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2. La Fonction Sociale et Récréative des espaces verts

2.1. Les loisirs de plein air

2.1.1. Les Rencontres

Les espaces verts sont des lieux de vie les plus diverses offrant un grand choix d’activités, donc des lieux de liberté, des lieux de sociabilisation que la meilleure cellule d’habitations ne pourra remplacer. On peut inférer de l’existence d’un rituel social qui produit une osmose entre l’individu et son unité de voisinage, son quartier, sa ville.

Tout être humain est un être sociable disait Szokolay (1980). Tout individu éprouve le besoin d’interaction sociale. Toute société est organisée, dans une certaine mesure, autour de ces besoins fondamentaux. L’interaction communautaire étant une nécessité, l’espace extérieur devrait être le lieu privilégié des interactions sociales.

Dans un contexte urbain, toute personne éprouve le besoin de contact avec les autres, de faire connaissance, le besoin d’établir un statut social et par la même le besoin de se divertir. «L’espace d’interaction est le lieu où chacun peut voir les autres et être vu par eux» (Rutledge, 1981).

Il est difficile de concevoir l’espace sans son contenu social et également de concevoir la société sans son contenant, l’espace. La relation est alors mieux perçue comme étant un processus binaire continu dans lequel l’homme crée et modifie l’espace et au même moment est influencé par ces espaces. En façonnant l’environnement bâti, l’urbain designer influence ; inhibe, facilite, accélère et modifie, sans déterminer les patterns de l’activité humaine et, par conséquence, la vie sociale.

Dans l’espace extérieur, l’interaction ne devrait pas juste exister, elle devrait disposer les gens, les localiser les uns par rapport aux autres avec un certain degré de ségrégation engendrant ainsi un pattern de mouvement. Selon Szokolay tout environnement dont la conception favorise l’interaction sociale, doit avoir une forme socio-pétale; c’est à dire conçu pour rassembler les gens afin d’engendrer des relations sociales ou au moins pour les rendre possible.

Les pôles d’attraction et les points focaux attirent les gens et, de ce fait, contribuent à la satisfaction de ce besoin social. A un niveau plus détaillé, la seule conception des banquettes des parcs publics peut favoriser ou empêcher les interactions sociales (Laurie, 1986, p.179).

L’espace vert est associé au plaisir, aux rencontres humaines, aux célébrations communautaires, il favorise l’échange et le développement des relations sociales, il multiplie les opportunités de rencontre et nous permet d’évoluer parmi les gens. C’est un espace qui encourage la création d’environnements où se déroulent les fonctions nécessaires à la vie communautaire, un espace dans lequel les gens sentent l’appropriation, l’appartenance et la fierté.

Le contact crée la cohésion du sentiment collectif et peut résoudre les problèmes d’isolement et d’exclusion. D'autre part, les loisirs de plein air présentent un facteur très important: ils donnent la possibilité aux peuples de se connaître et la connaissance nous amène vers l'amitié, vers la paix, bienfaits primordiaux pour la société (Joffre Dumazedier, 1974).

2.1.2. Le Sport

L’exercice physique régulier réduit le taux de cholestérol et des triglycérides dans le sang et contribue à la prévention et au contrôle de l'hypertension artérielle ainsi qu’à diminuer le risque d’avoir des maladies cardiovasculaires. L'exercice physique réduit également les problèmes vertébraux, améliore le fonctionnement neuropsychologique, augmente la masse osseuse et la force chez les enfants, la force musculaire et la capacité pulmonaire et crée de meilleurs tissus conjonctifs (OMS, 2003). En général il réduit l'incidence des maladies, et nourrit un sentiment de bien-être holistique.

Bien que tous ces bienfaits de l'exercice physique ne peuvent être attribués aux loisirs, mais beaucoup d'entre nous s’adonnent à l'exercice physique pendant leur temps de loisir de plein air, par ailleurs l'activité physique est nécessaire durant de nombreuses activités de loisirs motivée par des objectifs personnels autres que la condition physique elle même.

Ces avantages physiologiques réunis nous permettent de mieux gérer le stress. Ce qui génère certains bienfaits psychophysiologiques comme la réduction de la tension et de l’anxiété et la relaxation mentale et physique. Ces bienfaits peuvent générer à leur tour d'autres avantages, tels que de meilleures performances au travail, l'amélioration des interactions sociales, et un sentiment général de bien-être.

