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1). La notion de discontinuité dans le système géographique

La discontinuité est une notion première de la géographie, permettant de démarrer une réflexion sur les formes et les processus de différenciation des espaces, qui débute par un découpage. Avant de qualifier les étendues, et d’examiner les relations entre elles, la définition des discontinuités est nécessaire. Elle est prise en compte ici à partir des réflexions, des méthodes et des résultats de trois géographes : Roger Brunet, Jean-Christophe Gay, Christiane Rolland-May et Jean-Christophe François, dont les réflexions représentent des

334

: DI MEO G., Y. VEYRET, 2002, Problématiques, enjeux théoriques et épistémologiques pour la géographie,

Limites et discontinuités en géographie, Paris, SEDES, pp. 11-12 : « En fait, la plupart des auteurs s’accordent aujourd’hui à développer une théorie équilibrée et dialectique des rapports continuité/discontinuité dans l’espace géographique […]. Les structuralistes radicaux, eux-mêmes, déclarent que systèmes et structures se déterminent mutuellement, dialectiquement. Ils militent pour le dépassement de la contradiction, voire de l’antinomie apparente du système et de la structure, de l’organisation et de la forme ».

approches complémentaires, parfois difficilement conciliables, de la notion335. Leurs travaux conduisent à des rapprochements dans la représentation du phénomène, mais aussi à des différences.

a). Un préambule américain : continuité et discontinuité à partir des cultures individuelles

Yi-Fu Tuan replace la discontinuité dans son association avec la continuité, dans une perspective de questionnement de ce couple appliqué à la relation de l’homme à l’étendue336. Alors que les géographes français s’attachent à observer ces phénomènes en tant que formes spatiales et/ou en tant que processus physiques, économiques, sociaux ou culturels s’inscrivant dans l’espace, il a un angle d’approche, en fait, lié à l’humanisation. Ce qui est continu, ce n’est pas une étendue indifférenciée, c’est le déroulement linéaire de l’existence, la relation avec les autres, avec la nature, l’ « unité de la nature » elle-même. Mais le continu n’exclut pas le discontinu. Au contraire, il existe une dialectique des deux termes. Il ne peut pas y avoir de relations entre deux objets (au sens large) si ceux-ci ne sont pas d’abord constitués séparément et s’ils ne possèdent pas un certain degré d’autonomie. Il est important de présenter au préalable cette représentation de Tuan, car la signification de ce qu’est le continu et le discontinu n’est pas la même selon que l’on travaille sur l’analyse spatiale ou sur la géographie culturelle : « However, an abstract schema of objects and distances is not what

is normally perceived. What is perceived is rather a « world », with all the coherence and complex linkages that the term connotes »337. Le continu et le discontinu n’existe que par rapport aux pratiques et aux représentations des hommes, comme le montre l’exemple des cultures de chasse des aborigènes. L’étendue de chasse est différenciée selon les savoirs faunistiques et les pratiques développées en lien avec ces savoirs. La géographie des espaces et des limites n’est pas une représentation scientifique, mais vernaculaire. Le travail du géographe, notamment en vue de la géographie de la visite, consiste à mettre en évidence l’organisation de cet espace, avec une représentation qui traduit le dimensionnement des espaces, les tracés et les formes des discontinuités. Cette représentation donne un « sens

secondaire » à l’espace, qui contient, associe et devient le résultat du sens premier que les

hommes confèrent à l’espace et du sens lié à la production d’un espace organisé.

