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Comment se qualifient les abords du lieu de visite ? Différentes notions existent pour désigner ce qui est autour. Néanmoins, ces notions n’ont pas souvent été utilisées à propos d’espaces de petite dimension. Sont-elles alors transposables aux espaces de visite, et selon quelles modalités d’application ? De quelle manière s’articulent-elles avec les seuils, le continu et le discontinu ?

a). La périphérie

La perspective d’étude de la périphérie, en lien avec le centre, est ainsi énoncée par Alain Reynaud : « penser la différenciation de l’espace à tous les degrés de l’échelle, de la

ville au monde »359. En termes d’échelle et de qualité de l’espace, l’espace de visite est tout de suite placé à côté du cadre de pensée. Les références du modèle centre-périphérie se situent à des échelles plus petites, qui laissent de côté les espaces de l’intercommunication active. En faisant abstraction de cette question d’échelle, le premier problème qui se pose est celui du centre et du rapport centre-périphérie. Le centre rassemble « une certaine masse de

population, une capacité notable de production, un niveau de vie élevé et une ancienneté de développement »360. Il est évident que ces critères ne se retrouvent pas tous et/ou pas toujours dans les lieux de visite. Ce ne sont pas des lieux de production, mais avant tout des lieux de consommation, avec néanmoins un aspect productif dans la mise en valeur et l’interprétation du lieu, et l’absence de fonction résidentielle empêche de parler de niveau de vie élevé. C’est une qualité qui peut simplement être remplacée par un « niveau de confort de visite ». En revanche, les lieux de visite concentrent une population de visiteurs, plus ou moins importante et éphémère, et disposent d’une histoire de l’activité de visite, comparable à l’ancienneté de développement des centres urbains. Les critères du centre ne sont donc pas incompatibles avec une application au lieu de visite.

En ce qui concerne maintenant la périphérie, elle est définie par un « niveau de vie

moins élevé, des productions moins élaborées, un affaiblissement et une perte de substance au profit du centre »361. En application aux espaces de visite, on peut concevoir un niveau de confort de visite moins élevé dans les abords que dans le lieu (encore que cela puisse être

359

: REYNAUD A., 1995, Centre et périphérie, BAILLY A., R. FERRAS, D. PUMAIN (dir.), Encyclopédie de

géographie, Paris, Economica, pp. 583-599.

360

: Ibid.

361

l’inverse, comme dans le cas des agglomérations). L’analyse de la production et de la consommation appelle à être vigilant, puisque les abords sont assez souvent des espaces marchands, que ce soit en ville ou près des lieux patrimoniaux ruraux et littoraux, ainsi que sur les parcours d’approche des destinations de « nature » montagnardes. Un décalage existe donc entre la géographie économique et la géographie culturelle de la visite. La première place l’activité dans les abords, la seconde dans le lieu de visite. Il ne s’agit pas de l’intégration de la périphérie dans l’activité du centre, encore moins d’une diffusion de l’activité marchande d’un lieu « centre » vers sa périphérie, mais de l’établissement et/ou du développement de fonctions marchandes dans l’espace des abords. Ceci conduit à s’interroger sur la validité du couple centre-périphérie. Un renforcement de ce doute apparaît lorsqu’il est question d’un rapport de force entre un lieu centre qui se renforce aux dépens d’une périphérie qui s’affaiblit. Le lieu est, comme l’espace des abords, un patrimoine. On a vu qu’il pouvait exercer une prise de qualité sur les environs, ce qui n’enlève pas la qualité de l’espace des abords, mais ce qui peut lui enlever de sa valeur. Sur les critères de définition de la périphérie, il n’y a donc que celui de la production qui ne convient pas à l’espace de visite, à la fois pour une question de rapport production/consommation et pour une question de rapport centre/périphérie. Une des solutions pour régler cette question est alors de concevoir l’abandon de la représentation auréolaire et/ou circonvoisine, et d’adopter une représentation réticulaire (figure 20).

