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Les changements d’espace reconfigurent les répertoires et modifient la donne linguistique.

Blommaert et al. (2005 : 202) considèrent que l’espace comporte des attributs et des

caractéristiques matérielles et symboliques qui construisent un régime linguistique. Chaque

espace est donc différent et c’est lui qui attribue des valeurs aux variétés parlées, qui classe

ses variétés comme prestigieuses ou, au contraire, ne leur reconnait aucune valeur. Rappelons

que la variété d’ourdou parlée par

YAS

comporte un accent peu connu dans le milieu où sa

femme a grandi. Le déplacement des codes linguistiques d’un espace à un autre, selon le

déplacement des locuteurs, remet en cause la valeur et la validité de ces codes ainsi que

l’évaluation de la compétence langagière des locuteurs. Blommaert (2003 : 613) explique ce

phénomène ainsi : « [w]hen people move across physical as well as social space . . . , their

language practices undergo reevaluation at every step of the trajectory and the functions of

their repertoire are redefined ». Nous avons vu que la compétence de

RAF

en anglais semble

inadéquate face à ses cousins en Angleterre, alors qu’elle est plutôt bonne en Norvège où il

démontre une compétence élevée en anglais face à ses camarades norvégiens. Nous

remarquons aussi que la langue première de

KUL

est la variété du pendjabi de Delhi, non

validée comme telle par son mari qui ne lui attribue pas la dénomination de pendjabi. Les

différents espaces attribuent différentes valeurs à une même langue. Ce phénomène n’apparait

pleinement que dans la mobilité, et notamment dans les processus migratoires. La variété de

langues de référence est celle des personnes qui occupent historiquement ces espaces.

D’après Blommaert (2007 : 118), « we often project the presence of an evaluating authority

through our interactions with immediate addressees, we behave with reference to such an

evaluative authority

93

». Pour Blommaert, cette instance évaluative émane d’un « centre ».

Mais comme l’espace est composé d’une multitude de centres, un individu peut représenter un

centre pour ses semblables, tout en s’orientant vers un autre. Autrement dit, la polycentralité

de l’espace linguistique engendre des situations complexes. Les langues sont susceptibles de

mettre en valeur ou de stigmatiser un espace, selon les idéologies inculquées aux citoyens par

les instances gouvernementales ou aux enfants par les parents. Dans la

FAM D

, nous voyons

que la valorisation des langues nationales, au détriment des langues vernaculaires dans la

plupart des États-nations, s’opère par une stigmatisation plus ou moins marquée de l’espace

rural et une normalisation de l’espace urbain comme cadre de vie des citoyens. Chez la

FAM A

, nous remarquons que la revalorisation des langues parentales se fait au détriment de la

centralité du français et aboutit à un changement d’espace. Le paysage linguistique familial et

les pratiques langagières de la

FAM A

basculent en faveur de la langue hindie ; aussi tous les

membres, dont surtout les enfants, s’orientent vers un nouveau centre auparavant inconnu.

Cette approche polycentrique proposée par Blommaert (2007 : 128) permet de « multiple

frames, in Goffman’s sense, through which, on which and with which people can make

sense ». Les différents contextes que nous avons décrits peuvent aussi être appelés “cadres” et

ils font émerger le répertoire multiple segmenté de nos participants.

93

Blommaert en cite exemple : « they can be individuals, collectives, abstract entities or ideals and so on : the macro- and micro-structures of our everyday world ».

