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2). De la mer à la terre : les espaces de mobilités

Les géographes du tourisme et des loisirs n’ont pas été les seuls à observer les mobilités. Les géographes s’attachant à l’étude de sociétés et d’espaces ruraux, souvent extra-européens, ont notamment décrit et expliqué les processus de mobilités des sociétés sahariennes, sahéliennes, océaniennes, andines mais aussi alpines. C’est de leurs travaux que ce point de chapitre s’inspire, notamment parce qu’apparaît dans ces recherches la dimension globale du rapport des sociétés à l’espace. Alors que l’étude du tourisme et des loisirs accordait une plus ou moins grande place au cadre de vie de tous les jours, celui du domicile principal, du travail, l’observation de certaines sociétés « traditionnelles » offre l’occasion d’appréhender les caractères des mobilités pour les interroger en tant qu’aspects spécifiques non transposables, ou en tant que révélateurs d’invariants produits par l’association des hommes, de l’espace et de leurs déplacements, et ainsi applicables aux sociétés touristiques occidentales.

a). Les îles humaines de Jean Brunhes

Au sein de son deuxième volume de La Géographie humaine266, Jean Brunhes développe trois monographies de régions où l’habitat sédentaire n’occupe pas l’ensemble de l’étendue, et où des phénomènes de déplacements de population existent. D’autres travaux, plus récents, montrent aussi ces phénomènes. Mais il s’agit ici de voir comment Brunhes fait la géographie de ces régions, quelles entrées communes il utilise pour saisir la réalité de l’organisation humaine par rapport à l’espace et à la nature. Le tableau ci-dessous fait une première analyse de contenu de ces monographies (tab. 6). Une réflexion de synthèse et d’application aux espaces de visite vient ensuite montrer en quoi cette présentation géographique est utile pour rechercher les clés de l’organisation de l’espace

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: BONNEMAISON J., 1997a, Les fondements géographiques d’une identité L’archipel du Vanuatu Essai

de géographie culturelle – Livre II Les gens des lieux Histoire et géosymboles d’une société enracinée : Tanna, Paris, ORSTOM, 562 p. + 1 carte.

266

: BRUNHES J., 1925, La géographie humaine, Deuxième volume, Paris, Librairie Félix Alcan, pp. 575-975.

actuellement, au niveau des espaces de visite, comme aussi au niveau des relations qui existent entre les espaces de visite, les espaces touristiques et les espaces habités en permanence aujourd’hui.

Tableau 6 : Les thèmes des « îles humaines » chez Jean Brunhes :

Idée générale Oasis du Souf et du M’zab Les Andes Le Val d’Anniviers Identification et

différenciation de la valeur du sol selon les ressources naturelles

La prospérité du jardin dépend de la qualité et de l’abondance de l’eau souterraine

Partout où les torrents descendent des régions neigeuses ou boisées, il y a de l’eau…,+ pp.632, 637, 638, 648, 650 … le principe de l’économie générale de toute l’installation humaine dans le Val d’Anniviers, on pourrait dire que ce principe est la poursuite du soleil. Identification et qualification du centre et de son voisinage Les agglomérations suivent les jardins ; le principal centre des maisons est voisin de la principale agglomération de jardins.

La ferme est placée près de l’eau et complétée par la grande exploitation pastorale y attenant.

On reconnaît le village à son clocher et au cercle de champs qui l’entourent.

Mode de délimitation entre le centre et son voisinage

El Oued…est une ville bâtie plus

largement…n’est pas délimitée nettement par des murs et ramassée sur elle-même comme Guemar. Rapport de l’habitat au

voisinage

Tandis que les maisons urbaines sont très rapprochées et groupées, les maisons de campagne sont disséminées dans les jardins.

Les oasis, séparées par de vastes espaces de pierre et de sable tout à fait dénudés, étaient aussi isolées que les îles au milieu de l’océan.