Figure 20 : Application du centre et de la périphérie à l’espace de visite :

Il est intéressant de noter que le modèle réticulaire ne relève pas d’une analyse non paysagère, mais, au contraire, prend en compte les points de perception du paysage, les établissements marchands ou d’autres points d’accroche du visiteur. Il n’y a plus un seul centre au niveau de l’emplacement, mais une pluralité de points d’accroche et/ou de destination, en fonction aussi de la pluralité des centres d’intérêt de chaque visiteur. La destination est plurielle, et sa concentration en un seul point ne serait alors qu’un cas particulier d’un modèle plus général, de nature réticulaire, qui dépasse la représentation du modèle auréolaire qui confine la périphérie à une représentation simplement circonvoisine. Ceci permet de retrouver une logique au rapport entre la production et la consommation. Le centre est bien composé de tout

1 : Ville, région, nation, continent 2 : Espace de visite

« Centres d’intérêt »

périphérie

centre Lieu de visite (production)

MODELE AUREOLAIRE MODELE RETICULAIRE

127

ce qui est production : lieu de visite, points de perception du paysage, commerces, etc., c’est-à-dire de tout ce qui rend possible la concrétisation de la visite. La consommation est alors tout ce qui est attractif, donc ce qui est pratiqué (au sens de la perception) et représenté. Cette pluralité de centres de production de la visite n’est pas à confondre avec le polycentrisme, qui se place à une autre échelle, plus ample.

Il reste à relier à ce cadre la déclinaison des types de périphéries selon Alain Reynaud362. Le premier cas est celui de la périphérie au service du centre. Dans le cas des espaces de visite, ce qui fait l’objet de l’observation du visiteur n’est pas investi par des aménagements ou par une activité ludique. C’est un paysage rural, qui est de qualité, et qui est utilisé pour valoriser le lieu de visite, sans contrepartie : l’espace périphérique de ce paysage rural ne reçoit pas de bénéfice en échange de cette valorisation. Le second cas pousse à l’extrême cette première articulation. La périphérie est délaissée, le centre se suffit à lui-même. Il peut alors exister des centres d’intérêt aux abords du lieu « hypertrophié », mais ceux-ci établissent une relation seulement avec le lieu de visite, et l’étendue aux alentours du lieu et des centres d’intérêt présents dans les abords n’est ni valorisée ni valorisante pour le lieu de visite. Un indicateur perceptible de cette situation est la « congestion » du centre. Cette situation résulte d’une dynamique, elle ne peut pas exister dès le départ : « Le centre, qui s’est

nourri aux dépens de la périphérie, s’en désintéresse désormais puisqu’il ne peut plus rien en retirer »363. L’auteur cite l’exemple de la Corse, des massifs montagneux français, des Landes, de la Sologne. Cette périphérie n’a donc toujours pas été ignorée ; elle l’est actuellement parce que le lieu de visite accapare l’ensemble des attentions des visiteurs, et elle laisse se développer sur son espace des isolats et des angles morts.

Les situations suivantes montrent une intégration de la périphérie au centre. Le cas de la périphérie intégrée et exploitée peut être le prolongement du cas précédent. Alain Reynaud note que les centres sont alors « à l’affût de matières premières « mais aussi de gisements

paysagiques » pour offrir repos et distraction à leurs citadins »364, et cite des exemples de vastes espaces « naturels » extra-européens. Mais on se place ici dans une perspective d’aménagement, avec des activités de pleine « nature » et/ou une fonction résidentielle. L’analyse ne s’effectue pas à la même échelle. Pour les espaces de visite, il y a exploitation du paysage, du patrimoine, etc. Les centres d’intérêt, en périphérie, qui s’établissent et se développent en profitant des qualités de cette périphérie deviennent alors des éléments du centre. Dans une logique plus aboutie, la périphérie intégrée et annexée signifie alors dans le cadre des espaces de visite que la qualité autonome des abords est remise en cause par un processus d’annexion de qualité provenant du lieu et des centres d’intérêt. L’exploitation consiste seulement dans une prise de qualité pour la valorisation du centre, l’annexion consiste à une prise de valeur de la périphérie pour une augmentation, une amélioration de la qualité du centre.

