trop cassé la tête : la réussite sociale était uniquement mesurée par le revenu annuel.

Une parenthèse, nous sommes le mardi 2 novembre 2004. Dans quelques heures les américains auront fait le choix de leur nouveau président compte tenu de l'incertitude complète livrée par les sondages aucun pronostic sérieux ne peut-être fait. Mais ce soir j'ai acquis la conviction que Bush allait être sérieusement battu. Compte tenu (je me répète), des désastres engendrés par la politique de ce dernier, de sa complète incompréhension de monde dont il est l'homme le plus puissant il est impensable qu'une majorité d'homme possédant un cerveau et un minimum de pouvoir de réflexion ne fasse pas la différence.

L'Amérique contre le reste du monde

Si les sondages effectués sur des échantillons de citoyens américains n'ont pu, valablement désigner un vainqueur, ceux effectués dans le reste du monde ont été clairs moins de 30% ne font pas confiance à Bush.

Nous sommes le 3 novembre, à 10h, le succès de Bush n'est pas acquis mais ne fait plus beaucoup de doutes. De toute façon, l'écart qui sépare les deux candidats est de l'ordre de 3 millions de voix en faveur de Bush. Le reste a peu d'importance. L'Amérique à bien le président qu'elle mérite. Mais c'est le reste du monde qui va payer cette démence. Bush maître absolu, bien que valet des puissances financières, va pouvoir continuer à ruiner davantage les pays déjà exsangues, et augmenter le nombre de pauvres de son propre pays. La bonne nouvelle étant pour les riches, puisque, eux font pouvoir s'enrichir davantage. La seule consolation que l'on peut avoir c'est que la politique américaine n'aurait pas sensiblement changé avec l'élection de Kerry.

Je reste cependant confondu par la réussite de la propagande américaine (plus exactement du clan Bush) qui sur la seule menace du terrorisme a fait basculer le vote en faveur des républicains. Propagande relayée des fascistes comme Madelin qui ose parler à la télévision d'une Amérique qui se reconnaît en Bush pour la volonté de celui-ci d'exporter les idées américaines de liberté et de démocratie. Que les américains y croit, on le comprend, on leur a tellement seriné qu'ils défendaient ces idées dans le monde, mais un politicien français, aussi con soit-il !

Une chose est certaine : ce vote n'arrangera pas l'image que l'Amérique donne d'elle-même au monde. Déjà négative avant ce vote elle va se détériorer un peu plus. C'est peut-être là le seul caractère positif de cette élection : voir l'isolement de l'Amérique grandir et le processus de décomposition qui la menace s'accélérer sensiblement.

De l'asservissement à la servilité

Bush est officiellement le quarante quatrième président des Etats-Unis.

Et le monde entier se prosterne à ses pieds. C'est que le maître est généreux avec ses adorateurs. Ça ne lui coûte pas cher puisqu'il lui suffit de faire marcher la planche aux billets verts. Droit que la démocratique Amérique n'accorde qu'à elle-même. Les peuples dans leur grande majorité et sagesse détestent ce guignol qui se veut le maître du monde. Mais les peuples ne comptent pour rien; on en a eu une triste démonstration lorsque les dirigeants de l'Angleterre, de l'Italie, et de l'Espagne ont suivi Bush dans sa guerre stupide, au mépris de l'immense majorité de leurs citoyens. De l'asservissement à la servilité

Bush est officiellement le quarante quatrième président des Etats-Unis.

Et le monde entier se prosterne à ses pieds. C'est que le maître est généreux avec ses adorateurs. Ça ne lui coûte pas cher puisqu'il lui suffit de faire marcher la planche aux billets verts. Droit que la démocratique Amérique n'accorde qu'à elle-même. Les peuples dans leur grande majorité et sagesse détestent ce guignol qui se veut le maître du monde. Mais les peuples ne comptent pour rien; on en a eu une triste démonstration lorsque les dirigeants de l'Angleterre, de l'Italie, et de l'Espagne ont suivi Bush dans sa guerre stupide, au mépris de l'immense majorité de leurs citoyens.

Nous sommes le15 décembre 2004, les américains s'acharnent sur la ville martyre. Ils vont remporter, comme d'habitude une glorieuse victoire. 10 000 américains surarmés contre une poignée de kamikazes à moitié désarmés. Des morts civils ? Quelle idée ! Les bons américains n'exterminent

que les méchants; comme au Vietnam, au Cambodge, et partout ils ont décidé de faire régner le bonheur, la prospérité, tout en laissant derrière eux des pays exsangues, aux habitants ruinés et malades, intoxiqués par les défoliants, les poisons mortels pour l'homme comme la Dioxine.

Et pourtant comme partout où sa folie guerrière à semer le ruine et la désolation, l’Amérique subira une nouvelle défaite tout en répandant partout l'idée qu'ils ont triomphé du mal. Ce qui ronge l'Amérique c'est qu'elle possède un potentiel de destruction lui permettant d'anéantir tous les pays du monde sans trop risquer pour elle-même; mais seulement dans l'immédiat.

