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3). La recherche des patrimoines touristiques individuels

a). Appliquer la notion du patrimoine à l’espace de la visite

Les modes de maîtrise du sol

La notion de patrimoine, notamment en France, n’est pas obligatoirement rattachée à l’espace géographique. Le patrimoine personnel d’un individu, c’est d’abord ce qui lui appartient. La société a avant tout inscrit l’acception financière et immobilière du patrimoine dans le langage courant. En appliquant la notion de patrimoine au sol, la France reprend ce sens de patrimoine personnel, lié au droit de propriété d’un terrain. En Allemagne, un autre sens, hérité du droit romain, existe : la res communis ou patrimoine d’affectation est « la masse de biens affectée à un but déterminé et qui serait détachée de toute personne stricto

sensu », ce sens s’étant développé du fait de la dynamique de mobilité et de colonisation des

terres dans l’Empire romain. La possession, notion différente de la propriété, insiste davantage sur la maîtrise de fait d’un sol, pour des « actes d’usages, de jouissance et de

transformation »536. On pense ainsi à l’application de cette seconde acception pour le tourisme. Au-delà de la représentation d’un espace comme espace patrimonial pour les touristes, elle fournit, dans le champ du patrimoine, une relation matérielle, au niveau d’une pratique collective, entre une population touristique et un espace visité. Il existe ainsi des origines différentes de la notion de patrimoine, et il s’agit aussi de rappeler que la recherche sur la relation entre le tourisme et le patrimoine ne doit pas seulement, même si l’on y reviendra, tenter de s’échapper de la relation « sédentaire » entre territoire, habitants et patrimoine local. En partant d’une acception historique du patrimoine liée à la mobilité, la géographie du tourisme a aussi à faire valoir une réflexion justifiée sur la relation entre patrimoine et tourisme, qui n’opère pas qu’une volonté de se démarquer de la relation « sédentaire » et quotidienne entre un habitant et son espace de vie, mais offre peut-être aussi la possibilité de révéler une dimension toujours présente dans l’humanité, celle d’une relation d’appropriation de l’espace sur un mode différent, celui de la mobilité, hier conquérante au sens strict, aujourd’hui touristique.

535

: Ibid., p. 570.

536

: HUMBERT G., LEFEUVRE J.-C., 1992, A chacun son patrimoine ou patrimoine commun ?, JOLLIVET M. (dir.), Sciences de la nature Sciences de la société Les passeurs de frontière, Paris, CNRS Editions, pp. 287-296.

Patrimoine commun, patrimoine mondial et patrimoine touristique

La notion de patrimoine mondial, développée par l’UNESCO, s’articule avec le patrimoine national. En effet, si une dimension mondiale est donnée à ce qui est digne d’être classé patrimoine de l’humanité, c’est à la fois parce que des monuments ou sites exceptionnels au niveau mondial doivent nécessairement s’appuyer sur des territoires, et parce que, dans un sens inverse, ces monuments ou sites de patrimoines nationaux profitent de leur inscription au patrimoine mondial pour mener les opérations nécessaires à leur préservation. La dimension mondiale est reliée à l’existence d’une première civilisation mondiale, et « les

sites sélectionnés pour constituer le patrimoine mondial sont choisis pour leurs qualités exceptionnelles, en tant que meilleurs exemples possibles du patrimoine culturel ou naturel qu’ils représentent »537. Or, un décalage existe ici entre patrimoine local, d’un territoire, et patrimoine culturel ou naturel de dimension mondiale. Il existe des sites classés au patrimoine mondial, dans lesquels la population locale ne se reconnaît pas en tant que sites symboliques de leur territoire, ou bien pour lesquels les représentations s’exercent surtout en lien avec le territoire dans lequel ils se situent. C’est le cas pour le site de Fourvière à Lyon. Il arrive même que la valeur du site se limite à un intérêt culturel ou naturel dans le champ scientifique, ou en tout cas que cet intérêt soit plus important que l’intérêt touristique. C’est le cas par exemple de l’Abri de Laugerie-Basse, visité surtout grâce à l’offre d’un billet combiné avec la grotte du Grand-Roc (Les Eyzies-de-Tayac). Ainsi, le patrimoine commun serait un bien offert à tous, qui pourrait ensuite devenir concrètement un patrimoine mondial et/ou un patrimoine touristique, notions représentant un rapport pratique et/ou symbolique du visiteur à l’espace considéré.