Les villages ont utilisé pour s’y établir, … et sur les deux rives du torrent, une terrasse, seule partie relativement plane de la vallée. Appropriation de

l’espace

La seule chose qui soit susceptible

d’appropriation est l’arbre, et plus exactement le palmier-dattier

Partout où ces cultures sont aussi étroitement rapprochées, elles sont… sous le contrôle d’un planteur…Quand elles sont très disséminées, au contraire, les agriculteurs sont plus indépendants.

On retrouve dans l’Anniviers un mode d’exploitation des alpages par des groupements de propriétaires, ou « consortages », qui semble avoir été le mode primitif. Dimensionnement lié à l’appropriation de l’espace

Nul ne peut planter un palmier à moins de quelques mètres des autres palmiers, et nul n’a le droit de creuser un puits sur cet espace qu’ombrage la grande palme.

…la perfection avec laquelle sont occupés les cônes de déjection… relation qui existe entre le cône de déjection et la ville.

Tous ces groupes contigus de la partie moyenne de la vallée tiennent ensemble dans un rectangle qui n’a pas plus de 5km de long sur 2 de large, étagé entre 1220m et 1484m. Dimensionnement de

l’étendue par la distance-temps

…séparées de tous les autres groupes d’oasis par plusieurs journée de marche.

En beaucoup d’endroits, une journée seulement sépare les neiges des champs de canne à sucre…

Parfois, comme à Grimenz, les mayens sont si rapprochés du village qu’on y monte tous les matins. Différenciation de

l’espace par la

description du paysage

Au milieu des dunes, les oasis du Souf ; au milieu de la Chebka, les oasis du M’zab.

Les pentes…sont comme « suspendues »…Leurs versants adoucis …forment un heureux

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M’zab. contraste avec l’austère paysage qui les environne. Valeur de situation

d’un établissement humain

El Oued, qui commande l’ensemble des oasis du Souf et où se tient le marché le plus important, est situé … au sud-est.

Cuzco…est la porte d’accès de la vaste région nord-est…C’est de là que partaient…c’est là qu’arrivaient…, + p. 647. C’est le milieu de la vallée, entre la fourche et la barre, qui se prête le mieux à l’installation humaine. Mise en évidence de

deux types de rapports entre un point et l’étendue environnante

Nulle part, au Sahara, le palmier ne vit plus isolé qu’au Souf, nulle part il n’est plus mêlé à d’autres arbres qu’au M’zab.

A l’ouest [de la Cordillère Vilcapampa], les montagnes sont bordées par un large plateau…A l’est se trouve une bande plus étroite…,+ p. 654. Forme d’organisation

de l’espace à partir du centre

Ghardaïa…est construite sur un îlot rocheux qui se dresse en pleine vallée ; ses maisons…séparées par d’étroites rues circulaires qui font le tour de l’îlot.

Dans les agglomérations importantes, la file des maisons se dédouble. Groupement, rassemblement

Au fond de ces entonnoirs épars, les palmiers-dattiers sont groupés.

Son troupeau vagabonde… et se rassemble en cercles gloutons…, + p. 646.

Les Anniviards ne se sont pas dispersés par hasard…, ils se sont groupés par village.

Rapports entre migration et sédentarité

C’est parce qu’ils sont commerçants que ces commerçants peuvent continuer à mettre leurs oasis en culture.

Les froids de l’hiver sont intenses, et les pasteurs sont chassés de la zone supérieure…vers les vallées plus chaudes.

L’exploitation de l’alpe est la raison d’être des villages de la vallée, leur ressource, le principe de l’occupation de la vallée. + villages de la vallée. Installation humaine près d’un centre

C’est un petit détachement des grands nomades…qui vient s’établir tous les ans auprès des magasins à coupoles d’Hamich.

