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POUR DE NOUVELLES PERSPECTIVES DE RECHERCHES Cette approche globale et systémique de l'enseignement de la technologie

Ignace RAK

SYSTÈME ÉDUCATIF

6. POUR DE NOUVELLES PERSPECTIVES DE RECHERCHES Cette approche globale et systémique de l'enseignement de la technologie

en même temps qu'elle serait validée, suppose des prolongements dans les études à mener afin de satisfaire à la finalité éducative d'information et de formation de tous les acteurs, enseignants élèves et étudiants . En relation et prolongement de cette reformulation des programmes, ces recherches de- vraient répondre aux questions ci-dessous.

LA DÉMARCHE DE PROJET INDUSTRIEL 41 - Concernant les acteurs du système éducatif.

Quelles formations initiale et continue, ! au plan de la démarche industrielle,

! au plan pédagogique dans l'évolution de la didactique, au plan de la par- ticipation à la formation des autres professeurs d'enseignement général de collèges, et avec l'aide,

! des entreprises,

! des établissements de formation initiale des professeurs, ! des établissements de formation continue des professeurs ?

Quelle éducation technologique pour tous les professeurs et agents du sys- tème éducatif en formation initiale et en formation continue

! pour les professeurs principaux de collège, ! pour tous les autres professeurs de collège, ! pour les conseillers d'orientation,

! pour les autres personnels ?

Quelle éducation technologique pour tous les jeunes après le collège, c'est-à dire jusqu'au baccalauréat, qui ne se seraient pas engagés dans une forma- tion technologique et professionnelle, en seconde, en première et termi- nale ?

- Concernant les programmes.

Quel programme ou référentiel nouveau pour demain, étendu à une culture technique transférable aux produits services et aux produits naturels.

Y a-t-il au niveau européen et international un minimum de points conver- gents pour un curriculum commun,

! sur la démarche de projet concernant la fabrication de produits en série, ! un langage identique à tous ?

Quelle extension de la technologie en collège aux nouvelles classes de 4ème et 3ème technologiques en collège, sur,

! le travail interdisciplinaire par capacités,

! le travail à partir d'une démarche de projet technique ?

- Concernant les moyens d'enseignement.

Pourquoi pas de manuels et quels manuels,

! pour asseoir l'identité de la discipline technologie,

! pour reconnaître l'égalité des matières devant les ouvrages ?

- Concernant la didactique de la discipline en collège.

Comment apprendre à abstraire et à conceptualiser en technologie, ! les concepts clés,

! les méthodes, ! les outils,

Dans cette formation technologique de base, l'école doit à la fois, former des producteurs, des consommateurs, des citoyens. La démarche de projet technique permet pédagogiquement de l'y aider : elle construit quelque chose "d'autre" que des attitudes antagonistes, l'émerveillement voire le re- fus de la technique ou une attitude marquant l'indifférence. C'est en même temps que l'élève donnera du sens sur le plan fonctionnel à cet objet physi- que du projet technique, qu'il développera d'autres sens lorsque le produit sera situé hors du système scolaire, c'est-à-dire dans la société et son envi- ronnement : sens de l'observation, de la curiosité. Peut-être aura-t-on cons- truit chez lui le désir d'aller examiner le futur comme il est décrit dans les ouvrages technologiques ou scientifiques28 ou le futur exposé à la cité des

sciences et de l'industrie de la Villette en France. Peut-être s'engagera-t-il dans la création d'un économusée29 pour faire vivre les produits et les tech-

niques du patrimoine culturel du pays. Enfin il aura peut-être une vision dif- férente de la protection de l'environnement compte-tenu de l'examen des produits à la fois sous les points de vue du producteur et du consommateur. Tout au long de la démarche, sa capacité à anticiper sera sollicitée.

Un langage commun ne facilitera-t-il pas cette communication entre les jeunes ? La technologie n'est-elle pas une matière où les pratiques de quel- ques pays de la communauté commencent à ce rapprocher ? Les entreprises de ces différents pays ne dialoguent-elles pas déjà de la même façon autour des produits qu'elles s'échangent ou se vendent ?

Il est possible de suggérer un langage commun pour communiquer. La dé- marche de projet industriel pourrait être la base de rédaction d'un référentiel de programme construisant le premier niveau d'une culture technique pour tous les élèves, les professeurs et les systèmes éducatifs de l'Europe.

Ainsi pour en revenir à l'exploitation pédagogique du déroulement d'un projet au plan dynamique, nous pouvons avancer que la démarche de projet technique porte en elle la culture industrielle et commerciale sur le plan historique et donne un sens à l'anticipation dans le futur au travers de l'évo- lution des produits. Cette culture nécessairement opératoire est décrite par J.P. BOUTINET comme "soucieuse d'action et d'efficacité..."30. "Le projet

est élément méthodologique indispensable préparatoire à l'action sous la forme d'une double maquette, une maquette temporelle esquissant un futur possible en vue de l'atteinte du but projeté, une maquette spatiale décrivant l'objet dont le projet est porteur"31.

Nous ne pouvons que faire nôtre ce texte de A. LHOTELLIER32 :

" Un projet est une intention de réalisation d'une oeuvre, d'un travail, d'une action, intention suscitée par une motivation, animée par une implication continue, affirmée par une orientation de valeur. Cette in- tention se réalise par un trajet tenant compte des conditions de l'envi- ronnement et des événements prévus et imprévus de son histoire. Le projet se redéfinit constamment et progressivement.

