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III. 3Démonstrations et tests 195

II.1.3 Modèle de contexte présenté par François Picard

64 CHAPITRE II.1. SITUATIONS, SCÉNARIOS ET CONTEXTE

1.3.2 Contribution

Le modèle de contexte de François Picard est directement utilisé dans nos travaux de thèse.

2 Application à la FOAD - Principes méthodologiques

Dans cette section nous mettons directement en pratique les règles que nous avons établies pour appliquer les éléments et principes de narration interactive adaptative à la FOAD.

2.1 Proposition de règles d’application

L’utilisation des éléments que nous avons décrits et le fonctionnement que nous avons défini per-met de larges possibilités d’évolution du système, mais nécessite de respecter quelques règles de bonne pratique pour éviter l’explosion de la complexité des graphes ainsi que la cohérence des décisions et propositions faites par les outils de narration.

Voici les règles que nous proposons, permettant d’appliquer les principes et concepts de la narra-tion interactive et adaptative à la FOAD :

Définir le cadre d’application : Nous souhaitons que le système puisse proposer des situations et des enchaînements qui dépassent le cadre strict du cours. Par exemple, passer à un niveau in-férieur ou supérieur en fonction de la réussite, ou bien pouvoir intégrer des éléments de ma-thématiques dans un cours de programmation. Pour cela, il est primordial de fixer les limites d’application, car elles définiront également les limites de l’expansion du graphe. Si l’on consi-dère le domaine d’application comme étant une université ou une entreprise dans son ensemble, on prend le risque de couvrir des variations trop larges et ainsi d’augmenter la difficulté à trouver des suggestions pertinentes de manière automatique.

Formaliser les ressources, acteurs et rôles : Les situations sont principalement définies par un en-semble de ressources, d’acteurs, et des rôles qui leur sont associés. Ces éléments doivent être associés aux objets du domaine d’application de l’environnement. Les acteurs définissent la fonction associée à un utilisateur, tandis que les rôles, appliqués aux acteurs, définissent davan-tage les droits associés à cet utilisateur. Les acteurs sont liés à des cas d’utilisation, et les rôles sont liés aux situations.

Définir les modèles de situation : Il est nécessaire de définir un ensemble de situations le plus gé-nériques possibles, correspondant aux activités que l’on souhaite retrouver au cours de l’inter-action. Ces situations génériques sont indispensables car ce sont elles qui seront ensuite spécia-lisées et instanciées pour créer les situations effectivement exécutées. Il faut également définir les relations entre les situations, notamment concernant les situations élémentaires et composées (quelles situations composent quelles autres).

Énoncer les règles associées au modèle de situation : Le domaine d’application peut induire un certain nombre de règles dans le fonctionnement des interactions, telles que la préséance ou des conditions pour débuter ou achever une activité. Les règles définies ici sont absolues et seront toujours respectées, il est donc nécessaire de s’assurer de leur pertinence en toutes cir-constances. Dans le cas contraire, la définition d’une situation spécialisée sera nécessaire. Un exemple de règle globale peut-être la présence d’au moins deux acteurs pour une activité de groupe.

2. APPLICATION À LA FOAD - PRINCIPES MÉTHODOLOGIQUES 65

Ces règles définissent la démarche nécessaire pour réaliser l’application de l’environnement à un domaine donné. Nous suivons nous-mêmes ces règles pour réaliser l’application de l’environnement à la FOAD.

2.2 Définition du cadre d’application

Pour notre application, nous avons choisi de mettre en place un environnement unique englobant toutes les formations gérées dans une instance Moodle qui nous est propre. Nous n’avons donc pas be-soin de définir de limites au cadre d’application ni de définir de règles ou de filtres pour l’interrogation de notre base de formations.

2.3 Formalisation des ressources, acteurs et rôles

2.3.1 Ressources

Les ressources de l’environnement sont de différentes natures, on distingue par exemples les res-sources pédagogiques (supports de cours, diaporamas, objets multimédia) et les outils mis à disposi-tions pendant l’interaction.

2.3.1.1 Outils

Les outils proposés par l’environnement sont donnés dans le tableau II.1.1. TABLEAUII.1.1 – Liste des outils de l’environnement

Outils Description

Tableau blanc

Il existe plusieurs tableaux blancs dans chaque salle virtuelle : le tableau blanc commun, celui de chaque utilisateur (on parle des espaces de travail pour les apprenants, ou du tableau de prépara-tion pour le formateur), et éventuellement les tableaux de groupe. Chacun de ces tableaux offre les mêmes fonctionnalités : dessin, écriture, chargement de documents, partage, publication vers un autre tableau, sauvegarde, annulation.

