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Introduction

Une fois cerné des mots essentiels par rapport à l’espace de visite, il s’agit d’opérer un retour en arrière sur la production scientifique. Concernant l’épistémologie, il existe deux « styles de théorie de la science »111. Le premier est une étude de la science dans son ensemble, alors que le second est une étude appliquée « à la singularité de ses domaines »112. C’est ce second style qui nous intéresse ici. Deux voies d’approche sont convoquées pour le traiter : d’une part, les thèses sur les espaces du tourisme et des loisirs chez les géographes français, et, d’autre part, la démarche de « parcourir d’autres géographies ». Plusieurs raisons expliquent ce programme. Tout d’abord, dans quelle mesure les idées relatives à la problématique de l’espace de visite ont-elles été présentes dans la géographie française ? Au sujet des espaces touristiques et de loisirs, le but est de rechercher la mise en évidence l’espace de visite comme objet d’étude. Quand, comment, selon quelle anticipation, quelle adaptation, ou quel suivisme par rapport au contexte de l’aménagement, des pratiques et des représentations la géographie a-t-elle développé des recherches sur l’espace de visite ? La position adoptée par la géographie est-elle aussi influencée par le cadre général d’exercice de la discipline et/ou simplement par ce contexte « sociétal » ?

La géographie du tourisme et des loisirs reproduit-elle une géographie de la sédentarité dans les espaces récréatifs, et, si oui, la géographie de la visite peut-elle, doit-elle alors aussi se ranger dans cette représentation du monde, ou bien marque-t-elle une innovation du fait du caractère éphémère de la présence de l’homme dans l’espace ? Conjointement, il importe donc d’examiner d’où peuvent provenir les modes de raisonnement sur l’espace de visite, à partir des productions sur le tourisme, comme à partir de travaux plus généraux sur les mobilités : ce deuxième questionnement convoque donc les deux chapitres de cette partie. Ensuite, parmi les espaces et les civilisations, peut-on retrouver la question de l’itinéraire, de la mobilité et de l’éphémère simplement aujourd’hui, dans les sociétés occidentales, ou bien aussi ailleurs ? Ce regard amène aussi à s’interroger, d’une part, sur des espaces qui sont, par eux-mêmes, des lieux de visite, dont c’est la principale fonction, et d’autre part, sur des espaces qui sont simplement considérés comme des supports de l’activité de visite. A travers cette observation, l’enjeu scientifique est de révéler les raisonnements établis en terme de spatialisation et d’humanisation. Ainsi, la réflexion géographique sur les espaces de visite, notamment en ce qui concerne les relations entre le lieu et ses abords, a-t-elle été établie à partir de l’étude du terrain, de l’action que les hommes y déroulent, et/ou est-elle due à une exploitation de travaux antérieurs ?

L’objectif de cette partie est surtout un retour sur la discipline. Néanmoins, il se place déjà aussi dans la mobilisation d’un raisonnement préparatoire à la recherche effective sur les espaces de visite.

111

: ROBIC M.-C., 1992, Epistémologie de la géographie, BAILLY A., R. FERRAS, D. PUMAIN (dir.),

Encyclopédie de la géographie, Paris, Economica, p. 37.

112

CHAPITRE 1 : LE LIEU ET L’ETENDUE ENVIRONNANTE DANS

L’ETUDE DES ESPACES TOURISTIQUES ET DE LOISIRS CHEZ LES

GEOGRAPHES FRANCAIS

Dans un premier temps, l’analyse d’une sélection de thèses de géographie du tourisme et des loisirs réalisées par des géographes français permet de montrer quels ont été les thèmes et les réflexions privilégiés, et ainsi d’essayer de mieux comprendre pourquoi l’objet de recherche : l’espace de visite, ainsi que le sujet : les relations entre les cultures paysagères et patrimoniales de l’espace de visite et l’organisation de l’espace, n’ont pas été traités. Il ne s’agit donc pas ici d’effectuer une histoire de la géographie du tourisme et des loisirs en France, qui a déjà été abordée par ailleurs113, mais de porter un regard sur les thèses de géographie du tourisme et des loisirs pour faire ressortir les facteurs sociaux, culturels, économiques d’une part, et scientifiques d’autre part, qui ont conduit à la situation historique et actuelle. La concentration de l’analyse sur les thèses nous semble, justifiée car ces travaux reflètent le mieux à la fois la recherche fondamentale et en même temps l’intégration par la recherche de l’activité touristique et ludique, son évolution et ses effets géographiques. L’analyse de ces travaux de recherche pourra aussi inclure d’autres publications afin de rendre cette perspective historique plus complète.