Des espaces de vie aux espaces touristiques : la recherche des échelles d’analyse pertinentes

Une relation patrimoniale peut donc s’établir entre un individu et un espace, théoriquement, quel qu’il soit. Le processus d’héritage familial, social en vue de l’apprentissage du tourisme a notamment été souligné538. Se pose encore la question de quels espaces en fonction du mode de relation qui existe avec lui : doit-on prendre en compte uniquement les espaces pratiqués pendant des vacances et dans lesquels l’individu est amené à revenir assez régulièrement, les espaces de vacances dans lesquels l’individu ne reviendra pas, ou ceux dans lesquels il ne s’est pas encore rendu, mais qui font partie de son espace vécu en tant qu’espaces dans lesquels il aimerait se rendre ? La réflexion la plus large possible doit être engagée si, comme j’en fais l’hypothèse, il existe une interaction entre l’espace de vie et l’espace touristique au sujet du patrimoine. En effet, de la relation à l’espace de vie quotidien dépend la construction patrimoniale des espaces touristiques dans l’espace vécu, comme, inversement, les pratiques et représentations des espaces touristiques exercent un rôle sur la valeur patrimoniale accordée à l’espace du quotidien. Il reste à concrétiser cette articulation à deux niveaux : au niveau de l’échelle : entre l’ici et le monde, quels lieux ont valeur de patrimoine ?, et au niveau du mode qualitatif de relation patrimoniale aux lieux touristiques.

537

: AUDRERIE D., R. SOUCHIER, L. VILAR, 1998, Le patrimoine mondial, Paris, PUF, Que sais-je ? n° 3436, 127 p.

538

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b). Le patrimoine dans la nature et le paysage

Les formes du paysage

Le paysage dans l’Occident est dû à l’invention perspective. Anne Cauquelin expose une différence entre la forme reproductible du paysage « dans laquelle nous percevons le rapport du paysage à la nature » qui serait le patrimoine, et le contenu de cette forme, qui serait changeant et ne s’associerait à la forme qu’après avoir évacué les objets qui ne peuvent pas s’intégrer à la perspective539. La réflexion est intéressante, et elle s’applique à première vue au tourisme plus qu’à la vie quotidienne. En effet, le travail de la terre, ou même le rapport à l’espace dans le cadre d’un autre type de travail quotidien, implique un rapport à la nature, et non à l’origine un rapport au paysage, même si ensuite les deux ont pu s’associer. Le rapport à la nature n’impose pas « la contemplation de ses aspects paysagers. La nature,

sa compréhension, appartient à l’ordre de l’intellect, non de la sensibilité »540. Mais avec une pratique éphémère et ludique de l’espace, le rapport au paysage précède et introduit le rapport à la nature. Le patrimoine étant un héritage, il y a ici un dilemme entre l’héritage du contenu, la nature, et l’héritage culturel de la forme, le paysage, qui serait un passage obligé vers le contenu. La réponse à cette tension pourrait être d’ordre géographique. Au niveau du patrimoine comme facteur de localisation des sites et donc de répartition des visiteurs dans l’espace, c’est le paysage qui prime, au-delà de l’évolution et de la superposition des modèles paysagers, par la recherche d’espaces privilégiés pour l’approche vers le site et la contemplation : points de vue, belvédères, etc. En revanche, au niveau du patrimoine comme facteur des modes de rapport à l’espace en un lieu, c’est le contenu de la configuration du lieu, sa nature, qui intervient fortement, et qui permet en retour au visiteur de porter un jugement sur le paysage ou l’aspect de l’intérieur d’un bâtiment.