Blommaert (2007) considère que l’environnement humain est fondamentalement stratifié et

organisé en fonction de plusieurs centres détenant une certaine autorité linguistique — une

norme à l’aune de laquelle les individus s’évaluent. Chaque centre produit des indices de

contextualisation des pratiques et fournit une échelle de référence (la famille, l’école, la

communauté linguistique, l’ethnie . . .). Inspiré par les travaux de Wallerstein (1983, 2000)

sur les « systèmes-monde », Blommaert et al. (2005) propose de mettre la notion d’échelle au

centre de la réflexion théorique. Cela a l’avantage de fournir une métaphore verticale pour

envisager les phénomènes et les processus sociolinguistiques, ce qui permet de concevoir

différents types d’échelle sur un continuum allant du local au global et de faire varier le degré

d’adéquation des pratiques langagières au contexte. C’est dans cette optique que nous

traiterons les notions d’upscaling et de downscaling, autrement dit les changements d’échelle

auxquels sont confrontés les individus. Dans notre ère de globalisation, les langues subissent

un processus de commodification, dans le sens où elles deviennent des marchandises sur

lesquelles il est possible d’investir et de faire du profit, à l’instar de tous les domaines de

l’économie capitaliste néolibérale. Elles subissent une politique de valorisation ou, au

contraire, de dévalorisation en fonction des régimes sociolinguistiques qui les placent en haut

ou en bas d’une échelle de valeur. Les mouvements de up et downscaling peuvent être mis en

rapport avec les mouvements entre centre et périphérie. Le prestige et le pouvoir renvoient au

centre et aux mouvements d’upscaling, tandis que les langues de la périphérie sont soit

stigmatisées, soit simplement ignorées et subissent un mouvement de downscaling. La

métaphore de l’échelle est ainsi double : d’une part, elle renvoie à la conceptualisation

géographique de l’échelle, qui varie selon les portions de territoire envisagées, et d’autre part,

elle évoque le sens commun du « haut » et du « bas » de l’échelle de la société.

Parmi les participants à notre étude, à l’exception de New Delhi d’où vient

KUL

, les villes et

les villages d’origine ne sont pas connus sur la scène mondiale économique ou culturelle.

L’immigration vers l’Europe de l’ouest représente un mouvement d’upscaling puisque c’est là

que se trouvent des pays plus puissants économiquement que l’Inde

94

. Tous les parents ont

appris l’anglais en Inde. Mais l’anglais indien, semble-t-il, n’est pas autant valorisé que

l’anglais américain ou britannique. Alors que l’anglais aide à gravir l’échelle sociale en Inde

(Agnihotri et Khanna, 1997), Blommaert (2010 : 47 et ss) montre comment une variété

d’anglais se dévalorise dans le mouvement d’upscaling, et comment certaines entreprises

vendent des cours d’accent américain à des locuteurs anglophones pour leur permettre

94

En s’appuyant sur les données produites par la valeur produite intérieure brute annuelle par habitant en parité de pouvoir d’achat (PPP), on verra dans le lien suivant que l’Inde figure assez bas en comparaison avec les pays développés :

d’améliorer leur chance d’embauche et de succès

95

. Ce point de vue nous amènerait à croire

que la connaissance de la langue ne suffit pas, mais qu’il est important de la parler avec un

accent prestigieux, en l’occurrence l’accent américain. Il est frappant de constater que les

compétences linguistiques en anglais des Indiens sont suffisantes pour que des centres d’appel

soient délocalisés en Inde en raison des couts moins élevés, mais que l’on demande aux

employés de suivre des cours de prononciation américaine pour qu’ils ne soient pas repérés

comme des habitants de l’Inde. Dans une étude ethnographique menée auprès d’un centre

d’appel du sud de l’Inde, Cowie (2007) souligne l’importance accordée à la neutralisation de

l’accent indien en anglais par l’entremise d’« accent training » destiné à acquérir l’accent

américain ou britannique. Das (2002 : 338) signale que, selon les centres d’appel, « it only

takes six weeks to get Indians talking with an American accent ». Néanmoins, Duchêne

(2009 : 43) estime que la compétence en langue, en l’occurrence celle des Indiens dans les

centres d’appel, peut être aussi source de mécontentement de la part de la clientèle. L’auteur

explique « . . . often the case when you look at complaints about call centres in India, where

customers emphasize the lack of workers’ language skills . . . ».

