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! Un processus inséparable du temps : c’est une puissance destinale, toujours anticipée. ! Différentes temporalités de la mort : focus sur la mort « en deçà de la mort »

! Une fin naturelle inéluctable : fin temporelle et fin des possibilités

! Un événement inconnaissable et impensable : nous n’avons que des images et des représentations, tout discours sur la mort est sans objet.

! Une signification neutre versus positive (libération de la matérialité et des désirs) de la mort ;

! Un sentiment d’insécurité, de risque lié au corps et une angoisse liée à la mort du fait de son anticipation.

! Un événement anticipé qui conditionne la vie : soit sur le mode de la fuite et du divertissement, soit sur le mode du courage. La mort ouvre des possibilités de vie et l’accomplissement de soi permet de réduire l’anxiété ressentie.

Tableau 1.1.1. Synthèse des principaux apports de l’approche pluridisciplinaire du concept de mort

Définition, conceptions, dimensions

Niveaux/unités d’analyse Représentations de la mort Emotions associées Comportements induits Approche

biologique

-Naturelle, inéluctable, universelle, fait vérifié, objectif et constatable. - Nécessaire à la vie, à la nature et à l’espèce humaine. - La mort est un processus tout au long de la vie, et non un état.

-Individus -La mort conditionne la

vie : toutes les expériences sont en relation avec la mort.

Approche anthropologique

La mort est appréhendée via des « représentations » conscientes (pensée de la mort propre à l’homme): -La mort comme le début d’une nouvelle vie, un nouveau cycle temporel -La mort comme événement qu’il est possible de connaître par le mythe. -La mort comme fini : l’homme cherche à gérer le temps et la mort via la reconstruction de sens. La mort comme tabou : elle reste rare et inconvenant.

-Une expérience culturelle, humaine et sociale, et non seulement individuelle : grande part de responsabilité du groupe

-Rôle fondamental de la culture dans les

comportements face à la mort : comprendre la mort c’est comprendre le concept de personne dans une culture donnée.

-Vers une recherche de proximité dans les nouveaux médias : la mort de l’autre représentée devient la notre (projection, identification) et permet d’apprivoiser la notre.

-Caractère ineffable de la mort à la 1ère personne.

-2 modalités de représentations de la mort dans les medias : atténuation (via les symboles) versus excès.

-Crainte qui porte sur la contagion mortifère liée au tabou et à l’idée de vengeance du mort ; -Crainte liée à la cassure dans la communauté familiale et sociale.

La mort rejetée, mise à distance via le refoulement :

-Refoulement

psychologique : mort cachée, éloignée, occultée, mort représentée de façon « déréalisante » à laquelle on peut échapper -Refoulement social : déritualisation, désymbolisation et professionalisation des conduites funéraires Rôle fondamental de la culture dans les

comportements face à la mort Approche psychanalytique -Paradoxe existentiel fondamental : l’homme a un soi physique via le corps et un soi symbolique via le sens et la conscience. -Tabou de mort (thanatos) via l’instinct de mort : l’individu rechercherait sa propre disparition + satisfaction dans le deuil.

-Personne ne croit à sa propre mort et impossibilité de se la représenter (Freud). -Banalisation de la mort -Idée vide de signification -L’inconscient croit en l’immortalité personnelle.

-Angoisse relative aux pensées liées à la mort

-Déni de la réalité corporelle de l’individu dans une inconscience aveugle : se lancer dans des préoccupations personnelles, sociales éloignées de la réalité + se lancer dans la fiction pour refuser la vie réelle.

Approche philosophique

-Temporalités de la mort : focus sur « la mort en deçà de la mort »

-Une fin naturelle

inéluctable : fin temporelle (temps du destin) et fin des possibilités

-Un événement inconnaissable et

impensable : nous n’avons que des images et des représentations, tout discours sur la mort est sans objet.

-Processus inséparable du temps : c’est une puissance destinale, toujours anticipée

-Signification neutre de la mort : aucune représentation pour l’homme ;

-Signification positive de la mort : une nouvelle

naissance et une libération de la matérialité et des désirs.

