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Les mécanismes de défense et les besoins suscités par la saillance de mortalité :

Section 4. Les mécanismes de défense face à la saillance de mortalité

1. Les mécanismes de défense et les besoins suscités par la saillance de mortalité :

De nombreuses recherches se sont intéressées aux effets de menaces psychologiques potentielles sur les mécanismes de défense culturels, c’est-à-dire l’ensemble des efforts pour maintenir et renforcer son propre système de signification et de valeur. En particulier, les réactions face à la menace liée à la mort sont complexes, dynamiques et possèdent de multiples facettes et la manière dont nous réagissons à l’idée de notre propre mort pourrait avoir un impact sur la manière dont nous vivons. Selon l’étape de développement (Erikson, 1968, 1972), l’expérience de vie et les regrets éprouvés (Tomer et Eliason, 2006), il existe de multiples façons d’appréhender l’idée de sa propre mort.

1.1. Les mécanismes de défense et les besoins suscités par la saillance de mortalité selon la TMT

La revue de littérature portant sur la TMT s’intéresse ici à deux points : les mécanismes de défense en situation de saillance de mortalité mis en évidence par les théoriciens, ainsi que la spécificité de ces mécanismes relativement à d’autres menaces existentielles.

Selon la TMT, à un niveau inconscient, il existe deux structures psychologiques qui apportent une protection face à l’anxiété existentielle suscitée par la saillance de mortalité : la défense du modèle culturel d’appartenance et la valorisation de l’estime de soi. Selon les auteurs de la TMT en effet, l’homme développe des conceptions du monde particulières, composées d’un ensemble de croyances construites et partagées. On parle alors de modèles culturels. Chacun de ces mécanismes appelés défenses distales permet de répondre aux besoins suscités par la situation de saillance de mortalité. En particulier, trois hypothèses peuvent être dégagées de la TMT (Solomon et al., 2004) :

- Si le modèle culturel et l’estime de soi permettent de réduire l’anxiété liée à la conscience de sa mortalité, alors le fait de penser à sa propre mort devrait augmenter le besoin de défendre son modèle culturel et le besoin d’estime de soi ;

- Si l’estime de soi permet de réduire l’anxiété liée à la conscience de sa mortalité, alors avoir une haute estime de soi devrait réduire l’anxiété ressentie au moment de la menace ;

- Enfin, si l’estime de soi permet de réduire l’anxiété liée à la conscience de sa mortalité, alors avoir une haute estime de soi devrait réduire le besoin de défendre son modèle culturel face à la menace.

Nous détaillons dans un premier temps en quoi consistent ces mécanismes et les besoins qui y sont liés.

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1.1.1. La défense du modèle culturel et le besoin de contrôle

Selon la TMT, l’induction de mortalité augmente le besoin de défendre son modèle culturel. Les croyances culturelles sont intégrées dès l’enfance et progressent via le processus de

socialisation. Arndt et al. (2004) apportent des précisions sur la construction de l’enfant via la culture : par l’amour que lui porte ses parents, l’enfant acquiert un sentiment de sécurité. En grandissant, il prend conscience de la mortalité de ses parents et le sentiment de sécurité peut être apporté alors par la culture. La culture constitue une construction symbolique de la réalité faite par l’homme qui lui apporte un ordre, une stabilité, un ensemble de normes et de valeurs et qui lui permet d’acquérir une forme double d’immortalité :

' une immortalité littérale : selon certaines religions, la mort n’est pas une fin en soi, d’où l’existence d’une vie après la mort ;

' une immortalité symbolique : l’idée d’appartenir à une nation, une famille, une culture, un groupe qui préexiste avant l’individu et qui s’inscrit dans une histoire, une continuité qui va au-delà de l’existence humaine (Martin, 1999). Cela passe également par le fait de laisser une trace après son existence, par l’art, la science, la propriété ou le fait d’avoir des enfants.