Les éléments de la nature

Or, la distinction précédente entre nature et paysage, qui part de la perspective, néglige plusieurs points importants. En premier lieu, les sites touristiques, ainsi que leurs abords, ne sont pas toujours visités à cause du paysage, c’est notamment le cas pour le tourisme urbain et le tourisme souterrain, qui « privilégient » la nature du lieu, au sens de ses éléments. La prise en compte de la matérialité du paysage permet d’y inclure la nature, non plus comme un contenu, mais comme un constituant. Il n’y a pas séparation des concepts de nature et de paysage, mais une articulation plus complexe. L’imagination matérielle de Gaston Bachelard pousse plus avant cette conception : on doit étudier les formes « en les attribuant à leur juste

matière »541. Ici, c’est au contraire le primat de la matière sur la forme qui est affirmé (On traitera cette question des éléments de la matière dans le point suivant). Claude Raffestin le confirme en parlant de la montagne : « Il y a une véritable invention du modèle qui permettra

539

: CAUQUELIN A., 1990, Paysage, rhétorique et patrimoine, JEUDY H.-P. (dir.), Patrimoines en folie, Paris, Maison des Sciences de l’Homme, coll. « Ethnologie de la France » C5, pp. 227-234.

540

: Ibid.

541

ultérieurement la production d’un paysage à partir de la matière première d’un pays »542. La référence aux modèles picturaux est une démarche historique, alors que la géographie doit d’abord prendre comme objet de recherche ce qui se passe au présent entre l’homme et la matérialité de l’espace. Par exemple, les mutations qui se sont produites dans la visite des sites à la fin du XXème siècle en montagne, avec le déclin, au moins relatif, de la visite des sites de moyenne montagne (gorges notamment) et l’essor de la pratique des étages subalpin et alpin montrent qu’il faut nuancer l’inertie et la reproduction des modèles paysagers, fondés sur un héritage artistique, sur l’organisation des espaces d’excursion. Si les premiers temps du tourisme ont privilégié une représentation et une pratique (élitiste dans le cas de l’alpinisme) de l’étage montagnard d’une part, de la haute montagne glaciaire d’autre part, établissant « un angle mort » au niveau de la montagne des lacs d’origine glaciaire, des pelouses alpines et subalpines et de la haute montagne empierrée. La présence plus forte dans les descriptions des guides de cette montagne autrefois mise entre parenthèses montre ce changement, dû à une évolution des pratiques avec le développement de la randonnée. Cet exemple du rapport à la montagne montre que le rapport aux éléments, à l’étendue, à l’épaisseur matérielle du paysage intervient avant le recours à la perspective pour expliquer aujourd’hui les pratiques et représentations de ce milieu. Ceci est d’ailleurs conforme au patrimoine pris dans le sens de la maîtrise de fait de la possession d’un espace. L’excursionniste ne cherche pas en premier lieu une perspective, mais des éléments correspondant à son imagination matérielle. L’application de la perspective vient ensuite, selon la culture de l’individu et la capacité du paysage à offrir cette perspective, à partir d’une nature constituée (et non contenue) par sa symbolique et sa matérialité543. La prise en compte de la polysensorialité et des ambiances météorologiques et, plus généralement, biophysiques changeantes des lieux achèvent de donner l’avantage au paysage-matière sur la perspective à des fins d’évaluation du patrimoine touristique des individus.

c). La géographie sociale : handicap ou opportunité du lien avec le patrimoine des espaces du visiteur ?

Le rapport chronologique et cognitif entre pratique et représentation

« Le voyage inverse le problème posé par la réalité. Alors qu’en règle

générale, on passe de la présentation à la représentation […], le voyage fait faire le chemin inverse car on passe d’une représentation à la présentation »

(Raffestin, 1986).