-Sentiment d’insécurité, de risque lié au corps. -Angoisse liée à la mort qui découle de la temporalité, et en particulier de la faculté d’anticipation de la mort

-Evénement anticipé qui conditionne la vie : soit sur le mode de la fuite et du divertissement, soit sur le mode du courage. -La mort ouvre des

possibilités de vie et permet de mieux comprendre la vie. -L’accomplissement de soi permet de réduire l’anxiété ressentie.

Conclusion de la section 1

Pour conclure cette première section, l’approche pluridisciplinaire a permis de mettre en évidence à la fois des éléments complémentaires dans la définition de la mort, ainsi que des caractéristiques communes. En particulier, elle a permis de souligner le fait que la mort soit associée à un ensemble de terminologies. On parle en effet de mort physique ou biologique, mais aussi de mort psychique, de mort sociale (qui correspond à la mise en retrait de l’individu par rapport à la communauté), ou encore de mort spirituelle. Toutes ces dénominations convergent sur un point: l’idée d’une coupure, d’une mise à distance dans l’espace et dans le temps, supposant donc un agent exécuteur, volontaire ou non (la maladie, la société, l’homme), et une victime.

Ainsi, la mort observée biologiquement est considérée comme un phénomène naturel, inéluctable et universel, qui conditionne chaque instant de la vie. Parce qu’elle est anticipée, elle dépend de la perception temporelle et de la temporalité. Plus qu’une expérience individuelle, elle est vécue comme une expérience culturelle, humaine et sociale dans laquelle la culture joue ainsi un rôle essentiel :

- d’une part, la société suggère des modèles culturels qui apportent du sens à la réalité de la mort ;

- d’autre part, comprendre la mort passe nécessairement par le fait de comprendre la conception de la personne dans une culture donnée.

A la première personne, elle apparaît cependant comme un phénomène insaisissable, ineffable, voire impensable : il semble qu’elle ne peut être appréhendée que via des représentations et en particulier, des représentations de la mort d’autrui. De plus, la mort est associée à un ensemble d’émotions essentiellement négatives, telles que la crainte, l’angoisse ou la peur, liée à une insécurité perçue et à la faculté propre à l’homme d’anticiper l’événement. La crainte associée à la mort suscite alors un déni de la réalité ou un refoulement, à la fois d’ordre social et psychologique.

L’approche pluridisciplinaire montre alors que la mort est plus ou moins redoutée selon ce qu’elle représente, selon la façon dont les individus la conçoivent. Cicirelli (1998) suggère d’ailleurs qu’il existe un fort lien entre le sens donné à la mort et la peur de la mort. La seconde section est donc l’occasion d’approfondir ces éléments, en particulier l’appréhension du rapport individuel à la mort (à travers la conscience de soi, les représentations et attitudes à l’égard de la mort), l’anxiété existentielle et l’anxiété à l’égard

A l’issue de cette première section, précisons que cette recherche s’inscrit uniquement dans le contexte culturel français.

Section 2. L’individu et la mort : le rapport individuel à la mort

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« La mort n’est pas quelque chose de pas encore sous-la-main, elle n’est pas le dernier excédent réduit à un minimum, mais plutôt une précédence (…). La mort est la possibilité de la pure et simple impossibilité de l’être-là ».

Martin Heidegger, Etre et Temps, 1927 !

Après avoir appréhendé les multiples facettes du concept de mort, nous nous intéressons maintenant à l’interaction entre le concept et l’homme. La section 2 est donc consacrée au rapport individuel à la mort et à son évolution potentielle tout au long de la vie, afin de mieux comprendre comment la mort ou l’idée de sa propre mort est appréhendée, pensée et perçue au cours de l’existence. L’homme s’avère en effet être le seul être vivant à se reconnaître comme être mortel et à envisager la mort comme le destin commun à chacun. Nous cherchons ici à répondre aux questions suivantes : quelles sont les différentes dimensions du rapport individuel à la mort ? En particulier, quels sont les déterminants et la nature de sa dimension émotionnelle ? Le rapport individuel à la mort génère-t-il des comportements spécifiques ?