En opposition avec les vues de Blommaert et de son équipe, Phillipson (1999 : 102) relativise

le poids réel de la norme américaine comme seul centre vers lequel se tournent les locuteurs

anglophones. L’auteur décrit l’anglais comme une langue polycentrique, trace des anciennes

colonies britanniques, que ce soit en Amérique du Nord, en Australie, en Nouvelle-Zélande,

et dans les autres pays comme l’Afrique du sud et l’Inde. Dans ces deux derniers pays,

l’anglais est très influencé par les langues et cultures locales. Selon lui, la variété d’anglais

n’est pas forcément pertinente quand un Suédois ou un Néerlandais utilise cette langue dans

une négociation, ou dans une transaction commerciale, ou encore dans la communication

scientifique à l’écrit. L’anglais est aujourd’hui une langue tellement répandue de par le monde

et sa polycentralité tellement avérée que le locuteur n’a pas besoin de s’identifier ou d’être

identifié avec un centre English-Speaking. En d’autres termes, et pour reprendre notre

terminologie, Phillipson entérine le fait que la compétence langagière segmentéeen anglais,

ou un accent peu valorisé, ne pose pas de problème dans les genres de contextes mentionnés

ci-dessus.

La construction du répertoire verbal segmenté est étroitement liée à la mobilité. À l’exception

de

YAS

et de

FAZ

, la mobilité pour des parents n’intervient qu’assez tard. Pour le père de la

FAM A

, l’immigration interne dans le pays s’effectue après la fin de son parcours universitaire

95

Un exemple parlant et plutôt désopilant d’une telle démarche se trouve en lien sur You Tube :

http://www.youtube.com/watch?v=z8Vlk1CZBbQ (American accent articulation exercices, par Rebecalinquist, [réf. du 31 janvier 2011].

et ensuite il part pour la France.

ASF

et

ERA

ont séjourné quelques mois en Inde en dehors de

leurs villes natales lorsqu’elles ont rejoint leur mari, alors que

KUL

et

SUN

sont directement

allées dans les pays d’accueil. Pour tous ces participants, le répertoire verbal comporte en

Inde trois sortes de langues : (i) langue première (régionales : variétés de l’haryanvi, de

l’ourdou et du pendjabi) (ii) langue standard de la région (hindi standard, ourdou standard,

pendjabi standard) (iii) langue anglaise. On ajoutera le français et l’anglais, respectivement

pour

YAS

et

FAZ

, étant donné qu’ils ont vécu l’un à Alger et l’autre à Londres, pendant leur

enfance.

JAS

, le père de la

FAM D

, part pour la Norvège avec son master indien en poche. Il y apprend

le norvégien et exerce des petits-boulots durant cinq ans. Ensuite, comme nous l’avons vu, il

part pour l’Islande, apprend l’islandais et valide un deuxième master. Les langues indiennes

ne lui sont d’aucune aide, ni en Norvège, ni en Islande. En outre, ses diplômes universitaires

indiens n’ont pas de valeur suffisante pour qu’il puisse trouver facilement un travail.

L’apprentissage du code linguistique local était le seul moyen pour

JAS

de pénétrer le marché

du travail norvégien ou islandais. En Norvège, où il n’a fait que de petits-boulots dans

l’hôtellerie et la restauration, et en Islande où il a travaillé dans l’industrie de la pêche (il ne

précise pas quel type de travail il faisait), nous imaginons qu’il parvient à développer une

compétence segmentée lui permettant d’agir dans le contexte de son travail. Quand il

s’installe en Suède, il apprend le suédois et s’inscrit dans une école de soins infirmiers. Il

devient infirmier après quelques années et travaille dans un hôpital pendant très peu de temps.

De fait, si l’on a bien interprété son récit, son arrivée en Europe n’est pas motivée

essentiellement par le désir de suivre une formation sérieuse. Il est possible que son statut

d’étudiant dans ces pays lui ait surtout servi à effectuer un séjour légitime pendant qu’il

cherchait une solution pour s’installer en permanence. On peut remarquer la disparité entre les

formations effectuées (les deux masters et l’école d’infirmerie) par

JAS

et la profession qu’il

finit par exercer. Sa mobilité, de l’Inde vers les trois pays scandinaves, lui permet d’ajouter

trois langues dans son répertoire verbal et il réussira dans chaque espace à trouver un travail et

à vivre sur la base de son répertoire segmenté, avec des compétences minimales dans

certaines langues.

