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du multilinguisme

COMMISSION ÉCONOMIQUE DES NATIONS UNIES POUR L’AFRIQUE

La CEA s’engage activement en faveur du respect du multilinguisme, notamment à l’occasion de la réunion annuelle internationale des services linguistiques, de la documentation et des publications (IAMLADP) traitant de la promotion de l’équilibre linguistique et du respect de la diversité culturelle, notamment au sein du système des Nations unies.

Et tout est mis en œuvre par le Secrétariat de la Com-mission afin d’assurer l’usage simultané de l’anglais et du français, y compris sur le site Internet.

Depuis février 2013, la CEA ne publie rien qui ne soit disponible dans ces deux langues de travail. Cepen-dant, comme dans tout système onusien, l’anglais est la langue qui domine les usages hors réunions, y compris quelquefois avec la communauté francophone.

La CEA organise également chaque année des journées en faveur la traduction, où une langue est mise en valeur.

C’est d’ailleurs dans ce cadre que la CEA a organisé, en septembre 2019, la journée de la langue française, en collaboration avec la RPUA23 de l’OIF, en présence des membres du GAF, et au cours de laquelle son président a pris la parole.

À noter enfin que l’Assemblée générale de l’ONU fait l’état des lieux de la contribution des langues à sa mis-sion dans sa résolution 71/328, avant de mettre l’accent sur leur utilisation dans ses mandats et prérogatives.

Initiatives en faveur du multilinguisme

Un mémorandum est actuellement en cours de signa-ture entre l’OIF et la Commission de l’Union africaine afin d’appuyer cette dernière dans le renforcement de ses capacités en français24.

UNION AFRICAINE

La division du service des conférences de l’UA est l’un des membres fondateurs du réseau francophone de traducteurs et d’interprètes de conférence (REFTIC), créé en 2014.

En rejoignant l’OIF dans ce projet, l’Union africaine faci-lite la participation de son personnel de la direction des conférences de la CUA à des réunions internationales de haut niveau dans leur domaine d’expertise (IAMLAPD…), ainsi qu’à des formations régionales.

Par ailleurs, la formation continue en français des fonctionnaires francophones de la CUA et des diplo-mates des missions africaines francophones présentes à Addis-Abeba est organisée depuis 2019, et c’est dans ce cadre que 75 d’entre eux ont été formés, dont 17 à la négociation, 26 à la gestion axée sur les résultats, 17 à la diplomatie multilatérale et 15 au leadership des femmes.

À noter enfin que, depuis 2011, par le truchement de l’OIF, un partenariat entre l’ESIT25 et le département des conférences de la CUA permet d’assurer la formation continue de ses personnels.

NATIONS UNIES / NEW YORK Régime linguistique et respect du multilinguisme

Depuis la publication du dernier document de suivi de la mise en œuvre du Vade-mecum, il convient de noter les avancées suivantes concernant le régime linguistique et le respect du multilinguisme.

• Réunions périodiques entre les représentants de l’ONU et de l’OIF et/ou des Groupes d’ambassa-deurs francophones sur la question du multilin-guisme, avec, entre autres thématiques abordées : réunions en mars 2018 entre les deux Secrétaires généraux ; rencontre le même mois du Secrétaire général des Nations unies avec le Groupe des am-bassadeurs francophones de New York ; réunion en juin 2018 du directeur général de l’Office des Nations unies à Genève (ONUG) avec le Groupe des ambassadeurs francophones en poste locale-ment ; rencontre en avril 2019 du directeur général de l’ONUG avec la Secrétaire générale de la Fran-cophonie ; rencontre en mai 2019 du Secrétaire général des Nations unies avec le Groupe des am-bassadeurs francophones de Genève ; réunion en septembre 2019 du Secrétaire général des Nations Unies avec son homologue de la Francophonie.

• À ces contacts à haut niveau se sont ajoutés par ailleurs des contacts au niveau technique,

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notamment avec les services de conférences ou d’information de l’ONU ou le bureau du Se-crétaire général adjoint chargé de l’Assemblée générale et de la gestion des conférences (du fait, en particulier, de ses fonctions de coordon-nateur des Nations unies pour le multilinguisme).

• En début d’année 2018, conformément à la de-mande de l’Assemblée générale dans sa résolution 71/328 sur le multilinguisme, un indicateur de per-formance dédié à la question du multilinguisme comme vecteur d’efficacité, de performance et de transparence a été intégré à tous les contrats de mission conclus par le Secrétaire général avec les hauts fonctionnaires du Secrétariat en poste tant au siège, dans les bureaux hors siège ou les commis-sions régionales, que dans les opérations de main-tien de la paix ou les missions politiques spéciales.

Cet indicateur doit avoir des effets démultiplicateurs du fait qu’il exige l’intégration du multilinguisme (ou, du moins, des considérations linguistiques) dans les programmes de travail de toutes les subdivisions de chacune des entités du Secrétariat concernées.

Cet indicateur, introduit en 2018, a également figu-ré dans les contrats de mission en 2019 et 2020.