Cette section débutera par une présentation des différents concepts qui permettent d’appréhender le rapport individuel à la mort, à savoir : la conscience de soi sans laquelle le rapport à la mort n’a plus lieu d’être, les représentations de la mort et les attitudes à l’égard de la mort. Parce que la thématique de la mort est indissociable de celle du vieillissement, nous nous attarderons sur le processus de vieillissement et son impact sur le rapport individuel à la mort (1). Ensuite, la dimension émotionnelle du rapport individuel à la mort sera étudiée, à travers l’anxiété existentielle et l’anxiété et la peur associées à la mort, sans pour autant prétendre à ce que l’anxiété soit l’unique composante possible (2). Enfin, nous discuterons des moyens mis en évidence par l’approche pluridisciplinaire pour soulager l’anxiété liée à la mort (3).

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1. Appréhender le rapport à la mort : conscience de soi, représentations, attitudes

Le terme de rapport à la mort permet ici de s’interroger sur l’interaction entre l’individu et le concept de mort. L’approche pluridisciplinaire présentée précédemment met en évidence deux éléments essentiels dans le rapport à la mort : (1) la conscience de soi est un prérequis pour appréhender le rapport individuel à la mort ; (2) la mort est un élément impensable et les individus n’en ont principalement que des représentations. Nous allons donc nous intéresser au concept de conscience de soi, de représentation de la mort, pour ensuite préciser celui d’attitude à l’égard de la mort.

1.1. Sentiment de soi, conscience de soi

Dans la perspective du courant cognitiviste, le soi est considéré comme un objet de connaissances à part entière, c’est-à-dire un objet construit par des aspects conscients et sous l’influence d’une dynamique inconsciente. L’étude du concept de soi (le self) est d’autant plus essentielle lorsqu’il s’agit d’étudier :

' d’une part, la perspective de sa propre mort car la mort renvoie naturellement à la vulnérabilité de l’être humain et de son corps, à la destruction de l’identité physique et sociale de l’individu, et donc à des considérations qui placent le soi au cœur des préoccupations individuelles, via notamment les concepts d’identité de soi et d’estime de soi ;

' d’autre part, des individus d’âges distincts, dans le sens où le soi est susceptible d’évoluer au cours de l’existence, du fait de l’accumulation de l’expérience et du processus de vieillissement et de leurs conséquences chez l’individu.

Selon Damasio (2002), la conscience constitue la structure mentale intégrée qui relie le soi aux objets de l’environnement. La conscience possèderait plusieurs niveaux d’analyse, du plus simple et élémentaire au plus complexe. A son niveau le plus simple et le plus fondamentale, elle permet à l’individu de reconnaître un désir irrésistible de rester en vie, de préservation de soi et de développer un intérêt pour soi. A un niveau plus complexe, la conscience aide l’individu à développer un intérêt pour d’autres et à améliorer l’art de vie.

Selon le même auteur, la conscience de soi et l’émotion sont inséparables : c’est grâce à la conscience de soi que l’individu perçoit l’émotion. Pourtant, la conscience de soi est bien distincte de l’éveil et de l’attention.

Il existerait deux sortes de conscience, auxquelles correspondent deux sortes de soi : ' la conscience noyau qui dote l’organisme d’un sentiment de soi ici et maintenant.

Cette conscience n’est donc pas propre à l’humain et ne dépend pas du raisonnement ou du langage. Elle fait référence au soi central, c’est-à-dire une entité transitoire, sans cesse renouvelée et recréée pour chacun des objets avec lesquels l’individu interagit.

' la conscience étendue qui dote l’organisme d’un sentiment plus élaboré du soi, avec une identité propre, c’est-à-dire un individu avec son passé, sa conscience et son anticipation du futur, sa connaissance du monde qui l’entoure. Cette conscience évolue donc tout au long de la vie. Elle fait référence au soi autobiographique qui a trait à l’identité.