Les pasteurs descendent aux oasis…Ils dépendent, par exemple, de la ville de San Pedro, à tel point … qu’ils construisent 2 huttes. En parcourant les alentours de Sierre, on ne peut qu’être frappé du nombre insolite de villages qui forment autour de la ville… un double demi-cercle de maisons. Risque de

« grignotage » du centre par le voisinage

Ces fosses … risquent toujours d’être ensablées à nouveau…

C’était autrefois un district fertile et

fréquemment visité….Mais une grande inondation descendit de la gorge,… dévasta si complètement les cultures…, ils émigrèrent tous. Risque de

« grignotage » du voisinage par le centre

Les cultures de la vallée s’étendent ainsi jusque sur les bords des cônes.

…champs pris sur la prairie ou découpés dans la forêt.

Ce n’est pas vraiment la réflexion théorique sur ce que peut être une « île

humaine » qui nous intéresse, mais les descriptions de paysage, d’organisation et de

dynamique de l’espace révélées par Jean Brunhes. On peut présenter quatre types d’apports : les descriptions statiques, les relations entre le lieu et ses environs, les descriptions dynamiques, et enfin les rapports des hommes à ces espaces.

Les présentations statiques concernent l’habitat. La description s’opère à partir du centre : le village du Val d’Anniviers se reconnaît d’abord par son clocher, ensuite par « le

cercle de champs qui l’entourent » : le reste du bâti est laissé de côté. Pour Ghardaïa, cela

va plus loin : ce n’est même plus la forme centrale qui est présentée, mais le substrat, le site : « l’îlot rocheux qui se dresse en pleine vallée », et le reste de la ville est décrit après, alors que les deux espaces opposés, extrêmes ou encadrant l’ensemble de la ville : le point le plus central d’une part, les environs d’autre part, sont posés en premier dans la description. Il y aurait ainsi des éléments structurants dans l’organisation de l’espace. Dans une géographie tripartite, cet espace intermédiaire n’aurait donc pas un rôle premier. Cette description est développée au sujet d’espaces de vie, avec un habitat permanent, même si des individus en partent et y reviennent. Au sujet des espaces de visite, la géographie humaine diffère, l’absence d’habitat permanent conduisant à reposer les fondements de cette tripartition. Oui, le lieu de visite et l’espace d’émission, comme l’îlot rocheux et la vallée, organisent l’espace de façon importante, mais les abords n’ont peut-être pas toujours le même rôle passif. D’un bord de la passivité, ils sont « actifs » en valorisant l’espace de visite en entier par l’aménité qu’ils fournissent aux visiteurs et la prise de qualité dont bénéficie le lieu de visite pour renforcer sa valeur, de l’autre bord de la passivité, ils sont « actifs » car difficiles, rudes ou désagréables à pratiquer, la valeur du lieu de visite pouvant alors bénéficier de la mauvaise qualité des abords, ou en pâtir.

L’idée de densité en rapport avec la vacuité est aussi présente implicitement. Au sujet de la comparaison de deux villages sahariens est opposée la densité de Guemar à la disposition plus lâche du bâti à El Oued. De même, cette observation revient à propos de la densité de plantation des palmiers dattiers. On a souvent présenté l’organisation de l’espace en définissant nettement différentes parties qui le composeraient, mais il faut aussi tenir compte de ce qui forme diffusion, mélange, imbrication : où commencent et où finissent les abords, où commence et où finit le lieu de visite ? Ces questions n’appellent pas seulement une réponse en terme de tracés de limites, mais aussi en terme de géographie du flou, avec l’identification d’espaces de recouvrement, de chevauchement.

