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Il s'agit d'un écolier, âgé de cinq ans, dont Io cas nous permettra de conclure, partant de sa vie, comment il se conduira à l'école. Je vais vous montrer, très rapide-ment, la façon dont on peut arriver à la compréhension de la structure d'un cas et à sa confirmation.

« Il s'agit d'un enfant difficile. »

Cet enfant est sûrement en lutte et il vit dans cet état, avec un entourage doux qui l'a certainement gâté. Alors se pose la question : pourquoi est-il en lutte cri ce mo-ment? Pourquoi a-t-il l'impression qu'en ce moment, il n'est plus gâté comme avant.

Actuellement sa position n'est plus aussi favorable qu'elle ne l'a été. Nous pouvons prédire tout cela.

« Il est hyperactif. »

Est-ce quelque chose de nouveau pour nous? Et pouvons-nous nous représenter un lutteur qui ne soit pas hyperactif ? S'il n'était pas aussi actif, nous penserions qu'il est un faible d'esprit. Car il est indubitable que les deux vont de pair et font partie du style de vie d'un enfant moderne.

« Il aime casser les choses. » C'est une manière de lutte,

« A l'occasion il fait des crises de colère. »

Toutes ces choses sont évidentes et il faut que ce soit un enfant intelligent. Or il s'agit d'établir s'il faisait partie de la catégorie d'enfants qui sont faibles d'esprit et qu'il faut élever d'une façon toute différente. Ces enfants n'ont pas de style de vie. Le nôtre, par contre, a un but : lutter et vaincre, avoir la jouissance, la sensation du vainqueur.

« La mère raconte que l'enfant est en bonne santé, plein de vie... et qu'il veut tou-jours occuper quelqu'un de sa personne. »

C'est une lutte comme celle qui peut se dérouler dans une 158

famille où il faut absolument faire quelque chose pour irriter les autres.

« Il grimpe avec ses lourdes chaussures sales sur la plus belle table. Il éprouve la plus grande joie à jouer avec la lampe pendant que sa mère est occupée, »

Il sait très exactement en quel point il faut attaquer.

« Si sa mère va jouer du piano ou si elle lit, il choisit ce moment pour jouer avec la lumière. Il ne reste jamais tranquille, toujours en mouvement pendant les repas, il réclame une surveillance permanente. »

Il veut être vainqueur et se trouver toujours au centre de l'attention. Là naît l'idée suivante : S'il lui manque tellement de se trouver au centre de l'attention, il faut croire qu'il y a déjà été une fois et qu'il désire rétablir cette situation. Quel événement a donc pu aggraver tellement sa situation? C'est la naissance d’un petit frère.

« Il boxe toujours avec son père et il veut jouer avec lui. »

Nous voyons qu'il trouve ce qu'il lui faut pour lutter et pour gêner.

« Il a l'habitude de plonger sa main dans le gâteau et de s'en remplir la bouche. » Il pourrait aussi prouver sa lutte par le refus des aliments.

« Si la mère a des invités, il les pousse, les chasse de leur chaise et s'assied à leur place. »

Cet acte nous prouve qu'il n'aime pas les autres; nous y voyons un manque de sentiment social, qui explique sa mauvaise humeur contre son jeune frère.

« Si le père et la mère chantent ou jouent du piano, l'enfant crie sans cesse et dit qu'il n'aime pas ce chant. »

Cela ne lui convient pas; il voudrait que l'on s'occupât exclusivement de sa personne. Mais lorsque nous constatons un défaut il ne faut pas punir, la punition n'est pas une aide. Nous savons où nous devons commencer. Ce petit garçon se sent offensé, froissé, mis à l'arrière-plan.

« Le père est chanteur et chante dans un concert. La mère l'accompagne. Le garçon crie fortement : « Père, viens ici! »

Tous ses efforts consistent donc à occuper le père et la mère constamment de sa personne.

« Il a des crises de colère, s'il désire quelque chose et qu'il ne l'obtienne pas immédiatement. »

Voilà qui caractérise son attitude de lutteur.

« Il démolit tout avec un tournevis, il enlève toutes les vis de son lit. »

Là apparaît de nouveau son attitude asociale. Il fait tout ce qu'il peut pour nuire à ses parents et pour prouver sa mauvaise humeur.

« il fait parfois des remarques cyniques, surtout lorsqu'il a mal agi et qu'il sait que ces remarques l'aideront à sortir du mauvais pas. Les gens le considèrent comme un garçon intelligent parce qu'il fait des réflexions mordantes. Il est instable et il ne peut s'occuper longtemps de la même chose. La mère essaye de le détourner de cette mauvaise habitude » (évidemment sans y parvenir).

« Si sa mère lui donne une gifle, il rit et reste peut-être deux minutes tranquille.

La mère pense que le père et la grand-mère ont gâté l'enfant d'une façon excessive.

Maintenant, à vrai dire, il n'est plus gâté. »

Son sentiment social n'a pas pu se développer puisqu'il est resté lié uniquement à sa mère et à son père, d'où une formation erronée.

« Père et mère sont toujours épuisés, le garçon jamais. »

Il est évident qu'il ne se fatigue pas à un jeu qui lui plaît. Le travail d'éducateur ne plaît ni à la mère ni au père; il les fatigue. La contrainte ne sert à rien car il se venge lorsqu'on le contraint.

« Il n'a pas de mémoire et il ne peut pas se concentrer. »

C'est qu'il ne dispose pas du nécessaire et n'a pas la préparation requise pour pouvoir fonctionner d'une façon indépendante. De là vient son manque de mémoire et de concentration.

« Il n'a jamais fréquenté le jardin d'enfants. »

La mère semble donc l'avoir élevé uniquement pour elle-même.

Il est très important de se rendre compte de la façon dont nous comprenons ces rapports. Nous pouvons parler de compréhension lorsque nous savons qu'il s'agit ici d'un élément de l'ensemble. Cela n'est pas un processus physiologique. Comprendre, c'est saisir le rapport des choses et des faits.

Chapitre XVII