Le réflexion sur le patrimoine en est-elle changé ? Le patrimoine est souvent pensé, en géographie sociale, sous le mode du rapport entre un groupe social et un territoire, un espace social544La structuration de la réflexion sur le patrimoine se développe alors en

542

: RAFFESTIN C., 1986b, Nature et culture du lieu touristique, Méditerranée, n° 3, pp. 11-17.

543

: LUGINBÜHL Y., 1998, Symbolique et matérialité du paysage, Revue de l’Economie Méridionale, n° 183, pp. 235-246.

544

: Cf. DI MEO G., 1995, Patrimoine et territoire, une parenté conceptuelle, Espaces et sociétés, n° 78, pp. 15-34 ; PERON F., 2001, Patrimoine culturel et géographie sociale, FOURNIER J.-M. (dir.), Faire la géographie

sociale aujourd’hui, Presses Universitaires de Caen, Les Documents de la MRSH de Caen, n° 14, pp. 19-29 ; et

PERON F., 2002, Construction, signification, rôle social et géographique, PERON F. (dir.), Le patrimoine

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fonction du rythme de vie et d’action quotidiens, et dans le cadre de stratégies d’habitants. Lorsque le patrimoine « du quotidien » est en cours de construction, la présentation précède la représentation, mais une fois celui-ci constitué en tant que patrimoine et transmis aux générations suivantes, ces dernières ne se retrouvent-elles pas dans la même position que le patrimoine touristique, à savoir dans la préséance de la représentation sur la présentation ? La différence entre le quotidien et le touristique ne se fait donc pas entièrement au niveau de cet ordre des rapports à la réalité, mais plutôt au niveau des modes de représentation de l’espace visité et de la durée de présence du visiteur dans cet espace.

De l’habitant aux modes d’habiter éphémères

Sur quoi se fonde et s’établit le patrimoine touristique individuel ? Le visiteur acquiert-il un rapport patrimonial au lieu visité par une intégration personnelle du patrimoine construit par la société locale dont il visite l’espace (qu’il y ait ou pas promotion touristique du patrimoine), ou bien se forge-t-il un patrimoine proprement touristique ? Une réflexion sur la différenciation entre les espaces permet de faire avancer le débat. En effet, si l’on s’aperçoit que certains espaces ont une valeur pour les touristes, alors qu’ils n’en ont pas ou en ont moins pour la société locale, n’est-ce pas la preuve que des constructions patrimoniales touristiques existent, qu’elles soient le fait de la société touristiques elle-même, ou d’acteurs de promotion de lieux auprès des populations touristiques ?

A partir de là, la question est de savoir pourquoi et comment peut se construire la patrimoine touristique individuel. Le concept de mode d’habiter l’espace peut permettre d’intégrer différentes données pour évaluer s’il y a un rapport patrimonial ou pas, et si celui-ci se fonde sur une reprise des mêmes idées au fondement de l’attachement à l’objet patrimonial, ou sur d’autres idées. Tout d’abord, pourquoi peut se construire, sur un même objet, un patrimoine touristique original par rapport au patrimoine de la société locale ? En faisant référence à la « triple extension typologique, chronologique et géographique des biens patrimoniaux », ceux-ci se sont développés aux échelons local, régional, voire aussi européen et mondial, au détriment peut-être du « patrimoine hérité des époques glorieuses de la

nation »545. Si le patrimoine touristique ne remplace pas à l’identique un patrimoine national en perte d’influence, ne comble-t-il pas néanmoins un manque, un échelon ? Les flux de migrations vacancières permettent d’avancer l’hypothèse que les séjours de vacances à l’intérieur de la France sont à la fois la cause et la conséquence de la recherche et de la construction de patrimoines touristiques individuels, familiaux, voire locaux et régionaux. Le rapport patrimonial au pays « France » ne se fait plus tant par une culture de la nation (géographie des grand sites vue à l’école, commémorations et souvenirs des conflits…) que par une pratique des vacances à l’intérieur de la France, due à différents facteurs (même langue, même culture, distance-coût, spécificité de l’hébergement et de la restauration). Les espaces français permettent à la fois un certain assouvissement d’altérité, et en même temps des repères. Des constructions patrimoniales touristiques à d’autres échelons, avec d’autres objets, pourraient aussi être mises en évidence.