Jusqu’ici, les situations observées sont celles d’un certain rapport de force, avec un espace dominant et un espace dominé. Mais les termes de l’intégration et de l’annexion sont l’extension ou l’association de la périphérie au centre. Dans une analogie avec la géodynamique interne, Alain Reynaud qualifie l’extension de métamorphisme de contact. Cela signifie que l’espace perçu, non aménagé, non commercialisé, recule et est remplacé par

362

: REYNAUD A., 1981, Société, espace et justice, Paris, PUF, coll. « Espace et liberté », 263 p.

363

: Ibid.

364

un espace touristique qui n’est plus un espace de visite, d’observation, de contemplation, mais un espace de production, matérialisé par des commerces, des aménagements (aires de stationnement, bâtiments d’accueil, éventuellement d’interprétation, aires et équipements de jeux pour enfants, voire sites de loisirs sportifs, etc.). Ce sont des espaces de production, « centraux », mais qui ne se fondent plus toujours sur le patrimoine, le paysage. On arrive à une situation où ils existent par eux-mêmes, et ne sont plus des appuis ou des compléments au lieu de visite. Enfin, la dernière forme est celle de l’associat, à savoir une intégration à distance de certains espaces restreints, enclavés en périphérie, mais qui relèvent du centre. Au sein de l’espace des abords, l’associat n’est pas comme les autres centres d’intérêt exerçant un lien perceptif ou imaginaire avec le lieu de visite. Il se place en dehors des centres d’intérêt du modèle du réseau central. Ce n’est pas un point de vue du lieu de visite depuis l’espace d’approche, ce n’est pas un commerce dont l’implantation se justifie par sa proximité avec le lieu de visite. Il s’agit d’un lieu particulier, de nature patrimoniale, paysagère, voire commerciale, à l’intérieur de l’espace des abords, qui n’entretient pas de relation pratique ou symbolique avec le lieu de visite, mais qui ne se serait pas développé sans l’activité de visite vers le lieu « centre ». C’est un lieu « naturel » ou culturel, un commerce, dans les abords, mais hors du réseau culturel central (de pratiques et de représentations).

b). La marge

Figure 21 : Représentation graphique de la dynamique de création de la marge dans le rang québécois :

Comme la périphérie, la marge est appréhendée sous un angle dynamique. En revanche, si « le système [territorial] ne peut pas fonctionner sans sa périphérie », la marge « n’est pas fondamentale dans le fonctionnement du système, qui peut éventuellement

1 : le système égalitaire : 2 : centre et périphérie 3 : système territorial pas d’avantage de situation avec marge

Centre

4 : réintégration incomplète des marges et inégalités territoriales

Marge Marge

Source : D’après Prost (2004), réalisation personnelle (2005)

Périphérie Périphérie Centre Périphérie Périphérie Marge Marge Centre Périphérie Périphérie

129

fonctionner sans elle ». Ainsi, « la marge peut se développer en périphérie mais aussi au cœur du centre »365. L’exemple de la dynamique de la création d’une marge peut être celui du rang québécois (figure 21).

