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1 1 Le développement durable et l’agriculture : un concept et plusieurs définitions

1.3. Indicateurs et outils de mesure de la durabilité des systèmes agricoles à la ferme

1.3.4 Quelques méthodes globales d’évaluation de la durabilité à la ferme

Pour cette dernière section, quelques exemples d’outils qui évaluent la globalité des systèmes agricoles, c’est-à-dire selon les trois dimensions du DD, seront présentés. Dans un premier temps, les outils qui ont la possibilité d’évaluer plusieurs productions seront énumérés et par la suite, les outils qui sont spécifiques à un secteur en particulier ici, la production laitière seront présentés.

1.3.4.1 Les outils visant l’ensemble des productions agricoles 1.3.4.1.1 Des méthodes françaises : IDEA - ARBRE - RAD

En France, plusieurs méthodes ont vu le jour afin d’évaluer les entreprises agricoles sous toutes leurs facettes. Trois méthodes seront présentées ci-dessous ; l’Arbre de l’exploitation agricole durable de l’organisation TRAME, groupe d’accompagnement et de ressources agricoles, l’évaluation faite par le Réseau d’agriculture durable (RAD) en Bretagne ainsi que la méthode IDEA pour Indicateurs de Durabilité des Exploitations Agricoles. Un accent sera particulièrement mis sur la méthode IDEA. Ce qui est intéressant de constater parmi ces méthodes, c’est le nombre d’indicateurs qui varie dans chacune des dimensions du DD. Aussi, l’ordre de présentation des dimensions environnementale, économique et sociale dans les différentes méthodes, accordant de fait plus ou moins d’importance à l’une ou l’autre des dimensions, est à observer. L’arbre de l’exploitation agricole durable est une méthode qui accorde beaucoup d’importance à la dimension sociale. C’est une méthode strictement qualitative et le diagnostic se définit comme un outil de pilotage et non de contrôle (Pervanchon, 2004). L’arbre se divise en quatre branches de l’exploitation agricole: reproductible, transmissible, viable et vivable. Nous voyons que cette méthode s’est inspirée de la définition de l’exploitation durable de Landais (1998). Dans chaque branche, plusieurs thèmes sont proposés. Sous chaque thème, plusieurs questions sont posées et les producteurs répondent personnellement ou en groupe aux questions. Quand ils évaluent le thème positivement pour leur situation, ils colorent une feuille de l’arbre. Pour être durable, l’arbre doit avoir des feuilles coloriées dans toutes les branches. À titre d’exemple dans la branche « vivable », des questions sur la gestion des employés ou encore

48 les relations professionnelles et l’organisation du travail sont abordées. C’est un outil très pédagogique et destinée aux producteurs essentiellement.

Du côté du RAD, le diagnostic comprend sept critères environnementaux, huit critères économiqueset sept critères sociaux. Les critères sociaux s’énumèrent comme suit : occupation du territoire, qualité de vie, viabilité socio-économique, vivabilité, transmissibilité, multiactivité et contribution à l’emploi (Falaise, 2007). Bien que cette méthode ressemble beaucoup à IDEA, elle se dit plus complète sur le plan économique (Féret, 2004). Elle utilise les graphiques en radar pour illustrer les résultats des producteurs, un radar pour chaque dimension du DD.

La méthode IDEA est maintenant rendue à sa troisième édition (Vilain, 2008). Initialement, la méthode IDEA a été développée comme outil pédagogique à la demande du ministère français de l’agriculture pour évaluer les fermes des lycées agricoles impliqués dans la promotion de l’agriculture durable (van der Werf et Petit, 2002). Cette méthode attribue des scores aux pratiques et au comportement du producteur agricole. Elle mesure la durabilité à l'aide de trois échelles, agro-écologique, socio-territoriale et économique de différents types de fermes. Les trois échelles de durabilité comportent des composantes et dans chaque composante, on retrouve un ensemble d’indicateurs qui constitue les variables à évaluer. Pour mieux choisir les indicateurs, 16 objectifs de durabilité ont été retenus. Un objectif peut participer à l’amélioration de plusieurs indicateurs. Voici les objectifs :

