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Chapitre 2 Origines de la question linguistique et histoire de l'Office québécois de la langue

2.5 L'histoire de l'Office québécois de la langue française

2.5.3 L’Office de la langue française

2.5.3.2 Mandat, organisation et actions de l’Office, de 1982 à 1990

Le début des années 1980 marque une période intense de la certification des entreprises. L’obtention du certificat de francisation étant devenue obligatoire pour toutes les

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entreprises de cinquante employés et plus, l’Office doit négocier et approuver de nombreux programmes de francisation tout en respectant l’échéance du 31 décembre 1983 établie dans la Charte pour l’obtention du certificat de francisation. C’est dans ce contexte que l’Office réorganise sa structure administrative qui, depuis 1977, a été modifiée pour abolir la Direction générale de l’administration en 1979, de même que le Service du secrétariat et le Service du greffe en 1981. Le remaniement de la structure administrative entraîne la disparition de la Direction générale de l’implantation du français. La même année, Claude Aubin succède à Raymond Gosselin comme président de l’Office et Gérald Godin devient le ministre responsable de l’application de la Charte. L’Office comprend alors huit directions administratives distinctes : la Direction du secrétariat, la Direction de la recherche et de l’évaluation, la Direction du personnel, la Direction de l’administration, la Direction des services à la clientèle, la Direction de la Banque de terminologie du Québec, la Direction de la terminologie et la Direction des programmes de francisation. La Commission de toponymie demeure attachée administrativement à l’Office.

De 1982 à 1986, l’Office assure le suivi des programmes de francisation et met en place des procédures permettant de vérifier l’avancement de l’exécution des programmes. Dans le but de faciliter la mise en œuvre des programmes de francisation, l’Office poursuit son travail de correction, d’enrichissement et de diffusion du français et continue d’offrir une assistance linguistique aux entreprises, à l’Administration et à la population en général. Afin de répondre à leurs besoins, l’Office maintient son service de consultation téléphonique et d’aide à la rédaction et publie des références documentaires, des ouvrages linguistiques et terminologiques par secteur d’activité de même que des chroniques linguistiques. Toujours en vue de mieux satisfaire les besoins de sa clientèle, l’Office procède de nouveau à une réorganisation administrative. En 1986, la Direction de la terminologie et la Direction de la Banque de terminologie du Québec sont regroupées sous l’appellation de la Direction des productions linguistiques et terminologiques; le Service des linguistes-conseils devient la Division des linguistes-conseils et relève du Service des programmes de francisation de la grande entreprise. De plus, le Service de la diffusion linguistique et terminologique voit le jour par la fusion du Service des consultations et du Service de la diffusion de la terminologie en accès direct par terminal. Enfin, un poste d’adjoint au président est créé afin d’assurer la

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planification stratégique des priorités terminologiques et d’élaborer des politiques linguistiques et terminologiques. À la suite de cette réorganisation, la structure administrative de l’Office ne compte plus que six directions : la Direction de la recherche et du secrétariat, la Direction du personnel, la Direction de l’administration, la Direction des services au public, la Direction des productions linguistiques et terminologiques et la Direction des programmes de francisation.

Au cours de l’exercice 1987-1988, Pierre-Étienne Laporte est nommé président de l’Office. L’Office cherche à personnaliser ses interventions et oriente de plus en plus son approche vers la satisfaction des attentes et des besoins de sa clientèle. Pour ce faire, il met sur pied l’Opération Contact, qui vise à rencontrer les entreprises et les organismes administratifs pour leur rappeler les objectifs de francisation, les inciter et les encourager à maintenir la progression de l’implantation du français, les soutenir dans leur démarche et apporter des solutions aux problèmes identifiés. L’Office cherche aussi à débureaucratiser le processus de francisation. À cette fin, il développe des outils d’implantation terminologique simples comme des mini-lexiques, des affiches, des guides et des dépliants, simplifie les formulaires administratifs utilisés dans le processus de francisation et procède à une refonte des systèmes de gestion de la Banque de terminologie du Québec afin d’accélérer la mise à jour et la correction de son contenu. Outre ces efforts de débureaucratisation, l’Office établit un programme de promotion du français dans l’informatique, accorde des subventions de recherche dans les domaines de la linguistique, de la sociolinguistique, de la toponymie et de la terminologie et gère un programme de subventions destiné aux centrales syndicales afin de les aider à appliquer efficacement les programmes de francisation et de sensibiliser les travailleurs au français et les informer des objectifs de la francisation en milieu de travail.