Ainsi, la conscience individuelle de sa propre mort fait donc référence à la fois à la conscience noyau et à la conscience étendue de l’individu : comme l’animal, l’homme vit dans l’instant, et à la différence de l’animal, il est envisagé comme une identité possédant un passé, un présent et une capacité à anticiper le futur qui lui est propre. La conscience individuelle de sa propre mort nait donc d’une interaction entre deux acteurs :

' l’organisme au sein duquel la conscience apparaît ;

' l’objet qui vient à être connu au cours du processus de conscience.

Terminons donc sur une définition de la conscience de la mort, comme étant l’élaboration d’une connaissance relative à deux faits : l’organisme est impliqué dans la mise en relation avec un objet (l’identité de l’individu) et l’objet qui se trouve dans la relation (la mort comme fin inéluctable) est la cause d’un changement dans l’organisme. De cette manière, nous retrouvons l’idée selon laquelle la conscience de la mort, bien que présente en permanence, est un élément (1) dont le contenu évolue avec l’âge et les expériences vécues ; (2) qui est susceptible de modifier les comportements de l’individu.

1.2. Les représentations de la mort

Du fait des difficultés de penser la mort, l’homme n’en a que des représentations. Selon Edgar Morin (1992), les individus ne sont jamais objectifs dans l’appréhension de la réalité : l’approche fantasmatique des objets se fait ainsi à travers une représentation, désignant la façon dont les individus traduisent leur pensée par des relations de correspondance entre des concepts, des images, des règles. De même, Abric (1987) définit les représentations comme « le produit et le processus d’une activité mentale par laquelle un individu ou un groupe reconstitue le réel auquel il est confronté et lui attribue une signification spécifique ». Ceci est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit de parler d’un phénomène aussi inconnu que la mort. La représentation est déterminée en partie par l’histoire de l’individu et son vécu, par le système social, idéologique, et culturel dans lequel il vit, et par la nature des liens que le sujet entretient avec ce système. Nous retenons donc la notion de représentation à la fois sous sa forme individuelle, symbolique et sociale. Nous voyons également que cette notion est fortement dépendante de la culture d’appartenance de l’individu. Enfin, dans le domaine de la psychanalyse, Freud suggère que la représentation est l’une des composantes de la pulsion, représentant le contenu concret d’un « acte de pensée », par opposition à la dimension affective de la pulsion. En ce sens, la pulsion a un représentant psychique, la représentation.

A ce stade, sur la base de la définition de Morin (1992), nous retenons la définition de représentation de la mort comme étant:

' le résultat (collectif, individuel ou social) d’une activité mentale, ' doté des qualités de globalité, cohérence, constance et stabilité,

' dont l’objet est la reconstitution d’une réalité (via des perceptions, croyances, fantasmes, opinions, attitudes, informations que l’individu possède) liée à la mort, ' en lui attribuant notamment une signification spécifique.

Les individus s’organisent autour de représentations par lesquelles ils interprètent les situations. Elles représentent ainsi un double système : un système d’interprétation dont découlent les significations attribuées aux informations : de nombreuses variables individuelles peuvent jouer sur les significations données par l’individu à la mort (telles que l’expérience, la religiosité, l’âge, l’éducation) ; et un système de catégorisation dont découle une typologie d’individus ou d’événements permettant d’organiser ou de structurer l’environnement dans un cadre cognitif et idéologique cohérent avec celui du sujet (Abric,

définir une typologie d’individus selon le sens attribué à la mort, son impact sur la façon d’appréhender la vie etc.

Il est alors possible de mettre en évidence une relation potentielle entre les concepts d’attitudes et de représentations, alors que ces deux notions semblent souvent confondues. Leroy (1992) établit un lien entre les représentations de l’individu et le processus d’action. Muccielli (1991) soutient que les représentations déterminent les attitudes et les comportements. Il semble donc essentiel de définir le concept d’attitude à l’égard de la mort, comme étant une conséquence directe des représentations de la mort. L’attitude se définit comme une disposition à réagir de manière favorable ou non à un objet. Allport (1935) la définit comme « un état mental de préparation à l‘action organisée à travers l’expérience, exerçant une influence directive et dynamique sur le comportement ». On distingue ainsi trois composantes de l’attitude : cognitive (croyances et opinions), affective (sentiments, affects, états d’humeur) et conative (disposition à agir de façon favorable ou défavorable). En particulier, l’attitude à l’égard de sa propre mort est un élément discriminant chez les individus.