L’autre aspect important de l’enseignement de Tuan est fourni par la dimension relationnelle entre les objets, entre les éléments de la nature. Ceux-ci possèdent une localisation, mais on peut difficilement dire qu’ils sont limités dans l’espace, parce qu’ils exercent une influence sur une étendue qui dépasse leur localisation. Cette analyse, fondée sur la culture des indiens Pueblo, appelle à être examinée en ce qui concerne les relations à l’espace de l’ensemble des sociétés. Les individus et les groupes humains, on l’a dit, cherchent des relations avec d’autres individus et d’autres groupes. En cela, ils assurent un pouvoir sur un entourage social, mais aussi physique, par l’aménagement de l’étendue autour d’eux. L’étendue de l’espace, elle, n’est pas un objet ou un être limité physiquement, elle est le contenant, mais qui joue aussi un rôle sur les individus en conditionnant leurs pratiques, et

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: FRANCOIS J.-C., 2002, Ressemblances et proximités : un point de vue sur le contexte théorique de la notion de discontinuité géographique, Cybergeo, n° 214, 21 p.

336

: TUAN Y.-F., 1984, Continuity and Discontinuity, The Geographical Review, n° 3, pp. 245-256.

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leurs perceptions et représentations, en fonction de la dimension qu’elle prend. Ainsi, ce qui est présent à la surface de la Terre est relié suivant ce double principe de la localisation limitée et de la diffusion d’influence.

A partir de là, le continu et le discontinu prennent chacun deux acceptions. Le continu est la relation entre les objets et les êtres, ou entre les êtres eux-mêmes, mais c’est aussi l’étendue indifférenciée. Le discontinu est la séparation entre les objets et/ou les êtres, garantissant leur autonomie, et, en même temps, ce sont les formes de séparation différenciant l’étendue et la rendant hétérogène. Comment s’établissent les relations entre ces acceptions ? L’étendue permet la localisation séparée des objets et des êtres, et cette séparation « individuelle » produit aussi une séparation géographique lorsqu’est établie une dimension collective. En même temps, l’étendue est aussi la cause directe de la séparation géographique, parce qu’un espace humain ne peut pas s’étendre indéfiniment de façon indifférenciée : il y a au contraire une partition de l’étendue. Enfin, l’étendue est un facteur de relations, soit parce que la proximité favorise le contact et l’échange, soit parce qu’un besoin de percevoir autre chose, de rencontrer d’autres personnes développe ces relations. La séparation entre les objets et/ou les êtres induit directement des formes de séparation dans l’espace. Mais cette séparation donne aussi lieu aux relations qui, elles-mêmes, conduisent à des formes discontinues ayant la fonction d’interface. Pour finir (provisoirement), les formes de discontinuité engendrent elles-mêmes la séparation des objets et/ou des êtres, puis leurs relations, etc. La réflexion de Tuan a ainsi amené à adopter une application systémique, en lien avec les travaux ne prenant pas en compte la représentation structurale.

Cette réflexion est différente si on l’applique à l’espace de visite. En reprenant la définition du milieu338, le continu et le discontinu ne sont pas seulement à observer dans l’espace de visite, mais aussi dans la relation de l’espace de visite à l’espace du quotidien et, plus généralement, à l’ensemble des espaces, notamment l’espace vécu. Le milieu est une continuité dans le sens où il « incarne » cette relation, et une discontinuité parce qu’il prend position entre deux lieux. La notion de paysage intègre la continuité parce que le pays ne devient paysage que dans la relation que l’homme entretient avec lui, mais aussi la discontinuité du fait que ce qui est perçu par l’individu lui est forcément extérieur et lui parvient à travers un filtre339. La continuité ressort davantage de l’environnement : même si l’intégrité des êtres et des objets se maintient, la relation pratique entretenue avec l’espace et la nature implique un court état de fusion entre l’individu et ce à quoi il est confronté. Le patrimoine contient l’idée de continuité dans le temps, mais surtout l’idée de discontinuité dans l’espace, bien que la notion de patrimoine cadrée à différentes échelles (mondiale, nationale, régionale, et même locale) inscrit un lieu dans une continuité avec un espace et/ou un réseau de lieux dans lequel (lesquels) il s’intègre.

b). Le fondement des recherches sur les discontinuités : le seuil

Afin de savoir quel crédit accorder aux formes, on peut commencer par rappeler cette remarque : « La discontinuité n’est pas dans les formes élémentaires, elle est dans les

structures et les dynamiques, dans le fonctionnement de systèmes et de sous-systèmes

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: Cf. Chapitre préliminaire.