Il en va de même pour le père de la

FAM A

dont le master indien

96

ne l’aide pas à trouver un

travail en France. Dans cet espace francophone, ce n’est pas l’anglais qui facilitera ses

premiers pas de socialisation, comme cela a été le cas pour le père de la

FAM D

en Norvège,

en Islande et en Suède. Ce n’est qu’en s’appuyant sur sa capacité langagière en français,

96

notamment à l’oral, qu’il développera non seulement son réseau en France, mais qu’il ouvrira

ainsi une entreprise d’import-export. La trajectoire de sa femme du point de vue de la

compétence langagière mérite toute notre attention. Comme nous l’avons vu, elle enseigne le

français en Inde, d’abord dans une école, puis dans sa propre école francophone ouverte sans

avoir aucun diplôme. Le changement de centre implique une modification de la hiérarchie

entre ses compétences linguistiques. Ainsi, en Inde comme en France, elle enseigne une

langue sans certification de ses compétences, le français dans le premier cas, l’anglais dans le

second.

La mobilité dans le cas de

KUL

, de New Delhi au Pendjab, met en question sa compétence en

pendjabi, que son mari qualifie d’autre langue. Bien que New Delhi fonctionne comme un

centre par rapport à un village du Pendjab, le centre de la langue pendjabi est le Pendjab et

non pas Delhi ! Ainsi, les personnes issues de l’espace central s’accordent le droit de juger la

compétence langagière de leurs interlocuteurs si ces derniers ne sont pas issus du même

espace.

Dans le cas des pères des

FAM B

et

C

, ingénieurs de formation, leurs compétences

professionnelles sont suffisamment recherchées pour positionner leur compétence linguistique

au deuxième plan, comme constaté dans le contexte du travail décrit plus haut. D’une part,

l’anglais reste leur langue principale, tant sur le lieu de travail que dans la vie quotidienne, y

compris les loisirs ; d’autre part, la langue du pays d’accueil n’est pas prise en compte.

L’anglais étant reconnu comme la langue scientifique du monde entier, elle leur sert de langue

professionnelle principale, que ce soit en Inde ou en Europe. L’échelle globale est pleinement

à l’oeuvre dans ce cas.

YAS

, qui n’a pas appris le finnois en dix ans de séjour en Finlande,

croit que les centres autour de lui fonctionnent en anglais. Sur son lieu de travail (d’abord

dans une entreprise privée, ensuite à l’université) comme dans ses loisirs,

YAS

ne rencontre

aucun problème pour développer son réseau social. Toutefois, quand il cherche un emploi

après avoir perdu son premier travail, il admet que le fait de ne pas connaitre la langue de son

pays d’accueil a joué en sa défaveur. C’est reconnaitre un changement d’échelle. Il confie ne

pas pouvoir comprendre, par exemple, le fonctionnement du système finlandais et les nuances

liées au droit du travail, ce qui l’a pénalisé lors de son licenciement. Il regrette de ne pas avoir

adhéré à certaines organisations qui viennent en aide aux employés licenciés et l’attribue à

son manque de capacité linguistique en finnois. Dans la mobilité de

YAS

, la domination de

l’anglais, pourtant troisième langue dans l’ordre d’apprentissage, est particulièrement nette

dans sa vie quotidienne. D’abord réservé aux études, l’anglais a peu à peu envahi les

domaines de l’emploi et des loisirs. De même pour

FAZ

, les centres liés à son travail sont

principalement en anglais. De fait, son employeur est un Américain, ses collègues sont tous

anglophones, ainsi que sa clientèle répartie dans le monde entier. Depuis son départ d’Inde,

FAZ

a fait plusieurs séjours et déplacements liés à ses études et à son travail. À l’anglais,

l’hindi et l’ourdou de son répertoire verbal, s’ajouteront le goujarati et le norvégien. Nous

avons vu qu’il apprend le goujarati “sur le tas” lors de son séjour dans l’État de Goujarat,

quand il exerçait son métier d’ingénieur.