 Cohérence  Gestion économe des ressources naturelles non renouvelables

 Qualité des produits  Protection de l'atmosphère

 Développement local  Protection des sols

 Adaptabilité  Protection et gestion de l'eau

 Qualité de vie  Protection et gestion de la biodiversité

 Emploi  Protection des paysages

 Développement humain  Citoyenneté

49 Ces trois échelles de durabilité ont le même poids et le total varie sur une gamme de 0 à 100 points. Chaque indicateur a un plafonnement dans son attribution des points. Ce mode de calcul permet un très grand nombre de combinaisons techniques pour atteindre un même degré de durabilité car selon les auteurs, il n’existe pas de modèle unique qui soit durable (Zahm et al., 2006). L’échelle agroécologique comporte 19 indicateurs, l’échelle économique, six indicateurs et finalement l’échelle socio-territoriale, 16 indicateurs. Les indicateurs de chacune des échelles sont présentés dans les tableaux 1-5 à 1-7.

Tableau 1-5 : Composantes et indicateurs de l’échelle agro-écologique de la méthode IDEA

Composante Indicateurs

Diversité domestique Diversité des cultures annuelles Diversité des cultures pérennes Diversité animale

Valorisation et conservation du patrimoine génétique Organisation de

l’espace

Assolement

Dimensions des parcelles Gestion des matières organiques Zones de régulation écologique

Contribution aux enjeux environnementaux du territoire Valorisation de l’espace

Gestion des surfaces fourragères Pratiques agricoles Fertilisation

Effluents organiques liquides Pesticides

Traitements vétérinaires Protection de la ressource sol Gestion de la ressource eau Dépendance énergétique Source : Vilain, 2008.

Tableau 1-6 : Composantes et indicateurs de l’échelle économique de la méthode IDEA.

Composante Indicateurs

Viabilité

économique Viabilité économique Taux de spécialisation économique Indépendance Autonomie financière

Sensibilité aux aides du premier pilier de la politique agricole commune Transmissibilité Transmissibilité du capital

Efficience Efficience du processus productif Source : Vilain, 2008.

50 Tableau 1-7 : Composantes et indicateurs de l’échelle socio-territoriale de la méthode IDEA

Composante Indicateurs

Qualité des produits et du terroir

Démarche de qualité

Valorisation du patrimoine bâti et du paysage Gestion des déchets non organiques

Accessibilité de l’espace Implication sociale

Emploi et services Valorisation par filières courtes

Autonomie et valorisation des ressources locales Services, pluriactivité Contribution à l’emploi Travail collectif Pérennité probable Éthique et développement humain

Contribution à l’équilibre alimentaire mondial Bien-être animal

Formation Intensité du travail Qualité de la vie Isolement

Accueil, hygiène et sécurité Source : Vilain, 2008.

Trois scores de durabilité sont présentés au producteur, un pour chaque échelle. Par contre, la note globale finale est la plus faible des trois, considérant la notion des facteurs limitants qui s’impose dans la dynamique des écosystèmes (Zahm et al., 2006). L’attribution d’une note globale qui agrégerait les trois échelles serait sans signification car des effets de compensation se présenteraient dans les résultats sans amener une compréhension claire des phénomènes. La présentation des résultats se fait via l’aide des graphiques en radars également.

Les indicateurs présents au sein de ces trois outils français ont également servi de base à la construction d’un outil d’évaluation de la durabilité des projets agricoles destiné à l’accompagnement des établissements en agriculture nommé EDAMA (Terrier et al., 2010). Axé davantage sur les volets économique et social, cet outil est composé de cinq thématiques : la cohérence entre les activités, l’ancrage territorial, la qualité de vie, l’autonomie et l’adaptabilité. Cet outil est flexible et prend en compte les systèmes agricoles pluriactifs. À l’intérieur de l’outil, une distinction est présente entre la durabilité restreinte et la durabilité étendue. EDAMA se démarque par rapport aux autres outils car cette distinction concrète est souvent implicite dans les autres outils. La durabilité restreinte

51 s’évalue à l’échelle de la ferme tandis que la durabilité étendue désigne la contribution de la ferme à la durabilité du territoire.