Un tableau chronologique est donc présenté. Il met en évidence les tendances de recherche qui se sont succédé depuis plus de quarante ans dans la géographie du tourisme et des loisirs en France, ceci à travers un regard porté sur 25 thèses.

1). Les premières thèses de géographie du tourisme : 1958-1963

A partir des années 1950, le tourisme commence vraiment à prendre une nouvelle ampleur en France. Les grands équipements de la décennie suivante ne sont pas encore là, mais les flux de récréation dans la France des trente glorieuses grossissent de plus en plus. Deux thèses sont alors produites pour rendre compte de la situation dans les régions touristiques.

a). Les théories et les observations de la localisation

En 1958, Pierre Defert114 s’attache à montrer la spécificité des phénomènes de localisation touristique. C’est à partir de la version de sa thèse publiée par l’AIEST que nous avons travaillé115. Une première partie, « l’observation économique », présente en fait la question de la localisation touristique d’un point de vue général. La particularité du tourisme

113

: Cf. notamment CAZES G., 1987, La géographie du tourisme : réflexions sur les objectifs et les pratiques en France, Annales de Géographie, n° 537, pp. 595-600 ; CAZES G., 1999b, La recherche en géographie du tourisme, Géographes associés, n° 23, pp. 101-103 ; LAZZAROTTI O., 2002, French Tourism Geographies : a review, Tourism Geographies, n° 2, pp. 135-147.

114

: DEFERT P., 1958, La mise en valeur touristique des littoraux et des montagnes en Europe Contribution à

une géographie générale et régionale du tourisme, Faculté des Lettres de l’Université de Paris, Thèse pour le

doctorat d’Université, 2 tomes, 728 p.

115

: DEFERT P., 1966, La localisation touristique Problèmes théoriques et pratiques, Berne, Ed. Gurten, Publications de l’Association Internationale des Experts et Scientifiques du Tourisme (AIEST), vol. 7, 143 p.

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est soulignée : « c’est le voyageur qui se déplace pour aller vers la marchandise », en comparaison avec les autres activités où l’inverse se produit. A partir de là, la distance exerce un rôle clé pour Defert. Il travaille cette notion en l’appliquant au tourisme, et aboutit ainsi à deux typologies. La première typologie est une variation entre déterminisme et possibilisme des localisations. Il est surtout question de l’emplacement touristique dans un espace de réception défini par ses caractéristiques physiques, notamment le relief. Le premier type est la localisation « univoque », déterminée par les « sites » ou « monuments ». Sans le dire, le caractère patrimonial est ici présent, au-delà du déterminisme naturel. L’équipement touristique ne peut pas être loin. Cela correspond bien aux localités touristiques avant les années 1960, lorsque l’aménagement régional n’a pas encore eu lieu. Defert précise bien que le tourisme se localise et utilise des sites préexistants, mais qu’il n’en crée pas. Ce sont des « curiosités » déjà là. La distance est donc faible entre le site et l’équipement touristique : il y a plutôt contiguïté. On peut dire que la seule distance nécessaire serait celle nécessaire à l’existence du paysage, par exemple entre la terrasse d’un hôtel et une baie, l’hôtel étant situé en haut d’un versant littoral pour offrir une fonction et une valeur de point de vue. Le deuxième type : la localisation plurivoque, limite aussi l’analyse de la distance à l’espace de réception. L’implantation de l’équipement touristique peut varier dans une région aux mêmes qualités. Ce sera le cas des aménagements intégrés des années 1960 et 1970 : dans des espaces homogènes (côtes basses et sableuses surtout, moins en montagne où le site a une place importante), la localisation touristique se réalise à partir d’un raisonnement en terme d’aménagement régional, et les qualités du site arrivent ensuite. Ici, la distance n’intervient pas. On ne recherche pas la localisation près d’un site favorable, mais sur un site : « planéité », etc. Enfin, le troisième type associe l’espace de réception et l’espace d’émission : dans la « localisation équivoque », la qualité de l’emplacement dans l’espace de réception importe peu ; c’est surtout la distance par rapport à l’espace d’émission qui intervient. Cette première typologie de Defert peut être représentée graphiquement par le schéma ci-dessous (Figure 1).