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1.3. L’attitude à l’égard de la mort

L’étude des attitudes à l’égard de la mort est devenu un sujet psychologique d’intérêt depuis les années 1950 notamment avec les travaux de Feifel (1956, 1959). Cependant, le rapport intime à la mort a été essentiellement étudié sous le concept d’anxiété à l’égard de la mort, faisant ainsi référence principalement à la dimension affective de l’attitude. Cet aspect est lié au fait que la mort apparaît comme une source fondamentale et universelle d’anxiété. En particulier, Urien (2003) définit l’anxiété à l’égard de la mort comme « un ensemble de réactions affectives négatives (terreur, menace, inquiétude, malaise, inconfort etc), d’intensité variable, provoqué par des idées conscientes et non conscientes relatives à la disparition de soi ». Neimeyer (1994) la définit plutôt à travers un ensemble de réactions négatives affectives : « un ensemble d’attitudes face à la mort caractérisées par la peur, la menace, l’inquiétude, le malaise, l’inconfort ou tout autre sentiment négatif similaire ». Il n’existe pas de réel consensus quant à la définition du concept, sachant que très peu d’auteurs ont tenté d’y apporter une définition. Parmi les plus connues, nous pouvons citer Dickstein (1972), Greenberg et alii. (1990), Neimeyer (1994) et Tomer et Grafton (1996). Ainsi, Neimeyer insiste sur l’ampleur des réactions affectives ; Tomer et Grafton sur la

et alii. sur les aspects non conscients. Les nombreuses publications sur ce concept présentent notamment le passage d’un construit unidimensionnel à un construit multidimensionnel : Neimeyer (1994) suggère par exemple que l’anxiété à l’égard de la mort peut se diviser en sous dimensions selon le type de pensées relatives à la mort (disparition de l’esprit, perte de conscience, destruction du corps etc.).

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De plus, la façon dont les individus interprètent l’idée de mort influence nécessairement la nature des émotions ressenties et donc la façon dont l’individu agit pour y faire face. En particulier, Bergadaà et Urien (2010) ont mis en évidence le fait que la perspective de fin de vie renvoie généralement à deux grands types d’attitudes :

' une attitude négative de peur et de rejet qui fait généralement référence à l’anxiété à l’égard de la mort (Urien, 2003) ;

' une attitude positive d’acceptation : dans cette perspective, Klug et Sinha (1987) parlent de « reconnaissance intellectuelle de la perspective de sa propre mort et l’assimilation émotionnelle positive ». Selon Wong (1989, 1994), il existe trois formes d’acceptation de la mort selon la signification attribuée à la mort: une acceptation neutre (car la mort fait partie de l’ordre des choses), une acceptation de fuite (la mort est un soulagement lorsque la vie devient insupportable), une acceptation d’approche (qui touche à l’espoir d’une vie après la mort).

Ces deux types d’attitudes, positive et négative, qui seront développées en détail dans la suite, permettent d’hors et déjà de souligner la complexité du rapport à la mort, qui fait appel à des considérations affectives, cognitives et comportementales. Wong, Reker et Gesser (1994) ont d’ailleurs proposé un large cadre conceptuel afin d’appréhender les attitudes à l’égard de la mort. Ils intègrent dans ce même concept plusieurs dimensions : la peur de la mort (qui est l’attitude la plus forte et la plus universelle) ; l’évitement ; trois formes d’acceptation pour faire face à l’anxiété. Ils démontrent ainsi qu’en cas d’échec du déni, les individus ont besoin d’avoir recours à diverses formes d’acceptation pour surmonter la peur