En ce sens, elle permet de réduire l’anxiété existentielle (Pyszczynski, Solomon et Greenberg, 2003) : la culture apporte du sens, de l’ordre, de la prévisibilité et de la stabilité dans la vie de l’individu et leur assure d’avoir un rôle significatif dans cette culture (Miller et Mulligan, 2002). La culture fait apparaître le monde comme une entité ordonnée et valorise l’idée selon laquelle le contrôle est possible (Arndt et Solomon, 2003). Ainsi, lorsqu’un éventuel manque de contrôle est perçu (ce qui est le cas en situation de saillance de mortalité), les individus qui appartiennent à un modèle culturel estiment que le contrôle est alors possible et s’attèlent à le conquérir (Arndt et Solomon, 2003).

Les croyances culturelles sont donc susceptibles de réduire l’anxiété ressentie et ont également une incidence sur l’estime de soi : le fait de se conformer aux normes et aux valeurs de son modèle culturel permet de rehausser l’estime de soi, donnant ainsi à l’individu une place de valeur dans le modèle culturel auquel il appartient. Par exemple, les valeurs patriotiques renforcent l’identité culturelle de l’individu et lui permettent d’appartenir à une entité symbolique significative qui perdurera même après la mort physique.

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1.1.2. La valorisation de l’estime de soi et le besoin d’estime de soi

L’une des hypothèses de la TMT consiste également à dire que la saillance de mortalité suscite un besoin d’estime de soi et que l’estime de soi permettrait de réduire l’anxiété ressentie suite à une induction de mortalité. Les travaux de Greenberg et al. (1992 ; cités par Solomon et al., 2004) montrent que des individus persuadés d’avoir eu de bons résultats à un test d’intelligence disaient ressentir moins d’anxiété après visionnage d’une cassette présentant une autopsie que les sujets ayant prétendu avoir eu des résultats moyens au test. De plus, Taubman Ben-Ari et Findler (2005) ont mesuré l’estime de soi et la volonté de s’engager dans des comportements bons pour la santé chez des individus amenés à penser à leur propre mort. Les résultats montrent que seuls ceux qui présentaient une faible estime de soi se sont engagés à avoir des comportements bons pour la santé. Arndt et al. (2003) montrent également que la saillance de mortalité augmente la probabilité de s’engager à faire du sport parmi les sujets pour qui le sport est une source importante d’estime de soi.

L’appartenance à une culture seule ne suffit pas à réduire l’anxiété existentielle induite par la saillance de mortalité : les individus doivent en plus être convaincus qu’ils contribuent à valoriser cette même culture et qu’ils en sont des entités significatives (Pyszczynski et al., 2003). L’estime de soi est la croyance socialement construite selon laquelle un individu a de la valeur en soi (Pyszczynski et al., 2004). En ce sens, la valorisation de l’estime de soi permet de faire face à l’anxiété existentielle ressentie car le fait de se sentir valorisé au sein d’une culture rend l’existence plus significative et pleine de sens (Greenberg et al., 1992).

Enfin, les deux mécanismes (valorisation de l’estime de soi et défense du modèle culturel) semblent être alternatifs et donc dépendants l’un de l’autre. Avoir une haute estime de soi réduit en effet le besoin de défendre son modèle culturel en situation de saillance de mortalité. Des travaux montrent que le fait de menacer l’estime de soi augmente le besoin de défendre son modèle culturel (Fein et Spencer, 1997 ; Mikulincer et Florian, 2000, dans Hart et al., 2005, p. 1010). De la même manière, Johnson et al. (2005) ont montré que les individus hypomaniaques, ayant par définition une faible estime de soi, avaient davantage besoin de se conformer à leur modèle culturel que les individus en bonne santé.

En résumé, en situation de saillance de mortalité, la vie apparaît imprévisible et incontrôlable. Ainsi, la saillance de mortalité suscite un besoin de protection de soi, de préservation de son image et de son identité (Ashford, Blatt et Van de Walle, 2003 ; Larrick, 1993 ; Leary, 2007). Afin de réduire l’anxiété suscitée par la saillance de mortalité, les individus cherchent à établir de l’ordre et à gagner du contrôle (Greenberg et al., 1986). Ils cherchent à trouver du sens dans leur vie et à éviter des situations qui peuvent soulever une ambiguïté, un manque de contrôle ou un manque de sens. La littérature suggère donc que les individus en situation de saillance de mortalité sont motivés par des besoins d’ordre, de prévision, de contrôle personnel, de sens et de stabilité. L’ensemble de ces éléments ont pour seul objectif la réduction de l’anxiété ressentie en réponse à la saillance de mortalité.

