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Les critères et le contexte dans le choix d'itinéraires en transports en commun

des facteurs individuels et contextuels

3.2. Choisir entre différents itinéraires en transports en commun

3.2.1. Les critères et le contexte dans le choix d'itinéraires en transports en commun

serait plus utilisée le week-end, pour aller à une activité de loisirs, ou au travail, si il pleut ou neige ou si il fait beau (comparé à un temps nuageux), et si il y a une grève ou un problème dans le transports en commun. En revanche la voiture serait moins utilisée pour les trajets effectués durant la journée ou ceux qui sont plus longs. Dès lors, il apparaît que le choix de mode de transports guidé par les facteurs personnels est également modulé par le contexte da s le uel l usage se t ou e au o e t du hoi .

La littérature sur le choix de modes de transports et la prise en compte des facteurs individuels et contextuels apportent des éléments éclairant notre problématique du choix d iti ai es en transports e o u . E effet, le hoi d iti ai es en transports en commun implique également de réaliser un choix de mode de transports (entre le bus et le métro par exemple). Une hypothèse que nous pouvons émettre est que lors du choix d iti ai es des facteurs o e l attitude, l ha itude et le o te te e t ent en compte. Cepe da t la litt atu e su le hoi d iti ai es en transports en commun a très peu investigué cette question à notre connaissance. Nous allons dans la partie suivante discuter les tudes s ta t i t ess es au fa teu s e t a t e o pte da s le hoi d iti ai es puis ous ous fo alise o s su l i po ta e et l effet des o espo da es, ui s a e t e l u des facteurs prédominant dans cette littérature.

3.2. Choisir entre différents itinéraires en transports en commun

3.2.1. Les critères et le contexte dans le choix d'itinéraires en transports

en commun

Dans la littérature, nombres d'études se sont attachées à comprendre les critères intervenant lors du choix d iti ai es en transports en commun, dans le but principalement de modéliser ces choix et de rendre les applications de recherche d iti ai es (i.e. planificateurs) plus performantes. De ce fait, peu de critères sont considérés, les différences interindividuelles ne sont pas prises en compte et parfois, les avis et expériences des utilisateu s e so t pas e ueillis. Toutefois, es tudes o t l a a tage de o stitue u poi t

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de départ pour connaitre les critères pris en considération dans le choix d'itinéraires. Ainsi, en plus du temps de trajet total et du coût, ces études révèlent l'importance des caractéristiques des correspondances (Guo & Wilson, 2011), de l'occupation des modes (i.e. s il a eau oup de o de ou pas , du confort et de la topologie du réseau (Raveau et al., 2014). De plus, ces études permettent une approche plus fine de l'effet du temps de parcours car elles mettent en évidence qu'un itinéraire est constitué de différents temps (e.g., temps d'attente, temps de marche, temps dans le véhicule) qui i flue cent pas de la e a i e le hoi d iti ai es (Raveau et al., 2011). Le temps d'attente et de marche serait plus important pour le choix que le temps passé dans le véhicule. Un autre critère révélé dans l'étude de Raveau et al. (2011) est que les usagers percevraient plus négativement les itinéraires pour lesquels il est nécessaire d'emprunter un segment dont la direction ne va pas vers la destination. Ce critère semble proche de la stratégie basée sur les directions (Golledge, 1995 ; Hölscher et al., 2011), que nous avons décrite dans les deux premiers chapitres de la thèse, qui consiste à essayer d'emprunter l'itinéraire qui permet le moins de déviations possibles par rapport à la direction dans laquelle est la destination. Enfin, l'étude de Raveau et al. (2011) permet également d'envisager un effet des habitudes sur le choix d'itinéraires car les auteurs remarquent que les usagers ont plus tendance à choisir un itinéraire qui leur est déjà familier.

Pour mieux comprendre le rôle des facteurs individuels dans le choix d'itinéraires en transports en commun, d'autres études, dans le domaine de la psychologie, se sont intéressées à la satisfaction des usagers par rapport aux itinéraires, en partant du postulat que lorsque les usagers planifient leurs itinéraires ils cherchent à en être satisfaits. Ainsi, Ettema, Friman, Gärling, Olsson et Fujii (2012) ont étudié les activités effectuées pendant l'itinéraire (i.e. activité en route) comme déterminant de la satisfaction. Les auteurs ont utilisé un questionnaire pour mettre en évidence les liens entre les activités effectuées en route comme se relaxer (dormir, se reposer, se détendre), s'amuser (lire, écouter de la musique) ou travailler, et la satisfaction envers l'itinéraire effectué en transports en commun pour se rendre au travail ou en revenir. Ils ont alors montré que les activités effectuées dépendent du contexte : les usagers vont avoir plus tendance à travailler en allant au travail, et ils vont se relaxer ou s'amuser en rentrant du travail. Cependant les activités effectuées

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pendant l'itinéraire ne permettent pas à elles seules de déterminer la satisfaction par rapport à l'itinéraire.

