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Chapitre I : Cédit, Microcrédit et microfinance

1.2 Microfinance et institutions de microfinance : Définitions

1.2.3 Institutions de microfinance (IMF)

D’une façon générale, une institution de microfinance est une organisation qui fournit un ensemble de services financiers et non financiers à une clientèle composée essentiellement de personnes qui sont considérées comme étant pauvres. Cette large définition cache une hétérogénéité qui existe entre les IMF. Les institutions de microfinance dans le sens large incluent un grand nombre de fournisseurs de services financiers qui varient par rapport à leur structure, à leur (s) mission (s) et à leur (s) méthodologie (s) de crédit. Cependant, ces fournisseurs ont tous la caractéristique commune qui consiste à fournir des services financiers aux clients qui sont pauvres et plus vulnérables que les clients des banques traditionnelles. Ces fournisseurs peuvent être groupés en deux grandes catégories : les institutions formelles et les institutions semi-formelles. En plus de ces deux groupes, on trouve un autre groupe qui les a précédés dans ce secteur, il s’agit des institutions informelles.

Les institutions formelles sont celles qui sont soumises à la réglementation bancaire du pays, qui offrent des services de détail classiques aux clients et qui sont engagés dans l’intermédiation financière. Elles sont donc soumises non seulement aux lois en vigueurs mais aussi à la régulation et contrôle bancaire (comme, les banques de développement, les banques postales, les banques commerciales et les intermédiaires financiers non- bancaires). Les institutions formelles peuvent aussi être n’importe quelle organisation légale offrant toute forme de services financiers. Les institutions semi-formelles sont des entités légales soumises à la législation générale et à la loi commerciale mais non à la réglementation bancaire (organisations non-gouvernementales financières, coopératives d’épargne et de crédit, etc.) Les institutions non-formelles sont des groupes non légaux comme les tontines à tirage au sort, les groupes d’entraide et les associations de crédit.

46 Matin, Hulme et Rutherford (2002) classent les organisations qui fournissement les services financiers aux pauvres en trois types d’organisations. En premier lieu, on trouve les prestataires de services formels ; ce sont les organisations formelles qui sont soumises à la législation et au contrôle bancaires, qui fournissent des services conventionnels de détail et qui participent à l’intermédiation bancaire. Ensuite, viennent les organisations informelles ou le secteur informel qui est formé essentiellement de sources de crédit non déclarées telles que les prêteurs privés (usuriers), les prêteurs sur gage, les tontines à tirage au sort13, les associations cumulatives d’épargne et de crédit14, les groupes d’entraide et les associations de crédit. Entre le secteur formel et le secteur informel se trouve le dernier type d’organisations, celles du secteur semi-formel. Les prestataires semi-formels sont les institutions de microfinance. Ces dernières, sont généralement créées sous forme d’organisations non-gouvernementales ou de coopératives. Dans certains cas, elles peuvent avoir le statut d’une banque avec une charte spéciale comme la Grameen Bank.

Par ailleurs, Christen, Rosenberg et Jayadeva (2004) notent qu’il existe un grand nombre d’organismes qui ont pour vocation de fournir les services financiers aux populations pauvres. Les auteurs utilisent le vocable institutions financières alternatives (IFA) pour désigner ces organismes. Ce sont donc des institutions qui ciblent spécifiquement les clients à faible revenu ou ceux qui n’ont pas accès aux services des banques, il existe au sein de ces IFA un sous-groupe qui vise particulièrement les pauvres et les plus pauvres, il s’agit des IMF.

Les IMF se sont distinguées par la poursuite d’un double objectif : un objectif économique et un objectif social. A travers leur réussite et leur développement, les IMF ont apporté la preuve que les pauvres sont bancables. Actuellement, les institutions financières classiques ont rapidement appris les leçons sur la façon par laquelle se font les petites transactions bancaires. Ainsi, plusieurs nouveaux acteurs de la microfinance, comme les banques commerciales, avec leur capacité de faire des investissements importants, ont mis en place un réseau large d’agences et de points de distribution (tels que les distributeurs automatiques de billets de banque) qui peuvent permettre de donner des services financiers

13 Ses associations sont connues sous l’acronyme RoSCA (Rotating Savings and Credit Associations).

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47 près du lieu où se trouvent les clients pauvres. De plus en plus, des liaisons entre différents fournisseurs de services financiers apparaissent pour permettre une large portée afin d’étendre l’accès à ces services aux différentes populations exclues.

Les clients des IMF sont généralement des entrepreneurs à faibles revenus (auto- employeurs ou micro-entreprise) des régions urbaines ou rurales. Ils sont soit des commerçants, des vendeurs ambulants, de petits agriculteurs, des artisans ou des fournisseurs de services comme les coiffeurs, etc. leurs activités leurs permettent d’avoir dans la plupart des cas des revenus stables. Bien qu’ils soient pauvres, ils ne sont pas généralement considérés comme les plus pauvres des pauvres.

Durant les années 70 et 80, le mouvement des micro-entreprises mène à l’émergence d’organisations non-gouvernementales qui fournissent des crédits de petits montants aux pauvres. Durant les années 90, une partie de ces institutions s’est transformé en institutions financières formelles pour avoir accès à la collecte de l’épargne afin d’augmenter la portée de leurs activités. Dans la section qui suit, nous allons passer en revue le développement de la microfinance et les différents types d’IMF.

1.3 Développement de la microfinance et différents types d’institutions de