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Extrait de la résolution d’Antananarivo

VERS UN DISPOSITIF DE VEILLE, D’ALERTE ET D’ACTION…

La Secrétaire générale a souhaité, en concertation avec les États et gouvernements membres, animer une forte mobilisation à l’échelle mondiale en faveur de la langue française et du multilinguisme, au service d’un multila-téralisme plus efficace et mieux à même d’apporter des réponses aux défis mondiaux.

Car, même si la langue française est langue officielle dans 32 États et gouvernements, et dans la plupart des organisations internationales, et garde par ailleurs son statut de « langue de travail » à l’Organisation des Na-tions unies et à l’Union européenne, et malgré les règles qui définissent les régimes linguistiques, on constate qu’un monolinguisme tend à s’imposer de fait dans les organisations internationales et régionales. Et, qu’en dépit des efforts qui sont déployés pour la traduction et l’interprétation des documents, pour les interventions officielles et la communication publique, l’usage d’une seule langue reste une pratique privilégiée.

Un nouvel élan et une action concertée de tous les francophones en faveur du respect de la diversité lin-guistique sont donc plus que jamais nécessaires. C’est une responsabilité collective de veiller au respect des engagements souscrits en matière de multilinguisme, autant de la part des États et gouvernements franco-phones que de celle des enceintes internationales.

Le siège et les représentations extérieures de l’OIF présentes aux côtés des organisations internationales mettent en œuvre ce plaidoyer de haut niveau, à travers le déploiement de nombre d’activités, parmi lesquelles le renforcement des compétences en langue française des diplomates et fonctionnaires nationaux et interna-tionaux, la consolidation des capacités des services de traduction et d’interprétariat, et la mobilisation des Groupes d’ambassadeurs francophones.

Et les États et gouvernements membres de la Franco-phonie ont également pris des engagements forts en faveur de l’usage du français à travers le Vade-mecum relatif à l’usage de la langue française dans les orga-nisations internationales (adopté par la Conférence ministérielle de la Francophonie de 2006, à Bucarest), dont les principes ont été réaffirmés dans la résolution sur sa mise en œuvre adoptée lors de la Conférence ministérielle d’Antananarivo (Madagascar, les 23 et 24 novembre 2016).

57.« Après le Brexit, la primauté de l’anglais peut-elle perdurer alors qu’il ne figure plus parmi les langues officielles de l’Union ? »

https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/02/06/apres-le-brexit-la-primaute-de-l-anglais-peut-elle-perdurer-alors-qu-il-ne-figure-plus-parmi-les-langues-officielles-de-l-union_6028573_3232.html

58.https://www.youtube.com/watch?v=qnxEuLK7X8s

59.https://www.france24.com/fr/20201005-louise-mushikiwabo-restons-vigilants-pour-que-la-francophonie-ne-perde-pas-de-terrain

PARTIE 2 Les francophones en action

C’est dans cet esprit que, lors de la deuxième réunion du Groupe de travail « Langue française » qui s’est tenue au siège de l’OIF le 10 décembre 2019, les re-présentants des États et gouvernements ont adhéré à la proposition de la Secrétaire générale de mettre en place un dispositif de veille, d’alerte et d’action, ainsi qu’une feuille de route ambitieuse en faveur de la langue française et du multilinguisme dans les organisations internationales.

Ce dispositif vise à coordonner les initiatives qui sont déjà déployées, et à mobiliser plus efficacement les réseaux francophones, notamment à travers la forma-lisation de nouveaux outils et de procédures standar-disées, qui faciliteront le partage d’informations et la concertation nécessaires afin de pouvoir assurer une veille permanente. Il s’appuie notamment sur le docu-ment de suivi du Vade-mecum relatif à l’usage de la langue française dans les organisations internationales.