Les théoriciens de la TMT déduisent deux hypothèses principales de ces mécanismes : (1) Si ces deux structures psychologiques citées (vision du monde et estime de soi) apporte

une protection face aux préoccupations liées à la mortalité, alors le fait de rappeler aux individus la perspective de leur mort devrait accentuer leur besoin de renforcer ces structures ;

(2) Si ces deux structures psychologiques citées (vision du monde et estime de soi) apporte une protection face aux préoccupations liées à la mortalité, alors renforcer ces structures permettrait de réduire l’anxiété en réponse aux rappels de la mortalité.

1.1.3. Les mécanismes symboliques et le besoin d’immortalité

De la même manière, Urien (2003) propose des mécanismes distincts indirects et symboliques permettant de faire face à l’anxiété suscitée par le souci de préservation de soi. Il précise que certains sont particulièrement pertinents lorsqu’il s’agit d’étudier la cible des seniors :

• La défense de l’estime de soi via la validation du modèle culturel : maintenir un certain niveau d’estime de soi en adoptant des comportements culturellement et socialement valorisés, dans un objectif d’immortalité ou de prestige social. L’auteur illustre ses propos avec l’exemple des produits de luxe, la valorisation des valeurs matérialistes ou encore l’adoption de comportements à risque.

• Le souci de générativité ou l’extension de soi : la volonté de transmettre aux futures générations et le fait de prendre soin d’elles. Là encore, il s’agit d’étendre le soi dans un souci d’immortalité symbolique (McAdams, de St Aubin et Logan, 1993).

Mikulincer, Florian et Hirschberger (2003) proposent une troisième structure qui permettrait de soulager l’anxiété à l’égard de la mort : la formation et le maintien de relations intimes qui apportent une protection symbolique, un apaisement émotionnel face au risque de perte d’identité sociale après la mort. En effet, sous la menace, la présence des autres soulage, et ce, à deux niveaux. D’une part au niveau cognitif : les relations permettent de gérer directement les soucis interpersonnels, comme la perte de l’identité sociale après la mort grâce à l’entourage. D’autre part, au niveau expérientiel : les relations offrent une promesse symbolique de continuité et de transcendance de soi après la mort. Les relations contribuent ainsi à l’extension de soi (Aron, Aron et Norman, 2001). Elles apportent le sentiment d’appartenir à une entité sociale plus large et offrent en ce sens un apaisement émotionnel. Enfin, notons que la recherche de proximité peut être également une source d’estime de soi, voire être une composante de la validation du point de vue culturel, ou encore être en interaction avec ces deux mécanismes cités précédemment. En ce sens, si l’individu ne semble pas satisfait par le style d’attachement qui le lie aux autres, il sera susceptible de faire appel aux autres mécanismes de défense.

1.1.4. Les motivations sous-jacentes

La reconnaissance des besoins oriente la motivation de l’individu vers des objectifs qu’il se fixe lui-même. Maheswaran et Agrawal (2004) précisent deux motivations qui guident les mécanismes de défense cités par la TMT :

" Une motivation de défense (defense motivation)

D’une part, les individus sont poussés par une motivation de défense, les incitant à soutenir des attitudes et positions qui sont compatibles avec les intérêts matériels perçus et les croyances existantes.

" Une motivation d’acceptation sociale (impression motivation)

D’autre part, les individus agissent via une motivation d’impression, dans un souci d’être socialement acceptable pour les autres. En ce sens, ils rechercheraient l’acceptation sociale et seraient plus enclin à agir en fonction de l’opinion des autres.

De plus, Wong (1999) met en évidence le fait que l’individu, face à l’idée de sa propre mort, va adopter des comportements pour répondre à deux taches psychologiques.

