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Les représentations mentales spatiales pour élaborer un plan

problème spatial

1.3. La pla ifi atio d’iti ai es dans la cognition spatiale

1.3.1. Les représentations mentales spatiales pour élaborer un plan

Dans les théories de la planification, il est souvent fait référence à la représentation du problème, nommé le « plan ». Gärling et al. suppose t u u tel pla , da s le as de la pla ifi atio d iti ai es, serait apparenté à une représentation mentale spatiale. Dans le domaine de la cognition spatiale, la définition de ces représentations spatiales a été au

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œu de t s o eu t a au et o et ou e plusieu s od les e pli ua t la st u tu e, le rôle et le fonctionnement des représentations mentales spatiales, comme par exemple la carte cognitive (Tolman, 1948) ou encore le modèle mental (Johnson-Laird, 1983).

La a te og iti e, i itiale e t d fi ie pa Tol a à pa ti d tudes effe tu es chez le rat, a largement été reprise dans la littérature (pour une revue voir Bennett, 1996) pou l tude des ep se tatio s spatiales hez l Ho e. De manière générale, la carte cognitive peut être considérée comme une construction mentale qui permet de connaitre et de o p e d e l e i o e e t spatio-temporel. Ainsi les cartes cognitives comprennent des informations sur les lieux, tout comme les relations spatiales entre eux (Kaplan, 1976), ais gale e t des he i s et oies possi les pou ejoi d e u lieu à pa ti d u aut e Be ett, . E plus de pe ett e la o p he sio de l e i o e e t, es a tes cognitives sont nécessaires pour agi da s l e i o e e t spatial et alise des d isio s spatiales (Kitchin, 1994 ; Golledge & Gärling, 2004). Il a été proposé que les cartes cognitives sont impliquées dans quatre types de décisions (Cadwallader, 1976; Gärling, Böök & Lindberg, 1984) : (1) la décision de se déplacer ou non ; la d isio d où alle , la décision de quel chemin choisir et (4) la décision de comment y aller.

Une autre possibilité pour décrire les représentations mentales spatiales provient de la théorie des modèles mentaux de Johnson-Laird (1983), initialement proposée pour rendre o pte des ep se tatio s ises e œu e da s le aiso e e t et la o p he sio du langage. Un modèle mental est classiquement défini comme étant une représentation que ous fo o s d u e situation, à partir du discours ou de notre perception, ayant une st u tu e a alogue à la situatio u il ep se te. So o te u o espo d au o jets et au événements du monde réel (Ehrlich, Tardieu & Cavazza, 1993). Ainsi il peut inclure un grand nom e d i fo atio s, o e les p op i t s ph si ues des o jets, les positio s elati es de ces objets, les distances spatiales comme temporelles qui les séparent (Rinck & Bower, 2000), mais également différentes perspectives (Taylor & Tversky, 1992). Ces modèles mentaux, nous pouvons les construire par notre propre expérience de navigation mais également par la description verbale des itinéraires (e.g., Taylor & Tversky, 1992), par l tude d u e a te e.g., Tlauka, Keage & Cla k, , ou e o e pa l e p rience visuelle à travers la réalité virtuelle (e.g., Meilinger et al., 2008).

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Le od le e tal pe et d a oi diff e ts poi ts de ue su u e e situatio a il est conçu comme un réseau de relations entre différents éléments alors nommés les « tokens ». Les tokens représentent les objets ou les événements du monde. Les propriétés de ces entités sont représentées dans le modèle comme les propriétés des tokens, et les relations spatiales, causales et temporelles entre les entités sont représentées par les elatio s e t e les toke s. I agi o s u u e pe so e lise la ph ase « le e le est à la d oite du triangle », alors le modèle va représenter un token correspondant au cercle avec ses propriétés, de même pour le triangle, et les relations entre les deux seront représentées par un arrangement spatial entre les deux tokens (Pazzaglia, Gyselinck, Cornoldi & De Beni, . De plus, le od le e tal e ep se te pas u i ue e t l i fo atio spatiale, ais gale e t les elatio s te po elles, ausales, l tat émotionnel et les intentions des protagonistes (Denis & De Vega, 1993 ; De Vega & Rodrigo, 1997), et en ce sens, il est proche de la carte cognitive définie dans la revue de littérature de Kitchin (1994) et dans la proposition du modèle de la planification de Gärling et al. (1986).

Un des points qui différencie le modèle mental de la carte cognitive est que celui-ci se ait à l o igi e u e o st u tio e oi e de t a ail lo s u au u s h a est d jà présent en mémoire à long terme (Johnson-Laird, 1983). Toutefois, le modèle mental est différent du schéma dans le sens où c'est une représentation dynamique et occurrente. En effet, chaque nouvelle situation conduira à l'élaboration d'un modèle mental différent. Selon le point de vue constructiviste adopté dans cette conception, le modèle mental ne serait pas stocké en tant que tel. En revanche, les éléments qui le composent et les procédures pour le créer seront retenus. La similarité d'une situation avec d'autres déjà rencontrées ne conduira alors pas à la récupération en mémoire d'un ancien modèle mais facilitera la construction d'un nouveau modèle. L la o atio d u e telle ep se tatio e oi e de travail permet également de postuler que le modèle mental est évolutif, non statique et peut s adapte , se odule , au g d i fo atio s suppl e tai es i t g es au od le, ue es de i es p o ie e t d i fo atio s ou elles p se t es au sujet e.g., textes, i ages ou d u sto k de o aissa es d jà ta lies e oi e à lo g te e. Le fait ue le modèle mental soit une représentation en mémoire de travail permet également de postuler u il est possi le de a ipule les i fo atio s p se tes au sei du od le pou alise di e ses tâ hes essita t la ise e pla e d u aiso e e t, o e g rer des

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inférences par exemple. En effet, il a été largement montré dans le domaine de la cognition spatiale, u à pa ti de la o st u tio d u e ep se tatio spatiale à l aide de diff e ts supports (e.g., description verbale, carte, navigation), il est possible de manipuler l i fo atio . Pa exemple, Taylor et Tversky (1992), ont demandé aux participants après app e tissage d u iti ai e à pa ti d u e des iptio e ale ou d u e a te de vérifier la a it d i f e es i.e. nécessitant la manipulation des informations comme des phrases reliant deux points de repère via un troisième). Ceci a ensuite été montré de nombreuses fois dans la littérature avec différents supports (voir par exemple Gyselinck, Picucci, Nicolas & Piolino, 2006 ; Picucci, Gyselinck, Piolino, Nicolas, & Bosco, 2013).

A partir de la définition des concepts de carte cognitive et de modèle mental, nous pou o s di e ue la ep se tatio e tale spatiale i lut pas u i ue e t la lo alisatio des objets et leurs positions relatives, mais également les chemins qui peuvent les lier. Cette représentation peut permettre un raisonnement et une manipulation des informations représentées qui pourront alors guider la prise de certaines décisions (Golledge & Gärling, 2004). Une autre question animant les chercheurs dans ce domaine et permettant de o p e d e la o ple it du p o essus de pla ifi atio d iti ai es est de s i te oge su les capacités cognitives impliquées dans la construction des représentations mentales spatiales.

1.3.2. Les capacités cognitives nécessaires à la création et manipulation