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LE PROGRAMME FORM-OSE

MOTS-CLÉS : EDUCATION RISQUES MAJEURS EUROPE

1. I NTR OD UCTION

Les Anciens déjà menaient des recherches s ur les catas trophes, notamment s ur les s éismes, les ér uptions volcaniques et les inondations. Sur un fond de peur ir raisonnée et d' inexpérience des phénomènes naturels , ils avaient pour tant les mêmes pr éoccupations de pr évention qu' à l'heur e actuelle. Des obs er vations scientifiques s ur les phénomènes sismiques étaient f aites dès le 6e siècle avant J .- C. Dans Météorologiques, publié envir on 334 avant J.-C, A ris tote avait déjà tenté d'expliquer le phénomène s ismique en se r éférant à ses prédécess eurs tels qu'Anaximène de M ilet au 6e siècle avant J .- C., A naxagore de Clazomène 500-425 avant J.-C., Démocrite d' Abdèr e ( 460 - f in 5e siècle avant J .- C.) . Des phys iciens grecs d' Occident avaient quant à eux obs ervé des phénomènes volcaniques : Antiphon le S ophis te (5e siècle avant J.-C) , Empédocle d'A gr igente ( début du 6e siècle avant J .- C). D e même, le rapport naturel qui exis te entre s éis mes et mouvements marins avait été reconnu. Des textes de Thucyclide (5e s iècle avant J .- C) décrivent des tsunamis . I ls supposaient l' existence des s éismes sous- mar ins avec leurs conséquences sur le niveau des eaux, les r etr aites et avancées brutales de la mer . Pos eidonios d'A pamée en S yrie (vers 135 - ver s 51 avant J.-C), a appr ofondi et élargi le champ de la s is mologie gr ecque. Le premier, s elon les s pécialis tes, il a dessiné des zones sens ibles , il a r econnu que les séismes n' étaient pas de phénomènes de s ur face, mais qu'ils pouvaient être localis és à de gr andes prof ondeurs . I l s'est interrogé sur le rôle que les catastr ophes ont eu et ont toujour s pour façonner la s ur face de la terr e et l'espace géographique.

Strabon, géogr aphe du 1e siècle après J .-C, faisait référ ence aux procédés techniques adoptés par les habitants de la ville de Philadelphie de Lydie dans les constr uctions pour tenir compte des ef fets de tr emblement de terr e. Plus tard, l'étude du tremblement de ter re de Lisbonne en 1755 a mis en évidence des mes ur es de pr évention technique et sociale développées par P ombal et s on gouvernement.

C' es t donc depuis l'Antiquité que les hommes tentent de r és ister , de sur vivre aux phénomènes naturels qui les menaçaient. Ce que l' on peut appeler la cultur e antisimique des communautés anciennes se définit comme l'ens emble des réponses que les hommes ont données pour résister ou survivr e aux phénomènes naturels qui les menaçaient et pour s' en pr otéger. Aujourd'hui par l'intervention de multiples techniques pas toujour s maîtr isées , l'homme a décuplé les s our ces de danger mais, en parallèle, il met au point des gar de- fous af in d' en réduire les conséquences. C'es t le domaine de l'action volontair e: pr évention et protection sont les nouveaux noms de la lutte au quotidien contre les danger s. Pour beaucoup, le danger se s itue dans les phénomènes natur els et dans les accidents industr iels, mais n’ oublions pas que la vie quotidienne est une grande s our ce de danger s. Chaque année, en France, pr ès de 30.000 pers onnes perdent la vie dans un accident et l' analyse a posteriori des faits montre, en général, une s uite d'err eur s dont la conclus ion a été la mort ou de graves bles sur es . I l faut donc cer ner

le danger , c'est- à- dir e l'identifier, pour pouvoir espérer en diminuer les cons équences négatives .

Les catastrophes naturelles ou technologiques "ne concernent plus seulement les autres" : le syndrome NIMBY (not in my backyard) n'est plus de mise comme le démontre le nombre important de catastrophes récentes : la catastrophe industrielle de Seveso en 1976 près de Milan, les explosions des sites de stockage de gaz en novembre 1984 à Mexico, la catastrophe chimique de Bhopal en décembre 1984, l'explosion de la navette spatiale américaine challenger en janvier 1986, l'accident nucléaire de Tchernobyl en avril 1986. Les nombreux tremblements de terre : à Spitak en Arménie en décembre 1988, aux Iles Kouriles en décembre 1991, à Erzincan en Turquie en mars 1992, octobre 1994, novembre 1994, avril 1995, près de Mascara en Algérie en août 1994, à Kobé au Japon en janvier 1995, la rupture d'un gazeoduc à Komi en Russie en avril 1995, les inondations aux Pays-Bas en 1995, les torrents de boues en août 1995 au Maroc, et récemment les tremblements de terre d’Izmit en Turquie et d’Athènes en Grèce en 1999 (Françoise TONDRE, Module sur les

Risques : Leur Gestion. Le Programme Européen de Formation aux Sciences du Risque «FORM- OSE», Conseil de l’Europe, janvier 2000).

Le S ecr étair e Génér al des N ations- Unies , M onsieur Kofi Annan, a déclaré au cour s de son allocution lors de la clôtur e de la Décennie nternationale de la Prévention des Catas trophes Natur elles à Genève le 5 juillet 1999 : «... Il est tr agique, et ir onique, que 1998, avant-der nière année de la décennie, ait aus si

été une année recor d s ur le plan des catas tr ophes naturelles… nous nous tr ouvons face à un paradoxe : m algré une décennie d’efforts de toutes tendances et inventifs, le nombre et le coût des catastr ophes naturelles ne cessent d’ augmenter. L e coût des calamités naturelles d’origine climatique pour la s eule année 1998 a été plus élevé que celui des catastrophes qui s e s ont produites s ur l’ ensem ble des années 80. D es dizaines de millier s de per sonnes, en m ajorité des pauvres, ont pér i. Des diz aines de m illions de s inistrés ont été jetés sur les routes, contraints de chercher ailleurs un logis pr ovisoir e ou définitif. 1998 a été une année vér itablement désastr euse…»

Cette augmentation de la perception du ris que et de l' accroiss ement des ef fets des catastrophes naturelles et technologiques et des r éactions à caractère législatif provient :

- d' une augmentation des facteur s à r is ques de notre planète : . augmentation rapide de la population mondiale,

. concentrations humaines dans des aires géographiques limitées, . localis ation et développement indus tr iel dans des zones particulièr es, . concentrations rapides et peu résis tantes,

. augmentation de la pollution d'origine industrielle. - d' une pris e de conscience de la néces sité de mesur es législatives :

. pour le développement dur able,

. pour renforcer les mes ures de solidar ités inter nationales .

Il n'y a pas de développement durable s ans une bonne gestion des risques . Le risque est maintenant partie de notr e vie quotidienne. I l est un phénomène de s ociété. Il nous f aut donc développer une "cultur e du risque" qui pas se par l'éducation, l' inf or mation et la communication.