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différents »340. Cela pose problème par rapport aux discontinuités visibles dans le paysage, et soulève la tension entre analyse spatiale d’une part, géographie culturelle et représentations du paysage d’autre part. En effet, si le paysage est assimilé au pays, avec des formes pas forcément perçues par l’individu, mais qui ressortent après examen physique ou morphologique par le géographe, la méfiance est de mise : les formes du paysage ne sont pas obligatoirement des discontinuités. En revanche, si le paysage, tel que nous l’entendons, signifie la perception de la matérialité du pays et sa représentation symbolique, alors la reconnaissance, par les individus, des formes dans le paysage implique une signification en terme de discontinuité, ou de continuité, mais n’est pas neutre. L’application des discontinuités à la visite amène aussi à prendre en compte l’extension du système auquel il faut se référer. La discontinuité n’est pas ce qui limite le système, mais la rupture à l’intérieur du système341. Dans ce cadre, s’il y a discontinuité au départ de l’espace de visite, c’est par rapport à un système plus étendu qui prend en compte l’espace touristique et l’espace quotidien. L’espace de visite n’est qu’un sous-système, dans lequel se trouve(nt) un (ou plusieurs) lieu(x) élémentaire(s)342. Il est intégré à un vaste système, qui comprend l’ensemble des espaces pratiqués et vécus par les individus.

La notion de seuil est au fondement des discontinuités : « les discontinuités au sein

d’une évolution se marquent généralement par la présence de seuils »343. Pour Roger Brunet, la discontinuité est le produit d’un processus physique, économique, démographique se déroulant dans l’espace : c’est la discontinuité statique. Le seuil traite de ce qui se passe dans un espace, il ne traite pas de ce qui se passe sur l’emplacement de la discontinuité résultante. Cet emplacement est défini une fois que le seuil est établi, lorsque l’on sait que tel phénomène se produit, ne se produit plus, se modifie ou arrive à saturation dans un espace donné : la discontinuité est alors localisée en fonction de la position du seuil dans l’étendue. Lorsque le résultat de ce processus se déplace dans l’espace, il y a une discontinuité dynamique, qui se manifeste souvent par un front. En réalité, l’analyse spatiale et la géographie culturelle du paysage ne sont pas incompatibles en ce qui concerne les discontinuités. Dans l’activité de visite, ce sont les notions de milieu, de paysage, d’environnement, de nature et de patrimoine qui jouent des rôles importants, d’incitation à la visite et de modalités d’activation des relations de l’individu à ce avec quoi il entre en contact perceptif pendant la visite. Ainsi, il existe des seuils mésologiques, paysagers, environnementaux, naturels et patrimoniaux. L’établissement d’une organisation de l’espace se construit à travers un processus d’analyse qui comprend plusieurs étapes (figure 19).

Pour chacun de ces types de seuils, des « natures » de seuils344 se développent. Celles-ci sont le résultat d’une continuité qui arrivent à un « aboutissement ». Les seuils de manifestation, d’apparition et de distinction traduisent la prise de contact de l’individu avec ce qui l’entoure, au niveau des pratiques et/ou des représentations. Un enjeu important de la recherche est de savoir si les seuils se localisent au même endroit selon le type convoqué. La prise de contact avec le milieu implique un point de l’étendue qui traduise une mise en

340

: GRASLAND C., J.-C. FRANCOIS, R. BRUNET, 1997, La discontinuité en géographie : origines et problèmes de recherche, L’Espace géographique, n° 4, pp. 297-308.

341

: Ibid.

342

: FRANCOIS J.-C., Loc. cit.