1.3.4.1.2 L’outil RISE

Plus près de nous, des chercheurs de l’université de Guelph en Ontario, en partenariat avec des chercheurs de la Suisse, ont développé un outil pour l’évaluation de la durabilité globale au niveau de la ferme (Häni et al., 2003). Cet outil s’appelle RISE pour Response- Inducing-Sustainability-Evaluation. Il est inspiré des travaux de l’OCDE et de leur cadre conceptuel PSR présenté précédemment. Pour chaque indicateur, un état (State=S) et une force (driving force=F) sont déterminés à partir de mesures directes. L’état indique la condition actuelle de l’élément à évaluer (les valeurs les plus élevées sont à viser) tandis que la force est une mesure de la pression estimée de la ferme sur l’élément à évaluer (les valeurs les plus faibles sont à espérer). Le degré de durabilité (Degree of sustainability=DS) de chaque indicateur est défini par l’équation DS= (S-F). C’est un outil facile d’application comprenant 12 indicateurs composites dans les trois dimensions du DD. Les indicateurs de RISE sont présentés au tableau 1-8:

52 Tableau 1-8 : Ensemble des indicateurs composant la méthode RISE.

Indicateur D (driving force) S (state)

Énergie  Usage de l’énergie

 Impact environnemental

 Consommation d’énergie par travailleur

 Degré d’autosuffisance de la consommation d’énergie Eau  Consommation d’eau  Stabilité des sources d’eau Sol  Contamination des sols avec

fertilisants et pesticides

 Effet de la machinerie sur le sol

 État du sol : nutriments, carbone, pH humidité salinité

 Érosion Biodiversité  Zone de compensation

écologique

 Écoconditionnalité

 Grandeur des parcelles

 Surface avec grande biodiversité

Émissions potentielles  Intrants d’azote et phosphore  Bilan d’azote et de phosphore

 Entreposage des déjections Protection des

plantes

 Rotation des cultures

 Quantité d’ingrédients actifs

 Risque potentiel des pesticides

 Système de protection des plantes

 Éducation, équipement de protection, respects des délais d’attente, zones tampons Résidus et déchets  Déchets produits  Déchets disposés sur la ferme

 Déchets disposés hors ferme et recyclage

Marge financière  Dépréciations, amortissements et perte de capital (%)

 Rendements de l’actif Revenu de la ferme  Nombre d’ETP multiplié par le

revenu minimum comme pourcentage de ventes

 Revenu de la ferme comme pourcentage de mesures préventives

Investissements  Conditions des bâtiments et équipements

 Cultures permanentes

 Ratio d’équité

 Maintien et investissements comme pourcentage du capital total

Économie locale  Ventes en relation avec un seuil régional

 Importance relative du niveau de compensation de la force de travail local

 Salaire le plus bas payé comme pourcentage du salaire

minimum Situation sociale  Relation entre les

compensations moyennes d’ETP sur la ferme et le salaire minimum

 Relation entre la compensation la plus faible d’ETP et le revenu de la ferme par ETP

 Évaluation de la situation sociale de la famille et des employés

53 Cette méthode a aussi recours aux graphiques en radar pour présenter les résultats aux producteurs. Cet outil a été testé dans plusieurs pays développés, le Canada, entre autres, qu’en pays en voie de développement. Selon les auteurs, RISE est caractérisé par un équilibre entre l’analyse simple et directe, la complexité de la réalité et la transparence des résultats (Häni, 2006).

1.3.4.2 Les outils visant la production laitière 1.3.4.2.1 Un exemple de modélisation aux Pays-Bas

Aux Pays-Bas, une étude de van Calker et al. (2005) divise la durabilité des entreprises laitières en quatre volets distincts : économique, écologique, social interne, et social externe. Suite à l’élaboration d’un questionnaire auquel a participé un panel d’intervenants en agriculture, plusieurs attributs de durabilité ont été identifiés dans un premier temps, et répartis à l’intérieur de chaque volet selon l’importance donnée à chacune. Au total, 12 attributs allaient aux volets écologique et social externe, trois attributs au volet économique et seulement un attribut au volet social interne. Après analyse de ces attributs, les chercheurs n’ont finalement retenu que le profit comme indicateur pour mesurer la durabilité économique. Le profit est mesuré en utilisant le bénéfice net comme indicateur. Les auteurs rapportent aussi que seulement un indicateur doit être utilisé pour mesurer le volet social interne, soit les conditions de travail, et cinq indicateurs sont utilisés pour mesurer le volet social externe qui a été nommé durabilité sociétale par la suite (van Calker et al., 2007), soit la sécurité alimentaire, le bien-être animal, la santé animale, la qualité du paysage agricole et l’usage de produits agricoles sécuritaires. Au niveau écologique, le processus d’élimination et de sélection a ramené le nombre d’attributs à cinq soit : l’eutrophisation, la pollution souterraine, l’acidification, l’assèchement des sols et la biodiversité. Les scénarios de durabilité avec cette méthode se font à l’aide de la modélisation (van Calker et al., 2004) et donc plus difficile à opérationnaliser sur la ferme. Néanmoins, il est intéressant de voir un autre exemple de modèle appliqué aux fermes laitières et des indicateurs retenus pour leur évaluation.

