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III. 3Démonstrations et tests 195

I.2.9 Classe virtuelle de ITC-Euromaster

Positionnement

Le travail présenté ici souffre du syndrome récurrent d’un développement extrêmement ciblé et de réinvention de standards existants. Notre position est de réutiliser les standards ayant fait leur preuves et d’offrir une architecture prête à accueillir de nouveaux standards à venir.

6 Conclusion

La plupart des études, travaux et mises en œuvre que nous avons étudiés nous ont conforté dans les choix que nous avons fait. Étant donné la rapidité d’évolution des technologies et des pratiques en e-learning, des travaux sont régulièrement publiés, avec pour but la revue des avancées des autres laboratoires ou projets commerciaux, l’évaluation des poins forts et faibles de chacun, et l’émission de recommandations ou de prévisions sur l’avenir du domaine. Les articles [BMM04 ; ZRBV09 ; Mai09] par exemple, formulent des conclusions semblables à celles que nous avons tirées de nos études et discutées tout au long de ce chapitre. Les éléments primordiaux de ces conclusions peuvent être résumés comme suit :

– L’interopérabilité des systèmes, notamment via l’utilisation des standards – Le développement des approches orientées services

– La personnalisation et l’ubiquité des applications

– L’importance des retours d’expérience et de l’évolution des contenus – La place importante et croissante des solutions libres et open-source

52 CHAPITRE I.2. ETAT DE L’ART SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE

Il est connu aujourd’hui que la demande est de plus en plus forte pour des architectures fiables pour la formation à distance [AR03], et que les enseignants restent globalement déçus par les en-vironnements existant [CB09]. Les études de [Mai09 ; Fef09] en particulier, ont participé avec des sources spécialisées telles que live-session.fr18et webconferencing-test.com19au choix des solutions existantes pour notre étude comparative (en partie III.1).

Le tableau I.2.1 dresse une synthèse de l’état de l’art, indiquant notre positionnement vis-à-vis des principales publications étudiées. Nous indiquons ici pour chaque travail cité si nous proposons une alternative, si nous étendons la proposition existante ou si nous utilisons simplement les résultats.

TABLEAUI.2.1 – Synthèse de l’état de l’art

Référence Description Position Discussion

[GZK04] Architecture basée

sur les ressources Propose

Nous proposons de mettre en place des mécanismes de gestion des dépôts exis-tants, avant de remplir nos propres dé-pôts, pour éviter la surcharge.

[OR00 ; OR03] Architecture basée

sur les modules Étend

Les trois modules domaine/apprenant/-pédagogie nous semblent pertinent mais insuffisant. Nous proposons par exemple d’étendre le module « Appre-nant » à l’ensemble des utilisateurs.

[Lin05] Architecture basée

sur les agents Utilise

L’utilisation des agents pour gérer les profils et les interactions nous semble très pertinente.

[AI07] Architecture

adap-tative minimale Étend

Nous utilisons un modèle similaire pla-çant le modèle métier comme média-teur des autres composants du système, mais nous utilisons une autre distribu-tion de l’intelligence.

[GFGPn09] M-Learning Utilise

Nous reprenons le principe d’utiliser un LMS éprouvé pour gérer le maxi-mum des aspects pédagogiques.

[AaGZ05] Moodle orienté

ser-vices Utilise

Nous utilisons les possibilités de ser-vices offertes par Moodle, pour tirer parti des avantages cités ici.

[WH02 ; Wen87 ; CI10 ; VBK99]

Système

d’appren-tissage distribué Étend

Nous considérons toutes les recom-mandations à propos de la gestion glo-bale, de la portabilité et de l’intégration de services. Nous profitons des der-nières technologies pour pousser en-core plus avant ces principes.

18. http ://live-session.fr/

6. CONCLUSION 53

[SKC08] Learing as a service Étend

Le principe de l’application présentée fait partie des outils que nous propo-sons.

[Bru03a ;

Bru03b ; Bru04] KnowledgeTree Étend

Nous utilisons nous aussi le concept d’activité réutilisable, étendu par les travaux sur l’adaptabilité et la narration interactive.

[GOR09] Ontologies Utilise Notre travail utilise une approche onto-logique.

[CTBK12] Recommandations Utilise

Nous utilisons un système de recom-mandation libre existant, sans dévelop-per notre propre moteur.

[BDFKRSV07 ; Sha03 ; Par05]

Construction

dyna-mique de cours Étend

Nous utilisons des principes similaires à cette méthode, mais notre travail est soutenu par un système robuste de nar-ration interactive, évitant le travail pré-paratoire.

[PTMB06] LoL Classroom Étend

Nous pensons également que la discus-sion instantanée est un point clé de l’in-teraction. Cependant nous considérons l’outil de manière plus globale et non isolé des autres interactions.

L’état de l’art nous permet de remettre en perspective les problématiques que nous avions iden-tifiées et apporte une nouvelle orientation à notre réflexion. Ainsi, la problématique d’architecture se révèle très largement dépendante de la philosophie du service que l’on souhaite proposer. Nous retenons surtout la grande popularité des approches orientées services et la flexibilité des solutions modulaires. La modularité semble tout indiquée pour répondre aux exigences théoriques de l’ensei-gnement à distance, en particulier la séparation des modèles d’interaction, d’apprenant, du domaine et de la pédagogie.