• En sa qualité de présidente de l’IAMLADP (Inter-national Annual Meeting on Language Arrange-ments, Documentation and Publications / Réunion annuelle internationale concernant les services linguistiques, la documentation et les publica-tions), l’ancienne coordonnatrice des Nations unies pour le multilinguisme a proposé qu’il soit procédé à une enquête sur le multilinguisme dans les organisations intergouvernemen-tales et supranationales membres de ce fo-rum. Cette enquête, coordonnée par le Secrétariat des Nations unies, couvrait de nombreux aspects des politiques et pratiques linguistiques, et a été menée auprès d’une cinquantaine d’organisa-tions, appartenant au système des Nations unies ou hors système, membres de l’IAMLADP. Les résultats détaillés ont été analysés par le bureau de la Secrétaire générale adjointe du DGACM et partagés avec les autres membres de l’IAMLADP.

• Toujours dans le cadre de l’IAMLADP, prési-dée par le Secrétaire général adjoint chargé de l’Assemblée générale et de la gestion des conférences, une Déclaration de Bruxelles sur le multilinguisme a été adoptée en 2019 en marge de la réunion annuelle du forum.

• À l’automne 2018, le Secrétaire général a relevé la question du multilinguisme au rang de ses prio-rités pour son mandat, et appuyé le

développe-ment d’outils de communication interne (pages iSeek, l’intranet des Nations unies) relevant di-rectement de son cabinet, visant à sensibiliser le personnel à cet impératif de multilinguisme et à soutenir les travaux du réseau des référents.

• Toujours à l’automne 2018, les Prix du Secré-taire général ont récompensé, pour la première fois de l’histoire des Nations unies, une équipe du Secrétariat pour sa démarche innovante en vue de renforcer le multilinguisme. L’équipe gagnante était constituée d’agents relevant du siège et de l’ONUG ayant travaillé à l’élaboration d’un cadre des Nations unies pour les langues (voir infra).

• En décembre 2018, le Secrétaire général dési-gnait la coordonnatrice du multilinguisme à l’échelle du Secrétariat comme entité chef de file au sein du Conseil des chefs de secréta-riat pour la coordination (CCS) pour ce qui est du multilinguisme. Des outils de communication étaient par ailleurs développés pour permettre de renforcer les échanges d’information entre entités membres du conseil sur cette question.

• Fin 2018 / début 2019, le Secrétariat, sous la houlette de la coordinatrice des Nations unies pour le multilin-guisme, a épaulé le travail d’une consultante recrutée par l’Organisation internationale de la Francophonie dans le cadre d’un projet d’ensemble ONU-OIF visant à jeter les fondations d’une politique in-tégrée en matière de multilinguisme à l’ONU. Ce projet faisait suite aux engagements pris lors d’une rencontre entre les deux Secrétaires généraux.

• En mars 2019 était publié le rapport biennal du Secrétaire général sur le multilinguisme (A/73/761) par lequel il réaffirmait sa vision d’une Organisation des Nations unies multilingue, fa-çonnée par son universalité, sa présence sur tous les continents et son régime linguistique unique.

Le rapport soulignait par ailleurs que le multilin-guisme de l’Organisation devait se retrouver dans ses modalités de fonctionnement interne afin d’appuyer l’exécution des mandats et d’améliorer son efficacité, ses résultats et sa transparence.

• Au printemps 2019, le bureau du Secrétaire géné-ral adjoint chargé de l’Assemblée génégéné-rale et de la gestion des conférences (également coordonnateur des Nations unies pour le multilinguisme) a initié, avec le soutien du bureau des ressources humaines du département des politiques et stratégies de ges-tion et de la conformité, une enquête auprès du personnel portant sur le multilinguisme et les compétences linguistiques. L’enquête a reçu près

PARTIE 1 Le multilinguisme dans les organisations internationales / État des lieux

de 7 000 réponses, dont plus de 3 600 réponses complètes en provenance de fonctionnaires du Se-crétariat. L’enquête visait d’une part à recenser les compétences linguistiques des agents, mais aussi à recueillir leurs vues sur les bénéfices estimés du multilinguisme et la façon de le renforcer, et à ré-pertorier les expériences du personnel en matière d’apprentissage des langues. Les résultats détaillés de l’enquête ont été analysés et présentés au Co-mité de gestion des Nations unies à l’automne 2019 conjointement par le coordonnateur des Nations unies pour le multilinguisme et la cheffe du bureau des ressources humaines du département des po-litiques et stratégies de gestion et de la conformité.