Friman (2010) s'est intéressée à l'influence de l'attente (i.e. attendre un mode de transports à un arrêt ou une station) sur la satisfaction. Dans cette étude les participants devaient lire 10 scénarios décrivant des itinéraires en bus incluant des moments d'attente d'un bus soit au début de l'itinéraire (i.e. attendre le premier bus) soit au milieu de l'itinéraire (i.e. attendre à une correspondance entre deux bus). Dans les deux cas, des informations sur le temps et les conditions d'attente étaient décrites, rendant ainsi le temps d'attente positif (i.e. pas d'attente), neutre (i.e. le bus est en retard mais vous avez des informations sur le temps d'attente) ou négatif (i.e. vous avez loupé le bus car il est parti 2 minutes en avance et vous devez attendre le prochain). Après chaque lecture de scénario les participants devaient remplir un questionnaire à propos de leur satisfaction par rapport au système de transports. Les résultats montrent que les participants ont une meilleure appréciation du système de transports après un scénario positif qu'après un scénario négatif. De plus, l'auteure a remarqué un effet du moment de l'attente : attendre au début de l'itinéraire est perçu moins négativement que l'attente au milieu de l'itinéraire. Des résultats similaires ont également été montrés par Friman (2004) avec des incidents positifs, négatifs ou neutres impliquant des problèmes de fiabilité (i.e. horaires des bus), de simplicité/complexité (i.e. mauvaises informations) et de confort (i.e. rester debout), mettant ainsi en évidence leur effet sur la satisfaction.

Grâce à des études réalisées auprès des usagers, la littérature s'intéressant aux déterminants de la satisfaction permettent de mettre en lumière l'étendue des critères et facteurs pouvant influencer le choix d'itinéraires en transports en commun. En revanche, elles n'apportent pas d'éléments pour comprendre si l'utilisation de ces critères est différente selon les usagers et les contextes.

Bien qu'à notre connaissance aucune étude ne s'est intéressée aux différences entre usagers dans la prise en compte des critères, l'étude de Schmitt, Currie et Delbosc (2013) apporte quelques éléments de compréhension des effets du contexte sur le choix d'itinéraires. Dans leur étude, le contexte était manipulé à partir de la connaissance qu'avaient les participants de l'itinéraire, c'est-à-dire si celui-ci était familier ou non familier

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(i.e. nouvel itinéraire empruntant des lignes de bus, tramway ou train non connues). Ils ont demandé aux participants d'effectuer un choix à l'aide d'une application en ligne puis ils leur ont posé différentes questions sur les raisons, les circonstances de ce choix et l'expérience de réalisation de cet itinéraire (i.e. après réalisation par les participants). Les résultats mettent en évidence que les itinéraires non familiers sont plus liés que les familiers à des évènements de vie (i.e. déménagement, nouveau travail), à faire l iti ai e avec une autre personne, pour aller à des activités de loisirs plutôt qu'au travail et pour une nouvelle destination. Les attributs des itinéraires nouveaux perçus négativement sont liés aux difficultés de navigation (i.e. recherche du chemin) et à l'état émotionnel (i.e. l'anxiété) ressenti pendant l'itinéraire. A l'inverse, les itinéraires non familiers sont perçus plus positivement pour le temps de trajet espéré (e.g., oi s lo g u atte du et le o fo t. Cette étude montre donc que le choix d'itinéraires et la perception de cet itinéraire n'est pas la même pour un itinéraire familier ou non. Le contexte apparait jouer un rôle dans la décision de prendre un nouvel itinéraire, rejoignant ainsi les études sur le choix de mode de transports ayant souligné l'importance de celui-ci. De plus, l'activité de choisir et d effectuer un itinéraire demande de bonnes capacités spatiales comme nous avons pu le voir précédemment, et cette étude révèle en effet que des difficultés de navigation lors d'itinéraires nouveaux peuvent mener à une perception négative de celui-ci. Enfin, le confort ne serait pas perçu de la même façon si l'itinéraire est nouveau ou non, ce qui peut être éventuellement expliqué par le fait qu'un itinéraire non connu peut être une source de stress et engendrer de l'inconfort (Cahour, 2008).

3.2.2. L'importance des transferts dans les itinéraires en transports en