Figure 1 : Distance, réception et émission dans la localisation touristique chez Pierre Defert :

Cette analyse est appliquée aux localités, stations touristiques dans le cadre de la villégiature. Par rapport aux espaces de visite à caractère patrimonial, plusieurs éléments sont remarquables. Tout d’abord, la destination du troisième type semble ne pas correspondre à la qualité d’un lieu, mais d’une aire au sein de laquelle la localisation se fait selon la proximité

LOCALISATION LOCALISATION LOCALISATION UNIVOQUE PLURIVOQUE EQUIVOQUE

Equipement

touristique Curiosité Superposition de Equipement à proximité l’équipement et implanté en du site du site fonction de la distance à

l’espace d’émission

avec l’espace d’émission. C’est une organisation à laquelle il faut songer. Elle fait déborder la réflexion de l’espace de réception concernant la destination et ses abords, avec une application à deux échelles, que n’avait pas énoncé Defert puisqu’il pensait seulement à la relation entre le domicile et la villégiature : pour notre sujet, on observe un dédoublement scalaire et relationnel entre d’une part, la destination (ou l’espace de visite complet) et le lieu de villégiature, et d’autre part, entre la destination ou l’espace de visite et le domicile. Ensuite, la comparaison entre les localisations univoque et plurivoque est à appliquer plus clairement au paysage. Le cas univoque place l’équipement en situation, sinon périphérique ou marginale, du moins à côté d’un site, d’un paysage qui, d’une part, est à préserver de tout équipement afin qu’il garde sa qualité, et qui, d’autre part, s’évalue positivement si on l’apprécie à proximité, mais non pas en y étant « au cœur ».

Une seconde typologie est établie, à partir des modèles de Miksch. Il s’agit de la mise en relation de l’offre et de la demande touristiques, appliquée à une analyse spatiale. Une application à l’espace de visite est ici aussi nécessaire (Tableau 1).

Tableau 1 : Application des modèles de Miksch, repris par Defert, à la relation entre l’espace de visite, de villégiature et l’espace d’émission :

DEMANDE OFFRE DE VILLEGIATURE ESPACE DE VISITE

a). Offre et demande concentrées, espace de visite concentré : Pointe du Petit Minou

Brest et sa périphérie absente Pointe du Petit Minou a). Offre et demande concentrées, espace de visite dispersé : Bois et forêts franciliens

Paris et sa banlieue absente Bois de Vincennes, forêts de Meudon, Sénart, Chantilly,… b). Demande concentrée, offre dispersée, espace de visite concentré : Mont Joly (Haute-Savoie)

Demande locale et régionale Absente, ou St-Gervais, Les Contamines, Megève

Mont Joly, Aiguille Croche b). Demande concentrée, offre dispersée, espace de visite dispersé : Monts du Lyonnais…

Lyon et sa périphérie Absente, ou hébergement rural Monts du Lyonnais, du Beaujolais c). Demande dispersée, offre concentrée, espace de visite concentré : Toulouse

Etranger, France Toulouse et sa périphérie Le Vieux Toulouse c). Demande dispersée, offre concentrée, espace de visite dispersé : Arrière-pays varois

Etranger, France Côte d’Azur Villages perchés de l’arrière-pays varois

d). Offre dispersée, demande dispersée, espace de visite concentré : Vestiges de Jublains

France Pays de Loire Vestiges gallo-romains de Jublains d). Offre dispersée, demande dispersée, espace de visite dispersé : Périgord

Europe du Nord, Paris, Bordeaux, etc.