Cela rejoint le champ des aspects plus dynamiques traités par Brunhes. L’espace humain devient un espace-mouvement. Les déplacements sont évoqués tels qu’ils se présentent : « son troupeau vagabonde et se rassemble en cercles gloutons », mais même ce qui est fixe prend la dimension du « fluide »267 : « les agglomérations suivent les

jardins ». La distinction est faite entre ce qui est constitutif du cadre biophysique de

l’espace, et ce que l’homme y a implanté, un aménagement qui semble posé en un lieu, mais qui est causé par autre chose. Dans les villes ou les stations touristiques occidentales, le cadre urbain tend à cacher le support physique de l’agglomération. La réflexion sur les réseaux urbains en vient à supplanter celle sur la relation au site, d’autant plus lorsqu’il s’agit de s’affranchir du déterminisme, voire du possibilisme, naturel. Dans la dynamique agglomérations/jardins, les termes ne sont pas posés de la même façon, l’habitat n’est pas le moteur de l’organisation de l’espace. On peut alors réfléchir pour savoir si les aménagements des espaces de visite se placent au bout d’une chaîne de causalité, où les éléments patrimoniaux viendraient en premier, ou bien s’ils participent, conjointement avec le patrimoine, du développement des visites, ou bien encore s’ils se placent en tête de

267

: ROBIC M.-C., 1988, Les petits mondes de l’eau : le fluide et le fixe dans la méthode de Jean Brunhes,

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la dynamique des espaces de visite. Il y a les lieux de visite qui existent par eux-mêmes, avec ou sans aménagements aux abords. Il y a d’autre part les lieux de visite qui se sont développés à partir d’équipements d’accueil. A quelle échelle faut-il observer cette distinction ? Les espaces de randonnée en montagne se sont développés surtout parce que des stations ont été créées. Les lieux de visite en espace rural de plaine ou de plateau ont connu une activité de visite avant ou pendant la croissance d’un hébergement rural. Enfin, il apparaît de façon plus claire que les aménagements pour accueillir les visiteurs sont venus après l’essor de la visite, quand il a fallu répondre à une demande et opérer une gestion des flux.

En terme de dynamique, il y a enfin ce qui se rapporte aux risques d’empiètement d’un espace sur un autre, de grignotage d’un espace par un autre. Brunhes présente deux mouvements opposés. D’une part, un lieu risque d’être envahi par ce qu’il y a autour de lui : il s’agit de l’ensablement, de l’inondation. D’autre part, les cultures en extension agrandissent l’espace humanisé, en prenant les nouvelles terres sur la prairie, la forêt. Les exemples se rapportent ici à la géographie physique et à la géographie rurale, ils se trouvent aussi dans la géographie de la visite. Les lieux peuvent étendre leur emprise dans l’espace, les abords débuter plus tôt par un recul des accès. A l’inverse, un progrès de l’accès réduit l’espace des abords, et des lieux de visite peuvent se réduire ou disparaître.

Un autre aspect de la description des îles humaines, mais très lié à la dynamique de l’espace, est celui des relations entre les espaces. Un premier niveau est celui de la simple description d’un paysage par cette mise en relation : « au milieu des dunes, les oasis du

Souf ». La localisation, la situation sont les apports préalables, nécessaires pour développer

par la suite la réflexion. Enoncer cet exemple paraît banal et évident, mais peut-on en dire autant de n’importe quel lieu de visite ? Surtout, deux enjeux ressortent de ce type de formulation. D’une part, quelle est la pertinence de cette relation pour elle-même ? Et d’autre part, à quoi sert-elle ? Le cadre d’implantation d’un lieu de visite peut être présenté dès que l’on commence à exposer un espace de visite, mais il faut garder en filigrane le sens à donner à cette relation. Les caractères du lieu par rapport à ses environs peuvent, dans d’autres cas, être décrits plus explicitement, afin de donner à comprendre l’intérêt de l’établissement en ce lieu : « les pentes…sont comme « suspendues » […] leurs versants

adoucis forment un heureux contraste avec l’austère paysage qui les environne ».

Dimensionner les environs implique aussi l’établissement d’une relation particulière entre le lieu et ses environs. Une maison de même importance, de même taille, n’a pas la même fonction, la même qualité, suivant qu’elle est implantée en ville ou dans les jardins. On se place ici en amont de la question de la prise de qualité. Il s’agit de mise en espace, de dimensionnement de la relation d’un objet avec ses environs.

