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Chapitre II : Mesure de la performance des IMF

2.2 Performance des IMF et sa mesure

2.2.2 Mesure de la performance des IMF

Dans les sections précédentes, nous avons vu que même si l’objectif principal de toutes les institutions de microfinance est d’améliorer le bien-être des gens pauvres en leur permettant d’avoir accès aux services financiers, deux courants de pensés s’affrontent sur la meilleure façon d’atteindre cet objectif. Alors que l’approche welfariste mesure le succès d’une IMF principalement par la façon dont elle répond aux besoins des plus pauvres dans le court terme ou par la réduction de la pauvreté, l'approche institutionnaliste mesure le succès par la viabilité des institutions en supposant que les institutions de microfinance autonomes sont susceptibles de contribuer significativement à l'expansion des revenus et à la réduction de la pauvreté.

Nous avons vu aussi que la définition de la performance dépend de ce qui devrait être les objectifs poursuivis par un organisme. La performance des IMF doit ainsi être mesurée sur la base des objectifs poursuivis. En tant qu’institutions financières qui cherchent à permettre aux populations à faible revenu d’avoir accès aux services financiers, les IMF doivent atteindre leur autosuffisance et être viable financièrement. Ainsi, plusieurs articles se sont intéressés à la question de l’efficacité opérationnelle des IMF (cost efficiency). Selon Khandker (1998), l’efficacité opérationnelle fait référence à la capacité d’une IMF à couvrir les coûts supportés pour offrir les services de microfinance par les revenus d’intérêt générés par les opérations. Cependant, dans la littérature la mesure de la performance est basée non seulement sur l’évaluation de l'autosuffisance, mais aussi sur la portée des activités des IMF. Cette dernière est mesurée par le degré de couverture de la clientèle cible et par l'ampleur des services offerts par l’institution.

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2.2.2.1 Objectifs d’une institution de microfinance

Selon Boyé et al. (2006), toute IMF suit trois grands objectifs stratégiques :  La viabilité37

: Pour être apte à continuer à exercer durablement, une IMF doit être une organisation viable sur tous les plans ;

 La portée : la microfinance a pour objectif de fournir des services financiers aux populations délaissées par le système financier conventionnel, donc une IMF doit être en mesure d’atteindre un grand nombre de clients (étendue de la portée), notamment ceux qui sont les plus pauvres (degré de la portée) ;

 L’impact : pouvoir satisfaire chaque client en lui apportant un service qui correspond à ses attentes et maintenir un ciblage spécifique.

Ces objectifs sont schématisés par les auteurs dans un triangle qui représente l’IMF. Chaque angle de ce triangle représente l’un des objectifs stratégiques de l’IMF (figure II-3). Ce triangle proposé par les auteurs s’inspire du triangle de microfinance. C’est un triangle qui présente un cadre conceptuel liant les trois objectifs de la microfinance : la viabilité financière, la portée des actions de la microfinance et l’impact sur le bienêtre des populations ciblées.

Crompton (2007), pour sa part, mentionne que la plupart des IMF poursuivent un double objectif de résultat "double bottom line" : la performance financière (l’autosuffisance financière) et la performance sociale (l’impact socioéconomique). Ici l’auteur groupe les objectifs de la portée et de l’impact identifiés par Boyé et al. (2006) en un seul objectif qui est la performance sociale.

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Selon Boyé et al. (2006), le concept de la viabilité est composé de trois aspects. Le premier aspect est la viabilité organisationnelle qui consiste pour une IMF à maîtriser les opérations sur le terrain et à avoir la capacité de structurer l’organisation en mettant en place les compétences et les systèmes qui permettent de fonctionner d’une manière efficace. Le deuxième aspect est la viabilité institutionnelle. Celle-ci fait référence à la mise en place d’une gouvernance qui permet à l’IMF, d’une part, de définir sa stratégie et de contrôler son application et, d’autre part, de lui garantir une bonne insertion dans son environnement. Enfin, la viabilité financière qui veut dire la capacité d’une IMF d’atteindre son équilibre financier et l’aptitude à financer sa croissance.

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Figure II-3 : Objectifs stratégiques d’une IMF

Source : Boyé S., Hajdenberg J. et Poursat C. 2006. Le guide de la microfinance : microcrédit et épargne pour le développement. (p. 212).