Pour ce faire, la Secrétaire générale a demandé, le 26 février 2020, aux ministres chargés de la Francophonie des États et gouvernements membres de nommer un point focal national disposant d’une vue d’ensemble sur l’activité diplomatique de son pays, qui sera chargé d’agir dans le cadre de ce réseau francophone, et d’être un relais entre l’OIF et sa capitale.

Les quelque 40 points focaux qui ont été désignés par leur pays respectif seront également chargés d’agir en liaison avec l’ensemble des représentants et acteurs mobilisés autour des engagements souscrits en ma-tière de langue française et en parfaite cohérence avec la feuille de route adoptée en décembre 2019 : repré-sentants des États et gouvernements (diplomates en poste auprès des OI et fonctionnaires nationaux), ac-teurs de la Charte de la Francophonie, Groupes d’am-bassadeurs francophones, associations, réseaux de fonctionnaires et de traducteurs et interprètes franco-phones mobilisés par les organisations internationales et régionales, et responsables des OI/OR.

À noter enfin que les représentants de l’OIF auprès des OI jouent un rôle déterminant dans la concertation francophone, dans la communication et la coordination avec les représentants des États et gouvernements, ainsi qu’avec les responsables des OI.

Première réunion des points focaux des États et gouvernements membres de l’OIF

Les points focaux se sont retrouvés le 29 septembre 2020 par visioconférence pour une première réunion de travail afin de clarifier la méthodologie qui permettra de coordonner les prochaines étapes pour une action concertée.

Les participants ont salué cette initiative, qui corres-pond parfaitement aux engagements assumés au plus haut niveau par les États et gouvernements membres et associés, et ont validé le choix d’agir selon les trois axes suivants.

• « Coordination » : pour la collecte et le partage d’in-formations nationales relatives au respect du statut des langues dans les organisations internationales et régionales, ainsi que d’analyses pertinentes sur la situation du français

• « Mobilisation » : afin de veiller à ce que des instruc-tions officielles soient données aux représentants dans les OI/OR pour la mise en œuvre des enga-gements qui ont été pris

• « Sensibilisation/animation » : pour l’organisation de manifestations francophones (conférences, dé-bats, séminaires…) et le soutien aux activités des GAF, permettant de sensibiliser OI, OR et adminis-trations nationales à l’importance et aux avantages du multilinguisme.

Une méthodologie de travail a par ailleurs été adop-tée afin de mettre en place un circuit de partage et d’échanges autour des besoins suivants :

• collecte d’informations utiles à l’Observatoire de la langue française, notamment pour l’élaboration du document de suivi du Vade-mecum relatif à l’usage de la langue française dans les OI (publica-tion biennale) et du rapport quadriennal « La langue française dans le monde », et d’autres documents ;

• diffusion d’informations sur les démarches entre-prises par l’OIF, les GAF et certains pays ;

• alertes sur des situations de non-respect du ré-gime linguistique où une intervention rapide de la Francophonie (au niveau pertinent) est requise ;

• alertes sur des moments forts pour la langue française et le multilinguisme au cours desquels la Francophonie devrait prendre position ;

• alertes et mobilisation francophone en vue de ré-unions décisives concernant l’usage des langues et les moyens alloués à un fonctionnement mul-tilingue ;

• alertes sur les postes de haut niveau afin de rappe-ler les exigences linguistiques de la Francophonie et, si possible, de promouvoir des candidatures francophones ;

• autres informations et partage d’expériences sur les manifestations en faveur de la langue française et du multilinguisme.

Élaboration de grilles d’observation

Afin de renforcer l’activité de veille sur le respect du statut des langues officielles et de travail dans les OI, la direction « Langue française et diversité des cultures

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francophones » (DLFDCF) a élaboré – en concertation avec les représentations extérieures et les Groupes d’ambassadeurs francophones – des outils, tels que des grilles d’observation, qui poursuivent les objectifs suivants :

• constater les pratiques linguistiques et les dispo-sitions prises par les organisations pour assurer le multilinguisme dans les réunions, formelles et informelles, ainsi que le respect des engagements assumés par les pays membres et observateurs de la Francophonie pour l’utilisation de la langue française lors des interventions ou dans la docu-mentation distribuée ;

• dresser la cartographie des postes stratégiques pour renforcer l’usage du français dans l’organi-sation internationale et s’assurer de la place de la langue française dans le processus de recru-tement, ainsi que dans la gestion des carrières.