Le schéma montre une marge à côté du système territorial, mais elle peut en fait se situer à l’intérieur de l’espace périphérique et/ou de l’espace central. Dans la dernière phase de la dynamique, la réintégration est partielle, et la partie de la marge laissée de côté renforce les inégalités. Dans le cas des espaces de visite, la dynamique n’est pas la même dans la plupart des cas. En effet, à partir du moment où il existe un lieu de visite avec un emplacement ponctuel dans l’étendue, il n’y a pas de système égalitaire. Celui-ci est alors à rechercher dans des espaces de visite qui développent une étendue quasiment indifférenciée dans les cultures de visite : il s’agit de forêts, de marais, ou d’autres espaces ruraux ou urbains qui ne sont pas visités en fonction d’une destination à atteindre, mais en fonction des qualités uniformes de l’étendue et d’une valeur correspondante, isotrope au sein d’un espace de visite délimité. Dans les autres cas, il existe une inégalité à l’origine, puisque le lieu patrimonial est concentré en un point, ou dans une étendue restreinte. D’autres centres d’intérêt lui sont reliés, et une périphérie se développe autour d’eux.

La marge se place alors au-delà de cette périphérie, dans des espaces qui ne sont pas visités, pas perçus, pas imaginés, et qui font penser à un l’angle mort défini par Reynaud. Il le qualifie d’espace vide ou neutre : friches ou terrains vagues366. Ces types d’espaces sont relevés en référence à un espace rural ou à un espace urbain qui n’est plus utilisé : la friche est une ancienne étendue de parcelles agricoles, le terrain vague est une ancienne étendue servant au logement, à l’industrie, aux services, aux infrastructures de transport. Il en reste des traces dans le paysage, après que la fonction ait cessé. Mais il existe aussi d’autres exemples d’angle mort, avec une fonction effective, bien que provisoire : les « bidonvilles » et les « cités

d’urgence », les « espaces ruraux enclavés » (davantage dans le sens de l’inaccessibilité que

de la spéciation), mais aussi « décadents », la terminologie n’étant pas bien précisée367. La comparaison avec les espaces de visite est difficile, car les temporalités sont différentes. Dans les espaces « sédentaires », le rapport entre le système territorial et l’angle mort va de l’effectif, du permanent, au provisoire ou au périmé. Dans les espaces de visite, le rapport va du temporaire, de l’éphémère à ce qui est vraiment inexistant dans la culture des visiteurs. Dans une cartographie de la fréquentation touristique du Sidobre, Georges Bertrand délimite les « secteurs de nature ignorés des touristes »368. Ce sectionnement met en évidence une délimitation par défaut de l’espace touristique, qui n’est représentée que par des points et des lignes, et qui apparaît en conséquence de la délimitation de l’étendue ignorée. Ainsi il serait plus aisé de spatialiser l’angle mort, la marge, plutôt que le centre et la périphérie touristique et/ou ludique.

Dans une description plus statique, Jean Gouhier précise l’espace de la marge : « entre

le produit apprécié et le résidu méprisé, existe le rebut à valeur potentielle inexprimée »,

« entre le l’être et le non-être existe le peut-être »369. Si la représentation est plus figée, elle

365

: PROST B., 2004, Marge et dynamique territoriale, Géocarrefour Revue de Géographie de Lyon, n° 2, pp. 175-182.

366

: REYNAUD A., 1981, Op. cit.

367

: Ibid.

368

: BERTRAND G., 2002 [1978], Le Sidobre (Tarn) Esquisse d’une monographie, BERTRAND C. et G., Une

géographie traversière, Paris, Editions Arguments, pp. 214-215 ; « Le Sidobre Fréquentation touristique ».

369

est aussi plus intéressante, car elle offre une qualification a ce chaînon manquant entre la périphérie et l’angle mort (figure 22). Eventuellement, il se passe quelque chose dans la marge de l’espace de visite, des individus s’y rendent, de façon passagère. Lorsque certaines personnes y reviennent, il se développe alors des isolats, ceux de l’espace d’évitement de l’espace de visite qui est occupé par la majorité des individus. Il y a les isolats de la marge, où peuvent se croiser les « habitants » de l’isolat et les rares visiteurs utilisant la marge, et il y a les isolats de l’angle mort, où seuls les « habitants » s’y rendent. Ce cadre théorique est à concrétiser dans les différents types d’espace de visite par une spatialisation de ces différentes catégories (figure 22).