LA DÉMARCHE DE PROJET INDUSTRIEL 43 Il se rectifie par sa réalisation en cours. Il est à la fois, une vision et une visée de réalisation d'une action, d'une oeuvre, d'un travail, réali- sation unique encore inédite".

RÉFÉRENCES

(1) DEFORGE, Y. (1985), Technologie et génétique de l'objet industriel, PARIS, Édition MALOINE, 196 pages, (page 127).

(2) DEFORGE, Y. (1990), L'oeuvre et le produit, PARIS, Édition Champ Vallon, 141 pages, (pages 126 à 141).

(3) CAILLE, M. (1987), Un atelier à la japonaise, PARIS, Revue "Indus- tries et Techniques", N° spécial Technologie, (page 169).

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(6) CENTRE INTERNATIONAL D'ÉTUDES PÉDAGOGIQUES (C.I.E.P) (1992), Technologie, textes de référence, SÈVRES, CIEP, 131 pages, (page 7).

(7)(8) MINISTÈRE DE L'ÉDUCATION NATIONALE, Technologie clas- ses des collèges 6e, 5e, 4e, 3e, PARIS, CNDP, 33 pages, (page7). (9) MINISTÈRE DE L'ÉDUCATION NATIONALE, Classes de 4eme et

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(10) MINISTÈRE DE L'ÉDUCATION NATIONALE, La technologie au collège, texte d'instruction aux corps d'inspection, PARIS, texte ro- néoté, 5 pages.

(11) PETITDEMANGE, C. (1985), La maîtrise de la valeur, conception, développement, qualité et compétitivité d'un produit, PARIS, AFNOR GESTION EYROLLES, 535 pages, (page 259).

(12) BARBIER, J.M. (1991), Élaboration de projets d'action et planifica- tion, PARIS, PUF pédagogie d'aujourd'hui, 287 pages, (page 117). (13) RAK, I., TEIXIDO, C., FAVIER, J., CAZENAUD, M. (1992), La dé-

marche de projet industriel, Technologie et pédagogie, PARIS, Édi- tions FOUCHER, 2eme édition, 383 pages.

(14) I.G.L. TECHNOLOGY (1989), S.A.D.T. Un langage pour communi- quer, PARIS, Eyrolles, 336 pages.

(15) FRAIX, J. (1988), Manuel d'évaluation des projets industriels, BRUXELLES, DE BOECK Université, 648 pages.

(16) O.C.D.E. (1972), Manuel d'analyse des projets industriels dans les pays en voie de développement, PARIS Centre de développement de

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(17) MAIRE, M., BRUMENT, J.M. (1988), Conduite de projet industriel, pour une coopération ingénérie-exploitation, PARIS, éditions de l'or- ganisation, 188 pages.

(18) ECHARD, S. (1988), Objectif qualité, méthodes et outils, PARIS, En- treprise Moderne d'édition, E.S.F., 143 pages.

(19) CYRIL SIMARD, P.D. (1989), L'économuséologie, comment rentabi- liser une entreprise culturelle, MONTREAL, centre éducatif et cultu- rel, 171 pages.

(20) ASSOCIATION FRANÇAISE DE LA NORMALISATION (1991), Normes NFX 50-150 d'Août 1990, NFX 50-151 de décembre 1991, PARIS, AFNOR..

(21) DEFORGE, Y. (1991), Eco design., MONTLIGNON, Les publications de Montlignon, N° 6, Septembre 91, 82 pages, (page 7).

(22) D'HAINAUT, L. (1991), De la "discipline" à la formation de l'indivi- du, PARIS, Revue " les cahiers pédagogiques" N° 298, (page 29). (23) DE ROSNAY, J. (1975), Le macroscope, PARIS, Édition Seuil, 127

pages, (page 12).

(24) DE ROSNAY (J), Le macroscope , op. cité, (page 141).

(25) DE PERETTI, A. (1984), Les points d'appui de l'enseignant : pour une théorie et une pratique de la pédagogie, PARIS, INRP, 677 pages, ( page 33).

(26) BARTH, B.M. (1989), L'apprentissage de l'abstraction. Méthodes pour une meilleure réussite à l'école, PARIS, Retz, Actualités Science Hu- maines, 191 pages, (pages 110 à 145).

(27) SCARDIGLI, V. (1992), Les sens de la technique, PARIS, PUF, so- ciologie d'aujourd'hui, 275 pages.

(28) DE ROSNAY, J. (1991), Les rendez-vous du futur, PARIS, Fayard, édition N°1, 530 pages.

(29) CYRIL SIMARD, P.D. (1989), L'économuséologie, commment renta- biliser une entreprise culturelle, Op.cité MONTREAL, centre éducatif et culturel, 171 pages.

(30) BOUTINET, J.P. (1990), Antropologie du projet, PARIS, PUF, Psy- chologie d'aujourd'hui, 301 pages.

(31) BOUTINET, J.P. (1986), Le projet., PARIS, Revue "L'Éducation per- manente", N° 86, page 23.

(32) L'HOTELLIER, A. (1986), Le travail méthodique de projet., PARIS, Revue "L'Éducation permanente", N° 86.

INNOVATION ET FORMATION DES INGENIEURS 45

INNOVATION ET FORMATION DES INGÉNIEURS.