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CHAPITRE 1 : LA RECHERCHE – Le contexte et les grandes

2- La méthodologie

Le volet introductif de la recherche a consisté à recenser les cas de PP associés à la gestion des forêts au Québec et à réduire cet ensemble de façon à dégager de grandes catégories.

2.1-

La recension et les critères de sélection des cas

La recension des cas visait à répertorier les mécanismes de PP ayant eu lieu depuis les premières expériences associées à la gestion forestière au Québec. 2.1.1- LA COLLECTE DES DONNÉES : RECENSION DES CAS

La recension des cas a procédé en trois temps. D’abord, une recherche documentaire exhaustive a été réalisée dans un corpus diversifié : journaux, publications scientifiques, thèses et mémoires, documents officiels, documents de travail internes, actes de conférence, procès verbaux, avis publics, etc. (bibliothèques, Internet, organisations pertinentes, médias traditionnels). Les processus recensés ont été compilés dans dix-huit listes de cas de PP comprenant le nom du processus, l’année de sa création (et de fin si pertinent) ainsi que les noms de l’organisme et de la personne responsables (dix-sept listes correspondant aux régions administratives québécoises, ainsi qu’une liste pour les cas provinciaux, ont été constituées).

Une fois la saturation empirique atteinte (c.-à-d. que de nouveaux cas n’étaient plus découverts grâce aux recherches documentaires), les listes de cas recensés ont été envoyées à près de trois cents individus et/ou organisations à travers le Québec afin qu’ils les complètent et les valident. Les organisations sollicitées représentent diverses catégories d’acteurs : gestionnaires forestiers, acteurs régionaux et municipaux, acteurs de la forêt privée et de l’environnement et acteurs associés à l’éducation forestière. Ceux- ci ont été choisis pour leur implication ou leur connaissance du secteur forestier : directions régionales du MRNF, MRC, CLD, CRD ou CRÉ, agences régionales de forêt privée, associations forestières, conseils régionaux de l’environnement (CRE) et plusieurs individus reconnus dans leur milieu9 (voir l’annexe A pour plus de détails sur les acteurs sollicités à cette étape).

Enfin, pour que les listes de cas de PP recensés soient les plus exhaustives possible, chacune des autres étapes de la collecte de données (expliquées plus loin) a aussi servi à compléter et à valider les listes de cas recensés. Ainsi, la collecte de l’information sur les cas, les contacts informels avec des personnes ressources, ainsi que le questionnaire factuel – où une question était posée sur les mécanismes auxquels participent ou ont participé les répondants – ont permis de découvrir de nouveaux cas et/ou de valider l’existence de ceux déjà répertoriés. À l’étape de la recension de l’information sur les impacts, une question portant sur les mécanismes auxquels participent ou ont participé les répondants figurait aussi dans le cadre d’entrevue. Il en est de même du questionnaire par sondage qui a été distribué dans le cadre des travaux de Nadeau et al. (2004) auprès des participants à 43 comités concernés par la gestion des forêts publiques québécoises (n= 421). La triangulation des données rendue possible grâce à ces étapes de collecte permet de prétendre à l’exhaustivité du portrait offert par les cas recensés.

9 Ces derniers sont des individus identifiés par les professionnels des organisations contactées. Ils ont été

recommandés sur la base de leur connaissance des pratiques de PP dans leur région (que ce soit en termes de diversité des initiatives dans lesquelles ils sont impliqués ou de connaissance historique des divers processus instaurés).

2.1.2- LES CRITÈRES : PROCESSUS DE PARTICIPATION PUBLIQUE OU PAS? L’ensemble de mécanismes répertoriés au moment de la recension des cas a été confronté à la définition de la PP propre à la recherche. Des critères précis ont été établis afin de déterminer les conditions nécessaires pour qu’un cas puisse être qualifié de mécanisme de PP. Ainsi, seuls les cas recensés respectant les critères suivants ont été retenus.

• La thèse mettant l’accent sur le contexte forestier québécois, chacun des cas devait être associé à la gestion des forêts et avoir eu lieu au Québec. • La définition de la PP propre au projet sous-tend une ouverture du

processus décisionnel à une diversité d’acteurs. Aussi, chacun des cas retenus devait intégrer le « public » sous une forme ou une autre (c.-à-d. impliquer la participation d’au moins un acteur différent des gestionnaires traditionnels, décideurs publics et industriels forestiers).

• La définition de la PP retenue dans la recherche incluant une forme d’implication ou de contribution aux décisions en matière de gestion des forêts, chacun des cas devait dépasser la seule transmission d’informations.

Certains des cas initiaux recensés ne répondant pas à ces critères ont été exclus du bassin de cas à l’étude. Par exemple, certains visaient uniquement des gestionnaires traditionnels ou des activités non pertinentes (p. ex., des comités interministériels ou des conférences). Des cas plus marginaux sur lesquels aucune information n’était disponible ou dont la composante « PP » était douteuse ont aussi été exclus (p. ex., des comités en phase de restructuration et au futur incertain, des conseils d’administration d’entreprises, des partenariats d’affaires industrie-autochtones, des projets de forêt communautaire ou des cas reliés au processus d’information sur les plans d’aménagement forestier instauré avec la Loi sur les forêts de 1986). D’autres cas ont été exclus puisqu’ils se sont révélés être des mécanismes inexistants ou des dédoublements de cas déjà répertoriés.

2.1.3- LE NOMBRE DE CAS RECENSÉS

Les processus retenus sur la base de tels critères de sélection sont composés de 693 cas de PP associés directement ou indirectement à la gestion forestière québécoise et répartis sur plus de 30 ans. Divers repères ont été utilisés pour qu’un mécanisme soit compté comme un cas : le caractère distinct de l’objet du cas, du moment où il se déroule et de l’autorité organisatrice. Par exemple, prenons le cas fictif d’une consultation publique du BAPE qu’il mènerait dans cinq régions, d’une part, et le cas d’une consultation « commandée » par le MRNF dans les cinq mêmes régions mais organisée et menée par les CRÉ selon différentes modalités et échéanciers, d’autre part. Le premier cas serait compté comme un; le second comme cinq cas.

2.2-

L’approche retenue pour la catégorisation préliminaire

des cas

Conformément à l’objectif du volet introductif de la recherche, les 693 cas retenus ont été soumis à une première réduction; ceux ayant une configuration similaire ont été groupés et associés à des pratiques concrètes. Quoique différents individuellement, les cas peuvent en effet être réunis en grands groupes selon certains dénominateurs communs : le type de motivations initiales (p. ex., une loi, l’exigence d’un programme, etc.), l’autorité organisatrice (p. ex., industrie, gouvernement), le mandat (p. ex., développer un plan), etc. C’est le cas des audiences du BAPE ou de l’Assemblée nationale, par exemple. Cet exercice a permis de réunir les cas en termes plus « fonctionnels », une étape préalable nécessaire aux volets suivants de la recherche.