343

: BRUNET R., 1965, Les phénomènes de discontinuité en géographie, Université de Toulouse, Thèse complémentaire pour le doctorat ès lettres, 304 p.

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relation entre l’espace de visite et le reste de l’espace (avec les différentes déclinaisons présentées dans la définition du milieu). La rencontre avec le paysage nécessite la présence à un point de perception avec l’aspect du pays. La relation matérielle, cognitive et symbolique avec les « objets » présents dans la nature concrétise le seuil environnemental par un rapport pratique.

Figure 19 : Seuils, discontinuités et organisation de l’espace :

Enfin, l’importance accordée par le visiteur à la préservation des lieux rend compte de l’espace qui a pour lui valeur de patrimoine, et qui débute par le seuil patrimonial. Ceci étant posé, l’intérêt est de voir si la localisation de ces différents seuils est la même pour chaque individu, autant qu’on puisse l’évaluer à partir du discours et/ou des pratiques du visiteur. Les critères d’apparition des différents seuils ne sont pas les mêmes, et on peut, d’un côté, faire l’hypothèse qu’ils ne se peuvent tous se produire au même endroit. D’un autre côté, un type de seuil pourrait en faire apparaître d’autres. L’examen des cultures de visite, sur différents espaces, permettra de répondre, en partie, à ce questionnement, afin de mettre en évidence les logiques de manifestation des types de seuils. Y a-t-il des « suites » privilégiées de succession des différents types de seuils ? Ces suites sont-elles particulières à certains types d’espaces de visite, ou à certains types de visiteurs en fonction de leurs cultures géographiques ?

La seconde étape pour une géographie de la visite consiste à prendre en compte les autres natures de seuils. L’intégration des différents types de seuils a montré que l’espace de visite ne pouvait pas toujours, en théorie, débuter à un endroit unique, mais que la localisation des seuils d’apparition différenciée dans l’espace induisait une extension variable de l’espace de visite, limitée au lieu de visite, ou associant des abords plus ou moins développés en

Xavier MICHEL (2005)

« Seuils » des individus

Seuils établis à partir de l’ensemble des visiteurs et des différents types de seuils

Discontinuités, marquages des seuils

Organisation de l’espace, produit de

l’assemblage des continuités et des

discontinuités

TYPES D’ESPACE PRATIQUE ET REPRESENTE AU NIVEAU DES INDIVIDUS :

Espace de visite Espace de séjour Espace du quotidien Espace vécu

TYPES DE SEUILS : Mésologique Paysager Environnemental Naturel Patrimonial NATURES DE SEUILS : Manifestation Extinction Divergence Renversement Opposition Saturation

fonction de la notion examinée. Le seuil de manifestation se produit avant le lieu de visite, ou bien directement au lieu de visite, mais il faut aussi concevoir qu’il puisse se produire après et/ou au-delà de la visite, avec le déploiement des abords d’extension. Ainsi, le paysage peut n’être perçu qu’une fois le lieu de visite atteint, durant le parcours dans le lieu de visite, voire à la fin de la présence du visiteur au lieu de visite. De même, il ne faut pas avoir d’a priori sur l’emplacement du seuil d’extinction. Celui-ci se situe de façon préférentielle dans le parcours de l’espace après la visite, dans ce qu’on pourrait appeler les abords de retour vers l’espace de séjour touristique ou l’espace de vie quotidien, mais il peut aussi exister dans les abords d’approche, par exemple, lorsque le visiteur arrive au lieu de visite et que sa relation avec le paysage s’interrompt parce qu’il entre dans un espace bâti. De façon plus progressive, les abords peuvent être décomposés en différentes parties en fonction des seuils de divergence. Pour un même type de seuil, un rapport différent à la notion examinée se produit. Par exemple, pour le paysage, la relation à la forêt est remplacée par la relation à l’espace découvert et ensoleillé de la prairie. Les seuils de renversement et d’opposition, anticipant ou suivant les seuils de manifestation ou d’extinction, sont à observer spécialement dans la perspective du passage du continu au discontinu : par des effets d’éveil ou, à l’inverse, d’accoutumance, la relation à ce qui entoure (milieu, paysage, environnement, nature, patrimoine) se déploie puis se replie, ou bien se replie puis se déploie. Le dernier cas de figure, celui du seuil de saturation, s’applique aussi à l’espace de visite lorsqu’une relation entre le visiteur et les abords s’établit assez rapidement, puis demeure constante et élevée pendant le parcours et la visite. Sans préjuger des résultats, on peut faire l’hypothèse que les seuils patrimoniaux et mésologiques sont les plus en phase avec cette constance, alors que les seuils environnementaux et paysagers, plus dépendants de configurations matérielles de l’espace et de situations de rapports particuliers du visiteur à l’espace, sont moins stables.