Comment se construit le patrimoine touristique individuel ? Une condition préalable doit être établie : que la part de l’image dans la représentation du lieu laisse place à une représentation fondée sur la pratique du lieu, et donc sur le contact du visiteur avec sa

545

matérialité. Si l’image, voire le mythe, peuvent être un « accès mental » vers le lieu, la construction patrimoniale nécessite l’établissement d’un contact avec la réalité. Il faut alors composer avec le temps éphémère passé sur ce lieu. Le lieu offre ensuite une capacité à la construction patrimoniale chez le visiteur, par son étendue, ses éléments, son historicité, la nature qui y est présente. De son côté, le visiteur dispose d’une capacité personnelle à intégrer ces caractères du lieu dans une construction patrimoniale, en fonction du degré de découverte de ce type de lieu et du lieu lui-même, de l’association représentative de ce lieu avec d’autres, de l’envie de revenir dans ce lieu et de le faire découvrir à des proches.

Tensions, revendications et cohésion dans les espaces d’excursion : les signifiants du patrimoine ?

Les relations entre les visiteurs peuvent servir d’indicateurs pour évaluer le patrimoine touristique individuel. Un attachement et une appropriation du lieu s’effectue, ce qui implique une manifestation de cette maîtrise de fait. On doit cependant faire attention au signifié d’une apparente maîtrise de soi et du rapport à l’espace, qui n’exprime pas toujours une valeur patrimoniale. C’est le cas par exemple des randonneurs de montagne. L’espace de la randonnée est très souvent bien identifié socialement par le bonjour que se donnent les pratiquants. Il débute la plupart du temps à une aire de stationnement des véhicules en moyenne montagne. Une apparente cohésion se manifeste entre les randonneurs, avec une vitesse de marche assez similaire (le pas du montagnard est lent, et la difficulté de la marche impose la lenteur pour tous), et l’arrêt aux mêmes « endroits », tels ceux de l’ombre et du point d’eau. Mais, d’un autre côté, les différences se voient bien vite : la figure du randonneur « vrai » est incarnée par ceux qui veulent se distinguer des « touristes » : souvent en petits groupes, ils affichent leur distinction par une expression relationnelle et corporelle induisant une coupure du « bonjour », surtout au début de l’espace de randonnée, avec les autres marcheurs, surtout si ceux-ci n’ont pas l’équipement parfait, avec les indispensables bâtons. Est-ce seulement pour afficher une supériorité sociale ludique, ou manifester aussi la défense d’un espace patrimonial face à une population touristique trop importante ? Est-ce pour exprimer une relation patrimoniale avec le milieu montagnard, et notamment de haute montagne, en général, ou spécialement avec le massif, voire l’espace d’excursion, où ce comportement se produit ?

Espaces vécus et identités

Une question d’échelle revient lorsque le patrimoine touristique individuel est pensé en lien avec l’espace vécu et l’identité. Plusieurs échelons d’identité et de valeur patrimoniale s’emboîtent. En effet, il y a un patrimoine maritime breton vu comme part intégrante de l’identité sociale pour les sociétés littorales. A un degré moindre, le lien identitaire existe aussi pour les autres Bretons qui manifestent un attachement patrimonial à leur région ; pourtant, il s’exerce déjà en lien avec un espace vécu qui n’est pas leur espace de vie quotidienne, même si les excursions et les séjours à la côte entretiennent ce lien. A un autre niveau, le schéma se reproduit pour les Bretons de Paris, ou les Parisiens ayant acquis une résidence secondaire sur le littoral breton.

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A l’inverse de ce mouvement centripète de focalisation sur un espace vécu localisé à identité patrimoniale, un mouvement centrifuge sur des lieux patrimoniaux aux échelons de renommée national, européen et mondial se constitue aussi. Des individus (l’intérêt, à terme,