Les retours d’expérience révèlent en outre la trop faible présence des aspects collaboratifs dans notre approche du projet CPI-FOAD. Les interactions collaboratives sont plébiscitées à la fois par les utilisateurs et par les experts, et la voie s’ouvre également aux interactions sociales, notamment par la notion de recommandation.

Enfin, l’état de l’art nous permet de constater que nos préoccupations s’appliquent au moins au-tant au domaine du Blended Learning qu’à la formation strictement disau-tantielle. Nous sommes ainsi fortement encouragés à adopter un nouveau point de vue dans nos réflexions pour intégrer cette com-posante hybride de l’enseignement.

Deuxième partie

Contribution

C

HAPITRE

II.1

Situations, scénarios et contexte dans un

système interactif adaptatif

« Je n’enseigne point, je raconte. » Montaigne.

Sommaire

1 Définition des éléments de scénarisation . . . . 58 1.1 Situation . . . . 58 1.2 Scénario . . . . 61 1.3 Contexte . . . . 62 2 Application à la FOAD - Principes méthodologiques . . . . 64 2.1 Proposition de règles d’application . . . . 64 2.2 Définition du cadre d’application . . . . 65 2.3 Formalisation des ressources, acteurs et rôles . . . . 65 2.4 Définition des modèles de situation . . . . 68 2.5 Définition des règles associées au modèle de situation . . . . 71 2.6 Synthèse . . . . 73 3 Conception et exécution des scénarios adaptatifs . . . . 73 3.1 À propos de l’adaptation . . . . 73 3.2 Adaptation de niveau 1 : le système auteur . . . . 75 3.3 Adaptation de niveau 2 : la narration adaptative . . . . 77 3.4 Vers une adaptation de niveau 3 : la boucle vertueuse . . . . 78

L

Arecherche d’un support d’interaction flexible et générique nous a amenés à la notion de « scé-narisation » des interactions. Ces aspects de scéscé-narisation abordés dans ce travail de thèse ont fait l’objet d’une étroite collaboration avec les travaux de thèse de Pham Phuong Thao [TPREM12] conduits en parallèle sous la direction de Pascal Estraillier et de Mourad Rabah, à propos de la défi-nition des éléments de narration et d’adaptation, et la conduite d’une étude de cas. Ils sont également à la rencontre entre les travaux sur la contextualisation des interactions conduits par François Picard [Pic11] et Pascal Estraillier d’une part, et les travaux sur la narration interactive menés par Ronan Champagnat et Dang Kim Dung [Dan13] en parallèle à cette thèse.

Ce chapitre présente tout d’abord un rapide aperçu des notions définies dans les travaux que nous venons de mentionner, avant de poursuivre sur la façon dont nous nous sommes appropriés ces notions et les avons intégrés de manière complémentaire dans notre environnement.

58 CHAPITRE II.1. SITUATIONS, SCÉNARIOS ET CONTEXTE

1 Définition des éléments de scénarisation

Nous définissons ici les deux composants de narration que nous utilisons, les situations et les scénarios, et nous étudierons ensuite leur application.

La notion de situation est directement issue de la continuité des travaux menés au laboratoire L3i que nous avons évoquée. Elle répond à différents besoins rencontrés au cours de l’élaboration des mécanismes d’interaction :

– La réutilisation : les travaux de François Picard ou de Guilain Delmas, par exemple, traitant du domaine du jeu vidéo, les interactions sont souvent répétées et nécessitent un potentiel de réutilisation important.

– La cohérence : la gestion du contexte d’interaction implique la mise en place de synchronisa-tions régulières. Le système doit donc être capable de déclencher ces synchronisasynchronisa-tions à des moments appropriés. Le découpage de la narration en situations détermine de fait ces moments. – L’adaptation : tout comme la cohérence, l’adaptation implique la définition des moments pro-pices à une évolution de la narration. Le découpage permet de mettre en place cette évolution entre les situations.

Cette notion peut être rapprochée du principe de « scène » dans une pièce de théâtre. Une scène correspond à une séquence dans laquelle des acteurs jouent des rôles, en interagissant dans un contexte défini, afin d’atteindre un but.

1.1 Situation

1.1.1 Définition

La situation d’interaction est un élément définit par François Picard dans ses travaux de thèse [Pic11].

Situation

Une situation d’interaction décrit une étape scénarisée entre deux états stables identifiés de l’univers. Elle prend en compte tout ou partie des acteurs de l’interaction, leurs états et entités associées, par le biais d’un processus de sélection et de filtrage.

Une situation est donc définie par des acteurs participants, des pré-conditions et post-conditions, un déroulement et un processus de gestion de cohérence, comme l’illustre la figure II.1.1. Il s’agit d’une boîte noire dans laquelle les participants suivent leurs comportements respectifs.

1.1.2 Contribution

Les situations que nous utilisons ne correspondent pas totalement à celles proposées par François Picard, car elles impliquent le verrouillage des éléments du contexte tout au long de leur déroulement, et une mise à jour a posteriori du contexte global d’après les états locaux des participants. Ainsi, un élément (acteur, objet...) ne peut être impliqué dans plusieurs situations à la fois, et ces situations ne permettent pas de composition.

Il s’agit pour nous de définir des activités en fonction du domaine d’application, et de construire ainsi un enchainement d’activités. Nous avons participé à la construction d’un nouveau modèle de situation en collaboration avec Pham Phuong Thao. Nous distinguons ainsi deux types de situations :

1. DÉFINITION DES ÉLÉMENTS DE SCÉNARISATION 59