c). Les rapports de l’homme à l’étendue

Jean Ollivro a traduit l’évolution historique qui s’est produite à ce sujet345. Ne peut-on pas poser comme questionnement un rapport inverse (non opposé, car se plaçant à une autre échelle, mais complémentaire) celui qui se manifeste dans les espaces de visite et qui consisterait à des lenteurs différenciées en comparaison de la rapidité homogène des déplacements dans les autres espaces, si l’on ne réfléchit plus en terme de rapport quantitatif entre les déplacements lents et les déplacements rapides, mais en terme de rapport qualitatif entre la présence de l’homme dans un habitacle motorisé et la présence de l’homme seul à se déplacer ? En effet, les pratiques de déplacement des espaces du quotidien et des espaces touristiques sont des pratiques unifiées par une certaine vitesse, alors que les pratiques de parcours des espaces de visite sont différenciées en fonction du contact étroit avec le sol : la rugosité de l’espace reprend le pas sur le lissage et l’affranchissement des conditions de l’espace. Ceci induit des pratiques variées, en fonction de la difficulté de la topographie, mais aussi en fonction du paysage qui amène l’homme à l’arrêt du déplacement pour le percevoir, mais encore en fonction des rencontres avec d’autres individus croisés sur le même parcours, sans parler des nombreuses possibilités de parcourir l’espace fournies par les différents sports de nature, où l’animal comme l’équipement technique ne servent pas à se couper de la

345

: OLLIVRO J., 2000, L’homme à toutes vitesses De la lenteur homogène à la rapidité différenciée, Presses Universitaires de Rennes, coll. « Espaces et territoires », 179 p.

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topographie, mais à l’utiliser de façon particulière. Il ne s’agit pas de remettre en cause la rapidité différenciée et ses conséquences territoriales dans les espaces du quotidien et les réseaux de transport à l’échelle régionale ou à de plus petites échelles346, mais de souligner que les espaces de visite constituent un autre champ de relation de l’homme à l’étendue, et que cette situation n’est pas insignifiante, mais traduit un besoin de diversité des rapports à l’étendue, à la fois par un besoin de perception de la diversité et par un besoin de production, par l’homme, de relations différenciées avec cette diversité.

A l’intérieur de ce « champ » géographique, Jean-Christophe Gay présente trois angles d’approche des nouveaux rapports de l’homme à l’étendue347. Le premier angle concerne les mutations des transports et leurs conséquences sur le rapport de l’homme aux voie de communication et au paysage. L’augmentation de la vitesse apporte une « mise en

décor de l’étendue »348, une étendue qui ne pouvait être contemplée qu’à partir du moment où la traversée devient plus rapide, ce qui met en avant le rôle du changement et du défilé des paysages dans la construction de l’attraction de l’étendue pour l’homme. Mais ceci minimise le rôle de l’aménité que peuvent offrir certains paysages. On fait l’hypothèse qu’il puisse exister des sociétés locales qui établissent des relations privilégiées avec leurs territoires. En