Trois problèmes se posent. Le premier est qu'en cas d'utilisation massive de l'arme atomique, il est bien difficile de prévoir les retombées, et rien ne permet d'être sûr que l'arroseur ne soit pas à son tour arrosé selon les caprices des éléments naturels. Le second est que les américains ne peuvent pas tout détruire. Et laisser des survivants dans les pays détruit peut susciter des désirs de vengeance qui pourraient bien d'exacerber plus tard, car et c'est le troisième, peut-être le plus décisif, l'Amérique a besoin pour maintenir son niveau de vie de continuer à tenir en esclave une multitude de pays potentiellement dangereux. L'Amérique doit donc se contenter des guerres traditionnelles, qui, multipliées à l'échelle du globe, deviennent de plus en plus difficiles à justifier auprès de l'opinion publique qui commence à comprendre que l'addition devient de plus en plus lourdes, aussi bien économiquement parlant qu'humainement. Car la frange de population américaine qui ne souffre pas des conflits armés s'amenuise, et il arrivera bien un moment où la propagande deviendra impuissante à donner le change

L'écroulement de l'Amérique est inéluctable; non pas parce que les méchants finissent toujours par payer leurs forfaits: on ne compte pas les tyrans tortionnaires, responsables militaires dont la gloire est proportionnelle au nombre de jeunes vies qu'ils ont sacrifiées, prédateurs en tout genre de l'espèce humaine, qui ont terminé leur vie croulant sous les honneurs et qui, en prime, ont leur nom dans les livres d'histoire, et occupent une place de choix dans la mémoire collective. Cet écroulement est inéluctable comme celui de tous les systèmes dont l'instabilité va en croissant. Comment imaginer qu'un peuple qui compte à peine le vingtième de la population mondiale se goinfre du quart des richesses produites. L'écart devenu gigantesque entre les privilégiés et les pauvres, écart qui s’accroît toujours plus devra bien un jour marquer le pas. Et à ce moment la chute ne sera pas loin, car le système économique repose entièrement sur l'appétit toujours plus grand des riches à s'enrichir davantage. C'est bien le sens de cette course sans retenue à la croissance. Un jour viendra où la croissance tombera à 0 : nous sommes dans un monde fini dont les richesses ne sont pas inépuisables;

la seule source d'enrichissement deviendra donc exclusivement les ponctions sur les pauvres, comme ceux-ci n'ont déjà plus grand chose, le moteur essentiel de la croissance s'arrêtera, ce sera la fin du capitalisme sauvage, et probablement de notre civilisation. Le crépuscule du capitalisme; mais contrairement à celui des dieux qui n'était qu'une fiction philosophique et artistique, rien ne permet de croire que cela sera l'avènement de l'homme libre.

Le mensonge comme doctrine politique

J'avais toujours pensé que ceux qui affirmaient que le clivage politique droite/gauche était totalement dépassé, qu'il s'agissait d'une idéologie qui n'avait plus de sens à notre époque où l'économie de marché s'était imposée

sans alternative, étaient en fait les tenants d'une droite triomphante. En fait, il n'y a plus de clivage parce que la gauche n'existe plus. Ce n'est guère étonnant dans un monde où le modèle américain s'impose chaque jour davantage.

Nous avons déjà parlé de ce que le grand physicien Planck pensait de l'avènement des nouvelles théories scientifiques : elles ne s'imposaient pas en supplantant les anciennes dans l'esprit des savants, mais parce que ceux-ci mouraient de leur belle mort, si bien qu'après un temps raisonnable, il n'y avait plus personne pour défendre ces anciennes théories. Mais on ne peut transposer cette situation à la politique, et cela pour plusieurs raisons :

- D'abord les nouvelles théories scientifiques, lorsqu'elles triomphent, marquent un progrès incontestable dans les connaissances. Elles ne font pas nécessairement avancer ces connaissances, mais permettent d'y voir plus clair, en particulier dans la nature des interrogations : certaines questions ne se posent plus dans les mêmes termes. L'exemple classique est celui de la dualité onde corpuscule que la mécanique quantique a permis d'éclairer, mais qu'elle n'a pas rendu plus compréhensible pour cela.

- Si certains scientifiques en mal de médiatisation, peuvent un moment bluffer, cela ne dure jamais bien longtemps.

- Les politiques peuvent, un certain temps, mentir sur les résultats de leur action, les plus crédules finissent toujours par s'apercevoir qu'on leur a menti.

- Les politiciens véreux disparaissent de la scène bien avant leur mort physique, car ils deviennent vite gênants pour ceux de leur clan qui voient ainsi leur crédibilité entamée. Généralement ils disparaissent avec discrétion : un procès a lieu qui traîne, et que tout le monde fini par oublier. En fait il s'agit le plus souvent d'un bouc émissaire à qui on donne en guise de sacrifice une retraite bien méritée. Et la justice, toujours bonne fille avec les pouvoirs passe l'éponge.