Sondages

L’outil de sondage permet de diffuser et de créer des sondages de différents types (oui/non, QCM, réponse libre) et de diffuser des sondages déjà existants. Les résultats peuvent être visualisés sous forme graphique.

Module de discussion

Le module de discussion permet l’échange de messages publics à l’ensemble de la salle, ou de créer des conversations privées. Le formateur peut connaitre les personnes en discussion mais pas en visualiser le contenu.

Outil de question/réponse

Cet outil diffère du module de discussion par les modalités qu’il offre. Une question posée déclenchera une notification pour le formateur, et l’échange qui en découle sera publique.

Flux audio et vidéo

Les flux audio et vidéo permettent de diffuser un nombre quel-conque de flux issus des webcams et des micros des utilisateurs vers un nombre quelconque d’autres utilisateurs.

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Représentation de la salle virtuelle

La représentation de la salle virtuelle offre une vue synthétique de la composition de la salle, et permet au formateur de déclencher des discussions et de gérer les droits d’accès, au tableau commun notamment.

Gestion de groupes

La gestion de groupes permet de créer, modifier ou détruire des groupes, et d’en définir les modalités : autorisation de la com-munication intra/inter groupes, du partage de tableau/ressources, groupes fixes ou libres.

Interactions gestuelles

Les interactions gestuelles permettent aux utilisateurs de déclen-cher des évènements par l’intermédiaire de leur webcam. Un nombre quelconque de zones sensibles peuvent être définies, et n’importe quelle action peut être associée à chacune de ces zones.

Prise de notes

La prise de notes permet de rédiger des annotations contextuelles. Il est ainsi possible de retrouver à partir d’une note le contexte précis dans lequel elle a été rédigée. Ces notes sont partageables et évaluables, participant ainsi aux aspects sociaux de l’environ-nement.

2.3.1.2 Ressources pédagogiques

Les ressources pédagogiques correspondent aux supports de cours. Il peut s’agir de documents de divers formats (PDF, odt, odp...), de fichiers audio, vidéo, de liens web ou bien de ressources créées dans l’environnement : sondages, notes, contenus de tableau blanc. Les ressources utilisées dans l’en-vironnement sont automatiquement décrites par des méta-données (au minimum l’utilisateur ayant créé la ressource et le contexte), pour devenir des ressources dites « consolidées ». Le travail sur la consolidation des ressources est en cours dans le cadre de la thèse de Daouda Sawadogo au sein du laboratoire L3i.

Cette étape de consolidation nous permet de distinguer les contenus bruts des ressources pédago-giques. Il est en effet primordial de pouvoir juger de la qualité d’une ressource pédagogique [YCC07], et la multiplication des sources est une difficulté supplémentaire dans cette évaluation. Le processus de consolidation permet de répondre en partie à cette problématique en identifiant clairement la source d’un contenu. Nous distinguons quatre sources possibles pour les contenus, qui sont autant de niveaux de confiance pour l’utilisateur :

L’institution (ou organisme de formation) Les contenus fournis par l’institution sont a priori as-sociés à une forte qualité, et à une grande pertinence vis-à-vis de la formation. Les contenus provenant de l’institution sont pour nous ceux associés aux cours dans le gestionnaire de for-mation.

L’utilisateur L’utilisateur a la possibilité d’ajouter lui-même des ressources à l’environnement. Il n’est pas aisé de déterminer la qualité objective de ces contenus, mais nous pouvons affirmer qu’ils présentent un intérêt pour l’utilisateur.

L’entourage Les contenus proposés par l’entourage de l’utilisateur (collègues, amis...) sont d’origine totalement inconnue pour l’utilisateur. Cependant, elles ont été sélectionnées ou produites par des personnes de confiance partageant des intérêts communs, et présentent donc un potentiel de pertinence non négligeable.

Les autres (Internet) Les autres sources de contenus sont typiquement les différents sites internet que l’utilisateur va visiter au cours de recherches ou de travaux. La qualité intrinsèque de ces

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documents est quasi-impossible à valider de manière automatique, et ces ressources héritent donc du niveau de confiance le plus bas.

2.3.2 Acteurs

Nous définissons six acteurs humains dans l’environnement appliqué à la FOAD. Pour chacun d’entre eux, on donne sa fonction dans l’environnement et les utilisateurs concernés.