Dans le cas des institutions de microfinance de type institutions financières rurales38, Yaron et al. (1997) proposent deux critères principaux pour l’évaluation de la performance de ces institutions : l’autosuffisance et la portée des opérations auprès de la clientèle cible. En considérant que des études économétriques rigoureuses portant sur l’impact des IMF sont coûteuses et souvent très spécifiques ce qui rend la généralisation de leurs résultats impossibles, les auteurs notent que les indicateurs de la portée peuvent être utilisés comme des proxys pour évaluer l’impact économique des opérations des institutions de microfinance sur leur développement. Yaron et al. (1997) notent que pendant plusieurs années il n’existe pas d’accord sur les critères d’évaluation de la performance des institutions financières rurales. Leur performance est évaluée souvent en utilisant l’analyse par les ratios financiers standards. Cette façon de faire ne tient pas compte des différents types de subventions accordées à ces institutions et de leurs objectifs particuliers. Les

38 Dans cette catégorie d’IMF, les auteurs donnent des exemples comme la Grameen Bank du Bangladesh, la

banque Rakyat d’Indonésie, etc.

Portée :

- Nombre de clients - Étendue géographique

Viabilité financière :

- Couverture des coûts - Financement de la croissance - Politique financière maîtrisée

Impact :

-Ciblage d’un public spécifique - Adéquation des services proposés -Satisfaction des clients et fidélité à l’IMF - Amélioration de leur condition économique et

96 auteurs ont donc proposé le cadre d’évaluation de la performance présenté à la figure II-4. Dans ce modèle, la portée est une mesure hybride qui évalue à la fois la mesure

Figure II-4 : Critère d’évaluation de la performance des institutions financières rurales

Source : Yaron, Benjamin et Piprek. (1997). Rural Finance: Issues, Design, and Best Practice. (p. 90).

dans laquelle une institution a réussi à atteindre sa clientèle cible et le degré dans lequel elle répond aux besoins de cette clientèle pour les services financiers. Les indicateurs de la

Critère d'évaluation

L'autosuffisance

Indice de Recours aux Subventions

(IRS)

Mesure les subventions reçues par rapport aux intérêts gagnés

Exemples de subventions :

- Prêts à taux subventionés; - Le coût d'opportunité du capital ; - Exonérations des réserves obligatoires; - Équipements fournis gratuitement par le gouvernement ou par les bailleurs de fonds ;

- Prise en charge des emprunts non remboursés par le gouvernement ; - Formations pour le personnel fournies gratuitement par le gouvernement ou pardes donateurs;

- Prise en charge des emprunts en devises par le par le gouvernement.

La portée auprès des cleints

Indice de la portée

Evalue la portée auprès des clients et la qualité des services offerts

Exemples d'indicateurs :

- La pénétration du marché

* Nombre et taux de croissance annuel des comptes d'épargne et des comptes de crédits;

* Valeur et taux de croissance annuel du portefeuille des crédits et celui des dépôts; * Nombre de succursales et du personnel.

- Niveau de revenu relatif

* Valeur moyenne des prêts et l'étendue des montants de prêts;

* Pourcentage de clients ruraux; * Pourcentage de femmes clientes.

- Qualité des services

* Les coûts de transaction pour les clients; * Flexibilité et pertinence des services; * Le réseau de distribution.

97 portée39 sont à la fois qualitatifs et quantitatifs et peuvent être utilisés pour mesurer le degré de la portée (type de clients et leur niveau de pauvreté) et l’étendue de la portée (nombre de clients servis avec différentes sortes d'instruments).

Alors que les ratios mesurant la rentabilité, comme le ratio de la rentabilité économique ou le ratio de la rentabilité financière, sont adaptés aux entreprises à but lucratifs, ces ratios ne sont pas adaptés pour mesurer la performance des institutions qui ne cherchent pas la maximisation du profit et qui bénéficient dans la plupart des cas de subventions. Pour tenir compte de l’effet des subventions sur la performance financière (l’autosuffisance) d’une institution financière, les auteurs proposent d’utiliser l’indice de recours aux subventions (Subsidy Dependence Index : SDI). Cet indice donne une mesure appropriée pour l’évaluation de la performance de ce type d’institution. L’indice de recours aux subventions est exprimé sous forme d’un ratio qui indique le pourcentage par lequel il faut augmenter le taux d’intérêt appliqué aux prêts pour éliminer complètement toutes les subventions reçues au cours d’un exercice40