Ces grilles devront être complétées par les délégués francophones et les diplomates qui participent aux réunions, les représentations extérieures de l’OIF en concertation avec les GAF et les résultats communi-qués à l’Observatoire de la langue française dans les délais impartis, afin de nourrir les travaux de collecte et d’analyse nécessaires à la réalisation du document de suivi du Vade-mecum.

Développement d’une application destinée aux GAF Les Groupes d’ambassadeurs francophones (GAF) auprès des OI sont également impliqués de manière active et concertée dans la mise en œuvre du dispositif à travers les Représentations extérieures de l’OIF.

La diplomatie d’influence de l’Organisation ainsi que ses actions politiques se déploient en effet déjà en coordination avec plus de 60 GAF accrédités auprès d’un État, d’une OI et d’un OR, qui se font aussi les relais de l’action de l’OIF et des acteurs mobilisés en faveur de la langue française et du multilinguisme.

L’OIF a donc engagé le développement d’une applica-tion mobile qui sera réservée aux membres des GAF et dont les fonctionnalités permettront de :

• faciliter la concertation dans l’organisation des activités dédiées à la promotion de la langue fran-çaise dans l’esprit du multilinguisme ;

• faciliter et renforcer les contacts et le partage d’in-formations entre les membres d’un même GAF, ainsi qu’entre les différents GAF dans le monde et les principales unités administratives de l’OIF concernées ;

• faciliter l’organisation de réunions à travers la mise à disposition d’agendas, d’ordres du jour, de rele-vés de décisions, etc. ;

• faciliter l’accès aux ressources en français, en mettant les documents pertinents sur les sujets stratégiques et prioritaires soumis à discussion et négociation à la disposition de toutes les déléga-tions.

Pour parvenir à l’élaboration de cette application mo-bile, l’OIF a réalisé une large consultation des GAF à travers le monde (125 répondants, diplomates issus des GAF bilatéraux et multilatéraux des cinq continents), afin de centrer son approche sur la base d’un diagnostic réaliste des besoins des utilisateurs.

Plusieurs ateliers organisés en visioconférence avec les représentants des GAF sont enfin venus compléter le tableau pour apporter les éléments d’analyse néces-saires à l’identification des attentes des GAF autour de cette application : comment faciliter leur travail, renfor-cer la visibilité de leurs activités, et surtout apporter une valeur ajoutée à la vie et au fonctionnement des GAF.

La dernière étape relèvera de l’identification et de la sélection d’une solution technique francophone qui permettra la mise en œuvre de cette application.

PARTIE 2 Les francophones en action

Programme IFN-IFE pour la formation des diplomates et des fonctionnaires nationaux au/en français

Le programme IFN-IFE participe au renforcement des capacités des États, gouvernements ou établissements nationaux de formation, à travers la définition et la mise en œuvre de plans de formation au et en français des (futurs) fonctionnaires et diplomates chargés de dos-siers internationaux (multilatéraux ou bilatéraux) au sein de leurs administrations, visant notamment :

• l’émergence, dans les administrations centrales, d’un vivier de cadres et d’experts de haut niveau destinés à participer aux réunions internationales, et pouvant justifier d’un niveau en français suffi-sant pour s’exprimer en français dans leur contexte professionnel ;

• le développement, au sein de ce vivier, de cadres et d’experts francophones de haut niveau, ainsi que d’une expertise technique et professionnelle francophone à haute valeur ajoutée ;

• le renforcement de « complicités francophones » bilatérales et multilatérales entre les cadres et ex-perts nationaux des pays de la Francophonie.