Le placement d’un lieu par rapport à ses environs compte aussi. Tous les lieux ne développent pas autour d’eux un rayon d’influence de même distance dans toutes les directions : « El Oued, qui commande l’ensemble des oasis du Souf et où se tient le marché

le plus important, est situé…au sud-est ». L’importance de la fonction d’une localité est

même parfois liée à sa situation excentrée par rapport à l’espace sur lequel elle exerce une influence, c’est le cas de Cuzco « porte d’accès ». Néanmoins, d’autres lieux font jouer leur position équilibrée dans l’espace en terme de distance, comme dans le Val

d’Anniviers : « C’est le milieu de la vallée, entre la fourche et la barre, qui se prête le

mieux à l’installation humaine ». Ainsi, l’espace de visite ne prend pas souvent une égale

extension dans toutes les directions à partir du lieu de visite. Il existe des aménagements qui reflètent cette organisation, comme la convergence de plusieurs allées dans une forêt. Mais dans la plupart des cas, et quelle que soit la topographie, les abords d’approche se développent à partir d’une ou de plusieurs directions privilégiées, les abords d’extension vers une ou plusieurs directions privilégiées. Sur le littoral ou en montagne, l’obstacle physique limite souvent le déplacement matériel au lieu de visite, même si l’espace regardé a une distance qui porte plus loin que les abords d’approche traversés. Sur des topographies peu contraignantes, il est intéressant d’observer ces directions privilégiées des abords : sont-elles seulement liées à la présence des voies d’accès, ou le paysage exerce-t-il un rôle dans cette différenciation ?

Le dernier champ d’application des descriptions de Brunhes peut être celui qui rassemble les rapports que les hommes entretiennent avec l’espace. Les rapports avec les éléments naturels interviennent dans le cadre des ressources nécessaires à l’activité humaine. Les Anniviards sont à la « poursuite du soleil », comme la présence d’eau dans les oasis et les vallées andines permet l’établissement humain. Ces rapports appellent à être hiérarchisés en fonction de l’échelle d’application à laquelle ils s’effectuent. La recherche du soleil conduit en France à un tropisme méridional impliquant des migrations à petite échelle, mais elle se fait aussi à une micro-échelle, lorsqu’il est plus agréable d’être au soleil qu’à l’ombre, ou inversement : on va alors à gauche, ou à droite du chemin pour marcher. De même, l’eau est selon les circonstances, un atout ou une contrainte. L’appréciation qu’on y porte diffère aussi suivant les sens concernés : voir l’eau est très souvent agréable, la toucher, y être confronté sur le mode tactile n’est pas toujours agréable.

Le capital agricole est l’objet de l’appropriation. Seul le palmier dattier est « susceptible d’appropriation » dans les oasis du Sahara. Ailleurs, l’appropriation d’un ensemble spatial est le fait d’un seul individu dominant une communauté : « le contrôle d’un planteur » dans les Andes, ou se pratique sur un mode collectif, les « consortages » des Anniviards. C’est une question très pertinente, car on s’aperçoit que s’approprier un espace est lié, soit à une domination sociale, soit à une cohésion sociale, et ne repose pas sur la seule relation d’un individu à l’espace. Pour les espaces de visite, on considère a

priori que l’appropriation de l’espace est difficile à cause du caractère éphémère de la

présence de l’homme, mais ne faut-il pas aussi considérer le visiteur dans son rapport à la population de visiteurs présente dans cet espace (en même temps que lui, mais aussi à d’autres périodes) et à la dimension de cet espace ? Un individu, ou un petit groupe, parcourant seul un espace d’étendue limitée est plus susceptible de développer une appropriation qu’un individu présent parmi d’autres dans un lieu très visité qui offre de