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3. LA CRISE ECONOMIQUE COMME OBJET

3.3. M ESURES POUR SORTIR DE LA CRISE

3.3.2. Les mesures pour sortir de la crise : Espagne

axes pour pallier la situation négative et difficile dans laquelle se trouve le pays, à savoir, la transformation et la consolidation du secteur financier, la réorganisation, la restructuration et la recapitalisation des entités et des réformes de faillite en vue de renforcer la protection juridique et les accords de refinancement (Uria, 2015, p. 81).

Parmi la restructuration du système financier, le 29 juin 2009 le gouvernement va créer le Fonds de Restructuration des Banques Espagnoles (FROB), à travers lequel vont se fusionner des banques d’épargne régionales pour aider à la consolida-tion du système bancaire, en réduisant tellement les nombre de banques, comme nous pouvons le constater dans l’image suivante.

Figure 36: Restructuration du système bancaire espagnol (Source: ABC)

Ce plan va donner ses résultats le 7 mai 2012 quand le gouvernement de Rajoy fait part d’une une injection monétaire à Bankia (banque résultant de l'intégration réalisée par Caja Madrid, Bancaja, Caja de Canarias, Caixa Laietana, Caja Rioja, Caja Avila et Caja Segovia) et deux jours plus tard, le gouvernement annonce sa nationali-sation. Ce fait va provoquer la chute rapide du prix des actions de Bankia ce qui en plus va se propager aux autres sociétés de l’Ibex 35 et accroît la prime de risque à des niveaux exorbitants. Ceci a provoqué le sauvetage de la banque espagnole par les organismes européens qui ont injecté 100 millions d’euros dans les banques nécessi-teuses (Luna, 2015, P.49).

Ainsi, il se crée une Société de Gestion des Actifs procédant de la Restructura-tion bancaire ou « bad bank », pour nettoyer les actifs toxiques des banques. Et ce

bad bank va mettre sur le marché un volume élevé de maisons appartenant à des

banques qui avaient une perte de valeur et une chute de leur prix final (Méndez, Abad et Ochaves, 2015, p.78).

La deuxième législature de Zapatero (PSOE) 2008-2011

D’après Luna (2015, p.45), à la suite du déclenchement de la crise, le président socialiste avec sa promesse électorale du plein emploi, n'a pas accepté l’existence d’une crise en Espagne. Il a mis en place le «Plan espagnol pour stimuler l'économie et l'em-ploi», appelé plan E. A l’aide de ce plan, le gouvernement comptait stimuler l’économie du pays en 2008 et 2009, grâce à l’investissement de fonds publics dans les petits travaux de construction contrôlés par les mairies, avec un coût estimé d’environ 50 milliards d’euros. Cependant, la rentabilité de ce projet est hésitante, étant donné le caractère temporaire des emplois qui ont été créés. En plus, Zapatero a été grandement critiqué, à cause du détournement d'une grande partie de cet inves-tissement pour la mise en œuvre des tâches de diffusion et de propagande du régime et par une politique de publicité excessive par la taille des affiches.

Ensuite, un mois après les élections de mars 2008, le ministre de l'Economie Pedro Solbes a annoncé un plan de onze mesures anti-crise, dont six faisaient réfé-rence à la crise immobilière, parmi lesquelles des aides fiscales pour la réhabilitation des bâtiments, la réactivation des travaux publics, un investissement de 3 mil-liardsd’euros à l’ICO (Institut de Crédit Officiel) pour la promotion du logement public. Conséquemment l'ensemble de ce plan a été budgétisé pour un total de 24,200 millions d'euros (Pérez, 2008).

En effet, c’est au début de l’été 2008 qu’il y a lieu une montée constante du prix du pétrole, et d’autre part, l’éclatement de la bulle immobilière en Espagne est évi-dent. De ce fait, le ministre de l’industrie va annoncer de nouvelles mesures pour remédier à cette situation, avec la mise en place du «Plan Renove» en donnant des aides pour l’achat d’une nouvelle voiture, et promouvoir l’achat de voitures hybrides et électriques (Murray, 2015, P. 129).