Gîtes ruraux, campings, chambres d’hôtes, hôtels dans l’espace rural

Jardins d’Eyrignac, Sarlat, Domme, La Roque-Gageac, Beynac, Les

Eyzies

Elaboration personnelle (2005), d’après Defert (1966)

Ce tableau appelle plusieurs remarques. Par rapport à la présentation de Defert, on rajoute ici la colonne de l’espace de visite. Cela a pour conséquence, en général, de supprimer l’existence de la villégiature dans le cas d’une demande et d’une offre concentrées. Cette relation s’appliquait bien à des stations créées jusqu’au début du XXème siècle et correspondant à des lieux de villégiature de villes péri-littorales : Palavas-les-Flots pour Montpellier, Canet pour Perpignan, mais aussi nombre de petites localités des côtes de la Manche et de l’Atlantique, dont la population vacancière provenait de la ville proche, voire un peu plus éloignée (Paris). Mais l’association de la demande et de l’offre concentrées ne s’applique pas vraiment à un rapport composé de trois espaces : de demande, d’offre de

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villégiature et de visite. En effet, une demande concentrée est locale : elle adopte, soit un lieu de villégiature, soit un lieu de visite à proximité, mais moins facilement les deux, ou alors la visite devient promenade dans le lieu de villégiature. Des espaces de visite particuliers, difficiles d’accès, sélectionnent la demande. Ainsi, même si des touristes se rendent au Mont Joly, l’ascension est plutôt l’apanage d’une population locale et régionale. Cela est lié à la valeur du lieu, puisque des sommets également ou plus difficiles à gravir sont le but d’un public beaucoup plus nombreux et d’origine varié : l’archétype en est le mont Blanc. Enfin, on peut aussi observer que le passage de l’espace du domicile, de l’hébergement ou de la villégiature à l’espace de visite peut se faire par un mouvement centrifuge, surtout dans le cas d’un espace de visite dispersé (arrière-pays varois, Monts du Lyonnais), ou par un mouvement centripète avec un espace de visite concentré (Vieux Toulouse) atteint depuis l’extérieur. Et le caractère réticulaire, déjà présents dans les types précédents, devient dominant dans l’organisation de l’espace de visite où la demande et l’offre sont dispersées.

Le second « volet » de la thèse de Pierre Defert est cette fois-ci une « observation

géographique ». L’échelon d’analyse ainsi que la thématique géographique ne sont pas les

mêmes suivant le type d’espace, comme le résume le tableau 2.

Tableau 2 : Types d’espaces, échelons d’analyse et phénomènes observés dans la thèse de Pierre Defert :

Les littoraux balnéaires

La montagne Campagnes et forêts

L’architecture des constructions X XX Les aménagements dans la localité XX

Les déplacements dans la localité XX Les types de plans des localités XX

Les types de site XX X X

L’accès à la localité à un échelon local XX X La localité et son environnement physique

immédiat

XX X XX

La localité dans le paysage X XX

L’organisation de l’espace produit par l’ensemble des localités

X XX X

L’accès à la localité à un échelon régional XX X

Elaboration personnelle (2005), d’après Defert (1966)

En partant d’une analyse à très grande échelle, jusqu’à l’échelon régional, on s’aperçoit que, à un type d’espace est globalement associée une échelle d’observation des phénomènes. Les littoraux balnéaires sont décrits localement, en insistant sur les types de localités touristiques, dans leurs rapports avec un espace « support ». Les espaces touristiques montagnards et ruraux sont davantage appréhendés à une échelle plus petite. Les localités de campagne sont observées dans leur rapport au paysage, alors qu’il importe pour les localités de montagne d’être accessibles au sein d’un massif. Ainsi, selon la configuration de l’espace, Defert insiste différemment sur les niveaux scalaires des phénomènes géographiques. Il apparaît aussi le double mouvement centripète/centrifuge au sujet des localités montagnardes et campagnardes, au niveau des pratiques : concentration, puis redistribution des flux dans la montagne, et au niveau du couple pratiques/représentations dans l’espace rural : accès au village, puis pratique de la campagne, mais aussi représentation de son paysage. Enfin, la

configuration a un impact sur la réflexion géographique concernant l’orientation du déploiement des aménagements : les catégories du longitudinal et du transversal à partir des localités apparaissent ainsi dans les espaces littoraux (surtout) mais aussi montagnards, alors que l’espace rural est qualifié d’isotrope. A propos des stations littorales, Jean-Michel Dewailly a approfondi la représentation de l’organisation de l’espace, par des cartes mettant en évidence le caractère transversal116 et des coupes montrant l’aspect longitudinal des stations d’Europe du Nord117.

