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L’approche participative

Evaluation de la demande sociale en espace vert : Approches et Techniques

2. L’approche participative

L’analyse des aspirations et les attentes des usagers s’avère nécessaire pour réaliser une meilleure adéquation aménagement/ besoins. Ces études offrent aux concepteurs les moyens de mettre en évidence les carences des aménagements, les possibilités d’amélioration de fréquentation et les grands principes qui pourront guider la conception des nouveaux aménagements. (Muret et al, 1987)

L’évaluation de la demande sert de fondement à la détermination des souhaits de la population. Trois différentes approches ont été définies par Robert Soubrier (2000) pour la détermination des besoins en matière d’espace vert et de loisir de plein air d’une population ; l’approche participative, l’approche normative et l’approche instrumentale. Chacune de ces approches regroupent plusieurs techniques.

2. L’approche participative

Cette approche englobe toutes les formes de consultation directe, face à face, avec les usagers ou avec les spécialistes, en petits ou en grands groupes utilisées à ce jour afin de déterminer la demande. Les données qui servent à l'évaluation de la demande s'obtiennent directement auprès des personnes consultées.

Afin de définir des besoins d'une collectivité, il faudrait que cette approche satisfasse les conditions suivantes : d'abord, que le niveau de demande et d'aspiration de tous les membres d'une communauté se reflète dans l'expression d'une demande d'un de ses groupes, en l'occurrence le groupe consulté; et ensuite, que les demandes et aspirations des personnes consultées puissent s'exprimer librement, clairement et sans contraintes. C'est à ces seules conditions que l'on peut généraliser à l'ensemble d'une collectivité les observations recueillies auprès d'une de ses parties. Par ailleurs, il faut noter que l'approche participative est généralement utilisée à trois fins ; pour déterminer une forme de demande, pour introduire une dynamique socio administrative dans le processus de planification et pour intégrer une dynamique sociopolitique afin de soutenir la réalisation du plan.

Parmi les techniques les plus populaires en loisir de plein air on peut citer le forum, la table ronde, le remue-méninge, la consultation-éclair, la discussion dirigée de groupe, la technique synergique, le jeu de rôles, la simulation et l’opinion d’experts.

2.1. Le Forum

Le forum, consiste en une rencontre ouverte à toutes les personnes d'un quartier, d'une ville ou d'une région, selon le problème traité, auxquelles s'ajoutent une ou quelques personnes ressources susceptibles d'informer convenablement le groupe consulté. La rencontre débute par un exposé du problème et des objectifs de la consultation; les membres de l'assemblée sont conviés par la suite à poser des questions ou à exprimer leurs points de vue, ce qui enclenche un mécanisme d'échanges et de discussions entre l'assemblée et les personnes ressources.

2.2. La table ronde

La table ronde est une réunion à laquelle sont conviés les résidants d'un quartier ou d'une ville qui composent l'assemblée ainsi que trois à six personnes ressources qui forment la table ronde. Celles-ci sont choisies en fonction de leur diversité professionnelle et sociale. Au début de la réunion, chacune d'elles présente son point de vue sur la question débattue ; s'amorce ensuite une discussion entre elles et les membres de l'assemblée.

2.3. Le remue-méninge

Le remue-méninge regroupe habituellement 5 à 10 personnes autour d'une table qui

communiquent spontanément leurs idées à propos d'un problème. Les participants peuvent être de simples citoyens ou des représentants d'organismes. Toutes leurs idées sont retenues et enregistrées pendant la séance ; elles sont classifiées et interprétées ultérieurement.

2.4. La consultation-éclair

La consultation-éclair, est similaire au remue-méninge mais se déroule dans un laps de temps très court, à l'intérieur d'une conférence ou d'un forum. L'auditoire, qui demeure sur place, se subdivise en groupes d'environ cinq personnes qui s'expriment sur le sujet en question. Cette technique sert au planificateur qui veut obtenir l'opinion de la population en très peu de temps sur des questions relatives à un problème de planification ou d'aménagement.

2.5. La Discussion dirigée de groupe

La Discussion dirigée de groupe est une technique qui permet d'obtenir l'opinion des personnes composant un certain nombre de groupes homogènes. Le planificateur, de concert avec l'organisme pour lequel il réalise le projet, précise les clientèles cibles qu'il désire consulter. Il détermine ainsi un nombre de groupes correspondant au moins aux différents types de clientèle que l'organisme doit desservir. Chaque groupe compte entre 6 et 12 personnes. L'animateur introduit le thème et présente les objectifs de la rencontre avant de permettre une discussion libre et ouverte correspondant à une grille d'entrevue préalablement définie.

2.6. Technique synergique

Par cette technique, le planificateur invite les gens d'un quartier, par exemple, à se concentrer sur un problème, à partir de leurs antécédents professionnels, pour le résoudre par analogie avec des modèles de comportements et de connaissances acquis dans l'exercice de leur profession. Il cherche ainsi à maximiser la créativité du groupe et à faire prendre conscience aux personnes de leur fonctionnement irrationnel (Hester, 1984). Le problème général est d'abord présenté au groupe, après quoi on demande aux participants de l'analyser et d'y apporter des solutions. Cette technique ne doit être utilisée que pour l'innovation.

2.7. Jeu de rôles

Le jeu de rôles consiste à demander à des personnes volontaires d'un auditoire de simuler une situation de vie devant un groupe. Cette technique s'applique de préférence à de petits groupes pour faciliter l'expression des acteurs. Hester (1984) estime qu'elle doit être utilisée concomitamment avec d'autres techniques, mais que sa caractéristique principale est de projeter des attitudes et des comportements qui permettent à l'auditoire de se reconnaître et de prendre conscience des blocages susceptibles de nuire à la compréhension des demandes et des sentiments d'autres groupes ou personnes.

2.8. Simulation

Cette technique, principalement décrite par Hester (1984), consiste à élaborer un jeu qui reconstitue la réalité en la simplifiant. Le planificateur établit une série de règles qui correspondent aux contraintes du milieu et en tient compte pour amener les participants à dicter leurs préférences dans des situations de coopération ou de compétition selon les besoins du problème.

Hester (1984) mentionne quelques jeux types élaborés et expérimentés dans le domaine de la planification urbaine aux Etats-Unis : le CLUG ou Community Land Use Game le Mini-Park Users Game l’Urban Design Investment Game. Ces jeux peuvent être appliqués à des domaines d'analyse complexes et sont particulièrement recherchés lorsque des décisions doivent être prises rapidement. D'autres jeux ont aussi été créés pour faciliter la détermination des besoins d'une communauté par rapport à l'aménagement comme le POP ou Planning Outdoor Play.

2.9. Opinion d'experts

Un ou plusieurs experts qui connaissent la situation historique et sociale d'un milieu peuvent déterminer la demande d'activités ou d'équipements susceptible d'en satisfaire la population. Il doit posséder toutes les informations, études et analyses disponibles sur le milieu et l'objet de la planification : connaissance des tendances passées, schémas explicatifs du choix des activités et de l'usage de l'espace, désirs de la moyenne de la population en matière de loisir, limites de temps et d'argent de la moyenne de la population et offre d'espaces et d'équipements. Le résultat final consiste essentiellement en une évaluation subjective de facteurs non mesurés et qualitativement non

mesurables. L’expert s'identifie généralement à la classe sociale moyenne supérieure, il en véhicule les valeurs dans le jugement qu'il doit porter dans l'intérêt public.