FAZ

se rappelle avoir parlé en goujarati avec sa

propriétaire et au marché.

Sa femme

ASF,

qui le rejoint au Goujarat après son mariage, apprend également le goujarati

par elle-même, l’emploie en dehors de la maison, en particulier au marché. Sa mobilité

géographique lui permet, en outre, de rencontrer des gens de différentes cultures et c’est ainsi

qu’elle apprend à parler l’anglais. En Norvège, elle commence à apprendre le norvégien et

développe une compétence suffisante pour mener des activités quotidiennes, notamment

aborder les sujets liés à la scolarité de ses enfants avec leurs instituteurs.

ERA

identifie son premier centre de référence à son amie et voisine dont la langue première

est le suédois. De fait, cette personne apprend à

ERA

la langue finnoise. Ce centre de référence

est renforcé par l’institution dans laquelle

ERA

prend des cours depuis plus de trois ans. À

partir de sa ville natale, elle fait des déplacements en Inde pour vivre avec sa belle-famille et

ensuite en Malaisie.

ERA

n’a l’occasion d’apprendre une nouvelle langue dans aucun de ces

espaces et n’éprouve pas le besoin de communiquer dans une autre langue. Aux premiers

temps de l’immigration en Finlande, elle n’a pas ressenti le besoin d’apprendre le finnois,

comme son mari, car elle croyait que tout était faisable en anglais. Son réseau se composait

essentiellement de membres de la communauté indienne d’Helsinki. Depuis qu’elle parle le

finnois, son réseau s’est élargi dans la communauté finnophone (y compris les suédophones

qui peuvent parler en langue finnoise, comme c’est le cas de sa voisine).

La mobilité favorise la connaissance et l’apprentissage des autres codes linguistiques. On peut

dire, en effet, qu’une faible mobilité restreint l’opportunité, non seulement d’apprendre de

nouvelles langues, mais aussi d’explorer de nouvelles cultures, et ce faisant, de nouvelles

manières de percevoir le monde. La deuxième génération, à l’exception de trois enfants

(l’ainé de la

FAM C

et les deux premiers de la

FAM B

), est née en Europe. Les trois autres

vivent en Europe depuis l’âge de trois ans (pour

ARI

en Finlande) et de cinq ans et de dix-huit

mois (pour les deux frères en Norvège). On peut dire qu’ils grandissent tous en Europe, pays

d’immigration de leurs parents. La mobilité des enfants consiste à faire des allers et retours

entre le pays de résidence et le pays d’origine, ou bien dans la parenté vivant dans des pays

anglophones. Les enfants connaissent donc aussi la polycentralité, le premier centre étant

celui de la maison, où les parents établissent des normes et des règles concernant les pratiques

langagières familiales à l’intérieur du foyer. Leur deuxième centre est la crèche, l’école et

ensuite les acteurs sociaux qui entrent dans leur vie. Les enfants sont exposés à deux genres

de polycentralité, l’un auquel ils participent lors de leur socialisation et l’autre auquel ils

adhèrent – cercle familial et centres auxquels leurs parents veulent les exposer. En Suède, les

parents ayant rompu tout lien avec l’Inde, la polycentralité indienne n’a pas de rôle à jouer.

Faute de connaissance des langues parentales, les enfants ne savent quels comportements

adopter en Inde et ignorent les normes socioculturelles, ce que les parents regrettent. Le

commentaire (26) est celui de la mère et le (27) est celui du père :

(26) S’ils ne comprennent pas la langue, ils ne vont pas non plus comprendre comment les Indiens se comportent, se parlent et quelles sont leurs idéologies. Par exemple, quand nous sommes allés en Inde, il faut