54 1.3.4.2.2 L’outil MOTIFS

En Belgique, un groupe de chercheurs ont construit l’outil nommé MOTIFS pour Monitoring tool for integrated farm sustainability (Meul et al., 2008). Cet outil également basé sur les indicateurs est destiné à évaluer la durabilité des fermes à partir des principes de durabilité qui sont significatifs pour la Belgique. Cet outil a été testé en premier lieu sur des fermes laitières. Ces principes traduisent la vision de plusieurs intervenants et décideurs qui ont pris part à la définition de ces derniers. Par la suite, l’équipe de recherche a transposé ces principes en thèmes plus concrets afin de développer des indicateurs pertinents et pratiques pour chacun des thèmes. Chaque thème possède la même pondération (100 points) en se basant sur le principe que les trois dimensions du DD sont égales. Aussi les indicateurs à l’intérieur de chaque thème ont également la même pondération. Par contre, lors des réunions où participaient plusieurs intervenants, si d’un commun accord, un indicateur devait recevoir plus de points, ceux-ci étaient attribués. Il y a un total de 47 indicateurs séparés en dix thèmes. Le tableau 1-9 fait état des thèmes et des indicateurs de MOTIFS.

55 Tableau 1-9 : Ensemble des indicateurs composant l’outil MOTIFS

Dimension Thème Indicateurs

Environnementale Usage des intrants Pesticide Énergie Eau

Nutriment (bilan et efficacité de N et P) Qualité des ressources

naturelles Qualité du sol (MO, pH, contenu en PK, microbiologie et physique du sol) Qualité de l’eau

Qualité de l’air Biodiversité Diversité génétique

Diversité des espèces Diversité des habitats Économique Productivité et

efficience Productivité du travail Productivité du capital Productivité des terres Efficience

Profitabilité Profitabilité du travail Rendements de l’actif

Rendements des capitaux propres

Risque Risque

Social Social interne Fierté professionnelle Latitude décisionnelle Attention

Social externe Santé et bien-être animal Gestion du paysage Services sociaux Revenu disponible Revenu disponible Entrepreneurship Entrepreneurship Source : Meul et al., 2008.

Les pointages associés à chaque indicateur ont été établis de plusieurs façons. Il y a certains indicateurs qui répondent à certains standards législatifs, d’autres ont été définis par les connaissances scientifiques, certaines valeurs de référence sont celles d’un groupe de fermes comparables (benchmark) et finalement il y a les courbes de production. Une attention spécifique est portée à la facilité d’utilisation de cet outil et à la communication des résultats. Cet outil utilise les graphiques en radar pour illustrer les résultats et plusieurs niveaux de représentation peuvent se présenter. Un premier graphique présente les trois résultats globaux des trois dimensions du DD. Par la suite, trois graphiques représentent chacun les thèmes de chacune des dimensions et finalement, les indicateurs d’un thème peuvent être illustrés également sur un graphique individuel. Dans cet outil, l’identification des thèmes et des indicateurs s’est faite de concert avec les intervenants et les décideurs. Il est possible de remarquer que le thème du revenu disponible est dans le volet social. Cet

56 exemple permet de constater que la classification est représentative pour un groupe d’individus dans un contexte donné car pour une autre équipe de décideurs et d’intervenants, ce thème aurait possiblement été classé au sein du volet économique.

1.3.4.2.3 Le Dairy Stewardship Alliance

À l’Université du Vermont, et plus précisément au centre pour une agriculture durable, le Dairy Stewardship Alliance a été créé dans le but d’accompagner les producteurs vers une plus grande durabilité de leurs pratiques agricoles (Matthews, 2010). Cette alliance implique l’Université du Vermont, la compagnie de fabrication de crème glacée Ben and Jerry et la Crèmerie coopérative St. Albans. Les objectifs de cette initiative sont de fournir un outil d’autoévaluation à la ferme basé sur les indicateurs de durabilité, d’éduquer et de communiquer l’information sur les pratiques laitières durables et finalement de créer une fondation qui poursuivra le travail sur l’agriculture durable.