En septembre 2019, l’Assemblée générale adoptait sa résolution 73/346 sur le multilin-guisme, coordonnée par la Roumanie au nom du groupe francophone. Elle présentait de nom-breuses avancées et appuyait nombre des initia-tives en cours. Dans le cadre de cette résolution, qui consacre une nouvelle fois le multilinguisme comme « valeur fondamentale » de l’ONU, les États : - ont donc réitéré leur soutien aux initiatives prises sous la direction du coordonnateur pour le multilinguisme, ainsi qu’à l’élaboration d’un cadre politique cohérent sur le multilinguisme à l’échelle du Secrétariat des Nations unies ; - ont donc appelé le Secrétaire général à veiller à ce que les mandats se rapportant à l’information et à la communication dans le domaine du multilinguisme soient pleinement exécutés, les États encouragent le Secrétariat à étudier les possibilités offertes par les nouvelles technologies et demandent que les décisions qui sont prises par le département de la communication globale, lorsque justifiées par des contraintes budgétaires, ne contreviennent pas aux principes énoncés en matière de multilinguisme ; - ont donc souligné l’importance des médias so-ciaux, devenus un moyen incontournable pour tou-cher le plus grand nombre de personnes possibles, la résolution encourageant le département de la communication globale à continuer à élargir son ac-tivité multilingue sur l’ensemble des médias sociaux ; - se sont félicités de l’initiative du Secrétaire général de demander dans tous les contrats de mission des hauts fonctionnaires, notamment ceux des hauts fonctionnaires en poste sur le terrain, que soit inclus un indicateur portant sur le multilinguisme, consis-tant à faire en sorte que tous les plans de travail, les plans de mission et les budgets, tiennent compte du multilinguisme ou des considérations linguistiques ;

- se sont en outre félicités de l’exercice d’harmonisa-tion qui est mené en vue d’établir un cadre de l’Orga-nisation des Nations unies pour les langues (pour une plus grande cohérence dans l’apprentissage et l’en-seignement des langues et l’évaluation des compé-tences linguistiques avec la contribution essentielle du programme Langues et communications à la pro-motion du multilinguisme au sein des Nations unies).

• La résolution adoptée le 16 septembre 2019 confirme par ailleurs les secteurs prioritaires pour la mise en œuvre du multilinguisme à l’ONU, que sont : - le département de la communication globale du Secrétariat, les sites Web, médias sociaux et autres outils de communication en ligne ; - la documentation et les services de confé-rences ; la gestion des ressources humaines et la formation du personnel ; le personnel des services linguistiques ; services linguistiques - le multilinguisme, au cœur des trois piliers de l’action de l’ONU.

• Sur proposition du département de l’Assemblée générale et de la gestion des conférences (hôte du coordonnateur des Nations unies pour le multilin-guisme) du Secrétariat des Nations unies, le corps commun d’inspection a inscrit à son programme de travail pour l’année 2019 une étude sur le multilinguisme en tant que valeur fondamentale des Nations unies. Le rapport du corps commun d’inspection est attendu d’ici à la fin de l’année 2020.

• En outre, tout au long de la période considérée, la question du multilinguisme a continué d’être exa-minée périodiquement par le comité de gestion des Nations unies, qui réunit l’ensemble des chefs d’entité du Secrétariat concerné. La/le coordonna-teur des Nations unies pour le multilinguisme est intervenu devant le comité en septembre 2018, puis de nouveau en novembre 2019. Lors de cette der-nière réunion, le coordonnateur des Nations unies pour le multilinguisme et la cheffe du bureau des ressources humaines du DMSPC ont présenté conjointement les résultats de l’enquête sur le multi-linguisme et les compétences linguistiques réalisée auprès du personnel du 2019 et une analyse dé-taillée des exigences linguistiques au recrutement observées dans chacune des entités du Secréta-riat au long de l’année 2017. Cet exercice visait à sensibiliser et à responsabiliser les chefs d’entité, membres du comité de gestion, à la question du multilinguisme et à ses effets démultiplicateurs.

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• Également sur la période considérée, des jalons ont été posés en vue du développement de nou-veaux outils normatifs, dont un projet de circu-laire du Secrétaire général officialisant le cadre des Nations unies pour les langues et un autre portant sur l’égalité des langues de travail du Secrétariat. Ces nouveaux outils sont en phase de finalisation.

Entre autres moments forts qui se sont déroulés au sein des Nations unies en 2018-2019, et qui pourront avoir un impact sur le multilinguisme, on peut plus particulière-ment relever les événeparticulière-ments suivants.

Aux côtés de Mme la Secrétaire générale de la Fran-cophonie, Mme Bintou Keita, sous-secrétaire générale pour l’Afrique au département des affaires politiques et de la consolidation de la paix et au département des opérations de paix, et M. Zohrab Mnatsakanyan, ministre des Affaires étrangères de la République d’Arménie, in-tervenant en sa qualité de président en exercice du Som-met de la Francophonie, se sont également exprimés intégralement en français.

Mme Bintou Keita a souligné que, dans tous les do-maines de partenariat en matière de paix et de sécurité, l’ONU et l’OIF appuient et promeuvent ensemble le mul-tilinguisme. En effet, a-t-elle affirmé, « nous souscrivons à l’idée que la diversité, notamment linguistique, est l’une des richesses du patrimoine culturel de l’humanité », et qu’il convient d’œuvrer, ensemble, « pour la célébrer et la protéger ». Elle a également évoqué l’importance de la maîtrise du français par les contingents déployés dans des pays francophones dans le cadre des opérations de maintien de la paix (OMP), et a souligné, à cette occasion, le rôle stratégique joué par l’OIF dans la mise en place de formations linguistiques et la traduction de contenus liés aux OMP.

MOMENTS CLÉS EN 2018-2019 ET INITIATIVES MENÉES EN FAVEUR DU MULTILINGUISME