Figure 22 : Du centre à l’angle mort, l’organisation de l’espace de visite et de ses environs :

c). Le front et la frange

Un front contient deux principales acceptions spatiales : il est « ce qui fait face », et il est, dans le cas du front pionnier, « la limite atteinte par la mise en valeur »370. A la suite de Pierre Monbeig, il est rappelé que, « plutôt que de « front », il vaut mieux parler de « frange

pionnière », car c’est rarement par une coupure brutale mais plutôt par une progression plus ou moins rapide que l’on passe des espaces organisés à ceux qui le deviennent »371. Le terme a toujours quelque part une connotation conquérante, issue de son emploi premier en

370

: BRUNET R., R. FERRAS, H. THERY, 1992, Les mots de la géographie, Paris, Reclus/La documentation française.

371

: Ibid.

Une représentation en bandes a été choisie ici, une représentation auréolaire est aussi possible pour traduire la réalité.

Isolats Lieu de Associats Isolats visite Centres d’intérêt

ANGLE AUTRE

CONFINS CENTRE PERIPHERIE MARGE MORT PERIPHERIE

Abords Destination Abords d’approche

d’extension

Espace d’attraction et/ou de transition

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géopolitique : le front militaire372. Les fronts ne concernent pas que les champs de bataille ou les régions forestières tropicales. L’expression de front pionnier est utilisée pour exprimer la dimension géographique de la réoccupation des « marches pyrénéennes audoises »373. Mais dans l’ensemble, on parle de front à une échelle régionale (la taille de la région variant suivant le sujet traité, en géographie humaine ou en géographie physique), ou bien en ce qui concerne l’extension d’une agglomération urbaine : la banlieue et/ou l’espace périurbain constituent le front, la frange de l’agglomération. En géographie physique et en géopolitique, le front s’inscrit dans une organisation en bandes, alors qu’en géographie humaine, il prend place plutôt dans une organisation centre/périphérie.

Anne-Elisabeth Laques détaille l’organisation d’un front pionnier au Brésil : avant front à occuper, frange pionnière et arrière front déjà utilisé. L’avant front se caractérise par une logique de « prédation », où l’étendue la plus facile à exploiter est occupée en premier, puis l’étendue où la topographie est plus difficile en vue de l’aménagement. La frange pionnière est marquée quant à elle par des conflits entre ses différents occupants. L’arrière front connaît une dynamique plus calme de « stabilité »374. Parler de front pionnier pour exprimer l’expansion géographique du tourisme et des loisirs implique en premier lieu de réfléchir à la comparaison entre les activités et les espaces. Il y a un front pionnier lorsqu’un espace occupé et utilisé pour une activité donnée n’arrive pas ou n’arrive plus à contenir les besoins d’une société pour cette activité. A partir de là, la processus de front pionnier peut être encadré ou spontané. Il s’agit donc de fronts pionniers récréatifs lorsque les autres espaces n’assument pas ou plus cette fonction récréative, à la différence que ces autres espaces ne sont pas handicapés par un manque de terres, une surpopulation, mais par un manque d’espaces amènes, donc dans une situation se référant à une certaine subjectivité des individus. A l’échelle de régions, d’espaces touristiques français, notamment les massifs montagneux et l’espace rural, il apparaît que les activités récréatives se développent dans une étendue qui auparavant n’était pas utilisée pour cela. Les espaces de moyenne montagne, voire de haute montagne, ont connu l’essor de la randonnée depuis vingt à trente ans, comme l’attestent les informations des guides touristiques. Les fronts pionniers touristiques ont été ceux des littoraux aménagés avec des stations nouvelles. L’arrière front est l’espace régional traditionnellement urbanisé : villes et stations anciennes en doublet, la frange pionnière est incarnée par les nouvelles stations, et l’avant front est ce qui a été urbanisé par la suite ou qui