. Le SDI ne peut pas être inférieur à -100%. Par contre, il peut dépasser largement 100%, il n’a pas de limite supérieure. Cet indice est l’inverse de la viabilité financière ; plus le SDI est élevé, plus l’institution est loin de son autosuffisance financière. Ainsi :

 Un SDI égal à 0% indique que l’institution a atteint son autosuffisance financière totale ;

 Un SDI égal à 100% indique que l’institution a besoin de doubler le taux d’intérêt appliqué aux prêts pour éliminer les subventions et atteindre son autosuffisance financière ;

 Un SDI négatif indique que l’institution a atteint l’autosuffisance et que ses profits annuels sont supérieurs à la valeur totale de toutes les subventions reçues au cours de l’année. Une telle institution peut diminuer le taux appliqué aux prêts et éliminer toutes les subventions tout en restant autosuffisante.

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Yaron et al. (1997) présentent quelques exemples de ces indicateurs dans la Figure II-4. Les auteurs mentionnent que pour réaliser une bonne évaluation avec ces indicateurs, il faut que l’institution concernée adhère aux principes comptables généralement acceptés et que ses comptes soient soumis à un audit externe.

40 Le calcul de cet indice est présenté dans la partie empirique au point : b. Le recours aux subventions (p.

98 Les deux critères de l’autosuffisance et de la portée sont considérés comme les piliers de l’évaluation de la performance des IMF. Au cours des années 1990, plusieurs méthodes d’évaluation des IMF ont été développées sur la base de ces deux critères. Nous allons voir dans ce qui suit l’exemple de l’approche d’évaluation des IMF proposée par Ledgerwood (1999), d’une part, et certaines méthodologies de rating utilisées pour l’évaluation de la performance des IMF, d’autre part.

2.2.2.2 Indicateurs de performance d’une institution de microfinance41

Selon Ledgerwood (1999), les bailleurs de fonds, les praticiens et les consultants peuvent évaluer l’efficience, la viabilité et la portée d’une IMF en calculant un ensemble d’indicateurs de performance, qui sont généralement sous forme de ratios. Les indicateurs proposés par l’auteure sont organisés en six groupes :

 La qualité du portefeuille ;  La productivité et l’efficience ;  La viabilité financière ;

 La profitabilité ;

 L’effet de levier et l’adéquation des fonds propres ;  L’étendue, la portée et la croissance.

Ces indicateurs sont le minimum de ratios de performance qu’une IMF doit utiliser dans sa gestion financière.

a. La qualité du portefeuille

La qualité du portefeuille ou la qualité des remboursements permet d’évaluer l’activité d’une IMF. Par expérience, si un client d’une IMF est en retard sur une échéance, il y a de fortes chances que le retard porterait aussi sur les échéances restantes. Par conséquent, on considère que la somme totale qui reste à rembourser est à risque. La qualité du

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Ce point est développé principalement sur la base des articles suivants : Ledgerwood J. 1999. Microfinance Handbook : An Institutional Perspective et Boyé S., Hajdenberg J. et PoursatC. 2006. Le guide de la microfinance : microcrédit et épargne pour le développement.

99 portefeuille est jugée sur la base d’un ensemble d’informations données par les indicateurs suivants :

 Taux de remboursement des prêts (Repayment rates) ;

 Ratios de la qualité du portefeuille (Portfolio quality ratios) : - Le taux d’impayés (Arrears rate) ;

- Le portefeuille à risque (Portfolio at risk) ;

- Le ratio des clients en retard (Ratio of delinquent borrowers).  Le taux de perte sur créances irrécouvrables (Loan loss ratios).

b. La productivité et l’efficience

La productivité et l’efficience donnent une idée sur le taux auquel une IMF génère les revenus couvrant ses dépenses. Le calcul des ratios de la productivité et de l’efficience permet à l’IMF de savoir s’elle est entrain de maximiser l’utilisation de ses ressources. La productivité fait référence au volume d’activité généré (output) pour un niveau de ressources ou d’actifs donné (input). L’efficience fait référence au coût par unité d’output.

 Ratios de productivité (Productivity ratios) :

- Nombre de crédits encours par agent de crédit (Number of active loans per credit officer) ;

- Encours de crédit moyen par agent de crédit (Average portfolio outstanding per credit officer);

- Montant décaissé par période par agent de crédit (Amount disbursed per period per credit officer).