TABLEAUII.1.3 – Liste des acteurs

Nom Description

Institution L’institution participe à la mise en place de l’environnement en définissant les règles principales.

Concepteur

Intervenant en amont de la session de cours, le concepteur construit les scénarios, conçoit les situations et paramètre l’exé-cution. Il peut s’agir d’experts, de pédagogues, de concepteur d’EVF1ou de tout autre membre de l’institution mettant en place l’environnement.

Formateur

Intervenant pendant la session de cours, le formateur est celui qui conduit l’interaction. Il est guidé par le scénario et peut en dévier à volonté, dans la limite des règles imposées. Il peut s’agir ou non de la même personne que le concepteur du scénario.

Apprenant

Intervenant pendant la session de cours, le formateur est celui qui reçoit la formation. Son activité est guidée par le scénario et par le formateur, et peut recevoir différents droits en fonction de la situation.

Observateur

L’observateur ne participe a priori pas directement à l’interaction. Il dispose d’une vue particulière lui permettant de comprendre le déroulement de l’interaction et de visualiser l’état de la salle et des acteurs. Il s’agit généralement d’un membre de l’institution, qui peut ou non être la même personne que le concepteur ou le formateur (le formateur ayant de toute façon accès aux fonction-nalités d’observation).

Évaluateur

Intervenant après la session de cours, l’évaluateur reçoit un rapport de l’exécution mettant en avant les évènements remar-quables. Ces évènements sont principalement définis par les règles établies, soit par l’institution (par exemple, signaler toute période d’inactivité dépassant 5 minutes), soit par le concepteur (par exemple, signaler tous les résultats inférieurs à 50% sur un QCM) ou encore par le formateur (par exemple, indiquer si un élève en particulier obtient un résultat inférieur à 50% sur n’im-porte quel QCM).

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2.3.3 Rôles

Les rôles étant liés aux situations, ils ne s’appliquent qu’au cours de l’interaction, pendant la session de cours. Le tableau II.1.5 présente les quatre rôles que nous définissons dans notre environ-nement.

TABLEAUII.1.5 – Liste des rôles définis dans l’environnement appliqué à la FOAD.

Rôle Description

Modérateur

Applicable uniquement au formateur. Le modérateur possède les droits d’administration de la salle virtuelle : il peut créer les groupes, gérer les droits, et solliciter les apprenants pour un pas-sage au tableau, une publication ou un partage.

Présentateur

Applicable au formateur et aux apprenants. Le présentateur peut écrire et publier sur le tableau commun et diffuser son flux au-dio et vidéo vers tous les acteurs. Il peut également répondre aux questions posées.

Auditeur

Applicable aux apprenants. L’auditeur a uniquement accès à ses propres outils, mais il est le seul autorisé à les partager ou les publier. Les modérateurs ou présentateurs doivent lui en faire la demande. L’auditeur peut également écrire sur les éléments com-muns d’un groupe dont il fait partie.

Réviseur

Applicable uniquement au formateur, le rôle de réviseur lui est attribué lorsqu’il utilise les outils de conception de situation ou de scénario.

2.4 Définition des modèles de situation

La définition des situations génériques impose un travail préalable de définition des activités et des interactions offertes. Il est également utile de pouvoir dresser une liste des évènements que l’on souhaite observer, et d’indiquer la façon dont ces évènements doivent influer sur le déroulement de l’interaction. La figure II.1.4 présente les activités que nous avons identifiées.

Pour notre domaine d’application qu’est la FOAD, les situations peuvent par exemple être un « passage au tableau », un « exercice » ou bien encore une « évaluation ». Ces situations peuvent être élémentaires ou composées, c’est à dire constituées elles-mêmes de situations. Le « passage au tableau » par exemple, peut-être vu comme un enchaînement de situations de « discussion libre » et de « présentation ».

Nous avons choisi d’exploiter la composition des situations pour différencier les activités person-nelles des activités globales de la salle virtuelle. Nous n’utilisons donc que deux niveaux de granula-rité, que nous nommons « situations élémentaires » et « situations composées ».

2.4.1 Modèle de situation élémentaire

Les situations élémentaires sont appliquées à un sous-ensemble de la salle, un acteur ou un groupe d’acteurs. Elles sont définies par les outils et fonctionnalités proposées, et peuvent donc être définies en fonction des acteurs. Ces situations peuvent impliquer et requérir la distribution de rôles.

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