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Chapitre 3 – Méthode d’analyse environnementale et d’éco-conception

3. Outil de calcul des impacts d’un réseau de capteurs

3.4. Limites de l’outil

La validité des résultats du simulateur est limitée par les hypothèses sur lesquelles il

est basé. Ces limites sont résumées ci-dessous :

- Le simulateur ne considère pas la variable temps, et considère que le réseau

reste égal à lui-même tout au long de l’exploitation. Ceci a plusieurs

conséquences :

= Les collisions ne sont pas prises en comptes. Ceci peut constituer un

biais dont l’importance dépend des protocoles. Dans le cas de

protocoles dont la conception intègre des stratégies destinées à éviter

ce phénomène, le biais reste faible. Dans le cas de protocoles de type

broadcast par exemple, ce biais peut être important et entacher la

représentativité des résultats.

= Le comportement des nœuds est fixe, ce qui ne permet pas de

représenter des comportements évolutifs, comme dans le cas de

protocoles réflexifs, dans lesquels les nœuds adaptent leur

comporte-ment au contexte temporel, par exemple en fonction de l’énergie

restante dans leur batterie.

= Le déploiement des nœuds est fixé, ce qui ne permet pas de rendre

compte d’éventuels ajouts ou retraits d’équipements lors de

l’exploita-tion, en d’autres termes, de l’évolution de l’offre de services.

- Les opérations de remplacement et de maintenance sont supposées constantes

dans le temps, et leurs survenues périodiques. Ainsi, les mêmes opérations

sont répétées qu’il s’agisse du premier remplacement ou du nième, de la

première opération de maintenance ou de la nième. Ceci ne permet donc pas

de représenter une éventuelle évolution des pratiques et des équipements au

cours de l’exploitation du réseau.

- Les éventuelles économies d’échelles faisables sur les opérations de

maintenance et de remplacement n’ont pas été prises en compte. L’impact

d’une opération donnée est identique, que celle-ci soit effectuée seule ou par

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lots. Ceci ne peut donc pas rendre compte de l’impact des politiques de

maintenance préventive prévoyant des opérations massives.

- La durée de vie des équipements (hors causes de pannes relatives à l’énergie)

est supposée constante parmi une catégorie de produits. Ceci n’est pas

conforme à la réalité, sans être toutefois de nature à apporter un biais

significatif aux résultats. Il serait cependant intéressant d’enrichir le simulateur

de manière à représenter plus finement ces durées de vie par des MTTF et leurs

distributions statistiques.

- Le modèle d’autodécharge de la batterie est approximatif et ne prend pas en

compte le phénomène de passivation. L’erreur de ce modèle est d’autant plus

grande que la consommation est faible. Ainsi, une batterie dont on ne tire

aucune consommation a une durée de vie théorique infinie.

- Bien qu’étant identifiée comme un des facteurs importants de l’impact d’un

équipement récupérateur d’énergie, l’usure des accumulateurs n’a pas été

prise en compte, faute de modèle adéquat. La durée de vie des batteries des

équipements récupérateurs d’énergie est donc supposée être une constante,

indépendante de la consommation.

- Hypothèse est faite que l’occurrence d’une sur-écoute n’est pas de nature

probabiliste. C'est-à-dire que tout équipement à la portée d’un autre est

systématiquement victime de sur-écoute si les conditions sont réunies. Que le

récepteur soit capable ou non de décoder le signal, l’on suppose qu’il est dans

tous les cas dérangé par ce dernier. Cette hypothèse introduit donc peut-être

une surestimation des sur-écoutes.

4. Conclusions

Dans ce chapitre, nous avons présenté le cadre théorique rendu nécessaire par nos

objectifs de recherche et par les lacunes identifiées dans la littérature.

Nous avons tout d’abord proposé de considérer les impacts de l’information comme

une somme d’impacts « directs » et « indirects ». Les impacts directs sont engendrés

par les activités contribuant à la génération de l’information. Les impacts indirects sont

quant à eux engendrés par l’utilisation de cette information, plus exactement par les

décisions prises à sa lueur. Nous les avons définis comme la différence entre les

impacts de deux situations hypothétiques concurrentes d’un même domaine

d’application : le cas où l’information est mise en œuvre et le cas où elle n’est pas mise

en œuvre.

Nous avons ensuite proposé un modèle descriptif pour les services informationnels,

définis comme des activités de production d’information pouvant entrer dans un

processus de décision. Ceci nous a permis de formaliser l’impact d’un service

informationnel comme la somme des impacts directs des données sur lesquelles il se

base et des impacts indirects de l’information qu’il produit.

Nous nous sommes ensuite attachés à préciser ce schème pour les services

d’optimisation basés sur les réseaux de capteurs. L’analyse de leurs impacts directs a

nécessité la formalisation d’un modèle de cycle de vie de réseau, que nous avons

proposé de considérer comme la combinaison en trois phases (déploiement, opération

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et démantèlement) des cycles de vie des équipements composant le réseau. Ceci nous

a permis de proposer un modèle d’impact pour les réseaux de capteurs.

Le caractère hétéronome et synergétique de l’activité réseau en phase d’opération a

nécessité le développement d’une méthode dédiée. Nous avons défini une méthode

d’analyse environnementale des réseaux de capteurs permettant de déterminer

l’activité de chaque équipement de réseau et d’intégrer l’ensemble des informations

nécessaires au calcul de l’impact du réseau sur l’ensemble de son cycle de vie. Nous

avons présenté l’implémentation de cette méthode au travers d’un outil informatique

de calcul des impacts basé sur la simulation réseau.

Nous avons enfin intégré ces apports théoriques et pratiques en formulant une

méthode intégrée d’analyse environnementale et d’éco-conception de services

d’optimisation basés sur des réseaux de capteurs. Cette méthode permet d’analyser

les impacts environnementaux directs et indirects de ces services, dans le but 1) de

définir des préconisations d’éco-conception suivant trois niveaux de complexité :

équipement, réseau, information 2) de statuer sur la pertinence environnementale du

service.

Nous illustrerons dans le chapitre 4 ces apports théoriques et méthodologiques au

travers de leur application à un cas d’étude.

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Chapitre 4 – Application à un cas