En 1989, Jean-Claude Rondeau succède à Pierre-Étienne Laporte, devenu président du Conseil de la langue française, à la présidence de l’Office. Claude Ryan devient le ministre responsable de l’application de la Charte et crée le Secrétariat à la politique linguistique (SPL) pour coordonner les activités des différents organismes institués par la Charte. Les orientations de l’Office sont les mêmes qu’au cours de l’exercice précédent. L’Office poursuit ses efforts d’amélioration de la qualité de ses services et de ses produits et de débureaucratision du

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processus de francisation, y compris ses travaux liés à la recherche linguistique et à la terminologie. En outre, l’Office élabore un nouveau programme de promotion du français dans les entreprises de moins de cinquante personnes, crée un comité d’action pour la francisation de l’informatique et, en collaboration avec ses partenaires de francisation, établit les priorités ayant trait à la recherche, à la terminologie et à l’assistance linguistique. L’organisme exploite dix bureaux régionaux, compte 329 employés et son budget est de 17 347 500 $ (Québec. Office de la langue française 1990 : 39-40). Son corps administratif est constitué de deux directions opérationnelles, la Direction des services linguistiques et la Direction de la francisation, et de trois directions fonctionnelles, la Direction de la recherche et du secrétariat, la Direction des ressources humaines et la Direction de l’Administration. À ces directions s’ajoutent deux services, le Service des communications et le Service de la gestion des systèmes informatiques de même que la Commission de toponymie du Québec.

À l’aube de ses trente ans d’existence, l’organisme est « satisfait du travail accompli et de l’évolution générale de la francisation dans les entreprises et dans l’Administration » (Québec. Office de la langue française 1989b : 11). Depuis sa création, l’organisme oriente son action en fonction des besoins exprimés par les divers publics qu’il dessert et des mandats qui lui sont confiés. En matière de francisation des entreprises et de l’Administration, l’Office administre un programme de certification des entreprises et des organismes de l’Administration et un programme de permanence de la francisation. Dans le cadre des programmes de francisation, l’Office signe des ententes particulières avec les sièges sociaux et les centres de recherche afin de permettre l’utilisation d’une autre langue que le français comme langue de fonctionnement. De plus, il gère les examens de français nécessaires à l’obtention d’un permis d’exercice d’un ordre professionnel et à l’accès à un poste ou à un emploi dans l’Administration. Par ailleurs, il travaille conjointement avec les milieux de travail, du commerce et des affaires afin de promouvoir l’utilisation du français et de sensibiliser les intervenants de ces milieux aux objectifs de la francisation. Enfin, toujours dans le but de promouvoir le français et de soutenir les projets de francisation, l’Office travaille de concert avec les associations patronales et syndicales, les associations sectorielles et les organismes administratifs. Au 31 mars 1989, 2 789 entreprises ont obtenu leur certificat de francisation, 979 sont en voie de réalisation et 454 en voie d’application (Québec. Office de

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la langue française 1990 : 16). Dans les organismes de l’Administration, 3 298 détiennent un certificat de francisation, 93 programmes de francisation sont en voie de réalisation et 292 en voie d’application (Québec. Office de la langue française 1990 : 17).

En matière de recherche linguistique et terminologique, l’Office administre un programme d’implantation terminologique, un programme d’assistance linguistique et terminologique ainsi qu’un programme de subventions à la recherche linguistique et terminologique. Ces programmes ont comme objectifs de favoriser l’implantation du français dans les milieux assujettis à la Charte par l'entremise de consultations linguistiques et terminologiques, de chroniques linguistiques, des séances de perfectionnement en français, de la création d’outils, de la production et de la diffusion de publications et de périodiques et d’activités à l’échelle internationale. Au cours de l’exercice 1989-1990, 109 296 consultations linguistiques sont données et 4 987 chroniques linguistiques sont diffusées à la radio et dans les journaux (Québec. Office de la langue française 1990 : 32 et 34). Au cours la même période, un total de 244 185 documents sont distribués, soit 27 968 vocabulaires, lexiques et glossaires, 5 788 documents de recherche et énoncés de politique, 71 488 documents d’information, 1 321 chartes et autres documents officiels, et 137 620 périodiques, parmi lesquels on compte La francisation en marche, Terminogramme, Bloc-notes, Informatique-

éclair et Réseau-BTQ (Québec. Office de la langue française 1990 : 34 et 35). De plus, 14 836

usagers se prévalent des services qu’offrent les bibliothèques de l’Office (Québec. Office de la langue française 1990 : 38). Les abonnés à la Banque de terminologie du Québec interrogent la banque 2 274 heures et effectuent 16 832 088 accès aux 867 000 termes anglais-français et aux 45 000 références à des ouvrages terminologiques qu’elle contient (Québec. Office de la langue française 1990 : 33).