Dans cette ligne de mesures anti-crise, en août 2008, Zapatero va communi-quer des nouvelles mesures pour libéraliser l’économie, telles que la suppression d’obstacles aux PME, la rationalisation des déclarations d'impact environnemental pour éliminer les obstacles à l'essor continu de la construction; et en particulier les

travaux publics à déployer sur toute la géographie espagnole en tant que mécanismes anticycliques, etc. (Garea et Bolanos, 2008 dans Murray, 2015, p. 129).

En plus, depuis 2010 l'Espagne a subi la crise de la dette souveraine, car le pays est très endetté et à chaque fois il doit payer un intérêt plus élevé pour son crédit. La prime de risque (écart entre les intérêts payés par l'Espagne par rapport à l’argent emprunté à l'Allemagne, l'économie de référence pour notre pays) a été totalement revue car les investisseurs étrangers n’ont pas confiance en ce pays.

Mais finalement, vu que la situation de l’économie espagnole n’arrêtait pas de se dégrader, en mai 2010 Zapatero va annoncer son plan d'ajustement, qui compre-nait une réduction de 5% du salaire des autres travailleurs du secteur public, une réduction de 15% des rémunérations des membres du gouvernement, les pensions de retraite de 2011 sont gelées, la suppression du chèque bébé de 2500 euros pour la naissance de chaque bébé, la standardisation des médicaments dans des récipients à dose unique fractionnés et la résolution du droit des aides de dépendance dans un délai ne dépassant pas six mois, ainsi que l'élimination de la rétroactivité.

Quelques mois plus tard, le gouvernement socialiste approuve une nouvelle ré-forme du travail et modifie l'âge de la retraite (de 65 à 67 ans). En août 2011 le gou-vernement socialiste fait un pacte avec l’opposition (PP) pour réaliser une réforme de l'article 135 de la Constitution espagnole, afin de convenir d'un plafond de déficit du style allemand encore une fois sous la fiscalité européenne et sans entendre l'opi-nion citoyenne (Luna, 2015, p. 47). Le 20 novembre 2011 Zapatero annonce des élections anticipées, et à ce moment-là ce sera au tour de Rajoy de se jeter dans l’arène pour sortir de cette crise.

La première législature de Rajoy (PP) 2011-2015

Par conséquent, le 21 décembre 2011, le gouvernement du parti populaire tient la barre du pays. Parmi les premières mesures lancées par Mariano Rajoy, on re-marque l'approbation d'une nouvelle réforme du travail plus stricte que la précé-dente (dans le sens où les droits des travailleurs sont concernés), réduction des

dé-penses du secteur public (spécialement dans les secteurs de la santé et l'éducation), baisse des entreprises publiques, et une augmentation considérable de la valeur ajou-tée (TVA), tout ce qu'il avait critiqué pendant les années d'opposition (Luna, 2015, P. 48).

De même, la première année du président Mariano Rajoy se referme avec un solde de 29 décrets-lois, 17 lois organiques et 8 lois ordinaires.

Les changements les plus importants dans ces politiques en termes de réduc-tions et d'impacts sur les groupes vulnérables, afin de répondre aux directives d'aus-térité européennes et la maîtrise des coûts sont les suivants (Mateos & Penadés, 2013): la réforme du marché du travail, ce qui facilite le licenciement, la hausse de la valeur ajoutée (TVA) de 18% à 21%, et le taux réduit de 8% à 10%. Cette mesure augmente également la valeur de certains services produits, le transport, la suppres-sion de la prime de Noël pour les fonctionnaires et le personnel politique, le retrait de la carte de santé aux immigrants illégaux, la réduction des investissements dans les infrastructures, nationalisation des dépenses publiques dans l'éducation (plus pe-tit budget pour les bourses, la recherche, etc.). Cette mesure touche tous les do-maines de l'éducation et incorpore la flexibilité dans le nombre d'élèves par classe, l'augmentation du nombre d'heures des enseignants, la rationalisation dans l'éventail des qualifications, entre autres, la réforme sur le financement des partis politiques, ce qui réduit le montant versé des fonds à 20% et la rationalisation du gouverne-ment local : baisse du nombre de conseillers, la suppression des petites collectivités locales, l’élimination des associations avec peu de durabilité, un projet de loi pour la rationalisation et la durabilité de l'administration locale.