" Une protection contre l’anxiété à l’égard de la mort

D’une part, il cherche à se protéger de l’anxiété à l’égard de la mort et donc des émotions négatives liées à cette perte.

" La poursuite d’une vie pleine de sens

D’autre part, l’individu pourrait poursuivre une vie significative et pleine de sens afin de gérer le problème lié à la mort. En ce sens, les actions pour bien vivre et bien mourir sont en permanence interconnectées.

1.1.5. Une extension de la TMT : le traitement dual appliqué à la mort

A partir de cette théorie, Pyszczynski, Greenberg et Solomon (1999) ont mis en place un modèle de traitement dual appliqué au thème de la mort, démontrant l’existence de deux systèmes de défense (conscients et inconscients) induits par les pensées liées à la mort et qui permettent de contrôler l’anxiété à l’égard de la mort (Arndt et al., 1997 ; Greenberg et al., 1994, 2000) :

" des défenses proximales, au niveau de l’activité consciente et rationnelle ;

L’individu supprime les pensées liées à la mort et replace le problème de la mort dans un futur distant en niant sa propre vulnérabilité. Elles sont provoquées par ces pensées, immédiates et directement liées à la menace de la mort.

" des défenses distales, au niveau inconscient, via les mécanismes psychologiques symboliques fondamentaux cités précédemment. Elles ne sont pas liées directement au problème de la mort, mais peuvent expliquer les comportements cités précédemment (i.e. les comportements agressifs ou les comportements

prosociaux). Si les défenses proximales permettent de minimiser les pensées liées à la mort, elles ne permettent cependant pas de les supprimer, restant accessibles de manière inconsciente. Seules les défenses distales permettent leur suppression complète à un niveau inconscient.

Wisman (2006) évoque une troisième stratégie de défense, les défenses

présymboliques, que sont les stratégies appliquées pour réduire la conscience du soi conceptuel

ou symbolique de l’individu. Cela peut être par exemple la consommation de drogue ou d’alcool afin de réduire la conscience de sa propre finitude. Toutefois, dans une démarche plus positive, Cozzolino (2006) propose de considérer une autre forme de réponse : un rappel de forte intensité de l’inévitabilité de la mort pourrait entrainer une croissance et un développement de personnalité positif. A l’inverse, un rappel bref et plus superficiel pourrait entrainer les types de réponse suggérés par la TMT.

Bergadaà et Urien (2010) suggèrent que face à l’idée de mort, les individus peuvent supprimer les idées liées à la mort de l’attention sélective via des pensées distractives, accepter la mort comme faisant tout simplement partie de la vie ou chercher à accroître l’estime de soi. Wong, Reker et Gesser (1994) démontrent d’ailleurs que les individus peuvent s’engager dans un évitement inconscient en traitant la mort comme un tabou, en refusant d’y penser, en vivant dans une illusion d’une perpétuelle jeunesse, avec au cœur de cet évitement, le déni. Enfin, Kubler-Ross (1969) prétend qu’il existe cinq étapes différentes dans la stratégie pour faire face: le déni, les négociations (deux mécanismes de défense), la colère, la dépression (deux réactions émotionnelles) et l’acceptation ; celles-ci étant exprimées dans différents comportements, du sport extrême au terrorisme. Wong et alii. (1994) insistent tout particulièrement sur l’acceptation de la mort à travers le Death Attitude Profile, mettant en évidence que l’acceptation et l’accomplissement de soi (self-actualization) n’est possible que via la définition d’un sens de la vie et de la mort.

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Au niveau comportemental, Wong (1999) prétend que l’individu peut soit nier la réalité de sa propre mortalité en adoptant des activités triviales et/ou autodestructrices (Firestone, 1994), soit s’attacher à remplir sa vie avant que la mort n’y mette fin en se fixant des objectifs, des missions à remplir. Wong, Reker et Gesser (1994) prétendent également que les effets de la

peur de la mort sont complexes et omniprésents et présentent deux extrêmes dans les comportements. D’une part, la peur de la mort peut conduire à vouloir confronter la mort intentionnellement, en pratiquant par exemple des sports extrêmes, afin de ressentir le sentiment d’être libre de l’emprise de cette peur. D’autres cherchent à poursuivre des activités prenantes mais insignifiantes, comme si la vie continuait à jamais. D’autre part, elle peut conduire à l’adoption d’une vie très précautionneuse consistant à vivre « dans une bulle », évitant tout risque éventuel.