- Les erreurs politiques ne portent jamais à conséquence dans la mesure où c'est le lot quotidien des politiciens de se tromper; et s'il fallait que chaque erreur soit fatale, il y a bien longtemps que la race des politiciens serait éteinte.

.Mentir est, pour le politicien une nécessité. Il doit répéter sans cesse que son plus grand souci est la sauvegarde de la liberté, alors que la liberté est un danger mortel pour toute société; il doit affirmer qu'il se bat pour la justice sociale alors que l'inégalité est le moteur même de la croissance jugée elle-même nécessaire au progrès. Car le but de tout politicien est de favoriser le progrès. Là il ment par omission, car il oublie de préciser que seul un très petit nombre de privilégiés, dont lui-même peut profiter du progrès, les autres devant attendre que la situation se consolide : profiter tout de suite des retombées du progrès serait compromettre celui-ci. De toute façon, brave gens, si vous n'en profitez pas vos enfants en profiteront au centuple. Le bluff politique prend une autre forme, il consiste à donner la parole à des experts, qui n’en savent pas plus que les autres mais possèdent des chiffres obtenus par de savants calculs qui ont la particularité d'être toujours faux. Cela n'a aucune importance puisque ces chiffres ne servent à rien sinon à donner le change, à donner du crédit à des paroles de politiciens vides de sens.

Une petite anecdote qui m'a été rapportée par une personne digne de foi, mais dont je ne puis répondre absolument. Une équipe de spécialistes a été chargée de calculer quelle a été la croissance durant le semestre passé.

Les experts avaient tablé sur 1,2%. Les spécialistes malgré tous leurs efforts n'arrivent qu'à 0,8%. Cela se passe à la banque de France dirigé à l'époque

par un certain Trichet (ce nom ne s'invente pas), celui même qui un peu débordé, et bien que ce soit dans ses attributions de veiller à la régularité des opérations bancaires n'a a pas vu venir l'énorme scandale du CL qui a coûté 150 milliards de Francs aux contribuables165. Ce monsieur Trichet qui a déjà fait preuve de sa haute compétence est chargé d'entériner ce fameux chiffre de croissance. Le responsable se présente dans son bureau avec ses chiffres péniblement, des semaines de travail, avec gros ordinateurs; Trichet jette un œil sur le travail et le verdict tombe : non monsieur le bon chiffre est 1,2%.

Ainsi va la statistique : on fait de savants calculs, mais si la réalité n'est pas conforme à ce qu'en attendent les hauts responsables, qui seraient plutôt les bas irresponsables, on s'assoit dessus. Cela montre simplement que ces gens sont de vulgaires bons à rien, ne servant strictement à rien.

Remarquons que dans l'anecdote rapportée ci-dessus, même si la vérité a pu être déformée166, les chiffres présentés rendaient compte d'une situation passée. On n'ose alors se poser la question de la fiabilité et de l'honnêteté de chiffres reposant sur des hypothèses construites à partir de prévisions.

Mais plutôt que de parler de mensonges peut-être serait-il juste d'évoquer l'impossibilité de toute vérité. Dans la mesure où il faut servir au bon peuple des réponses à des interrogations sur les problèmes qui touchent ses espoirs et la valeur qui s'attachent à la vie, quand il n'y a pas de réponses, il faut bien les inventer ! Naguère encore nous pouvions avoir l'illusion d'être en prise directe avec la réalité : soit les événements étaient proches de nous, et la plupart du temps nous concernaient directement, soit leur éloignement dans le temps et dans l'espace nous les rendaient sans intérêt, ou, toutefois comme se déroulant dans un monde de fiction. Ils appartenaient à un espace imaginaire, comme celui des événements historiques, dont la vérité ou la fausseté nous importait peu, car ils étaient sans relation avec notre vie réelle.

Et les événements politiques ne concernaient pas aussi directement notre vie de tous les jours. A part une déclaration de guerre, et la conscription bouleversant les vies familiales, une certaine stabilité donnait le sentiment d'un temps localement infini. Aujourd'hui l'avalanche des faits que l'abolition des distances rendent proches de nous, l'évolution continue et rapide des techniques rendant caduques presque instantanément les objets de notre entourage quotidien, nous font vivre dans un déséquilibre jamais rattrapé. Y a-t-il alors d'autre alternative que de mettre à mort tous nos désirs, ou de crever de ne pouvoir des satisfaire ? Le grand mensonge consiste à nous faire croire le contraire : Un jour viendra où...Certes ce jour vient pour certains, et l'art du bon politicien est justement de faire croire qu'il viendra pour tous, à condition bien sûr à ce qu'on s'en remette à lui, en un mot que l'on vote pour lui, la seule chose qui en fait le motive.

165

Rappelons que la justice n'a rien trouvé là d'anormal et a blanchi Trichet pour qu'il

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