L’engouement pour le sport remonte à l’antiquité. Ce n’est qu’après la seconde guerre mondiale que cette activité est devenue très populaire, surtout chez les hommes, (voir la figure n°3). Le sport, véritable vitrine des activités physiques, n'est pourtant qu'un maillon de la chaîne des pratiques physiques. Des activités formelles aux activités informelles, une multitude de pratiques couvre le champ de la motricité ludique.

Sur la chaîne des pratiques physiques ludiques, la forme sociale la plus formelle, la plus spectaculaire et la plus médiatisée est sans nul doute le sport. Lorsque l'on s'éloigne du pôle institutionnel, une motricité ludique plus intimiste apparaît, représentée par les jeux traditionnels ou par des activités physiques plus informelles.

En circulant dans les méandres des formes sociales, nous observons des pratiquants en situation de jeux sportifs « hors institution». Trois sous-catégories composent cette situation sociale : les jeux de patrimoine, les jeux post-sportifs et les jeux didactiques. (Eric Dugas, 2007)

Les jeux post-sportifs font référence à un sport dont les acteurs modifient le système de règles à leur guise. Ces jeux ainsi transformés peuvent porter la dénomination de « jeux post-sportifs ». Ils recueillent d’ailleurs un réel engouement auprès des jeunes lorsqu'ils se pratiquent dans les rues, sur la plage, la mer ou dans les centres de loisirs (espace formel spécifiquement aménagé par la ville ou espace informel construit librement par les joueurs eux-mêmes). On pratique principalement ces jeux post-sportifs en s’inspirant des sports collectifs (basket-ball, football, rugby, volley-ball ou hockey) ou des « sports de roule » (roller, skate, patins).

La palette d'activités physiques s'est élargie en fonction de nouvelles exaltations, des nouvelles aspirations des pratiquants et du temps consacré au loisir qui tient plus que jamais une place importante dans les sociétés modernes.

Fig. 3.L’exercice physique, une des activitéspréférée des loisirs de plein air. Source : cliché de l’auteur, Parc Bachelard, Grenoble, 2004.

2.1.3. La Promenade

Ces dernières années, il y a un regain d’intérêt pour les promenades en Europe. Les dimanches sans voitures que l’Europe de l’Ouest a vécues et même quelques tentatives chez nous en Algérie ont été une révélation pour beaucoup de gens motorisés qui ont à cette occasion redécouvert leurs deux jambes. En Allemagne et en Belgique beaucoup de gens s’adonnent à la marche, les marches organisées rencontrent un vif succès. (Neuray, G 1982)

Aujourd’hui, la promenade à pied, à cheval ou à vélo est devenue une activité de loisir et de distraction, (voir les figures n°4 et n°5). Cependant plusieurs facteurs vont probablement augmenter l’intérêt de ces modes de déplacement : du point de vue médical, le vélo et surtout la marche, sont de plus en plus considérés comme des exercices de base irremplaçables pour chacun de nous.

Les chercheurs dans le domaine du sport qualifient la marche à pied d’activité la plus proche de l’exercice physique idéal. C’est une activité physique au grand air qui a plusieurs bénéfices sur la santé; elle peut diminuer le poids, le taux du cholestérol dans le sang ainsi que les triglycérides sanguins. La preuve en a été faite au terme d'une étude menée en 2006 à Toulouse, développée par la fédération française d'éducation physique et de gymnastique volontaire.

Fig. 4. La promenade à vélo, une activité de loisir et de distraction. Source : cliché de l’auteur, Parc Bachelard, Grenoble, 2004.

D’autres recherches indiquent que dans les voisinages où les habitants se déplacent moins, on note un plus grand nombre de cas d’obésité. La marche pousse l’organisme à brûler les calories et à convertir les glucides, les graisses et les protéines en énergie plutôt qu’en réserves adipeuses. On le constate de plus en plus, les médecins prescrivent la marche à leurs patients.

Fig. 5. La marche à pied, un exercice physique idéal. Source : cliché de l’auteur, Parc Bachelard, Grenoble, 2004.