 Ratios d’efficience : (Efficiency ratios)

- Ratio de charges d’exploitation (operating cost ratio);

- Coût par unité de monnaie prêtée (cost per unit of currency lent); - Coût unitaire d'un prêt (cost per loan made).

c. La viabilité financière

La viabilité financière mesure la capacité d’une IMF à couvrir ses différents coûts avec les revenus générés par ses activités. Pour être financièrement viable, une IMF ne doit pas

100 compter sur les bailleurs de fonds pour subventionner ses activités. Les indicateurs utilisés pour évaluer la viabilité financière sont :

 L’autosuffisance opérationnelle (Operational self-sufficiency) ;  L’autosuffisance financière (Financial self-sufficiency) ;  Marge financière (Financial spread) ;

 Indice de recours aux subventions (Subsidy Dependence Index).

d. La rentabilité

Les ratios de la rentabilité mesurent le revenu net d'une IMF par rapport à la structure de son bilan. Ils permettent aux investisseurs et aux gestionnaires de déterminer s’ils ont réalisé un rendement adéquat sur les fonds investis dans l’IMF.

 Ratio de la rentabilité des actifs (Return on Assets Ratio : ROA) ;

 Ratio du rendement de l’activité (Return on Business Ratio : ROB). Ce ratio permet de prendre en compte le fait que certaines IMF mobilisent des dépôts comme une large part de leurs opérations ;

 Rentabilité des fonds propres (Return on Equity Ratio : ROE).

e. L’effet de levier et adéquation des fonds propres

L’effet de levier fait référence au degré d’utilisation de la dette par une IMF par rapport aux fonds propres. L’adéquation des fonds propres, pour sa part, fait référence à la part des fonds propres dans l’actif d’une IMF. Les ratios utilisés sont :

 Levier financier (Leverage) : Ratio des dettes sur les fonds propres (debt to equity ratio) ;

 Fonds propres sur les actifs pondérés par rapport au risque (Risk-weighted assets).

f. Indicateurs du degré et de l’étendue de la portée

Ce sont les indicateurs qui permettent de mesurer la performance sociale d’une IMF. Ils sont aussi des proxies pour évaluer l’impact des opérations d’une IMF sur les conditions de vie de ses clients. Les indicateurs utilisés sont les suivants :

101  Clients et personnel (Clients and staff) : Ledgerwood (1999) propose plusieurs

indicateurs dont nous retenons à titre d’exemple : - Nombre de clients ou de membres ;

- Pourcentage des clients servis par rapport à la clientèle ciblée ; - Pourcentage des femmes par rapport au total des emprunteurs ; - Pourcentage des femmes par rapport au total des épargnants ; - Nombre du personnel ;

- Nombre de branches, etc.  Portée des prêts :

- Nombre d’emprunteurs actifs ; - Solde total de l’encours de crédits ; - Portefeuille en moyen ;

- Taille moyenne des prêts décaissés ;

- Taille moyenne des prêts décaissés en pourcentage de PIB par habitant ; - Montant des prêts par employé ;

- Nombre de prêts par employé ; - Encours moyen de credits ;

- Encours moyen de crédits par BIP per habitant, etc.  Portée de l’épargne :

- Solde total des comptes d’épargne volontaire ;

- Moyenne annuelle des épargnes en pourcentage du portefeuille des prêts encours moyen ;

- Nombre des épargnants volontaires en cours ; - Valeur du compte d’épargne moyen ;

- Nombre d’épargnants par employé ;

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2.2.2.3 Rating des institutions de microfinance42

Parmi les méthodologies d’évaluation de la performance des IMF développées par différents organismes, le rating occupe une place importante. Dans un article intitulé "Comparing microfinance assessment methodologies", Reille, Sananikone et Helms (2002), présentent une analyse comparative de cinq méthodes de rating des IMF parmi les plus connues, à savoir : CAMEL développée par ACCION, PEARLS développée WOCCU, GIRAFE développée par PlaNet Rating, la méthodologie utilisée par MicroRate et enfin, celle utilisée par M-CRIL.