Pierre Defert apporte donc une importante, et, on peut dire, première contribution se consacrant uniquement à la géographie du tourisme. L’observation et la réflexion sont très poussées à propos des objets étudiés, mais ceux-ci ne sont que les lieux de villégiature, localités déjà existantes ou stations créées pour le tourisme. Même si sa mise en relation du point et de l’étendue environnante ne concerne pas les espaces de visite, elle offre déjà un tableau d’ensemble où une géographie de ces relations peut être mise en évidence à partir d’un classement à la fois scalaire et thématique, associant l’étendue, les déplacements de l’homme, ses activités et, parfois, ses représentations de l’espace. Au sujet de l’analyse des liens entre émission et réception, Defert se limite à la reprise de l’approche économique. Elle est intéressante dans la mesure où elle nous a permis d’ « accoler » l’espace de visite à son schéma. Néanmoins, il restera à intégrer à cette position une dimension essentielle de notre recherche : les relations entre espaces d’émission et de réception au niveau des cultures paysagères.

b). Les apports idiographiques de Louis Burnet

La thèse de Louis Burnet 118est idiographique. Il ne s’agit pas de mener une réflexion théorique, mais de décrire les côtes de France sous l’angle de la villégiature. Elle est donc moins utile pour notre recherche. Néanmoins, le thème de l’excursion est présent. D’un côté, Burnet déplore le manque de qualités d’une localité pour la villégiature. La valeur des lieux est fondée uniquement sur cette fonction de villégiature. Lorsque le développement balnéaire n’est pas encore effectué, il importe d’examiner les atouts qui le rendraient possible. Les handicaps de la localité sont ainsi relevés pour expliquer dans le temps : passé, présent et avenir, le fait que telle localité ne soit pas un lieu de villégiature. Par exemple, pour Collioure : « n’est pas une grande station et ne le deviendra sans doute jamais […]. Elle

manque d’une plage assez ample et de beau sable. Il lui sera difficile de devenir une grande station balnéaire »119. D’autres lieux sont considérés comme étant plus favorables. Ainsi pour Belle-Ile : « Pour le moment il s’agit surtout de tourisme de passage mais l’île pourrait

devenir un beau lieu de séjour »120.

Mais l’autre face de la problématique de Burnet, c’est qu’un lieu de villégiature s’inscrit aussi dans un espace, une région, et que, dans ce cadre, tout ce qu’il y a autour du lieu, comme qualités, contribue à sa valeur :

116

: DEWAILLY J.-M., 1990, Tourisme et aménagement en Europe du Nord, Paris, Masson, pp. 203 et 205.

117

: Ibid., p. 208.

118

: BURNET L., 1963, Villégiature et tourisme sur les côtes de France, Paris, Hachette, Bibliothèque des Guides Bleus, 483 p.

119

: Ibid., p. 193.

120

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« Le site d’une station, sa protection contre les vents, sa richesse en points de vue,

les excursions possibles à son départ, la richesse de sa flore sont les éléments de base d’un séjour agréable et, autant que le sable, ils déterminent l’afflux des estivants et des hivernants »121.

Au niveau du vocabulaire et de la réflexion, cet énoncé est important, car il nous donne la clé (ou une des clés) de différenciation entre la valeur et la qualité d’un espace du point de vue du tourisme et des loisirs. La valeur d’un lieu se construit avec des qualités qu’elle peut prendre, aussi, en dehors de ce lieu. Cette relation « à sens unique » nous amène à poser la question de la « prédation » ou d’un usage sans perte de valeur de l’espace. A l’origine, il est entendu que les qualités demeurent dans chaque point de l’étendue (sauf destruction, altération). Un lieu