1.1.6. La singularité des effets de la saillance de mortalité en comparaison aux autres menaces existentielles

Il n’existe pas de consensus quant à la question de savoir si seuls les rappels de la mortalité (via la situation de saillance de mortalité) ont les effets cités (valorisation du modèle culturel et de l’estime de soi) ou si l’on peut retrouver les mêmes effets pour d’autres menaces existentielles. Certaines recherches montrent que les pensées liées à la mort ont les mêmes effets que des menaces sur l’incertitude et le sens, ces menaces apparaissant alors comme équivalentes d’un point de vue fonctionnel et théorique (Proulx et Heine, 2006 ; McGregor, 2006). Cependant, d’autres montrent que les effets sont bien différents selon le type de menace existentielle, proposant ainsi que les rappels de la mortalité, bien que liés à d’autres menaces existentielles, restent uniques d’un point de vue théorique (Pyszczynski, Greenberg, Solomon et Maxfield, 2006).

La théorie de la MMT présentée (Proulx et Heine, 2006) suggère d’ailleurs que des menaces liées au sens et à la certitude peuvent susciter des mécanismes de défense culturels. Sur la base de ce constat, Martens, Burke, Schimel et Faucher (2011) ont étudié le fait que les différences liées à la nature de la menace puissent être dues à la longueur du délai de distraction. Ils montrent ainsi que les effets de menaces liées au sens ou à la certitude sont les mêmes que ceux de la saillance de mortalité, mais seulement après un court délai de distraction. Après un délai plus long, les effets de la saillance de mortalité sont plus forts que ceux des autres types de menaces existentielles.

La figure 2.4.1. précise les différents mécanismes et besoins suscités par la saillance de mortalité selon la TMT sur la base des résultats des recherches antérieures.

Figure 2.4.1. Les mécanismes et besoins suscités par la saillance de mortalité selon la TMT

1.1.7. Les particularités de la TMT parmi les seniors

Qu’en est-il de la TMT précisément à un âge avancé ? En effet, les recherches existantes ont principalement étudié des étudiants, des jeunes adultes ou encore des individus d’âge moyen (Rosenblatt et al., 1989). D’autres ont étudié des échantillons d’âges extrêmement différents (Pyszczynski et al., 1996). La question de la réaction des individus seniors à la saillance de la mortalité n’a pas été testée. Cela peut paraître surprenant, étant donné qu’à cette période de l’existence, la perspective de l’échéance finale semble particulièrement proche.

" Les seniors, plus vulnérables que les jeunes adultes ?

De prime d’abord, il est possible de supposer que l’individu senior fait difficilement face à la conscience de sa propre mort du fait de l’ensemble des éléments qui rappellent sa propre finitude. En effet, les maladies dues à l’âge, les difficultés liées au vieillissement, la perte d’un proche ou d’un conjoint sont autant de rappels susceptibles de susciter des émotions négatives quant à l’idée de sa propre mort. De plus, quand il s’agit de faire face à ces pensées, on peut

particulier, qu’il est plus difficile pour un senior de conserver un niveau d’estime de soi suffisamment élevé et une confiance dans le modèle culturel. En effet, la perte du rôle social dû au départ à la retraite et la solitude sont par exemple deux éléments qui nuisent à l’estime de soi chez un individu senior. Il semble également difficile à un senior de se rattacher à un modèle culturel moderne, du fait de l’évolution rapide de la société vers de nouvelles valeurs, de nouvelles règles, de nouvelles technologies et de nouveaux modes de vie. Cette difficulté potentielle à utiliser les mécanismes de défense cités par la TMT les rend certainement plus vulnérables que les autres (McCoy, Pyszczynski, Solomon et Greenberg, 2000).

" Vers un usage de stratégies bien spécifiques