Le rating des institutions de microfinance est mis en œuvre par des organismes spécialisés : les agences de notations de microfinance. Ces agences peuvent fonctionner de manière différente des agences commerciales de notation du risque de crédit comme Moody’s et Standard and Poor. Ces dernières agences mesurent et publient la probabilité de remboursement d’un emprunt dans les échéances fixées. Ainsi, elles attribuent une notation de risque de crédit (risque de contrepartie ou encore risque de non remboursement) à un titre de créance donné. Les méthodologies utilisées par les agences commerciales de notation sont basées sur le risque de crédit. Les facteurs les plus considérés sont l’adéquation des fonds propres, la liquidité, la structure financière, la qualité du portefeuille ainsi que des facteurs externes qui peuvent influencer la capacité de remboursement de l’entité concernée (généralement un emprunteur). Les agences de notations de microfinance, pour leur part, peuvent accorder une notation (score ou note) qui indique la qualité financière ou d’ensemble d’une IMF. Les résultats de l’analyse ne sont pas automatiquement communiqués aux investisseurs. Alors que certaines méthodologies utilisées dans l’analyse ont été créées par des institutions privées pour tous types d’IMF ou de clients, d’autres sont développées pour l’utilisation propre à une IMF donnée ou à son réseau. Ces méthodes sont présentées par les réseaux de microfinance à leurs partenaires comme des outils de gestion (CGAP, 2001).

42 Ce point est préparé essentiellement sur la base des articles suivants :

- Reille X., Sananikone O. et Helms B., (2002), « Comparing microfinance assessment methodologies». Small Enterprise Development, vol. 13, N° 2, pp. 10 – 19.

- CGAP, (2001), « Guide des ressources disponibles dans le domaine de l’évaluation des institutions de microfinance ». Focus Note, N° 22, 12 p.

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a. Le système d’évaluation CAMEL (ACCION43)

Le système d’évaluation CAMEL est un système développé par ACCION International en 1993 dans le but d’évaluer les IMF qui appartiennent au réseau ACCION et celles qui désirent faire partie de ce réseau. CAMEL est l’abréviation de :

 Capital adequacy : l’adéquation des fonds propres ;  Asset quality : qualité de l’actif ;

 Management ;

 Earnings : rentabilité ;  Liquidity : liquidité

Ces cinq volets représentent les facteurs clés de l’approche utilisée. L’analyse se réalise sous forme de questionnaires, d’interviews et de réunions de groupe. A la fin, l’IMF évaluée se voit attribuer un score (notation) compris entre 0 et 5 ou entre D et AAA. Ainsi, si l’IMF a un score inférieur à deux, alors elle ne peut pas exercer la microfinance. Un score compris entre 2 et 3 implique que l’IMF présente des faiblesses fondamentales qu’elle se doit de corriger.

Même si le résultat de l’évaluation soit confidentiel, il peut être communiqué à certains partenaires en commun accord avec l’IMF concernée et ACCION International. La méthode est plus qualitative que quantitative et elle est utilisée par les IMF pour le renforcement de leur management ou dans le cadre d’une démarche de Benchmarking entre institutions de microfinance.

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Le réseau ACCION, fondé en 1961, offre son appui aux IMF sur différents volets comme la méthodologie, le business plan, la gestion financière et le marketing. ACCION a apporté son aide à 62 IMF dans 31 pays localisés en Amérique Latine, en Afrique, en Asie et en Amérique du Nord. Le réseau ACCION apporte un appui à ses membres. (http://www.accion.org. Consulté le 19.08.11).

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b. Le système d’évaluation PEARLS (WOCCU44)

La méthodologie PERLES est un système d’évaluation de la performance des IMF utilisé par WOCCU pour évaluer et surveiller la stabilité financière des coopératives d’épargnes et de crédit qui lui sont affiliées, et surtout pour l’utiliser dans ses programmes de renforcement institutionnel. PEARLs est l’acronyme de :

 Protection ;

 Effective financial structure : la qualité de la structure financière ;  Asset quality : la qualité des actifs ;

 Rates of return and costs : le taux de rentabilité et le coût ;  Liquidity : la liquidité ;

 Signs of growth : les signes de croissance.

Ce sont les six domaines de résultats financiers concernés par le système d’évaluation. En effet, WOCCU considère que la mesure la plus fiable des résultats d’ensemble d’une institution est donnée par ces résultats quantitatifs.

Cette méthodologie est basée essentiellement sur l’analyse quantitative des indicateurs financiers des IMF, elle ne prend pas en compte les facteurs de management. Elle est surtout utilisée comme outil de contrôle de gestion. Ainsi, PEARLS est un ensemble de 45 ratios financiers qui permettent de dégager les forces et les faiblesses de l’institution analysée. Les rapports établis par PEARLS sont réservés uniquement à l’usage des