L’outil contient dix modules dont neuf sont évalués à l’aide d’indicateurs. Le dixième module porte sur la production biologique et est présent à titre informatif uniquement. Les neuf modules portent sur le troupeau, la biodiversité, la santé de la communauté, l’énergie, les finances de la ferme, la gestion des éléments nutritifs, la gestion des ennemis de culture, la santé du sol et la gestion de l’eau. Les indicateurs inclus dans chacun des modules sont présentés dans le tableau 1-10 :

57 Tableau 1-10 : Ensemble des indicateurs composant le Dairy Stewardship Alliance.

Module Indicateurs

Troupeau animal Nutrition du troupeau Santé générale

Santé des animaux entrants et sortants Qualité du lait

Lactation

Aires de repos et de manutention Stalles

Pâturages

Équipement laitier

Conditions d’élevages des veaux Biodiversité Diversité génétique des cultures

Aires naturelles de conservation Gestion des zones littorales Gestion des pâturages

Gestion des cultures en champs Gestion des aires adjacentes

Organismes génétiquement modifiés Santé de la communauté Relations communautaires

Travail enregistré Travail des enfants Revenu minimum

Organisation sanitaire pour travailleurs Sécurité générale

Énergie Pourcentage de revenus Éclairage

Pompes à vitesses variables Ventilation

Refroidissement du lait Énergie renouvelable Finances de la ferme Ratio courant

Ratio capitaux propres/actifs Ratio dettes à long terme/capital Ratio des coûts d’opérations Revenu de la ferme

Équilibre travail/vie sociale

Aptitudes à adopter de nouvelles pratiques Gestion des éléments

nutritifs

Gestion des éléments nutritifs et recueils Doses des déjections

Doses des fertilisants

Application de déjections et de phosphore Application d’azote

Équipement d’azote Suppléments de phosphore Gestion des ennemis de

culture Identification des ennemis Sélection des pesticides Temps d’application Conditions climatiques Recueil d’application

58 Gestion des mouches

Gestion des mauvaises herbes Santé du sol Matière organique

Utilisation des cultures de couverture et aires de jachère Rotation des cultures

Pratiques de conservations

Prévention de l’érosion/conservation du sol Évaluation de la qualité du sol

Gestion de l’eau Gestion des pacages Entreposage des déjections Entreposage des fertilisants Entreposage des ensilages Résidus de lait

Protection sur la ferme des sources d’eau Plan d’usage de l’eau

Source : Matthews et al., 2010

Chaque module contient une série de six à neuf questions. Les questions peuvent être de nature quantitative ou qualitative mais tout est converti par un système de pointage en valeur quantitative pour être mesuré et pondéré. Le système de pointage est basé sur le principe des feux de circulation. La couleur verte marque qu’une pratique durable est déjà établie sur la ferme, la couleur jaune indique qu’une pratique est partiellement intégrée et nécessite plus d’attention et finalement la couleur rouge montre que des améliorations majeures sont nécessaires pour cette pratique. Pour chacune des questions à l’intérieur d’un module, les scores sont additionnés afin de donner une note globale pour chaque module. Le producteur reçoit ses résultats pour chaque module et peut même avoir une note globale. Malgré la note globale, les rapports expliquant les résultats se font par module pour plus de compréhension. Aussi, le diagramme en bandes est utilisé pour illustrer les résultats aux producteurs. Cet outil d’évaluation évalue la ferme à une période donnée et il est recommandé de reprendre l’évaluation périodiquement par exemple à chaque année ou aux deux ans. Un fait intéressant est que tout l’outil est en ligne et est supporté par le logiciel ACCESS de Microsoft.

Déjà plusieurs évaluations ont été réalisées avec cet outil parmi les membres de la coopérative laitière. Une cinquantaine de fermes ont obtenu leurs résultats et l’explication de ceux-ci. En fait, certaines d’entre elles en sont à leur deuxième évaluation et sont en mesure de voir des améliorations sur leurs fermes. Avec les tests effectués, l’équipe a pu

59 corriger quelques aspects des indicateurs dont la présentation des résultats du module sur les finances de la ferme que les producteurs n’étaient pas enclins à partager en groupe.

1.3.5 Analyse comparative de quatre outils présentés pour l’évaluation de la durabilité